2 décembre 2017

C’est déjà hier (2 décembre 2017)

Des prix électriques

La libéralisation des marchés de l’électricité et du gaz ne se traduit pas encore par de réelles baisses de tarifs pour les particuliers. Le poids des opérateurs historiques et le renchérissement des coûts de production expliquent cette situation. Le recours croissant aux énergies renouvelables et l’augmentation du prix du kilowatt d’origine nucléaire pèsent notamment sur les prix. Par ailleurs, l’électricité dépend de l’évolution des cours du pétrole et du charbon.

Au sein de la zone euro, le prix de l’électricité a augmenté de 0,5 % du 1er semestre 2016 au 1er semestre 2017. En moyenne, les taxes représentent 40 % des prix pratiqués. Dans l’Union européenne, le prix de l’électricité facturée aux ménages s’établissait,  en moyenne, selon Eurostat, à 20,4 euros les 100 kWh à la fin du premier semestre 2017. Toujours en moyenne dans l’UE, les taxes et redevances représentaient plus du tiers (37 %) du prix de l’électricité à usage domestique. Parmi les États membres de l’Union, le prix de l’électricité à usage domestique était compris, au premier semestre 2017, entre moins de 10 euros les 100 kWh en Bulgarie et plus de 30 euros les 100 kWh au Danemark et en Allemagne. En France, le prix de 100 kWh était à la fin du 1er semestre de 16,9 euros en hausse sur un an de 0,3 %. La proportion de taxes est dans notre pays de 36 %.

De son côté, le prix du gaz facturé aux ménages s’élève à 5,8 euros les 100 kWh, en baisse de 4,4 % sur un an. Parmi les États membres de l’UE, le prix du gaz à usage domestique s’échelonnait au premier semestre 2017 entre moins de 3,5 euros les 100 kWh en Roumanie et en Bulgarie et un peu plus de 8 euros les 100 kWh au Danemark et 12 euros les 100 kWh en Suède. Pour la France, le prix du gaz était de 6,4 euros en baisse de 1,7 % sur un an.

Exprimé en euros, le prix moyen le plus bas de l’électricité à usage domestique a donc été relevé au premier semestre 2017 en Bulgarie (9,6 euros les 100 kWh), en Lituanie (11,2 euros) ainsi qu’en Hongrie (11,3 euros), et le plus élevé au Danemark et en Allemagne (30,5 euros chacun).

Quand les prix sont exprimés en standards de pouvoir d’achat (SPA) – monnaie de référence commune artificielle qui élimine les différences de niveaux de prix entre les pays – par rapport au coût des autres biens et services, le prix de l’électricité à usage domestique était le plus faible en Finlande, au Luxembourg ainsi qu’aux Pays-Bas, et le plus élevé en Allemagne, au Portugal et en Pologne (25,9).

 

Ayez confiance !

Après une période de correction à la baisse faisant suite à une période de forte hausse provoquée par le cycle électoral, la confiance des ménages progresse à nouveau au mois de novembre. Après quatre mois consécutifs de baisse, l’indicateur établi par l’INSEE  gagne 2 points et atteint 102. Il repasse ainsi au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

Le mois dernier, les ménages se sont montrés plus optimistes sur leur situation financière future. Le solde correspondant a gagné 5 points et retrouve son niveau de septembre. Il se situe cependant toujours en-deçà de sa moyenne de long terme. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente en novembre (+2 points).

Par ailleurs, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future a augmenté de 7 points. Le solde d’opinion sur leur capacité d’épargne actuelle a progressé également (+2 points). Les deux soldes s’éloignent ainsi de leur moyenne de long terme.

La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner augmente fortement en novembre : +8 points après −8 points en octobre. Le solde correspondant retrouve donc son niveau de septembre, mais inférieur à sa moyenne de longue période.

Toujours en novembre, l’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France est en progrès de 4 points. Les craintes des ménages sur l’évolution du chômage diminuent nettement ; le solde correspondant perd 7 points (après −2 points en octobre). Depuis septembre 2016, il se maintient au-dessous de sa moyenne de longue période. Enfin, les ménages sont moins nombreux qu’en octobre à estimer que les prix augmenteront au cours des douze prochains mois. Les ménages sont en revanche plus nombreux qu’en octobre à estimer que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois.

Ce rebond de la confiance des ménages est de bon augure pour la consommation de la fin d’année. L’arrivée des fêtes devrait conforter ce mouvement qui est porté par un contexte économique favorable.

L’indicateur de confiance des ménages est un indicateur assez fin de l’évolution de la croissance économique du fait du poids de la consommation au sein du PIB. Sur les 45 dernières années, l’évolution de l’indicateur de l’INSEE est en phase avec les taux de croissance.

