8 février 2015

Belgique, un voisin si discret

 

La Belgique, en toute discrétion, résiste assez bien. Ainsi, son taux de croissance, depuis 2008, la place au 4ème rang juste derrière le Luxembourg, l’Allemagne, l’Autriche et devant la France. Son taux de chômage est inférieur à la moyenne de la zone euro. En 2014, il était de 8,5 %. Le solde budgétaire des administrations publiques s’élevait, toujours, en 2014, à 2,9 % et pourrait descendre à 2,1 % cette année. Le point noir reste la dette publique qui a continué à progresser, ces dernières années, pour atteindre 106,1 % du PIB. Une baisse est attendue en 2016. La Belgique se caractérise par un niveau de dépenses publiques élevé, plus de 51 % du PIB. La réforme institutionnelle en cours a entraîné des transferts de charges au profit des provinces et des collectivités locales qui pour le moment ne se sont pas traduits par des économies. Il y a même un risque de dérive financière au niveau des collectivités territoriales.

Le financement des retraites constitue un défi à relever. Le surcoût d’ici 2060 est évalué à 5 % du PIB quand pour la France il n’atteindrait que de 1 à 2 points de PIB. La Belgique est pénalisée par les dépenses de préretraite et par les règles de fixation des salaires. Les augmentations salariales ont été dans ce pays les plus élevées de la zone euro. Au sein de l’Union européenne, la Belgique a le coin fiscal (somme de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales ainsi que des taxes sur les salaires) le plus haut. Il représente plus de 55 % des coûts de main d’œuvre contre 50 % pour l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie et la France.

La Belgique, comme la France, souffre d’un prix de l’immobilier élevé. Les dépenses de logement représentent 22 % des dépenses des ménages ce qui correspond à la moyenne de l’OCDE. Néanmoins, ce taux peut atteindre 40 % pour les ménages les plus modestes.

L’OCDE a, dans son dernier rapport, demandé aux autorités belges de relever l’âge de départ à la retraite, de réduire l’imposition qui pèse sur le travail, de rendre le système éducatif plus équitable, de favoriser l’insertion des immigrés, de réformer le processus de formation des salaires, d’améliorer l’accès au logement et de réduire les dépenses publiques…