7 avril 2018

C’est déjà hier (7 avril 2018)

L’emploi américain, petit accès de faiblesse

Les créations d’emplois se sont élevées à 103 000 au mois de mars, contre un consensus de place voisin de 190 000 et un niveau révisé (en hausse) à 326 000 pour le mois de février. Le taux de chômage, qui était attendu en repli à 4 %, est resté stable à 4,1 % en mars. Les créations d’emplois dans le privé au mois de mars sont ressorties à 102.000, contre 180 000 de consensus et 320 000 pour la lecture révisée du mois de février.

Le taux de participation à la force de travail s’est établi à 62,9 % pour le mois de mars, sans grande évolution. Le ratio emploi sur population, quant à lui, s’est maintenu à 60,4 %.

Le salaire mensuel horaire moyen a augmenté, en mars de 0,3 % (après une hausse de 0,1 % en février). L’inflation salariale atteint donc 2,7 % en base annualisée pour le mois de mars, contre 2,6% un mois avant.

 

Une année en or pour le tourisme en France

En 2017, la France a attiré 89 millions de touristes étrangers contre 83 en 2016 et 84 millions en 2015. La France a plus que compensé la chute de 2016 liée aux attentats. Par ailleurs, les Français ont tendance à passer davantage leurs vacances en France, ce qui se traduit par un nombre de nuitées record au sein des différentes formes d’hébergement collectif (hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques). En 2017, en France métropolitaine, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques s’est accrue, selon l’INSEE, de 5,6 %, soit un gain de 23 millions de nuitées. Le nombre total de nuitées atteint 429 millions, soit nettement au-dessus des fréquentations des années 2011 à 2016 comprises entre 400 et 412 millions de nuitées. Cette embellie touristique concerne également les autres pays européens. Ainsi, selon Eurostat, la croissance des nuitées est de 5,1 % au niveau de l’ensemble de l’Union européenne. L’Espagne devance la France avec 471 millions nuitées. L’Italie figure à la troisième place avec 427 millions nuitées. L’Allemagne est 4e avec 400 millions de nuitées. En Espagne, deux tiers des nuitées touristiques proviennent de la clientèle non résidente. En Italie, la clientèle est partagée également entre résidents et non-résidents. En revanche, le poids de la clientèle non résidente est plus faible en France (31 %) et en Allemagne (21 %).

En France métropolitaine, la hausse de fréquentation profite à l’ensemble des hébergements collectifs et concerne aussi bien les résidents (+ 5,0 %) que les non-résidents (+ 6,8 %).

L’hôtel, toujours en première place

Avec 210 millions de nuitées, l’hôtel reste le premier mode d’hébergement collectif, loin devant l’hôtellerie de plein air (124 millions de nuitées) et les autres hébergements collectifs de tourisme (95 millions de nuitées). En 2017, la fréquentation hôtelière en nuitées progresse de 4,9 %. Cette hausse est due au retour des étrangers.  En 2016, l’hôtellerie française avait, en effet, beaucoup souffert de la désaffection de la clientèle non résidente (-5,7 % de nuitées),

Ces dernières années, les hôtels, avaient souffert de la montée en puissance des hébergements individuels proposés par des particuliers, notamment au travers des plateformes internet. En 2017, grâce à la modernisation des équipements et à une politique commerciale plus agressive, les hôteliers ont réussi à maintenir leurs parts de marché. La clientèle hôtelière est de plus en plus étrangère. Cette dernière a progressé de près de 9 % en nombre de nuitées en 2017, soit deux millions de plus qu’en 2015, le précédent record. La fréquentation des hôtels par les résidents est moins volatile. Elle a augmenté de 2,8 %, un rythme comparable à celui des deux années précédentes.

Dans l’hôtellerie, la clientèle résidente représente 64 % des nuitées et celle en provenance des autres pays européens 24 %. En dépit d’une baisse du nombre de nuitées (-3,4 %), les touristes britanniques restent en 2017 la première clientèle étrangère des hôtels métropolitains. La dépréciation de la livre sterling pèse sur le pouvoir d’achat des Britanniques qui sont de plus en plus enclins à recourir aux locations saisonnières. Les clientèles espagnole, allemande, italienne ou néerlandaise ont passé entre 8 et 11 % de nuitées supplémentaires dans les hôtels français en 2017 par rapport à 2016.

