16 février 2019

C’est déjà hier 16 février 2019 – emploi, croissance allemande – énergies renouvelables

Le taux de chômage en-dessous de la barre des 9 %

Le taux de chômage pour l’ensemble de la France est passé au cours du quatrième trimestre 2018 en-dessous des 9 % de la population active. Selon l’INSEE, il s’élève désormais à 8,8 %. La France compte ainsi 39 000 chômeurs de moins qu’en 2018. Le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis le début de l’année 2009. L’amélioration de la situation d’emploi s’explique par le surcroît de croissance en 2017 dont les effets ont perduré en 2018. L’impact des mesures prises ces dernières années, dont celle concernant la mise en place du CICE, participe également à la baisse constatée. Par ailleurs, les nombreux départs à la retraite contribuent la résorption du chômage.

En France métropolitaine, le taux de chômage était, fin 2018, de 8,5 % en recul de 0,1 point par rapport à fin 2017. Au cours du dernier trimestre de l’année 2018, la baisse a été de 0,3 point.

Sur l’ensemble de la France, le taux de chômage a diminué fortement pour les jeunes. Il est passé de 21,3 à 19,5 % en un an. La baisse est assez nette pour les hommes de 15 à 24 ans (-3,6 points). En revanche, le taux de chômage est stable à 6,3 % pour les 50 ans ou plus.

En France métropolitaine, fin 2018, 990 000 personnes déclaraient rechercher un emploi depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée s’établit à 3,4 % de la population active au quatrième trimestre 2018, comme au trimestre précédent.

En France métropolitaine, parmi les personnes inactives au sens du BIT, 1,5 million souhaitent un emploi sans être considérées au chômage au sens du BIT. Cette catégorie comprend les personnes en recherche active d’un emploi dans le mois précédent, et non disponibles pour travailler dans les deux semaines et celles qui ne sont pas en recherche active mais qui souhaitent néanmoins trouver un emploi. Elles constituent le halo autour du chômage. Leur nombre augmente de 32 000 entre le troisième et le quatrième trimestre 2018 et a rejoint quasiment son niveau de fin 2017 (+5 000 sur un an).

Le taux d’activité des 15-64 ans (nombre de personnes en emploi ou recherchant un emploi par rapport à la population active) était de 72,3 % au 4ème trimestre 2018, 0,3 point au-dessus de son niveau un an plus tôt. Il est quasi stable pour les jeunes et les personnes d’âge médian. Il augmente nettement pour les 55-64 ans (+0,5 point sur le trimestre et +0,9 point sur un an), notamment les femmes.

Au quatrième trimestre 2018, le taux d’emploi des 15-64 ans s’est élevé à 66,1 %, son plus haut niveau depuis 1980. Il a augmenté de 0,4 point sur un an.

 

1,2 million de salariés en contrat court en 2017

La question des contrats courts est, au cœur du débat public depuis des années. Plus encore ces dernières semaines dans le cadre de la négociation en cours sur la réforme de l’assurance chômage. Avec l’économie digitale, avec le principe du « juste à temps », les entreprises sont accusées de recourir de plus en plus à des salariés en CDD ou en intérim. Le marché du travail tend à se segmenter entre les salariés qui ont un CDI et ceux qui multiplient les CDD. Le passage d’un monde à l’autre est difficile.

Selon l’INSEE, en 2017, en moyenne sur l’ensemble de l’année, 1,2 million de personnes âgées de 15 ans ou plus qui sont en emploi occupent un contrat court, c’est-à-dire un contrat de moins de trois mois. 57 % sont en CDD (hors apprentissage, contrat aidé, stage) et 43 % effectuent une mission d’intérim. Près de la moitié des personnes en contrat court sont employées sur des durées de moins d’un mois.

En 2017, 4,5 % de la population active bénéficie d’un contrat court. Pour les seuls salariés, ce taux est de 5,1 %. Près de 75 % des embauches (hors intérim) réalisées sur une année le sont en contrat court. Un même salarié peut être embauché plusieurs fois dans l’année, d’autant plus que le contrat est de courte durée. Au début des années 80, 1 % de la population active était en contrat court. Ce taux a atteint 4 % en 2007. Depuis, il s’est stabilisé entre 4 et 4,5 %. Plus précisément, la part des CDD courts dans l’emploi total est stable depuis le milieu des années 2000 alors que la part de l’intérim court suit les fluctuations conjoncturelles. En revanche, la part des contrats courts dans l’ensemble des embauches réalisées sur une année augmente fortement, traduisant tout à la fois leur raccourcissement et une forte rotation.

