19 mars 2016

C’est déjà hier (19 mars 2016)

Et la Fed décida de jouer le statuquo

Les résultats économiques des Etats-Unis sont toujours mitigés alternant entre le bon et le moins bon. Ainsi, les ventes de détail ont reculé au mois de février de 0,1 % mais ce recul est moins important que prévu. Par ailleurs, sur un an, la progression reste vive, + 3,1 %. Les prix à la production aux Etats-Unis sont retombés dans le rouge en février, comme prévu par les analystes. L’indice des prix à la production a reculé de 0,2 % en données corrigées des variations saisonnières par rapport à janvier où il avait légèrement progressé de 0,1 %.

La déception est venue de la production industrielle. Le recul a été de 0,5 % en février quand il était attendu à 0,3 %. Au mois de janvier, la hausse avait été de 0,9 %. Le taux d’utilisation des capacités de production revient de 77,1 % en janvier à 76,7 % en février. L’économie américaine fonctionne toujours en mode « hoquets ».

Il n’est donc pas surprenant que le comité de politique monétaire (le Federal Open Market Committee, FOMC) de la banque centrale américaine ait jugé que les conditions pour poursuivre le mouvement amorcé en décembre 2015 ne soient pas encore réunies. La FED a ainsi revu son calendrier de hausse des taux. Si en décembre, après avoir relevé d’un quart de point le loyer de l’argent pour la première fois depuis dix ans, elle avait fixé un objectif de taux de 1,4 % à horizon d’un an, la cible a été ramenée à 0,875 %.

Pour justifier ce report des hausses, Janet Yellen, la présidente de la Fed a, au cours de la conférence de presse, mis en avant le fait que « la situation économique et financière mondiale [continuait] de comporter des risques ». Elle a ajouté que l’économie américaine, dans ce contexte difficile, s’était montrée résiliente. La FED a indiqué qu’elle serait vigilante au ralentissement de la croissance dans les pays émergents et aux conséquences des turbulences financières sur l’économie américaine.

 L’INSEE ne croit pas au ralentissement

La France réussira-t-elle à passer entre les gouttes du ralentissement de l’économie mondiale en 2016. L’INSEE le croit. Dans sa dernière note de conjoncture, l’institut statistique prévoit que la croissance de l’économie française serait de 0,4 % pour le premier trimestre comme pour le deuxième. Sans être exceptionnel, ce taux de croissance permettrait de facto d’assurer un taux de croissance d’au moins 1 % sur l’année. Il serait même possible d’envisager  un taux de croissance de près de 1,5 % ce qui est l’objectif du Gouvernement. En revanche, les organismes économiques internationaux tablent sur un taux de 1,1 à 1,2 %. L’INSEE considère que la France sera, du fait de structure, de sa faible dépendance au commerce international, moins touchée que ses partenaires par le ralentissement du commerce international. La France décroît moins vite que ses voisins quand l’économie mondiale s’essouffle ; à contrario, elle réagit plus lentement en cas de rebond de croissance.

La croissance de ce premier semestre, en France serait alimentée par un ressaut de la consommation des ménages du fait d’une fin d’hiver plus froide (dépenses accrues d’énergie) et d’une reprise dans les services (hébergement, restauration et transports) qui avaient souffert des attentats de novembre. Cette hausse de la  consommation est liée à  l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages (+0,8% sur le semestre). L’Euro de football et le passage en TNT HD devraient, par ailleurs, provoquer une augmentation de leurs dépenses d’électroménager.

L’investissement des entreprises porterait également la croissance avec une hausse de +0,7 % au premier trimestre et de +0,8 % au deuxième. L’investissement commence à réagir aux mesures prises par le Gouvernement dont celle liée à l’amortissement qui sera prolongée par le gouvernement. Il est favorisé par la baisse des taux d’intérêt. Les entreprises profitent également du redressement de leur taux de marges des entreprises et de la baisse du cours du pétrole. Ce taux est désormais de  32,5 % au plus haut depuis 2008. Le CICE et le pacte de responsabilité jouent un rôle sensible dans l’amélioration du taux de marge. En revanche, l’investissement des ménages en logement devrait poursuivre sa baisse.

De son côté, le commerce extérieur devrait jouer positivement en faveur de la croissance au 1er semestre avec la livraison prévue des Rafale,  du  porte-hélicoptères Mistral à l’Egypte et du paquebot construit aux chantiers navals STX.

Dans ces conditions, une augmentation des créations d’emploi est attendue à hauteur de 63 000 postes à fin juin, supérieure à la hausse spontanée de la population active. Le taux de chômage, relativement stable depuis la mi-2014, pourrait reculer de 0,1 point pour s’établir à 9,9 % en France métropolitaine (10,2% avec l’Outre-mer) à fin juin. Il  retrouverait ainsi  son niveau de début 2014.

 La France championne des bébés en Europe

En 2014, 5,132 millions de bébés sont nés au sein de l’Union européenne (UE), contre 5,063 millions en 2001. Parmi les États membres, la France a enregistré »  le nombre le plus élevé de naissances (819 300 en 2014). Notre pays devance le Royaume-Uni (775 900), l’Allemagne (714 900) et l’Italie (502 600).

En moyenne dans l’UE, les femmes qui ont donné naissance à leur premier enfant en 2014 avaient presque 29 ans (28,8 ans). Le taux de fécondité au sein de l’Union Européenne a augmenté entre 2001 et 2014, passant de 1,46 à 1,58. En 2014, Il est le plus élevé en France avec un taux de 2,01 et le plus bas au Portugal avec un taux de 1,23.

La plupart des États membres ont enregistré une hausse du taux de fécondité entre 2001 et 2014. Les augmentations les plus fortes ont été observées en Lettonie (de 1,22 en 2001 à 1,65 en 2014, soit +0,43), en République Tchèque (+0,38) et en Slovénie (+0,37). En revanche, les baisses les plus marquées ont été enregistrées à Chypre (-0,26), au Portugal (-0,22) ainsi qu’au Luxembourg (-0,16).