20 mai 2016

C’est déjà hier (21 mai 2016)

 

Bruxelles fait preuve de mansuétude 

La Commission de Bruxelles a décidé, sans trop de surprise, de ne pas sanctionner l’Espagne, le Portugal et l’Italie pour non-respect de leur plan de réduction des déficits budgétaires. L’Espagne, malgré le retour de la croissance a affiché un déficit supérieur d’un point, en 2015, par rapport à ses engagements. Il a été de 4,2 % contre 3,2 % du PIB initialement prévu. L’objectif assigné à ce pays de revenir à 3 % en 2016 est, de ce fait, devenu illusoire. Au mieux, en 2016, le déficit sera de 3,9 % du PIB. Pour le Portugal, le dérapage a été encore plus net. Le déficit a atteint 4,4 % du PIB en 2016 quand il était attendu à 2,5 %. Le nouveau Gouvernement de gauche a décidé de desserrer l’étreinte de la rigueur afin de relancer l’économie. Au 1er trimestre, le pays a enregistré une croissance de 0,1 %, après 0,2 % sur les trois derniers mois de 2015. En Italie, si le déficit public est inférieur à 3 % du PIB, le Gouvernement a, en revanche, décidé de s’éloigner de la trajectoire budgétaire prévue. Le déficit devrait être, cette année, de 2,3 % contre 1,8 % initialement prévu. La France passe également entre les gouttes grâce à la réduction plus forte que prévue de son déficit en 2015 qui a atteint 3,5 % du PIB contre 3,8 % initialement prévu. Pour 2016, la Commission de Bruxelles a validé un déficit à 3,4 % qui est atteignable. En revanche, la marche de 2017 avec le passage en-dessous des 3 % du PIB sera plus délicate à réaliser. La Commission a demandé à la France de poursuivre ses réformes en particulier en ce qui concerne le marché du travail.

 La France toujours sur la crête des 10 %

La France se maintient sur la crête des 10 % de chômage. En effet, en moyenne sur le premier trimestre 2016, le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) est de 10,2 % de la population active comme au quatrième trimestre 2015. Les créations d’emploi dans le secteur marchand permettent, en valeur relative, de compenser l’augmentation de la population active.

En France métropolitaine, le nombre de chômeurs est stable, à 2,8 millions de personnes ; le taux de chômage reste ainsi à son niveau de fin 2015 (9,9 %). Il augmente chez les jeunes et les personnes âgées de 25 à 49 ans, quand il diminue pour celles de 50 ans ou plus. Comparé au premier trimestre 2015, le taux de chômage baisse de 0,1 point.

Parmi les chômeurs, 1,2 million déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée s’établit à 4,3 % de la population active au premier trimestre 2016. Il augmente de 0,1 point par rapport au trimestre précédent, comme sur un an.

Un taux d’emploi à 64,6 %

Au premier trimestre 2016, le taux d’emploi des 15-64 ans s’établit à 64,6 %. Il augmente par rapport à fin 2015 (+0,2 point), notamment pour les plus de 50 ans (+0,5 point). Sur un an, il s’accroît de 0,5 point. Le taux d’emploi, en équivalent temps plein, des 15-64 ans augmente dans les mêmes proportions que le taux d’emploi, s’établissant à 59,8 % début 2016.

Sur l’intervalle, le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) des 15-64 ans atteint 48,9 %. Il augmente de 0,2 point par rapport au trimestre précédent, comme sur un an. Le taux d’emploi en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim s’établit à 7,3 %. Il diminue légèrement sur le trimestre (-0,1 point), et croît de 0,2 point par rapport à début 2015.

Le taux d’emploi à temps partiel s’établit à 11,9 % au premier trimestre 2016, soit 0,1 point de plus que fin 2015. Le taux d’emploi à temps complet croît également de 0,1 point, à 52,7 %.

Sur les trois premiers mois de l’année 2016, 6,4 % des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi, en baisse de 0,1 point sur le trimestre. Le sous-emploi concerne principalement des personnes à temps partiel qui souhaiteraient travailler davantage. Le chômage partiel représente quant à lui 0,2 % des personnes en emploi.

Le taux d’activité augmente légèrement

Le taux d’activité des 15-64 ans s’établit à 71,7 %. Il augmente de 0,1 point sur le trimestre, et de 0,4 point par rapport au premier trimestre 2015.

Le Japon sur tous les fronts

Shinzo Abe, le Premier Ministre japonais, fait feu de toute part à la veille de la réunion du G7 dans son pays. Ainsi, contre l’avis de Washington, il a rencontré Vladimir Poutine afin, notamment, de régler la question des îles Kouriles revendiquées par la Russie et le Japon. Il a également pris parti en faveur d’une coordination des taux de change en vue d’obtenir une dépréciation du yen. Sur ce sujet, les États-Unis s’y sont opposés tout comme l’Allemagne qui rappelle la nécessité d’accompagner les politiques monétaires de réformes structurelles. « La relative stabilité des monnaies les unes par rapport aux autres est un acquis précieux, et nous ne pouvons certainement pas résoudre les problèmes de l’économie européenne par des courses à la valeur de la monnaie la plus basse », a indiqué la chancelière allemande Angela Merkel.

La preuve étant que les réformes de rééquilibrage sont difficiles à réaliser au pays du Soleil Levant, le Premier Ministre japonais prévoit de reporter, une nouvelle fois, une hausse de la TVA. Cette décision est motivée par la crainte du retour de la récession. La TVA devait être portée de 8 à 10 % au mois d’avril 2017, après une première augmentation de 5 à 8 % en 2014, qui avait entrainé un fort recul du PIB. Cette hausse, destinée à enrayer la progression de la dette publique était initialement prévue en octobre 2015 mais elle avait été déjà repoussée du fait de la faible croissance.

Ce nouveau report contredit des engagements pris par Shinzo Abe auprès des institutions internationales et agences de notation financière qui s’inquiètent régulièrement du niveau de la dette nippone (près de 250 % du PIB). Le denier résultat de la croissance du 1er trimestre 2016 ne change pas le sentiment dominant. L’économie japonaise a enregistré une hausse de 0,4 % du produit intérieur brut (PIB), grâce, entre autres, à la consommation des ménages et des exportations. Au vu des statistiques publiées mercredi par le gouvernement, le PIB de la troisième économie mondiale a progressé de 1,7 % en rythme annualisé sur la période janvier-mars. Cela marque un rebond par rapport à la contraction de 1,7 % enregistrée au quatrième trimestre 2015 mais les perspectives restent peu encourageantes.

 L’Allemagne attire de plus en plus

L’Allemagne a attiré 6,2 milliards d’euros d’investissements étrangers en 2015. Les investisseurs étrangers ont lancé 1.912 projets nouveaux en 2015, soit 60 % de plus qu’en 2014, selon l’agence fédérale du développement économique GTAI (Germany Trade & Invest).

 

La Chine est restée le premier investisseur pour la deuxième année d’affilée, avec 260 nouveaux projets, suivie par les Etats-Unis (252) et la Suisse (203). Ces chiffres ne tiennent pas compte des fusions et acquisitions. Il est à noter que les investissements allemands en Chine sont supérieurs à ceux de la Chine en Allemagne.

 

La Chine poursuit son internationalisation en diversifiant ses investissements et en prenant des positions sur ses marchés d’exportation. Au niveau du stock de capital détenu à l’étranger, la Chine reste très loin des Etats-Unis ou des grands pays européens.