En 2017, la part des contrats courts est plus élevée pour les ouvriers (10,6 %) et, dans une moindre mesure, pour les employés (5,5 %), alors qu’elle est beaucoup plus faible pour les cadres (1,5 %). Ce taux atteint même plus de 22 % pour les ouvriers non qualifiés de type industriel (22,4 %). Les contrats courts sont également plus fréquents parmi les personnes travaillant dans les secteurs pouvant recruter en CDD d’usage (spectacle, hôtellerie, restauration par exemple) : 16,8 % des personnes exerçant une profession de l’information, des arts et du spectacle sont ainsi en contrat court.

Alors qu’ils concernaient spécifiquement les jeunes dans le début des années 1980, les contrats courts se sont progressivement diffusés à toutes les classes d’âge. Si en 1982, 61 % des salariés en contrat court avaient moins de 25 ans, ce taux est de 27 % en 2017. Les jeunes restent toutefois plus fréquemment en contrat court que leurs aînés. Ainsi, en 2017, 15,2 % des moins de 25 ans occupant un emploi sont en contrat court, contre 4,2 % pour les 25-49 ans et 2,4 % pour les 50 ans ou plus.

Les femmes sont un peu moins souvent en contrat court que les hommes. Elles représentent 46 % des salariés en contrat court, contre 48 % de l’emploi total. La situation est cependant contrastée selon le type de contrat, en lien avec des différences sectorielles. Ainsi, représentent-elles 58 % des personnes en CDD court, mais seulement 30 % des personnes en intérim court, le recours à l’intérim étant plus fréquent dans l’industrie, secteur où les hommes sont surreprésentés.

Les salariés en contrat court sont plus souvent à temps partiel (en 2017, 29 %, contre 19 % pour l’ensemble des personnes occupant un emploi). Le temps partiel de très faible quotité (moins d’un mi-temps) y est notamment plus répandu : il concerne 12 % des salariés en contrat court, contre 4 % des personnes occupant un emploi.

Le sous-emploi (qui inclut essentiellement des personnes travaillant à temps partiel, souhaitant travailler davantage et disponibles pour le faire) est plus fréquent parmi les personnes en contrat court : 18 % en 2017, contre 6 % dans l’emploi total. Le sous-emploi est plus fréquent pour les CDD courts (24 %), en particulier ceux de moins d’un mois (32 %), que pour l’intérim court (11 %).

Malgré des conditions d’emploi globalement moins favorables, les salariés en contrat court sont plus nombreux que l’ensemble des CDD ou des missions d’intérim à déclarer avoir choisi ce type de contrat (34 % contre 28 %). Notamment, la part des contrats courts « choisis » dépasse 60 % pour les professions de l’information, des arts et des spectacles. Le caractère « choisi » du contrat peut être relatif : dans certains secteurs d’activité, l’offre d’emploi est fortement concentrée sur des contrats courts.

En 2017, parmi les salariés en contrat court une semaine donnée, 25 % ne sont plus en emploi trois mois plus tard : 15 % se retrouvent au chômage et 10 % deviennent inactifs. Par comparaison, parmi l’ensemble des personnes occupant un emploi à une date donnée, 4 % sont sans emploi trois mois plus tard. Les jeunes en contrat court basculent plus souvent vers l’inactivité, notamment parce qu’une partie d’entre eux reprend ou poursuit ses études.

Ces transitions fréquentes entre emploi en contrat court, chômage et inactivité se traduisent par un taux d’inscription à Pôle emploi plus élevé : 55 % des personnes en contrat court y sont inscrites, contre 40 % des personnes en CDD ou en intérim et 7 % de l’ensemble des personnes occupant un emploi.

Parmi les personnes en contrat court, les réembauches et renouvellements de contrats chez le même employeur sont fréquents : en 2017, 60 % d’entre elles travaillent encore dans la même entreprise trois mois plus tard. Cette situation est plus répandue pour les salariés les plus âgés, en particulier pour les femmes de 50 ans ou plus, et pour les professions de l’information, des arts et des spectacles.

En 2016, environ 17 % des salariés en contrat court au quatrième trimestre 2016 vivent dans un ménage en situation de pauvreté monétaire, contre 15 % de l’ensemble des salariés en CDD ou mission d’intérim, et 8 % des personnes qui occupent un emploi. À titre de comparaison, le taux de pauvreté des chômeurs est de 38 %.

