28 avril 2018

C’est déjà hier

Le climat des affaires en pente douce

Selon l’INSEE, le climat des affaires est en baisse pour le 4e mois consécutif. Ainsi, au mois d’avril, l’indice qui le mesure perd 1,1 point. Il demeure néanmoins à 108, ce qui constitue encore un niveau élevé bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette baisse peut s’expliquer par la moindre progression du pouvoir d’achat des ménages, par les mouvements sociaux en cours et par les goulots d’étranglement que rencontrent certaines entreprises du fait de problèmes de recrutement de main d’œuvre et de sous-investissement.

L’indicateur de climat des affaires perd trois points dans le commerce de détail et un point dans l’industrie. Il est stable dans les services et dans le bâtiment. Il demeure nettement au-dessus de sa moyenne de longue période dans chaque secteur.

En avril, le climat de l’emploi faiblit également tout en restant à un niveau élevé. L’indicateur qui le synthétise perd deux points par rapport à mars où il avait atteint un niveau inédit depuis juillet 2011.

L’indicateur de retournement pour l’ensemble de l’économie reste dans la zone d’incertitude conjoncturelle mais est entré en zone négative ce qui n’était pas arrivé depuis 2016.

 

Stabilisation de la confiance des ménages

Après la forte augmentation du niveau de confiance des ménages faisant suite à l’élection présidentielle de 2017, une stabilisation s’est opérée. Les ménages français sont attentistes face à la situation économique et financière avec une inclinaison positive. Les mouvements sociaux n’ont pas altéré le moral des Français au cours du mois d’avril.

Au mois d’avril, selon l’INSEE, la confiance des ménages dans la situation économique est en petite hausse d’un point et reste ainsi légèrement au-dessus de sa moyenne de long terme.

En avril, les ménages sont pratiquement aussi optimistes qu’en mars sur leur situation financière future : le solde correspondant progresse d’un point (après en avoir gagné 6 en mars). Néanmoins, il demeure au-dessous de sa moyenne de long terme. L’opinion des ménages sur leur situation financière passée se dégrade encore un peu : le solde correspondant perd deux points (après −1 point en mars) et s’éloigne de sa moyenne de long terme.

La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants progresse légèrement en avril (+2 points). Le solde correspondant se maintient nettement au-dessus de sa moyenne de longue période.

En avril, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle est inchangé par rapport à mars : il se situe très légèrement au-dessus de sa moyenne de long terme. Le solde sur leur capacité d’épargne future est quasi stable (−1 point) et retourne à sa moyenne de longue période.

La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est quasi stable en avril (−1 point). Le solde correspondant se situe au-dessous de sa moyenne de long terme depuis avril 2015.

En avril, les ménages sont plus nombreux à considérer que le niveau de vie passé en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois : le solde correspondant gagne 4 points, après en avoir perdu 3 en mars et 4 en février. Les ménages sont également un peu plus optimistes quant au niveau de vie futur en France : le solde correspondant gagne 2 points. Ces deux soldes d’opinion se situent au-dessus de leur moyenne de longue période.

L’opinion des ménages concernant l’évolution du chômage est quasi stable en avril (+1 point). Le solde correspondant se maintient très au-dessous de sa moyenne de longue période.

 

Une baisse polarisée du nombre de demandeurs d’emploi

Depuis le 1er janvier 2018, les statistiques concernant le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi ne sont plus publiées mensuellement mais trimestriellement. Le Gouvernement a adopté ce mode de diffusion afin d’éviter de commenter des variations erratiques.

Selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 1 % au premier trimestre 2018. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité et tenus de chercher un emploi) s’est réduit de 33 300 personnes au premier trimestre en France métropolitaine. Le nombre de chômeurs sans aucune activité s’établit donc aujourd’hui à 3 435 900 personnes dans l’Hexagone, hors outre-mer, et à 3 695 400, une fois ces territoires intégrés dans le calcul. Sur un an, la baisse atteint 1,4 %. L’évolution du nombre de demandeurs d’emploi au 1er trimestre s’inscrit dans la tendance qui s’était dessinée lors du dernier trimestre 2017.

 Si le nombre de demandeurs d’emploi reste orienté à la baisse pour ceux classés en catégorie A, la progression se poursuit pour ceux inscrits en catégories B et C. La hausse pour ces catégories est de 1,55 % au premier trimestre.

