9 septembre 2017

C’était hier (9 septembre 2017)

Pas de trêve pour l’immobilier

Depuis la crise de 2008/2009, le prix de l’immobilier à Paris a augmenté de 35 % atteignant ainsi un record. Pour la province, les appartements et maisons ont retrouvé leur niveau d’avant crise. Le marché immobilier est par nature très segmenté. En effet, la situation qui prévaut à Paris, en Île-de-France et dans certaines grandes métropoles (Bordeaux, Nantes, Rennes, Toulouse, Lyon ou Lille) n’est pas comparable à celle des villes de taille moyenne ou des vieux centres industriels.

Depuis un an, les dépenses d’investissement des ménages sont en hausse. Ceux-ci sont revenus sur le marché de l’immobilier. La preuve en est fournie par l’évolution des prêts. De 2014 à 2016, selon la Banque de France, les renégociations de prêt représentaient plus de 50 % du volume des prêts distribués. Au mois de juillet, ce ratio est tombé à 27 %. Les ménages profitent des taux bas pour acquérir des biens immobiliers. Les craintes qui se sont fait jour en début d’année sur leur éventuelle remontée les a incités à accélérer leurs achats. Par ailleurs, la baisse du rendement des fonds euros de l’assurance-vie a pu également conduire certains à réorienter une partie de leur épargne.

Le Gouvernement devrait présenter mercredi 13 septembre un projet de loi sur l’immobilier prévoyant une réforme des aides personnels au logement (APL). Par ailleurs, il pourrait également contenir des dispositions sur le Pinel qui arrive à expiration d’ici la fin de l’année ainsi que sur le prêt à taux zéro. Logiquement, les aspects budgétaires et fiscaux seront fixés par le projet de loi de finances pour 2018.

Le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a précisé qu’il n’avait pas l’intention de mettre un terme au dispositif « Pinel » qui pourrait être néanmoins recentré sur les zones les plus tendues en termes de logement. Il en serait de même pour le prêt à taux zéro.

Compte tenu de l’environnement économique et politique plutôt porteur, il n’est donc pas surprenant que les prix continuent à progresser. Ainsi, selon l’INSEE, au deuxième trimestre, les prix des logements anciens ont augmenté, en France métropolitaine, de 1,0 % par rapport au trimestre précédent. Les prix des  appartements ont progressé de 1,6 % quand ceux des maisons n’ont connu qu’une hausse de 0,6 %. Sur un an, la progression est de +3,4 % par rapport au deuxième trimestre 2016, après +2,5 % le trimestre précédent. Pour le troisième trimestre consécutif, la hausse est plus importante pour les appartements (+4,2 %) que pour les maisons (+2,9 %).

Pour l’Île-de-France, au deuxième trimestre 2017, les prix des logements anciens ont augmenté de 1,3 % par rapport au premier trimestre 2017, comme au trimestre précédent. Sur un an, la hausse des prix s’intensifie : +3,9 % par rapport au même trimestre de l’année précédente, après +3,4 % début 2017 et +2,6 % fin 2016. Cette accélération provient d’une hausse plus prononcée des prix des appartements (+4,9 % sur un an, après +4,1 %), notamment des appartements parisiens dont les prix augmentent de 6,6 % en un an. La hausse des prix des maisons franciliennes est moins marquée et plus régulière (+1,9 % après +2,0 %).

En province, les prix des logements anciens augmentent de 0,9 % entre le premier et le deuxième trimestre 2017, soit une hausse légèrement moins vive qu’au trimestre précédent (+1,2 %).

Sur un an, ils s’accroissent de façon moins marquée qu’en Île-de-France, mais accélèrent cependant depuis le début de l’année : +3,2 % entre le deuxième trimestre 2016 et le deuxième trimestre 2017 après +2,0 % le trimestre précédent. Comme en région francilienne, la hausse est plus importante pour les appartements (+3,6 %) que pour les maisons (+3,1 %).

Les loyers restent orientés à la baisse

Si les prix à l’achat augmentent, en revanche, les loyers ont baissé, depuis le début de l’année, dans près des deux tiers (64,1 %) des villes de plus de 100.000 habitants. Dans un quart d’entre elles (25,6 %), ils progressent moins vite que l’inflation. Même à Paris, les loyers sont en recul (-0,6 %). Les plus fortes baisses sont enregistrées à Rennes, le Havre et Marseille.

Les rares grandes villes dans lesquelles les loyers augmentent de plus de 1% sont  Lyon (+2,1 % en 2017), Nîmes (2 %) et Lille (1 %).

Les studios et une pièce résistent le mieux en raison d’une demande qui reste forte (étudiants, jeunes actifs). Pour cette catégorie, les loyers n’ont baissé que de 0,1 % sur les 8 premiers mois de l’année. Pour les quatre et cinq pièces, la baisse est sensible (respectivement 1,2 et 1,7 %).

 Cette évolution est liée à une moindre mobilité de la part des ménages. Le vieillissement de la population réduit les changements de domicile. Les familles susceptibles de louer dans le secteur privé privilégient l’achat afin de profiter des faibles taux d’intérêt. Du fait de la stagnation des revenus, les propriétaires éprouvent des difficultés à trouver des locataires solvables. L’encadrement des loyers institué dans plusieurs villes pèse également sur le montant des loyers.

Cette baisse des loyers a comme conséquence une diminution des travaux d’entretien et de rénovation des logements. En 2017, l’effort d’amélioration des appartements s’est contracté. Il se situe à son plus bas niveau depuis vingt ans.

Pour avoir de bons élèves, faut-il des professeurs bien payés ?

En croisant les résultats du programme international pour le suivi des acquis des élèves de l’OCDE, dénommé PISA (de l’anglais Programme for International Student Assessment) avec la rémunération des professeurs, la réponse est positive mais nécessite quelques nuances.

En prenant en compte les salaires des enseignants du premier cycle du secondaire rapporté aux salaires moyens des diplômés de l’enseignement supérieur d’un même pays, les systèmes éducatifs les plus généreux obtiennent de bons résultats. Ainsi, les professeurs finlandais et allemands sont rémunérés comme la moyenne des diplômés. Les deux pays sont respectivement 12 e et 16e au sein du classement PISA pour les mathématiques. La France et le Royaume-Uni dont la rémunération (primes comprises) des professeurs représente respectivement 90 % et 88 % de la moyenne des diplômés sont plutôt mal classés. A l’inverse, la République tchèque, la Norvège et l’Estonie dont la rémunération des professeurs est inférieure de 20 à 40 % à la moyenne des diplômés obtiennent de bons résultats. L’argent peut donc faire le bonheur des enseignants et des élèves mais il ne suffit pas. Les autres éléments à prendre en compte sont les moyens globaux dévolus au système éducatif et les méthodes d’enseignement même si, en la matière, entre la Corée du Sud et les États d’Europe du Nord, des différences existent.

En France, le salaire d’un professeur des écoles ou d’un professeur certifié varie de 1584 euros par mois (stagiaire) à 3026 euros (30 ans d’ancienneté). Les professeurs agrégés perçoivent une rémunération variant de 1890 à 3 722 euros. À ces montants s’ajoutent des primes qui peuvent atteindre en les cumulant plusieurs centaines d’euros.