Avec un nouveau record de 8,7 millions de nuitées en 2017 (8,1 millions en 2015), les touristes américains restent la deuxième clientèle étrangère des hôtels métropolitains. Leurs nuitées augmentent de 16,0 %. Ainsi, entre 2010 et 2017, le nombre de nuitées américaines dans les hôtels métropolitains a progressé de 44 %.

Après une année 2016 en retrait, la clientèle chinoise est de retour dans les hôtels (3,4 millions de nuitées en 2017, soit + 19,2 %), presque aussi nombreuse qu’en 2015. La clientèle en provenance du Proche-Orient et du Moyen-Orient qui se distingue par un très fort pouvoir d’achat est toujours en forte progression (+ 6,8 % de nuitées en un an et un doublement du nombre de nuitées entre 2010 et 2017). Les touristes en provenance du Japon, très sensibles au contexte sécuritaire, reviennent également après avoir déserté la France en 2016. Néanmoins, le niveau de leur fréquentation (1,3 million de nuitées) reste très inférieur à celui de la période 2010-2014.

En 2017, le taux d’occupation des hôtels atteint 61,2 %, en hausse de 2,8 points par rapport à 2016. La progression est particulièrement forte dans le haut de gamme : respectivement +3,8 et +3,5 points pour les 4 et les 5 étoiles.

Les Français aiment le camping

 Dans les campings, la fréquentation a été en hausse de 5,5 %. Elle est toujours très sensible au climat. Les bonnes conditions météorologiques en juillet et août ont contribué à cette croissance. En dix ans, la fréquentation de l’hôtellerie de plein air a crû de plus de 20 %. Cette hausse est davantage le fait des résidents (+ 36,7 %) que des non-résidents (+ 9,6 %). La fréquentation augmente plus vite pour les emplacements équipés que dans les emplacements nus, aussi bien pour la clientèle résidente que non résidente. Ces deux clientèles ont toutefois des comportements très différents : 59 % des nuitées des résidents s’effectuent dans des emplacements équipés, contre à peine 37 % pour les non-résidents.

 

En 2017, les touristes en provenance des Pays-Bas restent les premiers clients étrangers des campings métropolitains mais leur proportion décroit. La fréquentation des touristes en provenance d’Allemagne et de Belgique est, en revanche, toujours plus importante. La clientèle britannique est moins présente dans les campings en 2017 et revient aux niveaux de fréquentation de 2010. Enfin, bien que beaucoup moins nombreux que les clientèles septentrionales, les touristes en provenance d’Espagne sont venus dans les campings métropolitains : + 33,4 %, soit environ 400 000 nuitées de plus.

Dans les campings, les capacités sont globalement stables à 710 milliers d’emplacements. La montée en gamme se poursuit : l’offre s’accroît dans les établissements les mieux classés. Elle compense la forte baisse du nombre d’emplacements dans le segment économique. Par ailleurs, le taux d’occupation augmente plus vite pour les établissements les mieux classés. Il en résulte que la hausse des nuitées provient des campings 4 ou 5 étoiles (respectivement + 11,7 % et + 18,2 %).

La clientèle résidente reste très majoritaire au sein des autres formes d’hébergement collectif

 Les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT), c’est-à-dire les villages de vacances, les résidences de tourisme et hôtelières, les maisons familiales et auberges de jeunesses, ont été à l’origine de près de 95 millions de nuitées. Les résidences hôtelières sont à l’origine des trois quarts de la fréquentation. La vive progression du nombre de nuitées (+ 7,4 %) y est surtout le fait de la clientèle résidente (+ 9,2 %), la hausse des nuitées des non-résidents étant modérée (+ 1,4 %). Dans les villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesses, la croissance de la fréquentation est du même ordre. Dans ces deux segments de l’offre, la clientèle résidente est prépondérante avec quatre nuitées sur cinq.

