14 janvier 2017

C’est déjà hier (14 janvier 2016)

 

2016 s’est bien terminée

La croissance s’est arrêtée au deuxième et au troisième trimestres en raison de l’arrêt de la baisse du prix du pétrole et du ralentissement économique des pays émergents, ainsi que des résultats en demi-teinte des États-Unis. Avec la publication des premières données, le quatrième trimestre serait marqué par un léger regain d’activité.

Après le bon résultat de la consommation en novembre c’est au tour de l’industrie d’enregistrer un rebond durant ce même mois. Ces deux bons résultats permettent d’espérer une croissance de 0,3 à 0,4 % pour le quatrième trimestre.

De bonnes perspectives pour la zone euro

Le PIB de la zone euro aurait augmenté de 0,4 % au quatrième trimestre 2016. La croissance devrait se maintenir à ce rythme au cours du premier semestre. Jusqu’à présent, l’économie de la zone euro a résisté aux incertitudes politiques élevées résultant des référendums au Royaume-Uni et en Italie. Après un ralentissement au deuxième trimestre 2016 (+0,3 % après +0,5 % au premier trimestre), le PIB de la zone euro a continué d’augmenter modérément au troisième trimestre (+0,3 %). Au quatrième trimestre 2016, la production industrielle aurait continué de croître, quoiqu’un peu plus faiblement qu’au trimestre précédent (+0,3 %).  La consommation privée aurait connu une légère accélération au quatrième trimestre 2016 (+0,4 %)

L’activité économique serait soutenue par une croissance solide de la consommation privée et des dépenses publiques. Si l’inflation réduit le pouvoir d’achat des ménages, ce dernier sera favorisé par l’amélioration du marché du travail et par l’augmentation des salaires nominaux.

Ces derniers mois, plusieurs facteurs contribuent à la progression de la croissance. Plusieurs pays majeurs comme le Japon, la Chine ou l’Inde ont mis en œuvre des plans de relance. La croissance semble s’accélérer aux États-Unis. La Russie et le Brésil qui, depuis deux ans, étaient en récession, renouent progressivement avec la croissance. De ce fait, le commerce extérieur devrait augmenter, ce qui devrait profiter aux pays membres de l’Union européenne.

L’Allemagne frôle la barre des 2 % de croissance

Selon les premières estimations, la croissance aurait atteint 1,9 % conformément aux prévisions des analystes. C’est le meilleur résultat de l’économie allemande depuis 2011. Après une petite pause au milieu de l’année, la croissance s’est accélérée en fin d’année, soutenue par les commandes industrielles. L’Allemagne a également bénéficié d’une forte progression de ses exportations, soit +5,6 % en novembre 2016 par rapport à novembre 2015. Dans le même temps, les importations ont progressé de 4,5 % permettant au pays de dégager un important excédent de sa balance commerciale.

La France suit le mouvement

Le taux de croissance de la France pourrait avoir été, au 4ème trimestre de 0,4 % portant celui de l’ensemble de l’année 2016 à 1,4 %.

En novembre 2016, les dépenses de consommation des ménages ont progressé de +0,4 % après +0,8 % en octobre. De son côté, la production de l’ensemble de l’industrie a été en hausse de 2,2 %. (2,3 % pour l’industrie manufacturière). Cette augmentation fait plus que compenser la contraction de la production de 0,1 % enregistrée au mois d’octobre.

Au cours des trois derniers mois, la production augmente dans l’industrie manufacturière (+0,6 %), ainsi que dans l’ensemble de l’industrie (+0,7 %). Sur un an, la production manufacturière s’inscrit, en revanche, en baisse de 0,3 %. Elle décroît également dans l’ensemble de l’industrie (−0,4 %). Sur cette période, la production recule nettement dans les biens d’équipement (−2,1 %) et dans les industries agroalimentaires (−1,4 %), et plus modérément dans les industries extractives, énergie, eau (−0,8 %). Elle est quasi stable dans les « autres industries » (−0,1 %). En revanche, elle augmente nettement dans les matériels de transport (+2,4 %) et, dans une moindre mesure, dans la cokéfaction et raffinage (+1,0 %).

L’inflation frappe-t-elle à la porte de l’Europe ?

Depuis des mois, la Banque Centrale appelle de ses vœux le retour de l’inflation, retour qui marquerait la fin de la menace déflationniste, qui réduirait le poids de la dette publique et qui marquerait peut-être l’entrée dans un nouveau cycle de croissance.

L’inflation est de retour grâce à l’augmentation du cours du pétrole et à une amélioration du marché de l’emploi. En décembre, la hausse des prix a été de 1,7 % en Allemagne, de 1,4 % en Espagne, de 0,6 % en France et de 0,5 % en Italie. Cela contraste avec l’année 2015 qui avait été marquée, en zone euro, par une inflation nulle, certains pays connaissant même une contraction de prix comme en Italie (une première depuis 57 ans).

