15 juillet 2017

C’est déjà hier (15 juillet 2017)

L’Europe en stagnation démographique

En 2016, le nombre des naissances au sein de l’Union européenne aura été égal à celui des décès (5,1 millions). La croissance démographique n’a été positive qu’en raison de l’apport migratoire (1,5 million). Au 1er janvier 2017, l’Union européenne comptait 511,8 millions d’habitants contre 510,3 millions au 1er janvier 2016. La croissance a été de +3,0 ‰. La croissance ne repose donc que sur les flux migratoires. L’Allemagne qui connaîtrait un déclin démographique du fait un solde naturel négatif     (-150 0000) a vu sa population augmenter de 625 000 en 2016. De son côté, la population française s’est accrue de 274 000 habitants dont 198 000 du fait de l’excédent naturel (différence entre les naissances et les décès).

L’année dernière, la population a augmenté dans dix-huit États membres et a diminué dans dix autres. La plus forte croissance démographique a été observée au Luxembourg (+19,8 pour 1 000 résidents), devant la Suède (+14,5 ‰), Malte (+13,8 ‰), et l’Irlande (+10,6 ‰). À l’opposé, la plus forte baisse a été enregistrée en Lituanie (-14,2 ‰), suivie par la Lettonie (-9,6 ‰), la Croatie (-8,7 ‰), la Bulgarie           (-7,3 ‰) et la Roumanie (-6,2 ‰).

Avec 82,8 millions de résidents (soit 16,2% de la population totale de l’Union                 au 1er janvier 2017), l’Allemagne est l’État membre de l’UE le plus peuplé, devant la France (67,0 millions, soit 13,1 %), le Royaume-Uni (65,8 millions, soit 12,9 %), l’Italie         (60,6 millions, soit 11,8 %), l’Espagne (46,5 millions, soit 9,1 %) et la Pologne         (38,0 millions, soit 7,4 %). Les six États les plus peuplés de l’Union européenne représentent plus de 60 % de la population (61,4 %).

En 2016, L’Union a donc connu 5,1 millions de naissances, soit 11 000 de plus que l’année précédente. Le taux brut de natalité s’est élevé à 10,0 naissances pour 1 000 résidents. Parmi les États membres, les taux bruts de natalité les plus élevés figurent l’Irlande (13,5 pour 1 000 résidents), la Suède et le Royaume-Uni (11,8‰ chacun) ainsi que la France (11,7 ‰). Les taux les plus faibles ont été constatés avant tout dans le sud de l’Europe : l’Italie (7,8 ‰), le Portugal (8,4‰), la Grèce (8,6 ‰), l’Espagne (8,7 ‰), la Croatie (9,0 ‰) et la Bulgarie (9,1 ‰).

Toujours en 2016, 5,1 millions de décès ont été comptabilisés, soit environ 91 000 de moins que l’année précédente. Le taux brut de mortalité s’est établi à 10,0 décès pour 1 000 résidents. L’Irlande et Chypre (6,4 décès pour 1 000 résidents) ainsi que le Luxembourg (6,8 ‰) affichaient en 2016 les taux bruts de mortalité les plus faibles, suivis de Malte (7,6‰), des Pays-Bas (8,7‰), de l’Espagne et de la France (8,8‰ chacun). À l’autre extrémité de l’échelle, la Bulgarie (15,1 ‰), la Lettonie (14,6 ‰), la Lituanie (14,3 ‰), la Roumanie et la Hongrie (13,0 ‰ chacune) enregistraient les taux les plus élevés.

 

L’Irlande a connu le taux d’accroissement naturel le plus élevé, +7,1 ‰ devant Chypre (+4,7 ‰), le Luxembourg (+3,6 ‰), la France (+3,0 ‰), la Suède etle Royaume-Uni (+2,7 ‰ chacun) ainsi que Malte (+2,6 ‰). En revanche, parmi les treize États membres de l’Union dont la population a affiché une diminution naturelle en 2016, le nombre de décès a dépassé celui des naissances le plus largement en Bulgarie (-6,0‰), suivie par la Lituanie (-3,7 ‰), la Roumanie (-3,5 ‰), la Croatie et le Lettonie (-3,4 ‰ chacune) ainsi que la Hongrie (-3,2 ‰).

Les Français retrouvent le chemin de magasins

En 2016, les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 2,3 %, soit plus qu’en 2015 (1,4%). Elles ont, de ce fait, contribué positivement à la croissance (1,5 % pour une croissance de 1,2 %). Cette progression s’inscrit dans le droit fil de celle qui était en vigueur avant crise (+ 2,2% en moyenne par an entre 2000 et 2007).

