4 janvier 2020

C’est déjà hier

Inflation : accélération au mois de décembre

Sur un an, les prix à la consommation ont progressé au mois de décembre en atteignant +1,4 %, en rythme annuel (après +1,0 % le mois précédent), selon l’estimation provisoire réalisée par l’INSEE. Cette nette hausse de l’inflation résulterait principalement d’un rebond marqué des prix de l’énergie, dans le sillage de ceux des produits pétroliers. La moindre baisse des prix des produits manufacturés. La légère accélération des prix des services y contribuerait également. Les prix de l’alimentation et du tabac augmenteraient au même rythme que le mois précédent.

Sur un mois, les prix à la consommation seraient en hausse de 0,4 %, après +0,1 % en novembre. Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé accélérerait à +1,6 %, après +1,2 % en novembre. Sur un mois, cet indice harmonisé augmenterait de 0,5 %, après +0,1 % le mois précédent.

Le SMIC, un cinquantenaire toujours au cœur des polémiques

Le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) est entré en vigueur, il y a 50 ans, exactement le 2 janvier 1970. Il a remplacé le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) qui avait été instauré par la loi du 11 février 1950. Si la revalorisation du SMIG était fonction de l’inflation, celle du SMIC a été fixée au minimum à la moitié de l’augmentation du pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier (SHBO). Il peut bénéficier de hausses supplémentaires de la part du Gouvernement. À compter du 1er janvier 2020, le montant brut du Smic mensuel (sur la base de la durée légale du travail soit 35 heures par semaine ou de 151,67 heures par mois) est de 1 539,42 euros contre 1 521,22 euros en 2019, ce qui représente une hausse de 18 euros bruts par mois. Près de deux millions de salariés, soit 11,5 % du total sont au SMIC dont 58 % de femmes.

Avec l’entrée en vigueur des 35 heures, le SMIC a connu de fortes revalorisations. Ainsi, entre 1997 et 2005, il a augmenté plus vite que le salaire moyen de l’ensemble de la population conduisant à un écrasement de la hiérarchie des salaires. La proportion de salariés payés au SMIC dans l’ensemble des salariés est passée d’environ 10 % sur la décennie 1987-1996 à plus de 16 % en 2005 avant de reculer progressivement. La réduction de la durée du travail de 39 à 35 heures entre 1997 et 2002 a donné lieu à la création de cinq SMIC différents. La réunification est intervenue entre 2003 et 2005.

Au cours des années 1990 et des années 2000, les gouvernements successifs ont également baissé les cotisations sur les bas revenus afin de limiter la croissance du coût du travail des bas salaires, en particulier au niveau du SMIC, pour favoriser l’emploi. Le coût global du salaire minium a fortement baissé, le plaçant en-dessous de celui de l’Allemagne. Cette baisse du coût du SMIC faciliterait pour certains les créations d’emploi quand pour d’autres elle créée une trappe à bas salaires ; du fait des effets de seuils, les entreprises sont dissuadées de relever les salaires.

Le SMIC a toujours fait l’objet de polémiques en France, sur son coût jugé excessif ou sur son mode de revalorisation. Compte tenu des mesures d’allègement des charges sociales, le SMIC est en France inférieur au salaire minimum allemand et à celui des pays d’Europe du Nord qui en sont dotés. Avec la création du statut de micro-entrepreneur (ex-auto-entrepreneur), le salaire minimum peut, en outre, être contourné. Les chauffeurs de voiture sont des entrepreneurs et non des salariés et sont payés à la tâche. Plus de 800 000 micro-entrepreneurs sont recensés en France.

Automobile, quand le malus fait le bonheur des ventes en décembre

Contrairement aux prévisions du début de l’année dernière, les ventes d’automobile neuve ont augmenté, en France en 2019. Le nombre des immatriculations a atteint 2,693 millions, dont 2,214 millions pour les particuliers (+ 1,88 %), selon le bilan annuel publié, mercredi 1er janvier, par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).  Ce résultat s’explique par les ventes record de décembre. Elles ont progressé de 27,7 % (211 193 véhicules). Avant l’entrée en vigueur des nouveaux malus, les constructeurs ont multiplié les promotions. Ce déstockage a profité aux grosses cylindrées et donc aux constructeurs allemands.

