18 août 2018

C’est déjà hier (18 août 2018)

Une poussée d’inflation toute relative

France, recul en juillet mais l’inflation reste au-dessus de 2 % en rythme annuel

Selon l’INSEE, au mois de juillet, l’indice des prix à la consommation (IPC) a reculé de 0,1 % sur un mois, après une stabilité en juin. Cette légère baisse provient d’un recul saisonnier des prix des produits manufacturés (-2,8 %) dû aux soldes d’été, compensé en partie par un rebond des prix des services (+1,1 %), notamment ceux des transports aériens avec le début des vacances scolaires. Les prix des produits énergétiques ralentissent (+0,5 % après +0,9 %). Enfin, les prix des produits alimentaires rebondissent légèrement (+0,1 % après −0,2 %). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation accélèrent à +0,3 % après une stabilité en juin.

Sur un an, la hausse des prix est sensible avec une augmentation de 2,3 %, soit 0,3 point de plus que le mois précédent. Cette inflation est liée essentiellement à la progression des prix de l’énergie et, dans une moindre mesure, des services et du tabac. Un moindre recul des prix des produits manufacturés contribue également à la hausse de l’inflation. Par ailleurs, la hausse sur un an des prix des produits alimentaires se maintient. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) baisse de 0,1 % en juillet après une stabilité en juin ; sur un an, il croît de 2,6 % après +2,3 % le mois précédent. En enlevant de l’indice des prix les biens et services les plus volatils comme l’énergie, sur un an, l’inflation sous-jacente reste faible. Elle était de 0,9 % en juillet en augmentation de 0,1 point par rapport à juin.

Les prix de l’énergie sont donc responsables du ressaut actuel de l’inflation. Ils ont progressé de 14,3 % sur un an en juillet contre +12,3 % en juin, du fait d’une forte accélération des prix du gaz (+17,3 % sur un an après +6,4 %) et d’un nouveau renchérissement des produits pétroliers par rapport à l’an dernier (+21,8 % sur an après +21,0 %). Depuis quelques semaines, le prix du pétrole en raison du ralentissement de la croissance tend à se stabiliser voire à reculer. Compte tenu de l’absence de la faible transmission aux salaires des augmentations des prix sur les biens, l’inflation pourrait repasser en-dessous de la barre des 2 % dans les prochains mois.

En moyenne annuelle, l’inflation se rapproche des 2 %, ce qui entraîne un rendement réel négatif pour de nombreux produits de taux de taux. Il est supérieur à un point pour le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire, les livrets bancaires et le Plan d’Epargne Logement (pour les plans ouverts depuis le 1er août 2016).

 

Le taux d’inflation de la zone euro en légère progression

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 2,1 % en juillet 2018, contre 2,0 % en juin 2018. Un an auparavant, il était de 1,3 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 2,2 % en juillet 2018, contre 2,1 % à juin. Un an auparavant, il était de 1,5 %. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Grèce (0,8 %), au Danemark (0,9 %) et en Irlande (1,0 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Roumanie (4,3 %), en Bulgarie (3,6 %) et en Hongrie (3,4%). Par rapport à juin 2018, l’inflation annuelle a baissé dans neuf États membres, est restée stable dans six et a augmenté dans treize autres. En juillet 2018, les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent de l’énergie (+0,89 points de pourcentage, pp), suivie des services (+0,64 pp), de l’alimentation, alcool & tabac (+0,49 pp) et des biens industriels hors énergie (+0,12 pp).

Le taux de chômage en petite baisse au 2e trimestre

Après la dégradation du 1er trimestre (+0,3 point), le taux de chômage a baissé au cours du deuxième trimestre 2018 de 0,1 point. Il s’est ainsi établi à 9,1 % de la population active. Sur un an, il a baissé de 0,3 point.

Source : INSEE

 

Pour la France métropolitaine, le nombre de chômeurs a, selon l’INSEE, baissé de 48 000, à 2,5 millions de personnes. Le taux de chômage a également diminué de 0,2 point sur le trimestre (après +0,3 point au premier trimestre). Il est désormais de 8,7 % de la population active.

Stabilité du chômage de longue durée 

Un million de personnes déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée s’établit ainsi à 3,6 % de la population active au deuxième trimestre 2018, comme au trimestre précédent. Il est en recul de 0,4 point sur un an.