Un quart des nuitées dans les AHCT ont lieu dans les stations de ski, où ces structures sont très présentes. En 2017, la hausse de fréquentation de ces établissements en stations de ski est uniquement imputable à la clientèle non résidente, alors que la fréquentation des résidents reste similaire à celle de 2016.

Dans les AHCT, le parc approche le million de places-lits en 2017, il progresse ainsi de 4,3 % en un an. Le taux d’occupation augmente aussi : il atteint 62,2 %

La fréquentation augmente dans la plupart des régions métropolitaines

 En Île-de-France, le regain de fréquentation hôtelière (+ 10,6 % de nuitées) provient davantage des non-résidents que des résidents. Il compense largement la baisse de l’année précédente (-7,2 %). De même, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la hausse est de 4,8 %, après un repli de 1,7 % en 2016, lié notamment à l’impact des attentats de juillet 2016.

Dans la plupart des autres régions métropolitaines, la fréquentation hôtelière s’améliore également. Le Grand Est, la Corse, la Normandie et la Bretagne bénéficient d’un gain largement supérieur à 3 %. Une seule région enregistre une baisse de fréquentation, Les Hauts-de-France avec un repli de 0,9 %.

Dans les campings du littoral, qui accueillent 56 % des nuitées de ce mode d’hébergement, la fréquentation augmente de 6,0 %. Cette amélioration est principalement portée par la clientèle résidente, mais la clientèle non résidente n’est pas en reste. La hausse est forte sur les littoraux bretons (+ 11,1 %), normands et du Nord (+ 13,7 %), plus modeste sur les littoraux atlantiques (+ 5,8 %) et surtout méditerranéens (+ 3,7 %). La fréquentation des campings progresse également dans les zones rurales ou de moyenne montagne (+ 5,7 %), ainsi que dans les zones urbaines de province (+ 4,4 %).

Dans les AHCT, les nuitées augmentent dans toutes les régions, sauf en Bourgogne-Franche-Comté. Les plus fortes hausses concernent l’Île-de-France, puis les Pays de la Loire, le Grand Est et la Corse. Pour les quatre régions du Sud, qui regroupent deux tiers des nuitées dans ces hébergements, la progression est plus modérée.

 

Zone euro, le chômage en baisse d’un point sur un an

Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 8,5 % en février 2018, en baisse par rapport au taux de 8,6 % de janvier 2018. Sur un an, il a baissé d’un point. Il s’agit du taux le plus faible enregistré dans la zone euro depuis décembre 2008. Pour l’Union européenne, le taux de chômage s’élevait, en février, à 7,1 % en baisse de 0,9 point en un an.

Au mois de février, 17,632 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage au sein de l’Union dont 13,916 millions dans la zone euro. En un an, le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de près de 2 millions au sein de l’Union et de près d’1,5 million pour la seule zone euro.

Neuf États européens ont un taux de chômage inférieur à 5 %. La République tchèque se caractérise par le taux le plus faible, 2,4 %. Elle est suive par l’Allemagne et Malte (3,5 % chacun) et Hongrie (3,7 % en janvier 2018).

Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (20,8 % en décembre 2017) et en Espagne (16,1 %). La France reste toujours au-dessus de la moyenne de la zone euro. Pour le premier trimestre 2018, aucune amélioration sensible n’est attendue du fait d’une croissance en repli par rapport à la fin de l’année dernière.

Sur un an, le taux de chômage a baissé dans tous les États membres, sauf en Estonie où il a augmenté (de 5,8 à 6,5 % entre janvier 2017 et janvier 2018). Les baisses les plus marquées ont été observées à Chypre (de 12,6 % à 9,6 %), en Grèce (de 23,4 % à 20,8 % entre décembre 2016 et décembre 2017) et en Croatie (de 12,0 % à 9,6 %). Pour comparaison, en février, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,1 %, stable par rapport à janvier 2018 et en baisse par rapport au taux de 4,7 % de février 2017.