Pour l’ensemble de la zone euro, l’inflation de décembre est estimée à 1,1 %  sur un an ce qui constitue le niveau le plus élevé de ces trois dernières années.

Certains s’inquiètent, en particulier, en Allemagne, du retour de l’inflation. Or, cette dernière reste encore très fragile. Elle est essentiellement provoquée par l’évolution des cours de l’énergie. Ces derniers, après avoir baissé de 1,1 % en zone euro en novembre, ont rebondi de 2,5 % en décembre. L’inflation sous-jacente, épurée des prix les plus volatils (énergie, alimentation, alcool et tabac), reste assez stable ; elle évolue depuis juillet dernier entre 0,8 et 0,9 % sur un an.

La dépréciation de l’euro génère également une inflation importée d’autant plus que les coûts de production sont en hausse en Chine après plusieurs années de baisse.

Sur l’ensemble de la zone euro, les salaires augmentent faiblement. Au troisième trimestre, en rythme annuel,  la hausse serait de 1,4 %, ce qui constitue la plus faible augmentation de ces vingt-cinq dernières années. L’Allemagne connaît une situation un peu particulière en raison du plein emploi qui favorise l’augmentation des salaires. Dans le reste de l’Europe, une inflation par les salaires n’est pas attendue avant 2019.

Malgré tout, les pressions exercées sur la BCE, en particulier germaniques, afin qu’elle réduise ses achats d’actifs pourraient s’accroître dans les prochaines semaines.

 Chômage, la France juste en-dessous de la moyenne

 Du mois de novembre 2015 à celui de 2016, le taux de chômage en France est passé de 10,2 à 9,5 % de la population active (source Eurostat). Il est ainsi repassé en-dessous de la moyenne de la zone euro qui s’élevait à 9,8 %. Le taux de chômage a baissé de 0,7 point, sur un an, en France comme pour la zone euro. à octobre 2016. Pour la zone euro, il s’agit de son taux le plus bas depuis juillet 2009.

Pour l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 8,3 % en novembre, en baisse par rapport au taux de 8,4 % d’octobre 2016 et à celui de 9,0 % de novembre 2015. Il s’agit du taux le plus faible enregistré dans l’UE28 depuis février 2009.

Au mois de novembre dernier, 20,429 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage au sein de l’Union européenne dont 15,898 millions dans la zone euro.

Au sein de l’Union, les taux de chômage les plus faibles en novembre 2016 ont été enregistrés en République tchèque (3,7 %) ainsi qu’en Allemagne (4,1 %). Les taux de chômage les plus hauts ont été relevés en Grèce (23,1 % en septembre 2016) et en Espagne (19,2 %). Sur un an, le taux de chômage en novembre 2016 a baissé dans vingt-quatre États membres, tandis qu’il a augmenté en Estonie, à Chypre, au Danemark et en Italie. La baisse la plus marquée a été observée en Croatie (de 15,7 % à 11,4 %). Pour information et comparaison, en novembre, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,6 %, en baisse par rapport au taux de 4,9 % enregistré en octobre 2016 et à celui de 5,0 % de novembre 2015.

L’Union européenne est encore riche

 

Les stocks d’investissements directs étrangers (IDE) détenus par l’Union européenne (UE) dans le reste du monde s’élevaient à 6 894 milliards d’euros à la fin de l’année 2015, en hausse de 14,9 % par rapport à fin 2014. Dans le même temps, les stocks d’investissement détenus par le reste du monde dans l’Union ont augmenté encore plus significativement pour atteindre 5 842 milliards d’euros à fin 2015 (+22,8 %).

 

L’UE conservait toutefois une position extérieure nette d’investissements légèrement supérieure à 1 000 milliards d’euros vis-à-vis du reste du monde.

 

Les États-Unis, de loin le premier partenaire

 

Les États-Unis concentraient, fin 2015, 37,2 % des stocks totaux d’IDE détenus par l’UE dans le reste du monde (2 561 milliards d’euros), loin devant la Suisse (829 milliards, soit 12,0 %), les Bermudes (353 milliards d’euros, soit 5,1 %), le Brésil (327 milliards d’euros, soit 4,7 %), la Chine (288 milliards d’euros, soit 4,2 %) et le Canada (249 milliards d’euros, soit 3,6 %).

 

Dans le sens inverse, les investisseurs directs des États-Unis ont accru leur présence dans l’UE avec un montant de stocks d’IDE de 2 436 milliards d’euros à la fin de l’année 2015 (soit 41,7 % des stocks totaux d’IDE détenus par le reste du monde dans l’UE). Suivaient ceux de Suisse (627 milliards d’euros, soit 10,7 %), des centres financiers offshore des Bermudes (503 milliards d’euros, soit 8,6 %) et de Jersey (227 milliards d’euros soit 3,9 %), ainsi que ceux du Canada (228 milliards d’euros, soit 3,9 %).