11 juin 2016

C’est déjà hier (11 juin 2016)

Croissance française, le deuxième trimestre en pente douce

 

La Banque de France a revu à la baisse sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre. Elle a retenu un taux de croissance de 0,3 % contre 0,2 % lors de sa première évaluation.

 

Pour mémoire, au premier trimestre, le taux de croissance avait été de 0,6 %. La croissance française a été ainsi légèrement supérieure à celle de la zone euro (0,5 %).

 

La croissance du premier trimestre était relativement équilibrée. En effet, elle reposait sur un bon niveau de consommation (+1 %), sur une hausse de l’investissement des entreprises (+2,4 %) et sur une légère reprise de l’investissement des ménages (0,3 %). Cette reprise est une première depuis trois ans.

 

La disparition des gains de pouvoir d’achat générée par la diminution des cours du pétrole devrait entraver le processus d’augmentation de la consommation. Au niveau de l’investissement, l’impact du dispositif de suramortissement institué par les pouvoirs publics devrait se réduire.

 

 

La France ne peut guère compter sur le commerce extérieur pour compenser un éventuel tassement de la demande intérieure même si un rebond a été enregistré au mois d’avril au niveau des exportations. Néanmoins, sur un an, elles sont en recul de 3,4 %.

 

Les grèves dans les transports et dans le secteur pétrolier devraient peser légèrement sur les résultats du deuxième trimestre. L’NSEE avait évalué l’impact des perturbations de 1995, plus importantes que celles que nous connaissons actuellement à 0,2-0,3 point de croissance pour le quatrième trimestre 1995. A contrario, l’Euro-2016 devrait générer un petit surcroit de croissance.

 

L’accélération de la tertiarisation des emplois en France

 

Au premier trimestre, l’emploi a, en France, augmenté dans les secteurs marchands non agricoles (+40 400, soit +0,3 % après +46 500 au trimestre précédent). Hors intérim, l’emploi est également en hausse (+38 400, soit +0,2 %, après +27 500 au quatrième trimestre 2015). Sur un an, 159 600 emplois ont été créés dans les secteurs principalement marchands (soit +1,0 %). Ce résultat est la conséquence de l’amélioration de la croissance depuis plus d’un.

 

En revanche, l’industrie française continue à perdre des emplois. Ce secteur demeure en souffrance avec un chiffre d’affaires étale sur un an. Au premier trimestre, l’industrie a en effet perdu 8 400 emplois soit -0,3 %) soit un rythme similaire à celui du trimestre précédent (-7 200, soit -0,2 %). Sur un an, l’industrie a perdu 32 500 emplois soit un recul de 1 %.

 

Après plusieurs années très difficiles, le secteur de la construction enregistre à nouveau des créations, certes faibles d’emploi, +800, soit +0,1 %, après -2 900 le trimestre précédent). Sur un an, le bilan reste négatif avec une perte de 19 000 soit une contraction de 1,4 %.

 

C’est le secteur des services marchands qui continuent à créer des emplois.

 

Les effectifs intérimaires, comptabilisés dans le secteur tertiaire quel que soit celui dans lequel ils effectuent leur mission, ralentissent nettement au premier trimestre avec 2 000 emplois supplémentaires contre 19 000 au quatrième trimestre 2015. Sur un an, l’intérim a connu une forte progression ce qui est assez logique en période de reprise (+58 400 emplois, soit +11,0 %)

 

L’emploi du secteur tertiaire marchand hors intérim enregistre 45 900 créations nettes d’emplois soit un gain de 0,4 %, après +37 700 au 4ème trimestre 2015.

 

Sur un an, le secteur tertiaire marchand dans son ensemble a créé 211 100 emplois (soit +1,9 %).

 

 

 

 

L’industrie française a bien débuté le deuxième trimestre

 

L’industrie connait toujours une évolution en dent de scie. Pénalisée par la faible croissance du commerce international et par un positionnement de moyenne gamme, elle est très loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant crise. Elle évolue sur un plateau depuis 4 ans. Il est à noter que le secteur des matériels de transports est le seul à enregistrer une hausse conséquente : +15 % depuis 2010.

 

Au mois d’avril, la production rebondit dans l’industrie manufacturière a augmenté de 1,3 % contre une baisse de 1,0 % en mars. Pour l’ensemble de l’industrie, la hausse est de 1,2 % contre un repli de -0,4 % en mars.

