4 août 2018

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Zone euro, le retour de la croissance escargot

Au cours du deuxième trimestre 2018, selon Eurostat, le taux de croissance de la zone euro a été de 0,3 %. Pour l’ensemble de l’Union européenne, la croissance atteint 0,4 %.

Au premier trimestre 2018, le PIB avait progressé de 0,4 % tant dans la zone euro que pour l’Union européenne. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 2,1 % dans la zone euro et de 2,2 % dans l’Union au deuxième trimestre 2018, après respectivement +2,5 % et +2,4 % au premier trimestre 2018.

L’affadissement de la croissance est en partie imputable à la hausse des prix générée par l’augmentation des cours du pétrole. Par ailleurs, l’économie européenne pâtit de goulots d’étranglement et de la faiblesse des gains de productivité. L’augmentation plus que mesurée des revenus des ménages a pesé sur la consommation et donc sur la croissance au cours du 2e trimestre. En effet, dans la zone euro, en termes réels, le revenu des ménages par habitant n’a augmenté que de 0,1 % au premier trimestre 2018, après une hausse de 0,3 % au trimestre précédent.

Au sein de l’Union, le revenu réel des ménages par habitant a diminué de 0,1 % au premier trimestre 2018, après une hausse de 0,6 % au trimestre précédent. La consommation réelle des ménages par habitant a progressé de 0,1 % au premier trimestre 2018, après une hausse de 0,2 % au quatrième trimestre 2017.

 

Chômage au sein de la zone euro, stabilité en juin

Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 8,3 % en juin 2018, stable par rapport à mai 2018 et en baisse de 7 points par rapport au taux de 9,0 % de juin 2017. Cela demeure le taux le plus faible enregistré dans la zone euro depuis décembre 2008. Au sein de l’ensemble de l’Union, le taux de chômage s’est établi à 6,9 % en juin 2018, également stable par rapport à mai 2018 et en baisse par rapport au taux de 7,6 % de juin 2017, soit le niveau le plus bas enregistré dans l’Union depuis mai 2008.

Parmi les États membres, les meilleurs résultats ont été enregistrés en République tchèque (2,4 %) et en Allemagne (3,4 %). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (20,2 % en avril 2018) et en Espagne (15,2 %), la France arrivant en 5e position (9,2 %).

Sur un an, le taux dechômage a baissé dans tous les États membres. En particulier à Chypre (de 11,0 % à 8,2 %), au Portugal (de 9,1 % à 6,7 %) et en Croatie (de 11,1 % à 9,2 %). À titre de comparaison, en juin 2018, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,0 %, en hausse par rapport au taux de 3,8 % en mai 2018 et en baisse par rapport au taux de 4,3 % en juin 2017.

 

Emploi d’américain, accalmie estivale ?

En juillet, les créations d’emploi aux Etats-Unis se sont élevées à 157 000 contre 248 000 au mois de juin. Ce résultat est en-deçà des prévisions des experts qui s’attendaient à 190 000 créations d’emploi. En revanche, les statistiques de mai et de juin ont été révisées à la hausse (+59 000).

Au mois de juillet, le taux de chômage a légèrement diminué de 0,1 point de pourcentage pour s’établir 3,9 %. Le nombre de chômeurs a diminué de 284 000 à 6,3 millions. Moins de personnes reviennent sur le marché du travail après en être sorties, semblant prouver que les marges de manœuvres se réduisent. Le taux d’activité de 62,9% en juillet est demeuré inchangé au cours du mois et pendant l’année. Le ratio emploi-population, à 60,5%, a peu varié en juillet mais a augmenté de 0,3 point de pourcentage sur l’année. Le taux de progression des salaires reste stable à 2,7 %.

 

Inflation, l’énergie mène toujours dans la danse

Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 2,1 % en juillet 2018, contre 2,0 % en juin, selon une première estimation publiée par Eurostat.

S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en juillet (9,4%, comparé à 8,0% en juin), suivie de l’alimentation, des alcools/tabacs (2,5%, comparé à 2,7% en juin), des services (1,4%, comparé à 1,3% en juin) et des biens industriels non énergétiques (0,5%, comparé à 0,4% en juin).

 

Quand l’automobile va, tout va ?

Au mois de juillet, en France, les immatriculations de voitures particulières neuves ont progressé de 18,9 % sur un an, selon des chiffres provisoires publiés par le Comité français des constructeurs automobiles (CCFA). Après plusieurs années de vieillissement du parc, un processus de modernisation semble engagé. L’âge moyen des véhicules est de 9 ans en France quand il n’était que de 8,2 ans en 2013 (6,7 ans en 1992). Le recours croissant à la location de longue durée chez les particuliers concourt à cette évolution. En effet, ces locations durent en moyenne entre 3 à 4 ans. La rotation des véhicules est plus rapide qu’en cas d’achat, les Français conservant en moyenne leur voiture plus longtemps.

Les groupes français tirent profit de la croissance du marché. En effet, ils ont enregistré une augmentation de leurs immatriculations de 23 %, contre 14,5 % pour les firmes étrangères.

Depuis le début de l’année, un peu plus de 1,36 million de voitures ont été immatriculées en France, soit une hausse de 6,3 % par rapport à la même période en 2017. Sur ces sept derniers mois, les parts de marché des constructeurs français atteignent 57,8 % (en progression de 13,3 %), tandis que les marques étrangères baissent légèrement de 2 %.

Ces bons résultats du marché français ne se matérialisent pas au niveau de la production. En effet, au sein de l’Union européenne, le marché français est atypique. Il est dominé par le segment des petites voitures. Les citadines et modèles à bas prix représentaient 55 % du marché sur les six premiers mois de 2018, selon le CCFA. Ce poids est en augmentation constante depuis plusieurs années. En Europe, ce segment ne pèse que 42 %. En France, le marché est dominé par les ventes de la Renault Clio (5,9 % du marché) et de la Peugeot 208 (4,7 %). Les voitures « moyennes supérieures » ne représentent que 13 % du marché contre 19 % en Europe. Les véhicules de haut de gamme sont réduits à la portion congrue (5 % contre 13 % en Europe). Le prix de vente moyen dans l’Hexagone est de 26 717 euros, contre 30 350 euros en Allemagne selon la Deutsche Automobil Treuhand. Le marché des petits véhicules est très concurrentiel et à petites marges pour les constructeurs. Pour maintenir leurs positions, les groupes français ont été contraints de délocaliser (Espagne, Slovaquie, République tchèque, Roumanie, Turquie, Maroc).

 

La préférence des Français pour les citadines et les modèles bas de gamme s’explique par le poids de la fiscalité qui pèse sur les véhicules, le coût de carburant et l’évolution du pouvoir d’achat. Le marché du haut de gamme se limite aux voitures de fonction des grandes entreprises. Cependant les contraintes économiques et environnementales ont incité les entreprises à revoir leur politique en matière d’attribution de voitures, ce qui a réduit un peu plus ce segment sur le marché français.