24 mars 2018

C’est déjà hier (24 mars 2018)

Légère érosion du moral des chefs d’entreprise

Est-ce la crainte d’une succession de conflits sociaux ? Est-ce le sentiment que l’amélioration de la conjoncture, ces derniers mois, est trop forte et soudaine ? Il n’en demeure pas moins que les chefs d’entreprise doutent un peu plus en ce début d’année. Le climat des affaires mesuré par l’INSEE auprès des dirigeants d’entreprise du secteur marchand s’érode en mars pour le troisième mois consécutif. Il perd un point mais reste néanmoins à un niveau élevé à 109, nettement au-dessus de sa moyenne de longue période.  L’indicateur de climat des affaires perd deux points dans le commerce de détail et un point dans l’industrie. Il est stable dans les services, gagne un point dans le bâtiment et deux points dans le commerce de gros. Il est au-dessus de sa moyenne de longue période dans chaque secteur. Par ailleurs, le climat de l’emploi est stable à un niveau très élevé. En mars, l’indicateur « emploi » est resté stable à 111.

L’indicateur de retournement est en zone d’incertitude ce qui traduit la prudence des chefs d’entreprise en ce qui concerne l’évolution de la conjoncture.

Le nombre des demandeurs d’asile en forte baisse 

En 2017, 650 000 primo-demandeurs d’asile ont introduit une demande de protection internationale au sein d’un des États membres de l’Union européenne, soit près de deux fois moins qu’en 2016, année qui s’était soldé par 1 206 500 primo-demandes. Le niveau de 2017 est voisin de celui enregistré en 2014.

L’Allemagne reste de loin le premier pays d’accueil des demandeurs d’asile. Notre voisin a enregistré 198 300 de primo-demandes, soit 31 % de l’ensemble des demandes enregistrées au sein de l’Union européenne.  Suivaient l’Italie (126 600, soit 20 %), la France (91 100, soit 14 %), la Grèce (57 000, soit 9 %) et le Royaume-Uni (33 300, soit 5 %). Parmi les États membres avec plus de 5 000 primo-demandeurs d’asile enregistrés en 2017, le nombre de primo-demandeurs a, proportionnellement, le plus augmenté par rapport à l’année précédente en Espagne (96 %, soit 14 900 primo-demandeurs d’asile de plus en 2017 qu’en 2016), en France (19 %, soit 14 300 de plus) et en Grèce (14 %, soit 7 200 de plus). En revanche, les demandes sont en baisse en Allemagne (-73 %), en Autriche (-44 %) et aux Pays-Bas (-17 %).

En proportion de la population de chaque État membre, le nombre le plus élevé de primo-demandeurs en 2017 a été enregistré en Grèce (5 295 primo-demandeurs d’asile par million d’habitants), devant Chypre (5 235) et au Luxembourg (3 931). À l’opposé, les nombres les plus faibles ont été observés en Slovaquie (27 demandeurs par million d’habitants), en Pologne (79) et au Portugal (98). En la matière, la France se situe dans la moyenne (1359 pour 1270).

Comme les années précédentes, les Syriens (102 400 primo-demandeurs d’asile), les Irakiens (47 500) et les Afghans (43 600) constituent les trois principales nationalités des personnes sollicitant une protection internationale. Ces trois pays représentant plus de 30 % de l’ensemble des primo-demandeurs d’asile. Parmi les 102 400 Syriens ayant introduit une demande d’asile pour la première fois dans l’Union en 2017, près de 50 % ont été enregistrés en Allemagne (49 000). Au global, les Syriens constituaient la principale nationalité des demandeurs d’asile dans quatorze États membres de l’Union. Sur les 47 500 Irakiens ayant demandé l’asile pour la première fois dans les États membres de l’Union européenne en 2017, près de 50 % l’ont fait en Allemagne (21 900). Les Irakiens étaient la principale nationalité des demandeurs d’asile dans trois États membres de l’Union.

 

L’Europe face au risque de pénurie de main d’œuvre

Plusieurs États sont en situation de plein emploi. Par ailleurs, dans certains secteurs d’activité, des goulots d’étranglement existent du fait des difficultés que rencontrent les entreprises à trouver des salariés ayant les qualifications adéquates. Le taux d’emplois vacants a donc tendance à augmenter dans un grand nombre de pays européens. Ainsi, selon Eurostat, ce taux est passé de 1,7 à 2 % du quatrième trimestre 2016 au quatrième trimestre 2017. Pour l’ensemble de l’union européenne, ce taux est sur la même période passé de 1,8 à 2 %. Au quatrième trimestre 2017, le taux d’emplois vacants atteignait 1,7 % dans le secteur de l’industrie et de la construction et 2,3 % dans celui des services.