Pour les salariés en contrat court, le risque de pauvreté est accru lorsque ceux-ci sont seuls à travailler dans leur ménage. Dans ce cas, qui concerne environ 40 % des salariés en contrat court, le taux de pauvreté atteint 31 %, contre 25 % pour l’ensemble des salariés en CDD ou mission d’intérim dans la même situation familiale. Lorsqu’ils vivent dans un ménage où une autre personne au moins travaille, leur taux de pauvreté est quatre fois plus faible (7 %) et proche de celui de l’ensemble des personnes en CDD ou en mission d’intérim dans la même situation (6 %).

Énergies renouvelables, la France loin derrière

Avec les Pays Bas, la France est l’un des mauvais élèves de la classe européenne en matière d’énergies renouvelables (EnR). Peut-être en raison du poids de l’énergie nucléaire qui ne l’a pas incitée, durant de nombreuses années, à développer une production d’énergie électrique à partir de sources renouvelables. Le classement réalisé par l’Union européenne est établi non pas en fonction d’un niveau de production mais par rapport à un objectif qui est spécifique à chaque pays. Les objectifs nationaux tiennent compte des situations de départ, des potentiels d’énergies renouvelables et des performances économiques propres aux États membres. Parmi les 28 États membres de l’Union européenne, onze ont déjà atteint le niveau requis pour réaliser leurs objectifs nationaux 2020 respectifs : la Bulgarie, la Tchéquie, le Danemark, l’Estonie, la Croatie, l’Italie, la Lituanie, la Hongrie, la Roumanie, la Finlande et la Suède. En outre, la Lettonie et l’Autriche sont à environ 1 point de pourcentage de leurs objectifs 2020. À l’autre extrémité de l’échelle, les Pays-Bas sont à 7,4 points de leur objectif et la France à 6,7 points.

En 2017, la part de l’énergie provenant de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie a atteint 17,5 % dans l’Union européenne, en hausse par rapport à 17,0 % en 2016 et plus du double de son niveau de 2004 (8,5 %), première année pour laquelle les données sont disponibles. L’objectif à atteindre pour l’Union est de 20 % d’ici à 2020 et d’au moins 32 % d’ici à 2030.

Avec plus de la moitié (54,5 %) de sa consommation finale brute d’énergie provenant de sources renouvelables, la Suède affichait de loin la plus forte proportion en 2017, devant la Finlande (41,0 %), la Lettonie (39,0%) et le Danemark (35,8 %). À l’inverse, les plus faibles proportions d’énergies renouvelables ont été enregistrées au Luxembourg (6,4 %), aux Pays-Bas (6,4 %) et à Malte (7,2 % chacun).

 

L’Allemagne évite de peu la récession 

Le PIB de l’Allemagne est resté stable au dernier trimestre 2018 après avoir enregistré une contraction de 0,2 point au troisième trimestre. De ce fait, le pays évite officiellement la récession qui suppose deux trimestres consécutifs de recul du PIB. Le taux de croissance de l’économie allemande a été pour l’ensemble de l’année 2018 de 1,4 %.

L’Allemagne est handicapée par le ralentissement des exportations, en particulier celles liées à l’automobile et aux machines-outils. L’instauration des nouvelles normes anti-pollution par l’Union européenne pour les véhicules neufs gêne l’industrie allemande. Le ralentissement économique de la zone euro avec le retour de la récession en l’Italie ainsi que celui de la Chine pèsent également sur les ventes industrielles. La demande intérieure ne prend pas pour le moment le relais des exportations. L’augmentation des prix de l’immobilier (+4 % en 2018, selon les estimations d’Euler Hermès) réduit en partie les gains de pouvoir d’achat des Allemands qui ont tendance, en outre, à accroître leur effort d’épargne. Le taux d’épargne atteignait 17,7 % au troisième trimestre 2018, contre 14,3 % en France, selon Eurostat. Pour 2019, nul ne s’attend à un rebond de l’économie allemande compte tenu du contexte international. Malgré tout, le pays est toujours en situation de plein emploi et dégage d’importants excédents commerciaux tout en ayant un budget en équilibre.

L’Allemagne en-dessous de la moyenne européenne

Au cours du quatrième trimestre 2018, le PIB corrigé des variations saisonnières a progressé de 0,2 % dans la zone euro (ZE19) ainsi que dans l’Union européenne par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat. Sur l’ensemble de l’année 2018, le PIB a augmenté de 1,8 % dans la zone euro et de 1,9 % dans l’Union, sur la base de données trimestrielles corrigées des variations saisonnières. Le taux de croissance annuel pour 2017 était de +2,4% dans la zone euro ainsi que dans l’Union