1 juillet 2017

C’est déjà hier (1er juillet 2017)

Le moral des Français au plus haut

En cette fin de premier semestre, un petit vent d’euphorie collective souffle en France. L’optimisme des Français est en très forte hausse. Ainsi, l’indice de confiance des ménages au mois de juin calculé par l’INSEE a effacé 10 ans de crise en atteignant un niveau inconnu depuis juin 2007.  En un mois, l’indicateur a progressé de 5 points (après +2 points en mai) et atteint 108. Il se situe ainsi nettement au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

Cette remontée s’inscrit dans le climat post-présidentiel. Une telle hausse n’est pas spécifique à 2017, elle avait été également enregistrée lors des précédentes élections.

En juin, les ménages considèrent tout à la fois que leur situation financière passée s’est améliorée et que celle à venir devrait progresser. Les soldes correspondant gagnent respectivement 5 points et 2  points. Ces deux soldes sont également à leur plus haut niveau depuis l’été 2007 et sont au-dessus de leur niveau de moyenne période.

Après une baisse en mai, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente très fortement  en juin avec un gain de 11 points. Cet indice  retrouve son niveau de février 2017, nettement au-dessus de sa moyenne de longue période.

En juin, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future s’améliore de 3 points et redevient positif pour la première fois depuis avril 2015. L’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle est inchangée. Ces deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de long terme.

La part de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est presque inchangée : le solde correspondant gagne 1 point mais demeure nettement inférieur à sa moyenne de longue période.

En juin, le solde d’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France est en net progrès,  + 15 points (après +7 points en mai). Il  retrouve un niveau inédit depuis mai 2007. Le solde d’opinion des ménages sur le niveau de vie passé en France s’améliore de nouveau (+5 points après +6 points), à son plus haut niveau depuis début 2003. Les deux soldes excèdent un peu plus leur moyenne de longue période.

 

Les craintes des ménages au sujet du chômage diminuent de nouveau en juin, pour le troisième mois consécutif. Le solde correspondant recule de 9 points et se situe à son plus bas niveau depuis début 2008, bien au-dessous de sa moyenne de long terme.

 

En juin, les ménages sont moins nombreux à estimer que les prix augmenteront au cours des douze prochains mois : le solde correspondant baisse de 5 points, et s’éloigne de sa moyenne de longue période.

Les ménages sont aussi nombreux qu’en mai à estimer que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois ; le solde correspondant reste bien en deçà de son niveau moyen de long terme.

 

La consommation des ménages en plein boom

Après un premier trimestre décevant, sur fond de hausse de prix, la consommation semble se reprendre au cours du deuxième trimestre. En effet, après une augmentation de 0,4 % en avril, les dépenses de consommation des ménages en biens ont progressé, de 1,0 % en volume au mois de mai. Les achats de vêtements et d’automobiles rebondissent nettement. En revanche, les dépenses en énergie et en produits alimentaires ralentissent.

Ce bon résultat est à mettre en parallèle avec le niveau de confiance de ces derniers mois. Par ailleurs, la stabilisation et la baisse des prix du pétrole conduisent à redonner un petit gain de pouvoir d’achat.

 

Chômage, un mois de mai sans saveur

Avec les créations d’emploi enregistrées depuis un an (plus de 200 000), une décrue du nombre de demandeurs d’emploi était attendue, mais le lien entre ces deux données n’est pas aussi simple qu’il y parait. Ainsi, fin mai 2017, la France  métropolitaine comptait 3 494 100 personnes inscrites à Pôle Emploi en  catégorie A.  2 066 700 personnes sont inscrites en ayant une activité réduite (catégories B, C). Le total atteint 5 560 800 personnes. Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 0,6 % en mai (+22 300). Sur trois mois, la hausse est de 0,9 %. En revanche, sur un an, une baisse de 0,8 % est enregistrée. Pour les catégories A, B et C, la hausse est de 0,5 % en un mois, de 0,8 % sur trois mois et de 2,3 % sur un an.

En France (y compris les départements et régions d’outre-mer), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 750 900 pour la catégorie A. Sur trois mois, il augmente de 0,8 % (+0,6 % sur un mois et –0,7 % sur un an). Pour les catégories A, B, C, ce nombre s’établit à 5 864 000. Sur trois mois, il augmente de 0,8 % (+0,5 % sur un mois et +2,3 % sur un an).