 

Au cours des trois derniers mois, la production baisse dans l’industrie manufacturière (-1,2 %). Dans une moindre mesure, elle recule aussi dans l’ensemble de l’industrie (-0,6 %).

 

Dans l’industrie manufacturière, la production des trois derniers mois progresse de 0,6 % par rapport aux trois mêmes mois de 2015. Elle augmente également dans l’ensemble de l’industrie (+0,5 %).

 

Sur ces douze derniers mois, l’industrie française a été portée par la production de matériels de transport (+5,6 %). En revanche, elle plonge dans la cokéfaction et raffinage (-7,6 %).

 

La France, un pays de créateurs d’entreprise

 

En France, en 2014, 267 000 créations d’entreprises (hors auto-entreprises) ont été enregistrées. Les demandeurs d’emploi sont un peu plus nombreux à créer des entreprises à la différence des salariés.

 

En 2014 les travailleurs indépendants sont un peu plus nombreux parmi les créateurs (16 % après 14 % en 2010). La part des chefs d’entreprises reste quasiment stable (10 % après 9 % en 2010) quand les salariés et les demandeurs d’emploi sont responsables respectivement du tiers et du quart de la création d’entreprise.

 

La création d’entreprise demeure une activité très masculine : la proportion de femmes (28 %) ne progresse pas entre 2010 et 2014. Elle varie fortement selon la catégorie juridique de l’entreprise et son secteur d’activité. Ainsi, en 2014, 38 % des entreprises individuelles créées l’ont été par des femmes (+ 4 points par rapport à la cohorte de 2010) quand seulement 22 % des sociétés ont été créées par des femmes.

 

Les créateurs d’entreprises de 2014 sont légèrement plus âgés que leurs prédécesseurs de 2010. 22 % ont plus de 50 ans alors qu’ils n’étaient que 20 % en 2010. Les créateurs d’au moins 60 ans sont surreprésentés dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques : un quart d’entre eux choisit ce type d’activité, soit le double de la proportion constatée au sein de l’ensemble de la population (13 %). De nombreux retraités créent leur structure pour continuer de travailler. Par ailleurs, après 50 ans, surtout chez les cadres, en cas de licenciement, le retour sur le marché du travail passe par la création d’entreprise.

 

Les créateurs de 2014 sont plus diplômés que ceux de 2010 du fait de l’augmentation générale du nombre de diplômés. 31 % des créateurs sont titulaires d’un diplôme égal ou supérieur à la licence, soit 4 points de plus qu’en 2010. À l’inverse, 19 % possèdent un CAP ou un BEP, soit 2 points de moins qu’en 2010. La part de ceux ayant, au plus, le brevet des collèges reste quasiment stable à 17 % en 2014 après 18 % en 2010.

 

En 2014, comme en 2010, 62 % des créateurs ont créé une entreprise qui correspond à leur principal métier. Ceux de 2014 sont un peu plus chevronnés : 41 % ont une expérience de plus de 10 ans dans ce métier (39 % en 2010). Mais, en 2014, ils sont moins expérimentés dans la création d’entreprise elle-même. En effet, pour 72 % d’entre eux, il s’agit de leur première expérience, contre 67 % pour la cohorte de 2010. Parmi les 28 % de créateurs de 2014 qui avaient déjà une expérience dans la création, 13 % (soit environ 16 000) avaient déjà créé au moins une entreprise sous le régime de l’auto-entrepreneur, sans que l’on puisse dire si l’activité de celle-ci avait un lien avec la création de 2014.

 

Les créateurs de 2014 sont 30 % à avoir bénéficié d’un appui familial ou de proches, alors qu’ils étaient 43 % en 2010. Les créateurs ont moins recours à leur famille et aux structures d’appui. Ainsi, 41 % des créateurs ont indiqué avoir monté leur entreprise seuls en 2014 quand ils n’étaient que 28 % en 2010. Seuls 21 % déclarent s’être appuyés sur une structure dédiée à la création d’entreprise, ce qui constitue un recul de 7 points par rapport à 2010.

 

Le fait que les entreprises créées concernent de plus en plus les services de personne conduit à réduire les moyens investis au démarrage. Ainsi 53 % des créateurs de 2014 se sont lancés dans leur projet avec un investissement initial inférieur à 8 000 euros, alors que cette proportion n’était que de 44 % en 2010. L’écart est même de 10 points si l’on compare les projets initiés avec moins de 2 000 euros. Ces derniers représentent 29 % des créations de 2014 (après 19 % en 2010).