4 novembre 2017

C’était déjà hier 4 novembre 2017

La France reprend goût à la croissance

À fin septembre, l’économie française a presque rempli l’objectif annuel qui lui avait été assigné. En effet, l’acquis de croissance est de 1,7 % pour une prévision de 1,8 %. Sauf mauvaise surprise, la croissance annuelle en 2017 devrait être, proche de 2 %. En effet, selon l’INSEE, le PIB s’est accru de 0,5 % au cours du 3e trimestre faisant suite à une progression de 0,6 % pour le 2e trimestre. Depuis un an, le taux de croissance trimestrielle se situe entre 0,5 et 0,6 %. Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB est plus élevé de 2,2 % ; ce rythme de croissance n’avait pas été constaté depuis 2011. Le résultat français reste néanmoins inférieur à la moyenne de la zone euro (+0,6 %).

La croissance du 3e trimestre a été essentiellement tirée par l’investissement et par la consommation des ménages. En revanche, le commerce extérieur reste toujours le maillon faible de l’économie.

Au 3e trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de +0,5 % contre +0,3 % au cours du 2e. La consommation en services s’est accélérée avec un gain de +0,4 % après +0,2 % quand , de son côté ,  la consommation en biens reste vive (+0,7 % après +0,6 %). Les principaux postes de consommation ont été dynamiques au cours du 3e trimestre. Les dépenses d’énergie, d’habillement, de biens d’équipement et d’hébergement-restauration ont été en hausse. Le retour des touristes étrangers après une année 2016 calamiteuse et l’amélioration du moral des Français ont contribué à la bonne tenue de la consommation.

Au troisième trimestre, la production a connu une  progression un peu moins forte qu’au 2e (+0,6 % après +0,8 %). Ce sont les services qui ont décéléré (+0,6 % après +0,8 %). Dans le détail, la production manufacturière continue d’augmenter (+0,6 % après +0,7 %), portée par les matériels de transports (+3,1 % après 0,0 %), tandis qu’elle marque le pas dans la construction (+0,3 % après +1,2 %).

La formation brute de capital fixe (FBCF) qui correspond à l’investissement a enregistré une augmentation de 0,8 % au 3e trimestre contre 1 % au 2e.

L’investissement en construction n’a augmenté que de 0,5 % après +1,2 % du fait du repli dans les travaux publics, par contrecoup de la forte hausse au trimestre précédent. L’investissement en bâtiment fléchit un peu ce trimestre. La FBCF en produits manufacturés accélère légèrement (+0,8 % après +0,5 %), en particulier dans les biens d’équipements. L’investissement en services demeure soutenu, notamment en information-communication (édition de logiciels). Au total, l’investissement des entreprises non financières progresse de nouveau ce trimestre (+0,9 % après +1,1 %), comme celui des ménages (+1,1 % après +1,4 %). Pour l’ensemble de l’année, l’investissement devrait dépasser les 3 % , ce qui constitue un très bon résultat au regard de ceux enregistrés depuis 5 ans.

Avec le maintien de la consommation à un haut niveau, les importations ont progressé au cours du 3e trimestre (+2,5 % après +0,2 %). Cette augmentation est liée à un accroissement des achats de matériels de transports. Malheureusement, les exportations n’ont, sur la même période, progressé que de +0,7 % après +2,3 %. Les ventes de biens manufacturés ont décéléré (+0,5 % après +2,9 %). Dans ces conditions, le commerce extérieur a contribué négativement sur l’activité du troisième trimestre : −0,6 point de PIB après +0,6 point

Au troisième trimestre 2017, les variations de stocks contribuent positivement à la croissance du PIB pour +0,5 point, après −0,5 point au deuxième trimestre. Cette hausse concerne essentiellement les matériels de transports (aéronautique notamment). Les variations de stocks ne contribuent pas à la croissance de l’activité ce trimestre (après −0,1 point au deuxième trimestre).

Les résultats du 3e trimestre sont encourageants, surtout en ce qui concerne l’investissement. Après plusieurs années de stagnation ou de recul, sa progression traduit le retour de la confiance chez les dirigeants d’entreprise. Le faible coût du crédit alimente ce courant porteur. Compte tenu des dernières annonces du Président de la Banque centrale européenne, la hausse des taux devrait être limitée jusqu’en 2019. Compte tenu d’une croissance qui désormais avoisine 2 %, une amélioration réelle est possible pour le chômage. En revanche, la France peine à regagner des parts de marché à l’exportation malgré la reprise du commerce international. L’amélioration du taux de marge des entreprises ne se traduit pas encore dans l’évolution des exportations.

 

Le taux de chômage au sein de la zone euro en dessous de 9 %

Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi, selon Eurostat, à 8,9 % en septembre 2017, en baisse par rapport au taux de 9,0 % d’août 2017 et au taux de 9,9 % de septembre 2016. Ce résultat est le meilleur constaté depuis le mois de janvier 2009. Au sein de l’Union, le taux de chômage s’est établi à 7,5 % en septembre 2017, stable par rapport à août 2017 et en baisse par rapport au taux de 8,4 % de septembre 2016. Cela demeure le taux le plus faible enregistré au sein de l’Union depuis novembre 2008.

Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, estime qu’en septembre 2017, 18,446 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’Union européenne dont 14,513 millions dans la zone euro.

Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles en septembre 2017 ont été enregistrés en République tchèque (2,7 %), en Allemagne (3,6 %) ainsi qu’à Malte (4,1 %). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (21,0 % en juillet 2017) et en Espagne (16,7 %).

Sur un an, le taux de chômage a baissé dans tous les États membres dont les données sont disponibles, sauf en Finlande où il est resté stable et en Lituanie où il a augmenté (de 7,6 % à 7,7 %).

Les baisses les plus marquées ont été observées à Chypre (de 13,0 % à 10,3 %), en Espagne (de 19,1 % à 16,7 %) et en Grèce (de 23,4 % à 21,0 % entre juillet 2016 et juillet 2017).

En France, le taux de chômage est passé en un an de 9,9 à 9,7 %. Il est resté stable du mois d’août au mois de septembre. La France se rapproche très doucement de la moyenne européenne et demeure à la 6e place des pays à fort taux de chômage.

En septembre 2017, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,2 %, en baisse par rapport au taux de 4,4 % enregistré en août 2017 et au taux de 4,9 % de septembre 2016.

Le plein emploi sans les augmentations de salaire

Au mois d’octobre, les Etats-Unis ont créé 261 000 nouveaux, contre seulement 18 000 au mois de septembre dernier après le passage de plusieurs ouragans. Le résultat d’octobre a déçu les experts qui tablaient sur la création de 300 000 emplois. Néanmoins, le taux de chômage a atteint son plus bas niveau en près de 17 ans, à 4,1 %.

Malgré cette situation de pleine emploi, la croissance de la rémunération horaire moyenne est en recul passant de +2,9 % en septembre à +2,4 % en octobre quand le taux d’inflation mesurée par l’indice CPI pour la population urbaine s’établit à 2,2%.