13 août 2016

C’est déjà hier ! (13 août 2016)

L’Europe ploie mais ne rompt pas

 Au cours du deuxième trimestre 2016, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,3%  au sein de la zone euro et de 0,4 % au sein de l’Union européenne. Le taux de croissance a atteint 0,4 % en Allemagne et 0,7 % en Espagne.

Par rapport au premier trimestre, un ralentissement est constaté. En effet, le PIB avait crû de 0,6 % pour la zone euro et de 0,5 %.pour l’ensemble de l’Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2016, le PIB des États-Unis a augmenté de 0,3% par rapport au trimestre précédent (après +0,2% au premier trimestre 2016).

En France, l’emploi sauvé par le tertiaire

Au deuxième trimestre 2016, l’emploi a progressé, à nouveau, dans les secteurs marchands non agricoles de 0,2 %. Néanmoins, en phase avec le ralentissement de la croissance, il n’y a eu que 24 100 emplois créés contre  37 300 au premier trimestre. Sur un an, l’emploi s’accroît de 0,9 % soit +143 300. C’est le 5ème trimestre consécutif de créations nettes d’emplois pour le secteur marchand.

 L’industrie continue à perdre des emplois, 9 700 soit -0,3 %. Ce secteur n’a pas été créateur depuis 2001.

 Dans la construction, les destructions d’emploi reprennent (-0,3 %, soit -3 500, après +0,1 % le trimestre précédent). Sur un an, l’industrie perd davantage d’emplois (-33 900) que la construction (-13 400).

 Le salut vient du secteur tertiaire qui a enregistré 37 300 créations d’emploi soit une hausse de 0,3 % faisant suite à une hausse de 0,4 % le trimestre précédent. Cette hausse est due à l’emploi tertiaire hors intérim (+0,3 %, soit +37 800, après +0,4 % au premier trimestre). Sur un an, l’emploi tertiaire hors intérim augmente de 1,4 %, soit + 155 100. Sans prendre en compte l’intérim, l’emploi marchand croît sur un an de 107 800.

La production industrielle française toujours à la peine

 La production industrielle n’a pas retrouvé loin de là son niveau d’avant crise. Les derniers résultats ne permettent pas d’espérer à court voire à moyen terme un retour au niveau de 2008. La production industrielle de la France a, en effet, baissé de 0,8 % en juin, retombant à son plus bas niveau depuis onze mois. En revanche, l’industrie allemande poursuit sa marche en avant avec une hausse de 0,8 %. Le mauvais résultat français est imputable, en partie, aux grèves dans les raffineries entamées en mai et aux intempéries (inondations). La seule production manufacturière a, de son côté, diminué de 1,2 %. L’INSEE a confirmé, par ailleurs, la baisse de 0,5 % de la production industrielle en mai. Il a revu, en revanche, en hausse l’évolution de la production manufacturière à +0,1 % contre 0,0 % annoncée initialement.

 Sur l’ensemble du deuxième trimestre, la production industrielle s’est contractée de 0,1 % et la production manufacturière de 0,2 %. Néanmoins, sur un an, la production industrielle est en hausse de 0,4 % quand la production manufacturière progresse de 0,3 %. La production dans le secteur du raffinage, avec les blocages et les grèves, a chuté de près de 12 %. La production des industries agroalimentaires a baissé de son côté de 2,3 %.

Chine : quand le commerce extérieur est toujours au point mort

 Le commerce extérieur n’est plus le moteur principal de la croissance chinoise. Au mois de juillet, les exportations et les importations ont reculé confirmant la tendance constatée depuis de nombreux mois. Sur les sept derniers mois, les exportations ont diminué de 7,4 % et les importations de 10,5 %. Pour le seul mois de juillet, les exportations ont baissé de 4,4 % par rapport à juillet 2015 et les importations de 11,5 %.

 Ce repli est lié à un effet coûts et à un effet change. Les augmentations de coûts générées par les revalorisations des salaires sont amplifiées par une appréciation du yuan par rapport à l’euro sachant que l’Europe est la première zone d’exportation de la Chine. La chute des importations s’expliquent également par un effet prix en raison de la baisse des cours des matières premières et de l’énergie. Il n’en demeure pas moins que le solde commercial demeure excédentaire de plus de 52 milliards de dollars. Cette évolution du commerce extérieur chinois n’est pas sans incidence sur les autres économies. Ainsi, les Allemands fournissent moins de machines-outils qu’auparavant et es pays producteurs d’énergie et de matières premières subissent de plein fouet la baisse de la demande en provenance de la Chine. L’industrie française est touchée par ricochet en raison d’une croissance moindre.

 Les autorités chinoises poursuivent leurs efforts pour rendre leur économie moins dépendante du commerce extérieur et en accentuant le développement de la consommation et notamment celle de services. Néanmoins, elles surveillent avec attention la décision que la Commission de Bruxelles sur le statut commercial de la Chine prendra d’ici le 20 décembre 2016. Si la Commission attribue le statut d’économie de marché à la Chine, elle ne pourra plus prendre de mesures antidumping contre l’économie chinoise. Si elle refuse, ces mesures seront maintenues.