C’est déjà hier (27 août) – Emploi, Investissement, confiance, climat des affaires France
La confiance des ménages toujours entre deux eaux
Malgré les événements du mois de juillet, la confiance des ménages français a progressé très légèrement en août. Selon l’INSEE, l’indicateur gagne, en effet, 1 point et atteint 97 mais reste au-dessous de sa moyenne de longue période (100). En analysant les différents indicateurs de confiance des ménages, il apparaît clairement que ces derniers sont très attentistes en étant pas très portés à la réalisation d’achats importants. De même si leurs capacités à épargner semblent légèrement augmenter, l’envie de s’engager sur une épargne de long terme reste faible. En ce qui concerne leur prévision sur l’évolution de leur niveau de vie futur et sur celle du chômage, le pessimisme l’emporte.
En août, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée s’améliore nettement avec un gain de 7 points et rejoint ainsi son niveau moyen de longue période. Le solde d’opinion sur leur situation financière future est stable pour le troisième mois consécutif ; mais il demeure inférieur à sa moyenne de longue période. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants diminue, à nouveau, en août (-3 points). Le solde correspondant se maintient néanmoins au-dessus de sa moyenne de long terme.
Après trois mois de stabilité, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle augmente légèrement et passe ainsi au-dessus de son niveau moyen de longue période. Celui concernant leur capacité d’épargne future est quasi stable (+1 point), légèrement au-dessous de sa moyenne de long terme. En revanche, en août, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner diminue légèrement (-2 points) et s’éloigne donc de sa moyenne de longue période.
L’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France se dégrade assez nettement avec une perte de 4 points. Leur opinion sur le niveau de vie passé est quasi stable (-1 point). Les deux soldes demeurent inférieurs à leur moyenne de long terme.
Malgré la série de bons résultats concernant l’emploi, les Français ne croient pas à une amélioration durable. Selon l’enquête de l’INSEE, après avoir atteint en mai et juin leur plus bas niveau depuis 2008, les craintes liées au chômage augmentent pour le deuxième mois consécutif (+8 points en août après +5 points en juillet). Le solde se situe désormais juste au-dessous de sa moyenne de longue période.
Le climat des affaires, un mois d’août en pente douce
L’indice sur le climat des affaires du mois d’août publié par l’INSEE a perdu un point par rapport à juillet. A 101, il reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de long terme (100). Le climat perd deux points dans l’industrie et un point dans le commerce de détail. Il est stable dans les services et le bâtiment. A l’image de la croissance nulle du deuxième trimestre, le climat des affaires fait du sur place depuis plusieurs mois en France.
L’indicateur de retournement qui signale un climat conjoncturel favorable ou défavorable se situe en zone d’incertitude. Après la stagnation du deuxième trimestre et les mauvais résultats du tourisme du fait des attentats, l’attentisme semble être de retour. Pour atteindre 1,5 % de croissance sur l’année, l’activité devra reprendre assez rapidement au mois de septembre.
L’investissement, l’arlésienne de la croissance ?
Si la croissance a été tirée, en 2015, par la baisse des prix de l’énergie, en 2016, le salut devrait venir de l’investissement. Au regard des résultats du premier semestre, l’incertitude demeure sur ce sujet. Après un très bon premier trimestre, l’investissement a de nouveau reculé au cours du deuxième. Néanmoins, compte tenu des retours de son enquête auprès des chefs d’entreprise, l’INSEE reste optimiste. Les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière prévoient, en effet, pour 2016, une progression de 6 % de leur investissement par rapport à 2015. L’investissement croîtrait dans tous les grands secteurs industriels. Cet optimisme doit être corrigé par le fait que cette prévision a été revue à la baisse, l’estimation d’avril dernier étant abaissée d’un point. Cette légère révision à la baisse provient du secteur des biens d’équipement et de celui des autres industries.
En fonction des retours des questionnaires adressés aux entreprises, une hausse de 13 % est attendue pour les industries agro-alimentaires (+13 % après 0 %) et de 10 % pour les biens d’équipement (+10 % après +1 %). Pour les secteurs de la fabrication de matériels de transport, la progression serait de 6 % après 2 % en 2015.
L’emploi, la surprise de l’été ?
Après la baisse du taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT), après les résultats encourageants de la création d’emploi au 1er semestre, le nombre de demandeurs d’emploi a diminué au mois de juillet.
Fin juillet, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s’établit à 3 506 600, en recul de 0,5 % sur un mois, soit -19 100 personnes. Ce nombre diminue sur trois mois de 0,1 % (soit –4 500 personnes) ; la baisse est de 1,2 % sur un an (–44 100 personnes).
Sur trois mois, ce nombre augmente certes de 0,8 % pour les moins de 25 ans (–0,9 % sur un mois et –5,9 % sur un an) mais recule de 0,3 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans (–0,6 % sur un mois et –1,7 % sur un an) et de 0,2 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus (–0,3 % sur un mois et +2,8 % sur un an).
Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 5 442 100 fin juillet 2016. Ce nombre augmente sur trois mois de 0,8 % (soit +45 100 personnes) et progresse de 0,1 % sur un mois (+7 500 personnes) et de 0,7 % sur un an (+39 400 personnes).
La baisse du chômage repose sur des facteurs positifs liés à la croissance et à des facteurs plus négatifs comme la baisse du taux d’activité ou l’augmentation des radiations administratives (+ 11 % en trois mois). Des chômeurs ont cessé de chercher du travail par découragement et n’apparaissent plus dans les statistiques. Néanmoins, il faut souligner que les créations d’emploi dans le secteur marchand ont contribué à la décrue du chômage. Au deuxième trimestre de cette année, 24 000 créations d’emploi ont été enregistrés après 37 300 au premier trimestre. Sur un an, l’emploi s’accroît de 0,9 %, soit +143 300. La France a ainsi connu son 5ème trimestre consécutif de créations nettes d’emplois pour le secteur marchand.
Le programme de formation lancé par le Gouvernement commence à faire son effet. Ainsi, sur trois mois, les entrées en stage ont progressé de 66 % quand les reprises d’activité n’augmentent que de 3,3 %.
La poursuite du processus de baisse du chômage dépendra de la croissance du second semestre. Si le taux de croissance parvient à atteindre 0,3 % sur les deux trimestres et avec le concours des emplois aidés et des formations, la courbe du chômage devrait rester orientée à la baisse.