Une consommation soutenue par les revenus et les prestations

Cette augmentation de la consommation a été rendue possible par l’augmentation du le revenu disponible brut des ménages. En valeur, celui-ci s’est accru de 1,7 % en 2016 contre +1,1 % en 2015. Cette évolution intervient dans un contexte d’inflation nulle. De ce fait, le pouvoir d’achat a augmenté de 1,8 % contre +0,8 % en 2015. Cette hausse est la plus forte enregistrée depuis la crise de 2008. Le revenu individuel par unité de consommation est également en progrès + 1,4 % après + 0,4 % en 2015. Une fois déduites les dépenses « pré-engagées » (logement, assurances, services financiers, abonnements), le pouvoir d’achat du revenu arbitrable individuel a augmenté l’année dernière de 1,7 % contre +0,4 % en 2015. En 2016,  les dépenses pré-engagées ont augmenté moins rapidement que les autres dépenses (+ 1,4 % en valeur contre + 2,6 %). Cette situation est la conséquence de la baisse des prix des dépenses énergétiques dans les logements et le repli de la consommation en services financiers.

La hausse du revenu disponible brut en 2016 constitue donc une véritable rupture car elle n’avait été que de 0,1 % par an entre 2011 et 2015. Du fait de l’augmentation des prestations sociales en faveur des ménages les plus modestes et de l’augmentation des impôts qui touchent davantage les détenteurs de revenus moyens et élevés, une réduction des inégalités en termes de revenus et de dépenses de consommation a été constatée par l’INSEE entre 2011 et 2016.

Un taux d’épargne en déclin

Les dépenses de consommation des ménages ayant augmenté un peu plus vite que le pouvoir d’achat de leur revenu disponible brut, le taux d’épargne a diminué. La baisse a été estimée à 0,4 point. En fin d’année, le taux d’épargne s’est établi à 13,9 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne (hors transferts privés) est croissant le long de l’échelle des niveaux de vie ; celui des 20 % les plus modestes est estimé en moyenne à 2,4 % quand celui des 20 % les plus aisés est évalué à 30,3 %. Parmi les actifs, le taux d’épargne hors transferts privés croît avec l’âge pour atteindre un pic pour les 50-59 ans qui épargnent en moyenne près d’un quart de leur revenu.

Trois grands postes de consommation se partagent plus de la moitié des dépenses des ménages : le logement (loyers, eau, électricité, chauffage, etc.), l’alimentation (à domicile, hors boissons alcoolisées) et les transports.

Le retour en grâce de la voiture confirmé

L’année dernière, les ménages ont poursuivi leur effort de renouvellement de leur voiture. En effet, après avoir diminué de 2011 à 2014, les achats de véhicules ont augmenté de 7,3 % après une hausse de 5,2 % en 2015. Ce mouvement concerne aussi bien le marché des voitures neuves que celui de l’occasion (respectivement  + 6,5% et + 8,2% en volume en 2016).

Poursuivant un mouvement engagé depuis 2015, les ménages ont privilégié l’achat de voiture essence au détriment du diesel qui est ainsi devenu minoritaire dans les ventes. Les immatriculations des voitures à essence ont progressé de 14,1% (après + 21,8% en 2015) quand celles des voitures diesel ont reculé de 8,2 % (-14,8 % en 2015). Les ménages privilégient toujours les petites cylindrées (5 chevaux fiscaux ou moins), mais la part de ces dernières diminue néanmoins en 2016 (– 3,1 points).

La baisse du prix du pétrole a eu comme conséquence une diminution des dépenses en en carburants et lubrifiants (– 2,6 % en valeur après – 8,0 %). En revanche, les volumes de pétrole consommés continuent à augmenter (+ 1,1% après + 1,3 %en 2015).

Après avoir été fortement pénalisé tant par les crises de 2008 et de 2011 que par les attentats, le secteur aérien a renoué avec la croissance (+ 3,2% en volume). Les dépenses des ménages en transports collectifs ferroviaires se sont contractées de 3 % après -5,8 % en 2015. La baisse du prix du pétrole rend le transport en voiture plus compétitif. Par ailleurs, le développement des plateformes collaboratives comme  Blablacar a un impact sur la clientèle la plus jeune de la SNCF.

Les dépenses pré-engagées près de 30 % du budget des ménages

Les dépenses « pré-engagées » sont celles sur lesquelles les ménages peuvent difficilement influer à court terme. En 2016, elles représentent 29,0 % du revenu disponible brut des ménages.

78 % des dépenses « pré-engagées » des ménages (77,8 % en 2016) concernent le logement, le chauffage et l’électricité. Les dépenses pour se loger ont augmenté de 1,1 % en 2016 comme en 2015 (1,2 %). En valeur, les loyers directement pris en charge par les ménages, c’est-à-dire après déduction des aides au logement, ont augmenté de 1,3 % après + 2,0 %.