Parmi les États membres pour lesquels des données comparables sont disponibles, les taux d’emplois vacants les plus élevés au quatrième trimestre 2017 ont été enregistrés en République tchèque (4,4 %), en Belgique (3,4 %), en Allemagne (2,8 %), ainsi qu’aux Pays-Bas et au Royaume-Uni (2,6 % chacun). À l’inverse, les taux les plus faibles ont été observés en Grèce (0,1 %), en Espagne (0,7 %), ainsi qu’en Bulgarie et au Portugal (0,8 % chacun). Ces résultats sont évidemment à mettre en parallèle avec les taux de chômage des différents pays. La République tchèque, l’Allemagne et dans une moindre mesure le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont en situation de plein emploi.

Les statistiques de la France comme celles d’Italie et Danemark, et de Malte ne sont pas comparables avec celles des autres pays. En retenant les valeurs communiquées par l’INSEE, le taux d’emplois vacants se situe en France entre 1,2 et 1,5 %.

 

L’emploi public en France toujours en hausse

Fin 2016, 5,67 millions de personnes occupaient un emploi public. Ce nombre a augmenté de 21 200, soit +0,4 % par rapport à 2015 et cela malgré la diminution des contrats aidés. Hors contrats aidés, les effectifs augmentent de 0,5 %. Le nombre de bénéficiaires de contrats aidés baisse de 8 400 en 2016, à 189 300 en fin d’année (-4,2 %).

L’État recrute

Après deux années de stabilité, l’emploi dans la fonction publique de l’État a progressé de 1 % en 2016 (+ 25 500), malgré une baisse de 3,9 % du nombre de contrats aidés. L’emploi augmente de 1,4 % dans les ministères (soit + 27 500 personnes). Le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation y contribuent pour les deux tiers (+ 18 000 emplois supplémentaires). Cette hausse est due à l’augmentation du nombre d’enseignants et d’apprentis, mais aussi à celle d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Par ailleurs, au ministère de la Justice, l’emploi a augmenté de 6 100 personnes. Dans le cadre des opérations de lutte contre le terrorisme, les effectifs ont progressé au ministère de la Défense (+3 700) et au ministère de l’Intérieur (+2 400). En revanche, la baisse de l’emploi se poursuit dans le ministère Économiques et des Finances (-2 300) et celui de de la Transition écologique et solidaire (-1 400).

Dans les établissements publics administratifs, l’emploi recule de 0,3 %, du fait du repli des effectifs de contrats aidés devenus contractuels (-5,4 %, soit -4 200 postes), notamment au sein des établissements scolaires.

La diminution des contrats aidés touche les collectivités territoriales

Les emplois ont diminué au sein de la fonction publique territoriale de 0,4 % (-7 100) entre la fin 2015 et la fin 2016. La chute des emplois aidés explique en grande partie cette évolution. Ces derniers sont en recul de 3,8 % après plusieurs années de hausses importantes (+9,4 % en 2015, +19,5 % en 2014). Hors contrats aidés, l’emploi dans la FPT diminue de 0,2 %.

Si dans les départements, les effectifs sont en baisse de 2,4 %, ils ont augmenté, en 2016, dans les régions (+5,2 %). Ces évolutions résultent pour partie d’un changement de périmètre, avec la création en janvier 2016 des collectivités uniques de Guyane et de Martinique, issues de la fusion entre les départements et les régions. En 2016, leurs effectifs départementaux sont entièrement comptabilisés avec ceux des régions. Ainsi, au sein des régions, ces deux nouvelles collectivités comptent 7 100 postes. À champ constant, les effectifs baissent dans les départements (– 0,9 %) et aussi dans les régions (-1,3 %).

Dans le secteur communal, l’emploi recule de 0,2 %, la diminution étant entièrement due à celle du nombre de contrats aidés. Alors que l’emploi diminue dans les organismes communaux (-1,2 %), il augmente nettement dans les organismes intercommunaux (+6,8 %) du fait d’un transfert de 12 600 agents des communes vers des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre.