Le nombre de demandeurs d’emploi (catégorie A) a reculé pour toutes les catégories d’âge. Ce sont néanmoins le 25-49 ans qui profitent le plus de l’embellie avec une contraction de 1,2 %. La baisse est de 0,6 % tant pour les moins de 25 ans que pour les plus de 50 ans. Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi continue d’augmenter pour les plus de 50 ans (+0,4 %) quand il baisse de 4 % pour les 25-49 ans et de 3,9 % pour les moins de 25 ans.

Les chômeurs de longue durée sont en augmentation, +1,9 % au cours du 1er trimestre. Sur un an, la progression est de 6,5 %. La question de l’employabilité des demandeurs de longue durée se pose donc de manière de plus en plus flagrante.

Compte tenu des créations d’emplois, la baisse des demandeurs d’emploi peut apparaître faible. Elle est freinée par la réduction du nombre des contrats aidés et par le retour sur le marché du travail de personnes qui en étaient sorties par découragement. Certaines études soulignent l’existence d’un fort chômage structurel qui pourrait se situer entre 7 et 8 %.

 

 

Le déficit public en-dessous de 1 % du PIB au sein de la zone euro

 Pour la première fois depuis 2007, le déficit public est revenu l’année dernière en-dessous de 1 % du PIB. Il est, en effet, passé de 1,5 % en 2016 à 0,9 % en 2017. Pour l’Union européenne, les taux respectifs sont 1,6 % à 1,0 %. Par ailleurs, le ratio de la dette publique par rapport au PIB a reculé dans la zone euro, passant de 89,0 % à la fin de l’année 2016 à 86,7 % à la fin de l’année 2017, ainsi que dans l’Union, de 83,3 % à 81,6 %.

Au sein de l’Union, 12 pays ont, en 2017, dégagé un excédent budgétaire :(Malte (+3,9 %), Chypre (+1,8 %), la République tchèque (+1,6 %), le Luxembourg (+1,5 %), la Suède et l’Allemagne (+1,3 % chacune), les Pays-Bas (+1,1 %), le Danemark (+1,0 %), la Bulgarie (+0,9 %), la Grèce et la Croatie (+0,8 % chacune) ainsi que la Lituanie (+0,5%). La Slovénie a enregistré un solde budgétaire à l’équilibre.

Deux États membres ont affiché un déficit supérieur ou égal à 3 % du PIB : l’Espagne (-3,1 %) et le Portugal (-3,0 %), la France étant passée sous la barre des 3 % en 2017 (2,6 %). Eurostat a émis une petite réserve sur les statistiques de la France en indiquant que l’Agence Française de Développement doit être classée au sein des administrations publiques. Une prochaine reclassification devrait entraîner une hausse de la dette publique. De plus, Eurostat considère que les apports en capital de l’État à AREVA (NewCo/Orano) pour un montant de 2,5 milliard d’euros (0,1 % du PIB) en 2017 doivent être considérés comme transferts en capital ayant un impact sur le déficit public.

À la fin de l’année 2017, les plus faibles ratios de dette publique par rapport au PIB ont été relevés en Estonie (9,0 %), au Luxembourg (23,0 %), en Bulgarie (25,4 %) et en République tchèque (34,6 %).

Quinze États membres ont affiché un ratio de dette publique supérieur à 60 % du PIB. Les plus élevés ont été enregistrés en Grèce (178,6 %), en Italie (131,8 %), au Portugal (125,7 %) et en Belgique (103,1 %). La France arrive en 6e position avec une dette publique de 97 % du PIB. Dans les prochaines années, la dette publique pourrait s’accroître en raison de la reprise progressive de celle de la SNCF annoncée par le Président de la République.

Par rapport au quatrième trimestre 2016, deux États membres ont enregistré une hausse de leur ratio de la dette publique par rapport au PIB à la fin du quatrième trimestre 2017 et vingt-six autres une diminution. Des hausses du ratio ont été enregistrées au Luxembourg (+2,2 pp) et en France (+0,4 pp), tandis que les baisses les plus marquées ont été observées à Chypre (-9,1 pp), à Malte (-5,4 pp), en Autriche (-5,1 pp), aux Pays-Bas (-5,0 pp), en Slovénie et en Irlande (-4,9 pp chacune) ainsi qu’au Portugal (-4,2 pp) et en Allemagne (-4,1 pp).

En 2017, les dépenses publiques dans la zone euro ont représenté 47,1 % du PIB et les recettes publiques 46,2 %. Dans l’Union européenne, elles ont été respectivement de 45,8 % et 44,9 % du PIB. Entre 2016 et 2017, le ratio des dépenses publiques a baissé dans les deux zones, tandis que le ratio des recettes publiques a augmenté. La France détient toujours le record européen de dépenses publiques avec un ratio de 56,5 % du PIB contre 56,6 % en 2016.