7 décembre 2019

C’est déjà hier

Le taux de chômage au plus bas en zone euro

Selon Eurostat, depuis le mois de juillet 2008, jamais le taux de chômage de la zone euro n’a été, aussi faible. Il s’est élevé à 7,5 % au mois d’octobre contre 8 % un an auparavant. Sur un mois, il est en baisse de 0,1 point. Pour l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 6,3 % stable par rapport à septembre et en baisse de 0,4 point par rapport à octobre 2018.

Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles en octobre 2019 ont été enregistrés en Tchéquie (2,2 %), en Allemagne (3,1 %) et en Pologne (3,2 %). Les taux de chômage les plus hauts ont quant à eux été relevés en Grèce (16,7 % en août 2019) et en Espagne (14,2 %). Avec un taux de 8,5 %, la France se situe au quatrième rang des pays où le chômage est le plus élevé, à un point au-dessus de la moyenne de la zone euro.

À titre de comparaison, en octobre, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 3,6 %, en hausse par rapport au taux de 3,5 % de septembre et en baisse par rapport au taux de 3,8 % d’octobre 2018.

L’emploi en France : progression, en particulier chez les non-salariés

Fin 2018, la France comptait 28,1 millions de personnes ayant un emploi. Malgré le ralentissement de la croissance, l’emploi continue de progresser avec la création nette de 225 000 emplois en 2018.  Cette hausse est certes plus faible que celle de l’année précédente qui s’était traduite par la création de 338 000 emplois, un record depuis 2007.

L’emploi salarié qui représente 90 % des emplois augmente de 154 000 emplois en 2018, soit plus de deux fois moins qu’en 2017 (+323 000). En revanche, l’emploi non salarié a connu une progression assez vive en 2018 (+71 000 en 2018, après +15 000 en 2017). Les assouplissements apportés au régime de la microentreprise, avec le doublement des plafonds de chiffre d’affaires à compter de janvier 2018, expliquent, en partie, cette progression.

En 2018, le secteur tertiaire est à l’origine de 176 000 créations nettes d’emplois en 2018 après 307 000 créations en 2017. Le tertiaire non marchand a connu la création de 11 000 emplois en 2018, après +18 000 en 2017. L’industrie a créé 14 000 emplois en 2018, une première depuis le début du siècle. Dans la construction, 31 000 créations d’emploi ont été constatées en 2018 faisant suite aux 22 000 créations de 2017. Ces créations ont mis fin à dix ans de diminution du nombre d’emplois dans ce secteur. L’emploi agricole s’est contracté l’année dernière (-7 000). Cette baisse concerne en premier lieu les exploitants agricoles (-6 000).

La Guyane, la Corse, la Guadeloupe, championnes des créations d’emploi

En 2018, l’emploi a baissé dans quatre régions : à La Réunion, en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Centre-Val de Loire et dans le Grand Est. Dans les Hauts-de-France et en Normandie, l’emploi progresse très faiblement. À l’inverse, l’emploi augmente très fortement en Guyane (+4,5 %), en Guadeloupe (+2,4 %) et en Corse (+2,4 %) où les hausses d’emploi sont particulièrement élevées dans le tertiaire, marchand ou non, et dans l’industrie.

Dans les autres régions (Île-de-France, Martinique, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire), l’emploi continue d’augmenter nettement (de +0,8 % à +1,6 %).

25 % des indépendants sont salariés

En France, parmi les 2,8 millions de personnes occupant un emploi d’indépendant, près d’un quart sont également salariés. Parmi ces 640 000 pluriactifs, certains cumulent en même temps un emploi salarié et un emploi non salarié quand d’autres alternent les deux activités pendant l’année, par exemple lorsque l’une est saisonnière ou quand la personne change de statut durant l’année. À la fin d’année de 2016, un tiers des pluriactifs n’exercent plus que leur activité non salariée, alors que les autres occupent toujours un emploi salarié. Parmi ces derniers, 71 % ont occupé un emploi salarié pendant toute l’année 2016 sans interruption.

La multi-activité avant tout chez les micro-entrepreneurs

En 2016, 42 % des micro-entrepreneurs et 15 % des non-salariés classiques sont pluriactifs. La création du régime de l’auto-entrepreneur en 2009, particulièrement adapté pour les activités d’appoint, a favorisé le développement des cumuls d’activités salariée et non salariée. Ce phénomène de multi-activité s’est accru avec le temps. En effet, en 2008, seuls 17 % des auto-entrepreneurs occupaient un emploi salarié en cours ou en fin d’année.

La multi-activité est plus répandue parmi les professions libérales

Parmi les professionnels libéraux classiques, un cinquième exerce une activité salariée. Le personnel médical peut occuper un emploi salarié dans une structure hospitalière et exercer également en libéral. Dans la santé, plus de deux non-salariés pluriactifs sur trois exercent leurs deux activités dans le même domaine, contre un sur quatre dans les autres secteurs.

La multi-activité, un complément indéniable de revenus

Le revenu d’activité global moyen des pluriactifs est 1,7 fois plus élevé que celui des mono-actifs. En ajoutant les salaires qu’ils perçoivent, le revenu global des non-salariés classiques pluriactifs dépasse nettement celui des mono-actifs ; il atteint 5 880 euros par mois. L’écart de revenu d’activité global est encore plus important pour les micro-entrepreneurs : alors que les mono-actifs gagnent en moyenne 510 euros par mois, les pluriactifs perçoivent un revenu total de 2 310 euros, dont plus de 80 % provient de leur activité salariée.

La multi-activité compense des revenus non-salariaux faibles

Hors micro-entrepreneurs, 10 % des professionnels libéraux pluriactifs, 25 % des entrepreneurs individuels et 44 % des gérants de société déclarent un revenu d’activité non salariée nul ou déficitaire sur l’année. Cette part est beaucoup plus faible parmi les mono-actifs : 4 % des professionnels libéraux et moins de 9 % des autres entrepreneurs individuels et gérants.