Les voitures étrangères ont augmenté leurs parts de marché qui s’élèvent à 43,19 %. Les marques françaises de PSA (Citroën, Peugeot, DS et Opel) et de Renault (Renault, Dacia et Alpine) ont vu leurs parts de marché reculer l’année dernière (56,8 % contre 57,4 % en 2018) mais ont néanmoins augmenté leurs ventes de 0,88 % (1,25 million de véhicules). Leurs parts de marché restent au-dessus de leur point bas de 2009           (53 %).

PSA a assuré 32 % des ventes devant Renault à 24,8 %. En revanche, au niveau des marques, Renault arrive en tête avec 407 159 voitures vendues suivie par Peugeot (379 582 unités) et Citroën (235 110 unités), tandis que Volkswagen prend la quatrième place à Dacia, avec 149 105 véhicules. En revanche, les ventes de Nissan se sont contractées de 30 % et celle du groupe FCA (Fiat, Jeep, Alfa Roméo) de 12,75 %.

En 2019, le diesel a poursuivi son mouvement de baisse. Les parts de marché de ce type de motorisation sont passées de 72 % en 2011 à 64 % en 2014 et à 34 % en 2019. Selon les professionnels du secteur, 15 000 emplois pourraient être menacés dans la filière automobile. Entre 2018 et 2019, les parts de marché des moteurs essence sont passées de 54,7 à 57,9 %. Les véhicules électriques ne représentent que 1,9 % des immatriculations françaises (contre 1,4 % en 2018) et les hybrides rechargeables 5,7 % (contre 4,9 %).

Pour 2020, les constructeurs s’attendent à une baisse des ventes en début d’année du fait de l’application du malus et des achats d’anticipation intervenus en décembre. Néanmoins, sur l’ensemble de l’année, les ventes pourraient dépasser une nouvelle fois les deux millions de véhicules.

La concentration de la population par la périphérie

Au 1ᵉʳ janvier 2017, selon l’INSEE, la France comptait 66 524 000 habitants (hors Mayotte). Entre 2007 et 2017, la population a augmenté de 0,5 % par an en moyenne, soit 292 400 personnes supplémentaires chaque année.

La croissance de la population est plus rapide dans des communes à faible densité se trouvant dans la périphérie des grands centres urbains. De 2007 à 2017, la population de ces communes augmente, en moyenne de 0,6 %, par an, soit 0,2 point de plus que celle des communes denses ou de densité intermédiaire et 0,5 de plus que celle des communes très peu denses. 56 % de ces commues se situent dans les couronnes périurbaines des principales agglomérations. En 2017, les communes peu denses regroupent 29 % de la population sur 59 % du territoire. Depuis 2007, leur population augmente annuellement de 121 000 habitants. Elles contribuent ainsi à 41 % de la croissance démographique française, contre 30 % pour les communes denses (88 200 habitants supplémentaires) et 27 % pour celles de densité intermédiaire (79 600). Le rythme de croissance des espaces peu denses témoigne ainsi de l’intensification des liens entre les villes et leur périphérie, marquée par la dispersion des lieux d’habitation et le développement des mobilités vers les principaux pôles d’emploi et de services. Leur essor est imputable à l’augmentation du coût du logement. Ces communes accueillent des familles issues des villes urbaines des agglomérations et des familles qui migrent vers les métropoles les plus dynamiques. Certains ménages font le choix de ces communes afin de pouvoir profiter de logements plus grands et plus près de la nature. Cette évolution de la répartition de la population a de fortes incidences sur les déplacements travail/domicile.

Après une période de faible croissance entre 1975 et 1990, le rythme de progression de la population des communes denses s’est stabilisé depuis à +0,4 % par an. Concentrant 38 % de la population sur 2 % de la superficie nationale, la densité de population continue à s’accroître dans ces communes. Sur la période 2007-2017, le nombre annuel d’habitants supplémentaires par km² (+ 9,0 habitants/km²) est 18 fois supérieur à la moyenne nationale. L’augmentation de la densité est forte dans les villes de l’arc Atlantique (Nantes, Bordeaux par exemple) mais aussi à Toulouse ou à Montpellier.