Cette augmentation du chômage au mois de mai s’explique par la diminution du nombre de chômeurs en formation ou en maladie, baisse de 1 % ainsi que par celle du nombre de demandeurs d’emploi en contrats aidés (- 0,5 %). Les mesures prises par l’ancien gouvernement afin de passer la période électorale s’épuisent et conduisent à un phénomène de ressaut. Près de 1,8 million de personnes bénéficient d’un emploi aidé ou sont couvertes par un dispositif de formation pour les demandeurs d’emploi. A fin mars, ces dernières étaient 276 000.

Preuve que le marché du travail est plus dynamique, la durée du chômage a diminué de 10 jours en France métropolitaine au mois de mai (13 jours pour l’ensemble de la France). Sur un an, la baisse est de respectivement de 16 et 17 jours. La durée moyenne est de 298 jours en France métropolitaine (300 jours ensemble de la France).

L’amélioration de la situation économique a pour conséquence de réduire les licenciements économiques, mais conduit également des personnes d’âge actif qui s’étaient détournées du marché du travail durant la crise à se réinscrire à Pôle Emploi. Toujours en raison d’une augmentation des créations d’emploi, le nombre de personnes démissionnant pour retrouver un autre emploi augmente. Par ailleurs, les reprises d’emploi progressent de près de 3 %.

Le nombre de demandeurs d’emploi séniors continue de progresser fortement. En un an, la hausse pour les plus de 50 ans est de 3,3 %. En revanche, la proportion de jeunes de moins de 25 ans baisse de 6,1 % toujours sur un an. Les entreprises se délestent de salariés âgés quand celles qui embauchent privilégient les jeunes.

Le nouveau gouvernement risque d’être incité à prendre des mesures afin de lisser les sorties des contrats aidés et des dispositifs de formation. Il pourrait néanmoins accepter le fardeau de cette hausse conjoncturelle en l’imputant aux prédécesseurs. Compte tenu de l’amélioration de la croissance et des créations d’emploi, une baisse du chômage devrait intervenir dans les prochains mois.

 

Des reprises d’emploi plus solides qu’il n’y paraît

En décembre 2016, 555 000 demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) sont sortis de ces catégories, qu’ils soient restés inscrits sur les listes de Pôle emploi (en catégorie D ou E) ou non. Cela correspond à 10 % des effectifs inscrits en tant demandeurs d’emploi dans les catégories A, B et C. Parmi eux, 39,9 % ont repris un emploi. Ce ratio est en baisse de 1,3 point en un an.

En décembre dernier, le taux de sortie pour reprise d’emploi par rapport au nombre total de demandeurs d’emploi est donc de 3,9 % pour les hommes et de 3,4 % pour les femmes. Sur un an, il est en hausse sensible pour les hommes (+0,4 point), plus modérée pour les femmes (+0,2 point). 65,3 % des personnes de cette catégorie ont accédé à un emploi durable (CDI, autre contrat de 6 mois ou plus, mise à son compte) et 84,4 % étaient encore en emploi trois mois après leur sortie.

Le taux de sortie du chômage pour reprise d’emploi dépend fortement de l’âge ; les jeunes s’en sortant mieux que les seniors. Au mois de décembre dernier, il était de 6,5 % pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, de 3,8 % pour les 25-49 ans et de seulement 1,6 % pour les 50 ans ou plus. Sur un an, le taux s’est amélioré de +0,7 point et est resté stable pour les seniors. Ce taux de sortie est également fonction de la durée du chômage. Toujours en décembre, il s’élève à 2,4 % pour ceux qui sont au chômage depuis plus d’un an et à 4,7 % pour ceux inscrits depuis moins d’un an. Parmi les demandeurs d’emploi sortis des catégories A, B, C en décembre  pour reprendre un emploi, 65,3 % ont accédé à un emploi durable. Sur un an, le poids des CDI progresse de 1,7 point. Les contrats en intérim augmentent de leur côté de 2 %. 75,4 % des emplois occupés par les sortants de décembre sont à temps plein

L’année 2016 a été marquée par la montée en puissance du plan « 500 000 formations supplémentaires » lancé par le Président François Hollande. De ce fait, de nombreux demandeurs d’emploi bénéficiant d’une formation n’ont plus été comptabilisés comme demandeurs d’emploi dans les catégories A, B et C. Ainsi, en décembre dernier, cela a concerné 20,1 % des sorties. Cette proportion n’a jamais été aussi élevée depuis juin 2002.