L’emploi dans les hôpitaux face à la contrainte budgétaire

Les hôpitaux sont confrontés à des problèmes d’engorgement en particulier au niveau des services d’urgence. Le manque de personnel médical est réel comme en témoigne l’allongement des files d’attente pour certaines spécialités. Le numérus clausus des dernières années réduit le flux de recrutement. De ce fait, il n’est pas surprenant que les emplois publics dans la fonction publique hospitalière soient en augmentation mesurée. La croissance a été de 0,2 % en 2016. Le nombre de contrats aidés baisse de 7,5 %. Hors contrats aidés, l’emploi augmente un peu plus vite qu’en 2015 (+0,4 % après +0,2 %). La hausse des effectifs dans la fonction publique hospitalière est entièrement portée par les établissements médico-sociaux (+2,1 % avec les contrats aidés et +2,5 % hors contrats aidés), tandis que les effectifs dans les hôpitaux sont stables.

Recours croissant aux contractuels

En 2016, le nombre de contractuels s’est accru de 2,8 %. La hausse est soutenue au sein de la fonction publique d’État (+4,8 %) et dans la fonction publique hospitalière (+3,6 %). L’augmentation du nombre de contractuels concerne essentiellement le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation Il s’accroît également au ministère de la Justice, où les collaborateurs occasionnels du service public sont comptabilisés comme contractuels. Au sein de la fonction publique hospitalière, la hausse du nombre de contractuels est liée à des recrutements d’infirmiers et d’aides-soignants. Dans la fonction publique territoriale le nombre de contractuels n’a augmenté que de 0,2 % en 2016.

En revanche, le nombre de fonctionnaires est quasi stable dans l’ensemble de la fonction publique (-0,1 %). Il s’accroît légèrement dans la FPE (+0,2 %), mais baisse dans les autres versants. Les fonctionnaires (hors personnel militaire) représentent près de 72 % de l’emploi (71,7 %) en baisse de 0,3 point en un an.

La catégorie A majoritaire dans la fonction publique d’État

Du fait du poids du personnel enseignant, 53,1 % des salariés appartiennent à la catégorie A dans la fonction publique d’État (mais 23,5 % hors enseignants). Ils sont 32,3 % dans la fonction publique hospitalière et 9,2 % dans la fonction publique territoriale. Dans cette dernière, les agents sont le plus souvent de catégorie C (76,2 %). Cette catégorie représente 49 % des emplois dans la fonction publique hospitalière.  Elle ne représente que 21,3 % des agents au sein de l’État.

Vieillissement des salariés des collectivités publiques

Les agents publics ont en moyenne 43 ans fin 2016. La part des agents de 50 ans ou plus continue d’augmenter et représente 33,2 % de l’ensemble des effectifs de la fonction publique. Ils sont particulièrement nombreux dans les collectivités territoriales (39,2 %). En revanche, la part des 35-49 ans (41,3 % des agents publics) et celle des 25-34 ans (19,9 %) continuent de reculer.

Les femmes majoritaires

Les femmes occupent la majorité des emplois dans les trois fonctions publiques. La proportion atteint près de 78 % pour la fonction publique hospitalière.

Plus d’un salarié sur cinq du public est à temps partiel

22,8 % des salariés de la fonction publique travaillent à temps partiel, à temps incomplet ou non complet. C’est au sein des fonctions publiques territoriale et hospitalière que la proportion d’emplois à temps partiel est la plus élevée. Le nombre de salariés n’ayant travaillé dans la fonction publique qu’une partie de l’année en 2016 augmente de 2,0 %, soit 4 700 personnes de plus qu’en 2015. Leur proportion parmi l’ensemble des personnes en activité tout ou partie de l’année dans la fonction publique est quasi stable, passant de 3,9 % en 2015 à 4,0 % en 2016. La très grande majorité de ces salariés sont contractuels (87,1 %).

La réduction des effectifs est-elle pour demain ?

Lors de la campagne présidentielle, des engagements de réduction des effectifs de la fonction publique avaient été pris par plusieurs candidats. Emmanuel Macron avait émis l’idée de les diminuer de 120 000 (50 000 pour l’État et 70 000 pour les collectivités locales). Pour la mise en œuvre de ces réductions, un plan est annoncé pour le début du mois d’avril. Par ailleurs, le Gouvernement a annoncé l’instauration d’un dispositif de départ volontaire pour peser sur les effectifs et afin d’encourager la mobilité. Les dernières grandes réformes institutionnelles, comme la fusion des régions, n’ont pas pour le moment, permis de réduire le nombre d’emplois publics. Mais il est encore trop tôt pour établir un réel bilan.