23 juin 2018

C’est déjà hier 23 juin 2018

Le Luxembourgeois, roi la consommation en Europe

La consommation individuelle effective (CIE) exprimée en standards de pouvoir d’achat (SPA) varie fortement d’un État membre de l’Union à l’autre, soit de 55 % à 130 % de la moyenne de l’Union européenne.

En 2017, dix États membres enregistraient une consommation par habitant supérieure à la moyenne de l’Union. Le niveau le plus élevé a été relevé au Luxembourg, à 30 % au-dessus de la moyenne de l’Union. L’Allemagne et l’Autriche se situaient à environ 20 % au-dessus de la moyenne, suivis par le Royaume-Uni, la Finlande, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, la France et la Suède qui enregistraient tous des niveaux compris entre 9 % et 14 % au-dessus de la moyenne de l’Union. Dans douze États membres, la consommation par habitant était comprise entre la moyenne de l’Union et 25 % au-dessous de celle-ci. En Italie, en Irlande ainsi qu’à Chypre, les niveaux étaient inférieurs de 10 % ou moins à la moyenne de l’Union, tandis qu’en Espagne, en Lituanie, au Portugal et en République tchèque ils se situaient entre 10 % et 20 % en-dessous. A Malte, en Grèce, en Slovénie, en Pologne et en Slovaquie, la consommation individuelle effective se situait de 20 % à 25 % en-dessous de la moyenne. Six États membres ont une consommation par habitant inférieure de 30 % ou plus à la moyenne de l’UE : l’Estonie, la Lettonie, la Roumanie, la Hongrie, la Croatie et la Bulgarie qui se trouvait à 45 % au-dessous de la moyenne communautaire.

Consommation individuelle effective (CIE) en parité de pouvoir d’achat

Ces différences de niveau de consommation sont évidemment liées aux écarts de PIB par habitant. Ce dernier varie de 49 % de la moyenne de l’UE en Bulgarie à 253 % au Luxembourg. Le niveau du Luxembourg est à relativiser du fait du poids des travailleurs frontaliers. Onze États membres ont enregistré un PIB par habitant supérieur à la moyenne de l’Union en 2017. Le PIB par habitant de la France est de 4 points supérieur à la moyenne quand celui de l’Allemagne est supérieur de 23 points. Celui de l’Italie est, en revanche, inférieur de 4 points à la moyenne communautaire.

 

Dans quel pays faire ses courses ?

 En 2017, les niveaux des prix des services et biens de consommation ont présenté de fortes disparités dans l’Union européenne. Le Danemark (142 % de la moyenne de l’Union) affichait le niveau de prix le plus élevé, suivi du Luxembourg (127 %), de l’Irlande ainsi que de la Suède (125 % chacune), de la Finlande (122 %) et du Royaume-Uni (117 %). Les pays à faible niveau de prix se situent essentiellement à l’Est de l’Europe notamment en Bulgarie (48 %), en Roumanie (52 %) et en Pologne (56 %). Les niveaux des prix des services et biens de consommation au sein de l’Union variaient quasiment du simple au triple entre l’État membre le moins cher et celui le plus onéreux.

Les produits alimentaires, le tabac et les alcools

En 2017, au sein de l’Union, le niveau de prix d’un panier comparable de produits alimentaires et de boissons non alcoolisées était, plus de deux fois supérieur dans l’État membre le plus cher que dans celui le moins cher. Les niveaux des prix se sont échelonnés de 62 % de la moyenne de l’Union en Roumanie et 65 % en Pologne à 150 % de la moyenne au Danemark, suivi par la Suède (126%), l’Autriche (125%), le Luxembourg (123 %), la Finlande (118 %), l’Irlande (117 %) la Belgique, la France et l’Italie (112 % chacune).

Avec un écart de plus d’un à trois entre États membres, les niveaux des prix des boissons alcoolisées et du tabac ont affiché d’importantes variations. Le niveau de prix le plus bas en 2017 a été enregistré en Bulgarie (56% de la moyenne), devant la Roumanie (69 %) et la Hongrie (70 %). À l’opposé, les prix les plus élevés ont été observés en Irlande (174 %) ainsi qu’au Royaume-Uni (157 %), suivis à distance par les trois États membres nordiques – Finlande (139%), Suède (127 %) et Danemark (123 %). Une grande partie de ces écarts est imputable aux niveaux différents de taxes appliqués par les États sur ces produits.

La restauration et l’hôtellerie

La restauration et l’hôtellerie enregistrent des écarts importants au sein des pays membres de l’Union. Les niveaux de prix étaient ainsi compris entre 60 % ou moins de la moyenne de l’Union en Bulgarie (45 %), en Roumanie (53 %) et en République tchèque (60%). Les pays les plus chers sont le Danemark (151 %) et en Suède (146 %).

Les écarts sont moins importants pour les produits industriels

Les écarts de prix pour les produits industriels sont plus faibles que pour les services. Cette situation s’explique par le caractère concurrentiel de ce segment et la possibilité d’acheter ses biens via Internet. L’électronique grand public est l’un des groupes de produits où les écarts de prix entre États membres ont été moins importants, allant de 86 % de la moyenne en Irlande à 110 % au Danemark et en France.

