31 octobre 2015

C’est déjà hier

Etats-Unis, une croissance en mode « je t’aime moi non plus »

Le PIB des Etats-Unis au troisième trimestre n’a augmenté que de 1,5 % contre 3,9 % au trimestre précédent. La croissance continue donc d’évoluer par à-coups. L’économie américaine est toujours touchée par la baisse des cours de l’énergie qui rejaillit sur les investissements du secteur pétrolier.

La diminution du rythme de croissance s’explique, avant tout, par un déstockage, preuve que les entreprises demeurent très prudentes en ce qui concerne leur avenir.

 La consommation qui représente 70 % de l’activité aux Etats-Unis, demeure solide mais est en léger retrait d’un trimestre sur l’autre. Le taux de croissance de la consommation est passé de 3,6 à 3,2 %. Les achats durables comme les voitures et les dépenses dans l’immobilier sont restés dynamiques. Si la consommation résiste, c’est également en raison de la hausse des revenus des Américains, qui, après impôts, s’est élevée à 3,5 % en rythme annuel.

Sur un an, le PIB a progressé de 2 % au troisième trimestre, soit son plus faible niveau depuis le premier trimestre de 2014. Pour l’année 2015, la croissance américaine devrait se situer autour de 2 % à 2,4 % en-deçà des prévisions.

La présidente Janet Yellen a expliqué, mercredi, que l’économie avait « cru à un rythme modeste », mais qu’elle ne s’interdisait pas d’agir à l’occasion de la prochaine réunion du comité de politique monétaire le 16 décembre.

Royaume-Uni, petit essoufflement

La croissance britannique a également ralenti et celui plus fortement que prévu au troisième trimestre. Le PIB a augmenté de 0,5 % contre 0,7 % au trimestre précédent, selon la première estimation de l’Office national des statistiques. Sur un an, la hausse du PIB est de 2,3 %, soit sa plus faible progression depuis deux ans.

Ce ralentissement de la croissance s’explique par une nouvelle contraction de la production manufacturière et par une forte chute de la construction, due en partie aux fortes précipitations du mois d’août. En revanche, le secteur des services continue de tirer l‘économie britannique vers le haut, en particulier les services aux entreprises et la finance.

 

La France moins chère que l’Allemagne mais est-ce une bonne nouvelle ?

Depuis 2013, l’écart entre la France et l’Allemagne concernant le coût du travail se resserre du fait des augmentations salariales décidées outre-rhin. Par ailleurs, en France, la mise en place du CICE et du pacte de responsabilité aboutit à réduire le coût du travail sur les bas salaires.

L’indice du coût du travail dans l’industrie a progressé de 1,1 % en France entre 2012 et fin 2014, contre 2,1 % dans la zone euro et 3,2 % en Allemagne. De 2000 à 2012, le coût du travail progressait plus vite dans notre pays qu’en Allemagne. L’augmentation du SMIC après l’entrée en vigueur  des 35 heures en France ainsi que les augmentations de cotisations sociales, ces dernières années, expliquaient cette évolution.

Pour la seule industrie manufacturière, le coût horaire de la main-d’œuvre française au deuxième trimestre 2015 est désormais inférieur (37,50 euros) au coût allemand (39,50 euros) selon les chiffres compilés par Coe-Rexecode.

En intégrant les services marchands, l’Allemagne demeure, en revanche, en tête, avec un coût horaire de la main-d’œuvre de 33,90 euros, contre 36,30 euros en France. Les mini-jobs allemands abaissent le coût du travail.

Il faut souligner que ce sont les emplois qualifiés qui progressent le plus en Allemagne à la différence de la France. Le système de baisse des charges sociales sur les bas salaires institué en France génère d’importants effets pervers. Il conduit à un nivellement par le bas de la masse salariale et freine la montée en gamme de la production française. Il aboutit à une mauvaise spécialisation et expose la France à la concurrence des pays à faibles coûts.

La France, mauvais élève de la dette publique en Europe

La dette publique rapportée au PIB diminue au sein de la zone euro. Elle est passée  de 92,7 à 92,2 % du PIB du 2ème au 3ème trimestre. Au sein de l’Union européenne, le ratio a également diminué, passant de 88,1% à 87,8%. Sur un an, le ratio de la dette publique par rapport au PIB a baissé dans la zone euro mais a augmenté dans l’UE28 (de 87,3% à 87,8%).

Les ratios les plus élevés de la dette publique par rapport au PIB à la fin du deuxième trimestre 2015 ont été enregistrés en Grèce (167,8%), en Italie (136,0%) ainsi qu’au Portugal (128,7%), et les plus faibles en Estonie (9,9%), au Luxembourg (21,9%) et en Bulgarie (28,3%). Avec 97,7 % du PIB au 2ème trimestre, la France est au-dessus de la moyenne de la zone euro.

Par rapport au premier trimestre 2015, dix-huit États membres ont enregistré une baisse de leur ratio de dette publique par rapport au PIB à la fin du deuxième trimestre 2015 et dix autres une augmentation. Les baisses les plus marquées du ratio ont été relevées en Irlande (-2,6 points), aux Pays-Bas (-2,2 points) ainsi qu’en Croatie (-2,0 points), et les plus forts hausses à Chypre (+2,9 points), en Finlande (+2,0 points) et en Hongrie (+2,0 points). La dette publique française a progressé de 0,2 point.

Par rapport au deuxième trimestre 2014, quinze États membres ont enregistré une baisse de leur ratio de la dette publique par rapport au PIB à la fin du deuxième trimestre 2015 et douze autres une hausse, tandis que celui de Chypre est resté stable. Les baisses les plus marquées du ratio ont été enregistrées en Irlande (-12,5 points), en Grèce (-9,7 points), à Malte (-5,8 points) ainsi qu’en Lettonie (-5,7 points), tandis que les plus fortes hausses ont été observées en Bulgarie (+8,1 points), en Autriche (+4,2 points), en Croatie (+4,0 points) et en Finlande (+3,9 points). La dette française a progressé, de son côté, de 2,2 points.