Les Français toujours friands d’Internet

 En volume, les ménages ont continué à accroître leur effort en biens et services de communication. La hausse a été de 4,1 % après + 4,2 % en 2015). En revanche, en valeur, du fait des baisses de prix, un recul a été enregistré (– 1,7 % après – 3,9 % en 2015 et – 6,8 % en 2014). Les services de communication représentent plus des trois quarts de la consommation en communication. Les transferts d’abonnement au profit du très haut débit ont augmenté de 29 % en 2016. Les ventes de téléphones restent très dynamiques. La hausse est de 28,5 % en volume quand en valeur une baisse de 11 % est enregistrée.

Les dépenses de culture et loisirs en plein progrès

 Les dépenses liées à la culture et aux loisirs ont augmenté de 2,8 % en 2016 contre +1,2 % en 2015. La consommation en appareils électroniques et informatiques, ainsi qu’en services culturels et récréatifs, augmente fortement. Les Français se sont de nouveau mis à acheter des CD et des disques vinyles. Les opérations de montée en gamme des compagnies de disque ont permis cette évolution. Par ailleurs, les ménages optent de plus en plus pour des abonnements de distribution de musique en ligne (Deezer ou Spotify). La consommation en livres est restée stable en volume en 2016. En revanche, les ménages se détournent encore un peu plus de la presse (– 4,9 % en volume après – 5,4 %). Les formules d’abonnement en ligne ne permettent pas de compenser la chute de l’achat des versions papier. Le recul du marché publicitaire, qui est dorénavant capté par Internet, place la presse traditionnelle en grande difficulté.

La distribution de films a été en retrait en 2016 mais de manière moindre qu’en 2015  (– 0,5 % après – 3,6 %). La fréquentation des salles s’est redressée en 2016 (+ 4 %), 50 films ayant dépassé le million d’entrées. Le marché numérique a été porté par l’explosion du streaming (+ 37 % en valeur). La chute s’explique par l’érosion des prix.

Les activités sportives, récréatives et culturelles marchandes ont connu une forte progression (+ 12,5 % en volume) en raison principalement des achats de billets pour l’Euro de football. L’activité des parcs de loisirs est toujours en progrès (+ 2,8 % en volume après + 3,2 %). La consommation de jeux en ligne augmente à nouveau, soutenue par les paris sportifs.

La restauration résiste, l’hôtellerie souffre

Les attentats et le développement des ventes de nuitées sur les plateformes collaboratives ont touché le secteur de l’hôtellerie. Les dépenses dans ce secteur ont baissé de 0,4 %. Le taux d’occupation des hôtels s’est contracté de 1,2 point. Les zones urbaines franciliennes mais aussi en Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été les plus concernées par ce repli.

Les dépenses de restauration sont en augmentations sensible (+ 3,6 % en volume) ainsi que celles réalisées dans les débits de boissons (+ 9,2 % en volume). Les ménages, contrairement à quelques idées reçues, fréquentent de plus en plus les restaurants. Cette augmentation est imputable également à l’éloignement croissant du lieu de travail par rapport au lieu de résidence. Le secteur de la restauration est, de ce fait, dynamique avec de nombreuses créations et de faillites d’entreprise. Il est de plus en plus dominé par les grandes chaines.

Baisse des services financiers sur fonds de baisse des taux

Les dépenses des ménages en services financiers diminuent en raison de la chute des prix. La consommation en valeur de services financiers recule massivement en 2016  (- 2,9 % après + 6,3 % en 2015) malgré leur croissance en volume (+ 1,4 % après  + 1,3 % en 2015).

Les dépenses de santé toujours en hausse

Les dépenses de santé des ménages ont augmenté, l’année dernière de  2,6 % après  + 2,0 % en 2015. Ces dépenses ont été portées par la consommation de médicaments. Les soins pris en charge par la collectivité (médicaments, médecine de ville et hôpitaux) progressent au même rythme qu’en 2015 (+ 2,8 %).

Les fruits et les légumes mais pas la viande

La consommation de produits alimentaires et de boissons non alcoolisées a connu une progression de + 2,4 % après + 1,3 % en 2015. Mais, la consommation de viandes, de poissons et d’huiles et graisses animales s’est repliée de 1 %. Les ménages français continuent de réduire leur consommation de viande tant pour des raisons de coûts, et d’hygiène sanitaire  que pour des motifs plus personnels. La consommation de fruits et de légumes frais (hausse de plus de 5 %) ainsi que de conserves progresse nettement. En raison de changement de mode de vie et d’organisation (mobilité professionnelle, lieu de travail éloigné du lieu de résidence, travail des deux conjoints, etc.) le recours aux plats préparés s’accroît (+ 3,1 % après + 3,3 %).

Le difficile marché de l’habillement

La dépense en habillement et chaussures est très dépendant du temps et de effets de mode. Avec la multiplication des soldes, les prix ont tendance à diminuer. De ce fait, le panier de dépenses a tendance à diminuer d’une année sur l’autre. En 2016, le repli est de -0,7 % avec une baisse des prix de 0,3 % après -0,8 % en 2015. La consommation pour les seuls vêtements diminue de 0,9 % en volume.