 

Petite pause pour la consommation

Si le moral des ménages se situe à des niveaux élevés, cela n’empêche pas les dépenses de consommation de fluctuer d’un mois sur l’autre comme pour le nombre de demandeurs d’emploi. Cette évolution en dents de scie est liée, en partie, aux variations enregistrées en matière d’achats de produits énergétiques. Pour mesurer la tendance, une analyse sur une base trimestrielle voire annuelle est conseillée.

Ainsi, après avoir connu une hausse de 1 % en septembre, les dépenses de consommation des ménages se sont contractées de 1,9 % en octobre notamment en raison de l’énergie et des biens fabriqués.

En octobre 2017, la consommation d’énergie  a fortement diminué (−6,1 % après +3,3 % en septembre). D’une part, les dépenses en gaz et électricité se contractent en raison de températures moyennes supérieures aux normales de saison. D’autre part, la consommation de produits raffinés, en particulier d’essence et de gazole, chute après une hausse marquée en septembre (−8,0 % après +5,3 %).

En octobre 2017, les achats de biens fabriqués se replient (−1,7 %), après trois mois de hausse. En particulier, les dépenses en équipement du logement et en habillement se réduisent nettement.

En octobre, la consommation de biens durables se replie (−1,1 %) après cinq mois consécutifs en légère hausse. Les dépenses en équipement du logement reculent nettement (−3,0 % après +1,4 %), notamment celles en matériel audiovisuel, malgré un rebond des achats en équipements de communication (smartphones).

En outre, les achats en matériels de transport diminuent de nouveau (−0,3 % après −0,2 %). En particulier, les achats de camping-cars et de caravanes marquent le pas. En octobre, les dépenses en habillement et textile diminuent vivement (−5,2 %), après trois mois de hausse. En particulier, les achats de chaussures se contractent nettement. En octobre, les dépenses en « autres biens fabriqués » sont presque inchangées (−0,1 % après −0,3 % en septembre). La consommation de produits d’hygiène et d’articles de parfumerie recule de nouveau.

En cette fin d’année 2017, la consommation des ménages se situe à un haut niveau. La baisse de l’inflation et le climat de confiance permettent d’espérer une progression des dépenses de consommation en fin d’année.

Net rebond de la production industrielle française

Si la consommation, au mois d’octobre, a été décevante, tel n’a pas été le cas, en septembre, pour la production industrielle. Après cinq années de stagnation, la production industrielle a, depuis le 2e trimestre 2016, renoué avec la croissance.

Le chiffre d’affaires est en nette hausse par rapport aux trois mêmes mois de l’année précédente dans l’industrie manufacturière (+6,3 %). Cette croissance est également marquée dans l’ensemble de l’industrie (+7,1 %), du fait de la forte hausse des industries extractives, énergie, eau, déchets et dépollution (+11,2 %). Sur cette période, le chiffre d’affaires augmente nettement dans tous les grands secteurs de l’industrie manufacturière. Le chiffre d’affaires des matériels de transport croît de 8,3 %, des industries agroalimentaires de 4,2 %, des biens d’équipement de 6,2 % et celui de la cokéfaction et raffinage de+10,7 %.

 

La décrue du chômage se poursuit

Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi, selon Eurostat, à 8,8 % en octobre 2017, en baisse d’un point par rapport au résultat du mois d’octobre 2016 (9,8 %).

Le taux du mois d’octobre est le plus faible enregistré dans la zone euro depuis janvier 2009. Pour l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 7,4% en octobre. En octobre 2016, il s’élevait à 8,3%. Il s’agit du taux le plus faible enregistré dans l’UE28 depuis novembre 2008. En octobre 2017, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,1 %, contre 4,8 % en octobre 2016.

Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en République tchèque (2,7 %), à Malte (3,5 %) ainsi qu’en Allemagne (3,6 %). La Grèce demeure le pays avec le plus fort taux de chômage (20,6 % en août 2017) suivie par l’Espagne (16,7 %).

Sur un an, le taux de chômage a baissé dans tous les États membres dont les données sont comparables dans le temps, sauf en Finlande où il est resté stable. Les baisses les plus marquées ont été observées à Chypre (de 13,1 % à 10,2 %) et en Grèce (de 23,4 % à 20,6 % entre août 2016 et août 2017). Le taux de chômage de la France est passé de 10 à 9,4 % en un an. Il est en baisse de 0,1 point de septembre à octobre. Néanmoins, le chômage français est toujours au-dessus de la moyenne de la zone euro et figure parmi les six plus importants de l’Union européenne. Sa décrue apparaît plus lente que pour la plupart des autres pays européens.

En Europe, le point noir reste le chômage des jeunes qui s’élevait, au mois d’octobre, au sein de la zone euro à 18,6 %. Ce taux atteint 22,0 % en France et 10,2 % en Allemagne. En Espagne, il dépasse 38 % et en Grèce les 40  %.