18 novembre 2017

C’est déjà hier (18 novembre 2017)

Rebond du taux de chômage au 3e trimestre

Les statistiques de Pôle Emploi n’avaient pas été très bons au cours de l’été ce qui a immanquablement amené une dégradation du taux de chômage. Le nombre de chômeurs a ainsi augmenté de 62 000, pour s’établir à 2,7 millions de personnes. Le taux de chômage a progressé de 0,2 point par rapport au trimestre précédent, à 9,4 % de la population active. Dans le même temps le taux d’emploi a diminué de 0,2 point et le taux d’activité est quasi stable (−0,1 point).

Le taux de chômage augmente pour les personnes de 25 ans ou plus mais diminue pour les plus jeunes. Parmi les chômeurs, 1,2 million déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an. Au troisième trimestre 2017, le taux de chômage de longue durée s’établit à 4,2 % de la population active. Il augmente de 0,2 point sur le trimestre mais est quasi stable sur un an (−0,1 point).

Pour l’ensemble de la France, y compris les territoires d’outre-mer, le taux de chômage était de 9,7 % au 3e trimestre.

La baisse du nombre d’emplois aidés ainsi que la diminution du nombre de CDD et de missions d’intérim expliquent ce léger rebond du chômage. Par ailleurs, l’amélioration de la conjoncture économique incite des personnes qui avaient cessé de chercher du travail à se remettre sur le marché de l’emploi.

 

La locomotive allemande

Selon Eurostat, le PIB de la zone euro et de l’Union européenne a augmenté de 0,6 % au cours du troisième trimestre. Au deuxième trimestre, il avait progressé de 0,7 % dans les deux zones. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 2,5 % tant dans la zone euro qu’au sein de l’Union. Sur un an, l’Europe obtient un meilleur taux de croissance que les États-Unis (2,3 %). Néanmoins, sur le seul 3e trimestre, l’Europe est en retrait de 0,1 point.

L’Europe a bénéficié de la bonne tenue de l’activité en Allemagne. Grâce aux exportations et à l’investissement, le produit intérieur brut Outre-Rhin s’est accru de 0,8 % entre juillet et septembre après +0,6 % au cours du 2e trimestre. Sur un an, le PIB est en progrès de 2,8 %, soit le rythme annuel de croissance le plus élevé depuis le début 2014.

Dans ses prévisions économiques d’automne publiées la semaine dernière, la Commission européenne avait révisé à la hausse les taux de croissance annuelle pour l’Allemagne en 2018 et 2019 à respectivement 2,2 et 2,1 % (contre 1,6 et 1,9 %). Les prévisions de la Commission de Bruxelles pourraient être dépassées si le résultat du 4e trimestre est en ligne avec les précédents.

Le commerce extérieur a été encore un puissant moteur de la croissance lors du dernier trimestre avec des exportations qui continuent d’augmenter plus vite que les importations. Les investissements en biens d’équipement ont également enregistré une forte augmentation. Ce rebond de l’investissement pourrait conduire à une hausse des gains de productivité amenant à des revalorisations salariales. Pour le moment, malgré le plein emploi, l’inflation reste modeste, 1,5 % en rythme annuel en octobre, en dessous des 2 % fixés comme cible par la Banque centrale européenne dont la politique monétaire est toujours très critiquée en Allemagne.

 

La France, championne des transferts personnels

 En 2016, les sommes d’argent envoyées par les résidents de l’Union européenne (UE) dans les pays hors UE, appelées transferts personnels, se sont élevées à 30,3 milliards d’euros, contre 31,3 milliards d’euros en 2015. Comme les flux entrants dans l’UE se sont établis dans le même temps à 9,9 milliards d’euros, il en a résulté un solde négatif (-20,4 milliards d’euros) pour l’UE avec le reste du monde. La majorité des transferts personnels se compose de flux d’argent envoyés par les migrants dans leur pays d’origine. Les travailleurs immigrés qui renvoient une partie de leur rémunération à leur famille restée dans leur pays d’origine sont à l’origine de ces flux. Quelques pays de l’Union ayant de fortes communautés de travailleurs en-dehors de leurs frontières bénéficient de flux nets positifs. Il s’agit notamment de la Pologne, du Portugal (+2,8 milliards d’euros chacun) et de la Roumanie (+2,2 milliards d’euros).

La France a accusé, de loin, le déficit le plus marqué (-9,4 milliards d’euros), suivie du Royaume-Uni (-4,6), de l’Allemagne (-4,2) et de l’Italie (-4,0). Les actifs issus du Maghreb et d’Afrique noire transfèrent des sommes importantes. Ces transferts représentent des capitaux importants pour les pays bénéficiaires. Ces derniers tentent d’organiser ces transferts notamment à travers la mise en place de circuits bancaires.

