10 août 2019

C’est déjà hier 10 août 2019

L’emploi salarié résiste aux turbulences économiques

Selon l’INSEE, la croissance de l’emploi salarié privé au deuxième trimestre a ralenti par rapport au trimestre précédent, +0,3 % après +0,5 %. 62 100 créations nettes d’emploi ont été enregistrées après 95 600. Sur un an, l’emploi s’accroît de 1,3 % (soit +259 400). Hors intérim, la dynamique est identique avec un taux de croissance de 0,3 % sur le trimestre (soit +61 100) et +1,4 % sur un an (+266 300).

La construction, toujours en pointe

L’emploi salarié privé augmente de nouveau solidement dans la construction : +0,7 % au deuxième trimestre (soit +9 800), après +1,2 %. Sur un an, il s’accroît de 41 400 dans la construction. Le secteur est porté par le niveau élevé des transactions immobilières et par la fin des chantiers des collectivités territoriales avant le début du cycle électoral (municipales, départementales et régionales).

L’industrie crée des emplois

Après avoir perdu des emplois durant de nombreuses années, l’industrie française réussit à se stabiliser avec même une création nette d’emplois. Au deuxième trimestre, l’emploi industriel a cru de 0,1 % (soit +3 000), après +0,2 % au premier. Sur un an, les créations d’emploi s’élèvent à 20 000.

Les services restent dynamiques

L’emploi privé continue d’augmenter dans les services marchands, +0,4 % (soit +47 500), après +0,6 % au premier trimestre, portant à +1,5 % la hausse sur un an (soit +186 300). Hors intérim, le nombre d’emplois dans les services a progressé de +0,4 % (soit +46 500), après +0,5 % le trimestre précédent, et +1,7 % sur un an. L’emploi privé dans les services non marchands demeure stable sur le trimestre, à un niveau légèrement plus élevé qu’un an auparavant (+0,3 %).

L’emploi intérimaire diminue légèrement sur un an

Après un rebond au premier trimestre (+1,3 %), l’emploi intérimaire ralentit nettement : +0,1 % (soit +1 000 après +10 600). Il reste inférieur à son niveau atteint un an auparavant (−0,9 %, soit −6 900).

Le commerce extérieur français, des progrès malgré le contexte

Malgré la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et à la différence de l’Allemagne, la France bénéficie d’une amélioration de son commerce extérieur avec à la clef une réduction de son déficit commercial. Les échanges extérieurs de biens ont enregistré au cours du premier semestre de cette année un solde négatif de 26,9 milliards d’euros, soit 5,2 milliards de moins que sur la même période l’an passé. Cela n’est pas lié à la facture énergétique. Ainsi, le déficit des biens manufacturés est passé de 25,9 milliards d’euros à 21,8 milliards. Les exportations ont augmenté de 6 % sur un an, tirées par l’agroalimentaire, la chimie, l’aéronautique et la pharmacie. Par ailleurs, l’excédent au niveau des services s’accroît.

La France est moins touchée que l’Allemagne par le ralentissement de la demande en biens industriels. En effet, ses points forts, la pharmacie, le luxe ou l’aéronautique, sont moins cycliques que l’industrie lourde. Les exportateurs français sont moins dépendants des marchés asiatiques et américains que les exportateurs allemands. Selon les dernières prévisions du FMI, le commerce international ne connaîtrait qu’une croissance de 2,5 % en 2019 contre 5,5 % en 2017. Ce ralentissement est imputable essentiellement à la zone asiatique.

Malgré tout, la France sera touchée en cas de repli du commerce international. Elle exporte chaque année pour plus de 500 milliards euros de biens et services, soir 23 % du PIB. 70 milliards d’euros sont destinés à l’Allemagne qui est son premier client. Si l’Allemagne connaissait une récession, cela aurait obligatoirement un impact sur l’activité française.

Le tourisme, un début de saison prometteur sur fond de canicule

La saison touristique qui commence, en France, en avril, a enregistré de bons résultats au cours du 2e trimestre malgré un temps médiocre en mai. Ainsi, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques (exprimée en nuitées) a augmenté de 3,5 % par rapport au deuxième trimestre 2018. Cette hausse fait suite à un net repli au premier trimestre 2019 (−2,6 % sur un an). Elle est imputable à la fois à la clientèle ne résidant pas en France (+3,8 %) et à celle résidant dans l’hexagone (+3,3 %).

Au deuxième trimestre 2019, les nuitées dans l’hôtellerie augmentent de 2,5 % en glissement annuel, après une baisse de 1,3 % au trimestre précédent. La fréquentation augmente fortement dans les hôtels classés 4 ou 5 étoiles (+6,0 %). La fréquentation baisse uniquement dans les hôtels classés en 1 et 2 étoiles (−3,4 %).

La fréquentation hôtelière des résidents et des non-résidents progresse (respectivement +2,6 % et +2,2 %), notamment dans les hôtels de haut de gamme.

La fréquentation des hôtels augmente dans tous les espaces géographiques. La hausse est plus forte dans les hôtels situés dans l’urbain de province (+3,0 %), où les nuitées des non-résidents augmentent de 3,7 % par rapport au second trimestre 2018. En Île-de-France, la fréquentation progresse (+2,3 %), surtout grâce à la clientèle résidente (+3,9 %). La fréquentation des hôtels situés dans les massifs de ski augmente (+2,6 %), grâce à un accroissement notable de la clientèle non-résidente (+10,1 %) compensant largement la légère baisse des nuitées des résidents (−0,7 %). La fréquentation augmente aussi sur le littoral (+2,4 %) et dans les autres espaces (+1,2 %).