L’habillement est une autre catégorie de produits ayant affiché un moindre écart de prix entre États membres, le pays le moins cher étant la Bulgarie (80% de la moyenne) et le plus cher la Suède (134 %).

À l’exception notable du Danemark (144 % de la moyenne) et des Pays-Bas (121 %), les différences de prix entre États membres ont également été limitées pour les véhicules personnels, les niveaux de prix variant de 81 % en Slovaquie à 111 % en Finlande, en Irlande et au Portugal

La France figure parmi les pays à prix élevés quel que soit les produits ou les services. Cette situation est imputable au niveau élevé des prélèvements obligatoires et du coût du travail. La faiblesse de la concurrence en particulier pour la distribution contribue également à l’augmentation des prix. Ainsi, les prix de l’habillement ont moins baissé en France que chez nos partenaires alors que les pays de production sont les mêmes.

 

17,3 euros, le salaire horaire moyen en France

 En 2014, dans les entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs privé et public, le salaire horaire habituel moyen est de 17,3 euros bruts (hors éléments variables de rémunération), le montant du SMIC horaire étant de 9,53 euros bruts (en 2014 également).

 

Le salaire horaire habituel moyen augmente avec l’âge, le niveau de diplôme ou encore l’ancienneté des salariés. Il est également plus élevé pour les hommes, les salariés en contrat à durée indéterminée, travaillant à temps complet, dans des entreprises de grande taille, situées en Île-de-France. Ainsi, un salarié cumulant l’ensemble de ces caractéristiques gagne en moyenne 23,9 euros bruts par heure.

Les salaires horaires sont particulièrement dispersés selon la catégorie socioprofessionnelle des salariés. Ils varient de 13,3 euros pour les ouvriers et les employés à 45,8 euros pour les chefs d’entreprise salariés, soit un écart de 244 % entre ces deux catégories. En 2014, un salarié cadre ou exerçant une profession intellectuelle supérieure gagne habituellement 27,3 euros par heure en moyenne, soit 104,7 % de plus que les employés.

Le plus haut diplôme obtenu est également un déterminant important du salaire. Un salarié possédant un diplôme de l’enseignement supérieur de niveau Bac+5 ou plus perçoit un salaire horaire moyen de 26,3 euros, contre 14,9 euros pour un salarié ayant le baccalauréat.

Les salaires horaires augmentent continûment avec l’âge des salariés. A 30 ans, ils s’élèvent, en moyenne, à 13,2 euros pour les moins de 30 ans contre 22,1 euros pour les 60 ans ou plus. Les salaires des jeunes sont d’autant plus faibles que la proportion de personnes sans qualification dans cette tranche d’âge est élevée. En outre, de nombreux jeunes sont en CDD ou en intérim sur des emplois à faible rémunération. À l’inverse, les salariés encore en emploi au-delà de 60 ans sont plus diplômés que la moyenne et donc mieux rémunérés. Aux âges intermédiaires, les salaires horaires sont compris entre 16,3 euros de 30 à 39 ans et 19,1 euros de 55 à 59 ans. Par ailleurs, les salaires horaires augmentent également avec l’ancienneté des salariés dans leur entreprise, mais de façon moins marquée. L’ancienneté, comme l’âge du salarié, explique les écarts salariaux essentiellement en début et en fin de carrière.

Un salaire horaire féminin plus faible

En 2014, les femmes ont un salaire horaire moyen de 15,8 euros, inférieur de 16 % à celui des hommes (18,8 euros). Cet écart se réduit à 9 %, en tenant compte des autres variables et, en particulier, du fait que les femmes travaillent plus souvent dans des catégories socioprofessionnelles et des secteurs d’activité moins rémunérateurs. Les écarts de salaire femmes-hommes augmentent avec l’âge, traduisant une moindre valorisation de l’expérience professionnelle des femmes ou l’effet des interruptions de carrière plus nombreuses pour les femmes avant 40 ans.

Des écarts apparemment élevés par secteur d’activité

Les salaires horaires dépendent aussi du secteur d’activité de l’entreprise employeuse et du type d’emploi occupé par les salariés. Les écarts sont importants entre les secteurs les plus rémunérateurs en moyenne, comme les services financiers (23,9 euros) ou l’information et la communication (23,3 euros) et les secteurs les moins rémunérateurs, comme l’hébergement et la restauration (13,3 euros).

Au-delà du salaire horaire habituel, l’importance des éléments variables de rémunération

 De plus, les salariés peuvent également percevoir des éléments de rémunération supplémentaires, comme des primes occasionnelles ou irrégulières, des avantages en nature, de l’épargne salariale (intéressement, participation ou abondement) ainsi que d’autres éléments n’ayant pas caractère de salaire, comme des indemnités de licenciement, de chômage partiel ou encore des rachats de jours sur un compte épargne-temps (CET). Ces éléments peuvent être significatifs dans la rémunération. Ils bénéficient à deux tiers des salariés, qui perçoivent alors en moyenne 4 041 euros par an. Ces éléments variables ne sont pas pris en compte dans le calcul du salaire habituel mais peuvent également contribuer aux écarts de rémunération.