 

Les entreprises plus vertueuses que l’Etat

Selon la Banque de France, au 2e trimestre 2017, le taux d’endettement des agents non financiers privés de la zone euro continue de baisser (- 0,6 point, après – 0,9 point) en s’élevant désormais à 121,6 % du PIB. Le ratio de dette privée continue de diminuer en Italie et en Espagne (respectivement – 0,7 point et – 1,9 point). À l’inverse, ce ratio est stable en Allemagne et en France.

Le ratio d’endettement des agents non financiers privés diminue également au Japon (0,6 point), après plusieurs trimestres de hausse. À l’inverse, il croît modérément aux États-Unis et au Royaume-Uni (respectivement + 0,3 point et + 0,2 point au T2 2017).

Dette des agents non financiers privés (en % du PIB)

 

T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
États-Unis 148,5 149,4 149,3 149,5 149,8
Japon 144,3 145,8 146,7 147,4 146,8
zone euro 124,6 124,1 123,1 122,2 121,6
Allemagne 89,9 90,5 89,5 89,6 89,7
France 124,9 125,7 127,9 129,6 129,6
Italie 111,4 110,8 109,8 109,8 109,1
Espagne 142,2 139,8 137,5 136,6 134,7
Royaume-Uni 153,0 155,7 154,0 153,9 154,1

Le ratio de dette des administrations publiques de la zone euro atteint  89 % du PIB au 1er comme au 2e trimestre. Pour la France, ce ratio a augmenté au 2e trimestre de 0,4 point par rapport au 1er. En Italie, la hausse a été de 0,7 point. En revanche, le ratio est resté stable en Espagne et en Allemagne.

 

Dette des administrations publiques* (en % du PIB)

T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
États-Unis 101,4 102,1 103,0 101,3 100,0
Japon 210,9 211,6 211,2 211,2 212,0
zone euro 90,8 89,7 88,9 89,2 89,1
Allemagne 69,9 69,2 68,1 66,6 66,0
France 98,1 97,4 96,3 98,8 99,2
Italie 134,7 132,1 132,0 134,0 134,7
Espagne 100,7 99,9 99,0 99,9 99,8
Royaume-Uni 88,1 87,2 88,3 86,8 86,8

*Dette au sens Maastricht » pour les pays de l’Union Européenne, exprimée en valeur nominale

 

3,4 millions de permis de résidence en Europe en 2016

En 2016, selon Eurostat, quelque 3,4 millions de nouveaux permis de résidence ont été délivrés à des ressortissants extracommunautaires au sein de l’Union européenne. Ce nombre est un record depuis que les statistiques sur ce sujet sont disponibles (2008). Par rapport à 2015, la hausse atteint 28 %. Les raisons liées à l’emploi représentaient un quart (25,4 %) de l’ensemble des nouveaux titres de séjour délivrés en 2016, les motifs familiaux 23,2 % et l’éducation 20,7 %, alors que les autres raisons, dont la protection internationale et le statut humanitaire (environ 14 % des nouveaux titres de séjour délivrés en 2016), représentaient 30,7 %.

En 2016, Le Royaume-Uni est de loin le premier pays d’accueil avec un nouveau titre de séjour sur quatre délivré (865 900 permis de résidence). Suivaient la Pologne (586 000, soit 17,5 %), l’Allemagne (504 800, soit 15,0 %), la France (235 000, soit 7,0 %) et l’Italie (222 400, soit 6,6 %),

En comparaison avec la population de chaque État membre, les taux les plus élevés de nouveaux titres de séjour délivrés en 2016 ont été enregistrés à Malte (20,6 nouveaux permis délivrés par millier d’habitants), à Chypre (19,9), en Pologne (15,4), en Suède (14,8) et au Royaume-Uni (13,2). Pour l’ensemble de l’UE en 2016, 6,5 nouveaux permis de résidence pour mille habitants ont été délivrés. La France avec un ratio de 3,5 est donc nettement en-dessous de la moyenne européenne. L’Allemagne est revenue dans la moyenne avec un ratio de 6,1.

La Pologne est le premier européen pour les permis délivrés pour des raisons d’emploi (494 000 titres, soit 58 % de tous les permis délivrés pour des raisons d’emploi au sein de l’Union). L’accès au Royaume-Uni s’effectue essentiellement pour des raisons officielles liées à l’éducation (365 500 titres, soit 53 %)

Avec plus de 100 000 permis chacun, l’Allemagne (137 000, soit 18 %), l’Espagne (115 100, soit 15 %) et l’Italie (101 300, soit 13 %) étaient les trois États membres ayant délivré le plus grand nombre de titres de séjour pour motifs familiaux en 2016. Suivaient de près la France (93 900, soit 12 %) et le Royaume-Uni (89 300, soit 11 %).

Les autres raisons, qui comprennent la protection internationale et les raisons humanitaires, dominaient dans six autres États membres, notamment en Allemagne (55,9 % de tous les titres de séjour délivrés dans l’État membre), en Suède (50,8 %) et en Autriche (50,6 %)