1,5 million de personnes dans le halo du chômage

En France métropolitaine, parmi les personnes inactives au sens du BIT, 1,5 million souhaitent un emploi sans être considérées au chômage au sens du BIT : elles constituent le halo autour du chômage. Leur nombre diminue de 19 000 entre le premier et le deuxième trimestre 2018, et de 25 000 par rapport au deuxième trimestre 2017.

Près des deux tiers des 15-64 ans sont au travail 

Au deuxième trimestre 2018, le taux d’emploi des 15-64 ans est quasi stable à 65,8 % (+0,1 point), son plus haut niveau depuis le début des années quatre-vingt. Il augmente de 0,4 point sur un an. Sur le trimestre, le taux d’emploi s’accroît de 0,3 point pour les personnes de 25 à 49 ans et est quasiment stable pour les autres.

Baisse du taux d’emploi en intérim et en CDD 

Le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) des 15-64 ans est de 49,3 % au deuxième trimestre 2018. Il est quasi stable sur le trimestre (+0,1 point) et augmente de 0,4 point sur un an. Le taux d’emploi en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim diminue de 0,2 point. Il s’établit à 7,8 % mi-2018, proche de son niveau un an auparavant (−0,1 point).

Le taux d’emploi à temps complet est stable à 53,9 % au deuxième trimestre 2018. Il est supérieur de 0,6 point à son niveau un an auparavant. Le taux d’emploi à temps partiel atteint 12,0 %. Il croît de 0,2 point sur le trimestre, et revient à son niveau de mi-2017.

Stabilité du sous-emploi

 Au deuxième trimestre 2018, 5,9 % des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi, une part proche de celle du trimestre précédent (−0,1 point). Il s’agit principalement de personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage. Cette part diminue de 0,2 point sur un an.

Le taux d’activité est stable au deuxième trimestre 2018

 Le taux d’activité des 15-64 ans est stable à 72,2 % au deuxième trimestre 2018, son plus haut niveau depuis 1975, année à partir de laquelle l’INSEE a établi sa série. Il augmente de 0,2 point par rapport au deuxième trimestre 2017.

La croissance étale de la zone euro

Au cours du deuxième trimestre 2018, selon Eurostat, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,4 % par rapport au trimestre précédent dans la zone euro ainsi que dans l’ensemble de l’Union européenne. Au cours du premier trimestre 2018, le PIB avait crû également de 0,4 % tant dans la zone euro que dans l’Union. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 2,2 % tant dans la zone euro que dans l’Union au deuxième trimestre 2018, après respectivement +2,5 % et +2,4 % au premier trimestre 2018. Au cours du deuxième trimestre 2018, le PIB des États-Unis a augmenté de 1,0 % par rapport au trimestre précédent (après +0,5 % au premier trimestre 2018). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a progressé de 2,8 % (après +2,6 % au premier trimestre 2018). La France est pour le taux de croissance dans le bas du classement précédée par le Danemark, l’Italie, la Belgique et le Royaume-Uni.

Le Brexit et l’emploi font bon ménage, jusqu’à maintenant…

Selon les chiffres publiés ce mardi par l’Office national de statistiques britannique (ONS), le taux de chômage, au Royaume-Uni était au 2e trimestre de 4 %, soit son plus bas niveau depuis presque 43 ans. Il faut en effet remonter aux premiers mois de 1975 pour retrouver un niveau aussi bas. Par ailleurs, pour le moment, les Britanniques bénéficient du départ des Européens.

Le marché du travail britannique est reconnu pour sa grande flexibilité. Les procédures d’embauche et de licenciement sont faciles. Les horaires sont ajustables pour suivre l’activité. Par ailleurs, la faible indemnisation du chômage dissuade les chômeurs à demeurer longtemps sans activité professionnelle.

Le nombre des travailleurs de l’Union européenne employés au Royaume-Uni a baissé, de 86 000 de moins qu’il y a un an, soit « la plus forte baisse annuelle » constatée depuis 10 ans. Les entreprises doivent faire face à une pénurie de main d’œuvre. Près de 829 000 postes étaient vacants au Royaume-Uni au deuxième trimestre, ce qui est là encore un niveau record. Cette situation devrait contribuer à peser sur la croissance du Royaume-Uni dans les prochains mois.