évolution de la densité en France

Source : INSEE

Dans les communes denses, la croissance démographique provient essentiellement d’un nombre de naissances très supérieur à celui des décès, le solde migratoire apparent étant en moyenne négatif. À l’inverse, le dynamisme des espaces peu denses est majoritairement porté par leur attractivité : les habitants qui s’y installent sont plus nombreux que ceux qui les quittent. Entre 2007 et 2017, cet excédent des arrivées sur les départs génère ainsi une hausse de leur population de 0,5 % par an en moyenne, contre + 0,2 % par an dans les communes très peu denses et + 0,1 % dans celles de densité intermédiaire.

La Corse, une région en plein essor démographique

La Corse connaît depuis plusieurs année une forte croissance démographique. Au 1er janvier 2017, sa population a atteint, 334 938 habitants, soit 35 700 personnes en plus depuis 2007. Sa population a crû de 11,9 % sur dix ans, ce qui représente une croissance annuelle moyenne de 1,1 %. Cette hausse est deux fois supérieure à celle de la France métropolitaine (4,6 % soit une évolution annuelle moyenne de 0,45 %). En termes de progression démographique, la Corse se classe en tête et devance l’Occitanie (0,85 %), les Pays de la Loire (0,76 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (0,71 %). Cet accroissement démographique repose exclusivement sur les migrations à la différence de la croissance constatée pour l’ensemble du territoire français qui repose sur un solde naturel positif (0,4 % par an). En Corse, le nombre de décès est équivalent à celui des naissances entre 2007 et 2017.

La Haute-Corse reste le département le plus peuplé de l’île avec 177 689 habitants au 1er janvier 2017 contre 157 249 en Corse-du-Sud. Cette dernière a connu, en revanche, la croissance démographique la plus forte, 1,2 % en moyenne annuelle sur dix ans contre 1,1 % pour la Haute-Corse. La Corse-du-Sud se place à la quatrième position et la Haute-Corse à la dixième parmi les 96 départements métropolitains pour la plus forte croissance démographique en 2017. Figurent en tête la Haute-Savoie, la Haute-Garonne et l’Hérault.

Les deux principales agglomérations de l’île ont une croissance démographique supérieure à la moyenne nationale mais en deçà de la moyenne régionale. Ajaccio a gagné 6 200 résidents en 10 ans. Elle a franchi la barre des 70 000 habitants, soit une hausse de 0,9 % par an en moyenne. De même, le pôle urbain de Bastia, constitué de 7 communes, a enregistré une hausse annuelle de 0,8 % entre 2007 et 2017, avec une population de 68 842 habitants en 2017.

Ce sont les couronnes des grands pôles urbains qui sont les territoires les plus dynamiques de l’île avec une croissance deux fois supérieure à la moyenne régionale. Elles ont accueilli 12 000 habitants supplémentaires sur la dernière décennie. Au sein de ces couronnes, les communes ayant les densités de population les plus importantes sont celles qui se développent le plus. Ces villages en périphérie des pôles de services et d’emplois sont attractifs pour les personnes qui travaillent dans les pôles urbains et qui sont à la recherche d’un cadre de vie hors des centres-villes.

En dehors de l’influence des aires urbaines, plus la commune est grande et densément peuplée, plus sa croissance est forte. La présence d’équipements structurants est une des explications de ce phénomène. Ainsi les communes isolées de plus de 1 000 habitants augmentent plus vite que la moyenne régionale. En revanche, les 143 communes de moins de 250 habitants hors influence des aires urbaines, dites « très peu denses », perdent 400 résidents entre 2007 et 2017. Cette baisse est totalement imputable au solde naturel. En effet, au cours des dix dernières années, ces territoires enregistrent plus de décès que de naissances. Le solde migratoire bien que positif ne compense pas ce déficit naturel.

La vitalité démographique de la Corse est liée au retour sur l’île de natifs ayant terminé leur vie active sur le continent et à l’arrivée de retraités non natifs, ainsi qu’à celle de personnes d’âge actif exerçant dans le secteur des secteurs notamment présentiel. Les conditions de vie sont particulièrement mises en avant parmi les motifs d’implantation. La diversité géographique, le climat, la sécurité sont le plus souvent cités dans les enquêtes. Le dynamisme du marché de l’emploi contribue également au phénomène migratoire même si, pour finir, le taux de chômage reste élevé et les revenus demeurent inférieurs à la moyenne nationale. Malgré tout, la Corse enregistre depuis une dizaine d’années une croissance supérieure à la moyenne française. L’arrivée importante de population exogène peut néanmoins engendrer des tensions sur le marché du logement, sur les transports et également au niveau sociologique.