La fréquentation des autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) augmente par rapport au même trimestre de 2018 (+2,6 %), après une forte baisse au trimestre précédent (−4,9 % sur un an).

Dans les zones urbaines de province et sur le littoral, la fréquentation des non-résidents augmente fortement (respectivement +14,9 % et +17,2 %). Dans les zones urbaines de province, elle se conjugue avec une hausse de la fréquentation des résidents. Au contraire, sur le littoral, la fréquentation des résidents baisse, conduisant au total à une quasi-stabilité du nombre des nuitées par rapport au même trimestre de 2018. La fréquentation des AHCT situés dans les massifs de ski repart à la hausse (+3,7 %), grâce à une progression notable de la clientèle résidente (+11,4 %), qui fait plus que compenser une baisse marquée de la clientèle non-résidente. Dans les autres espaces, les nuitées progressent (+2,1 %), également grâce à la clientèle résidente.

La fréquentation dans les campings augmente de 6,3 % sur un an, surtout grâce à la clientèle non-résidente (+8,1 %). L’activité des hébergements non classés (+14,7 %) est en nette hausse. Elle résulte, au moins en partie, du non-renouvellement du classement Atout France de certains campings.

L’augmentation du nombre de nuitées est forte dans les campings classés 3 étoiles (+6,5 %) et dans les campings 4 et 5 étoiles (+6,3 %). Elle concerne essentiellement les emplacements équipés.

La fréquentation est plus dynamique dans les campings situés sur le littoral (+7,8 %) qu’en dehors du littoral. Ces campings ont bénéficié de conditions météorologiques clémentes pour ce début de saison

Dans les hôtels et surtout dans les campings, la fréquentation progresse particulièrement en juin, du fait du week-end de Pentecôte et de conditions météorologiques favorables à la fin du mois. En avril, la fréquentation touristique a également bénéficié d’un calendrier 2019 propice (week-end de Pâques mi-avril, vacances scolaires), alors qu’en mai, elle n’a pas profité de longs ponts comme en 2018, excepté pour l’Ascension.

Du fait de la canicule et d’une réduction des vacances d’été, le mois de juillet pourrait avoir été décevant. Les premières remontées des professionnels traduisent un recul de l’activité, en particulier sur la Côte d’Azur et en Corse. Les touristes auraient privilégié des régions moins exposées à la canicule. Néanmoins, il conviendra d’affiner ces premières données à la fin du troisième trimestre

La production industrielle à la peine au deuxième trimestre

Les tensions commerciales internationales et la baisse des achats automobile pèsent sur la production industrielle française même si celle-ci est moins exposée que celle de l’Allemagne. Ainsi, au cours du deuxième trimestre, la production a diminué dans l’industrie manufacturière de 0,3 %. Elle a malgré tout augmenté dans l’ensemble de l’industrie (+0,3 %).

Par rapport au premier trimestre, la production augmente fermement dans les industries extractives, énergie, eau (+3,8 %) et est quasi stable dans les « autres industries » (+0,1 %). À l’inverse, elle diminue dans les matériels de transport (−2,1 %) et dans la cokéfaction et raffinage (−6,4 %). Elle est quasi stable dans les industries agroalimentaires (−0,1 %) et stable dans les biens d’équipement.

Sur un an, l’industrie française est toujours en progression. Dans l’industrie manufacturière, la production du deuxième trimestre de 2019 est supérieure à celle du même trimestre de 2018 (+1,0 %), de même que dans l’ensemble de l’industrie (+1,6 %).

Sur cette période, la production augmente dans les industries extractives, énergie, eau (+5,0 %), dans les « autres industries » (+1,1 %), dans les biens d’équipement (+3,8 %) et dans la cokéfaction et raffinage (+4,4 %). Cependant elle baisse dans les matériels de transport (−0,5 %) et dans les industries agroalimentaires (−0,2 %).

Le Royaume-Uni touché par le Brexit

Au deuxième trimestre, le PIB a reculé de 0,2 %, ce qui constitue une première depuis la fin de l’année 2012. Selon les chiffres publiés vendredi matin par l’Office national de la statistique (ONS). Cette contraction fait suite à la croissance de 0,5 % au premier trimestre et a surpris les économistes interrogés par la Banque d’Angleterre.

La diminution du PIB est liée notamment à des opérations de stockage-déstockage des entreprises britanniques réalisées en prévision d’une sortie de l’Union européenne prévue initialement le 29 mars. Ayant en tête ce calendrier, les industriels britanniques ont modifié leurs habitudes et ont fait davantage de stocks au premier trimestre, puis ils les ont réduits au second. La production industrielle a reculé de 2,9 %, ce qui constitue le plus mauvais résultat enregistré depuis 2009. 

La croissance de l’économie britannique qui était une des plus élevées d’Europe, a donc été ramenée à 1,2 % en rythme annuel fin juin. Pour l’ensemble de l’année, la Banque d’Angleterre anticipe désormais une croissance de 1,3 % du PIB contre 1,4 % en 2018.

Ce ralentissement pourrait s’accélérer du fait des conséquences du Brexit sur l’investissement des entreprises. Par ailleurs, la hausse des prix des produits importés en raison de l’instauration de droits de douanes avec l’Union européenne et la dépréciation de la livre sterling devrait peser sur la consommation.