11 janvier 2020

C’est déjà hier

En décembre, quand la grève des transports grève le moral des ménages

En décembre 2019, la confiance des ménages dans la situation économique baisse pour la première fois depuis décembre 2018. L’indicateur de l’INSEE qui la mesure perd trois points en un mois, ce qui est important au regard des évolutions passées. À 102, il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette baisse est sans nul doute imputable aux mouvements sociaux liés à la réforme des retraites. Le long conflit social en cours a contraint les ménages à revoir leurs déplacements et a pu les gêner pour les achats de fin d’année.

En décembre, selon l’INSEE, le solde d’opinion des ménages quant à leur situation financière future perd quatre points et rejoint sa moyenne de longue période. Le solde relatif à leur situation financière passée perd quant à lui un point et se maintient au-dessus de sa moyenne de longue période. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants diminue par rapport au mois précédent, le solde correspondant perd deux points, mais il demeure bien au-dessus de sa moyenne.

En décembre, l’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future se dégrade. Le solde correspondant baisse de quatre points. En revanche, le solde relatif à leur capacité d’épargne actuelle augmente d’un point. Les deux soldes demeurent au-dessus de leur moyenne de longue période. La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est stable, le solde correspondant demeure ainsi inférieur à sa moyenne. Malgré tout, les Français continuent à épargner comme en témoignent les derniers résultats du Livret A et de l’assurance vie.

Au mois de décembre, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois baisse fortement. Le solde correspondant a perdu quatre points mais se situe toujours au-dessus de sa moyenne de longue période. Le ressenti des mesures prises par le Gouvernement après la crise des gilets jaunes s’estompe. La baisse de la taxe d’habitation ne semble pas avoir été pris en compte par les ménages au mois de décembre. Le solde d’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France baisse quant à lui de manière un peu plus marquée. Il se contracte de six points et passe en-dessous de sa moyenne.

Une proportion croissante de ménages français anticipe une dégradation de la situation de l’emploi. En revanche, les Français estiment majoritairement que l’inflation est en baisse.

L’enquête du mois de décembre sur l’opinion des ménages est marquée par le conflit social sur la réforme des retraites. Au-delà des problèmes de transport, ce conflit concerne la retraite qui est sujet hautement anxiogène pour les Français. Selon l’enquête « les Français, l’Epargne et la Retraite de 2019 » (réalisée par le Cercle de l’Epargne / Amphitéa), 70 % d’entre eux considèrent que leurs pensions ne leur permettront pas de vivre correctement à la retraite. Ils sont également majoritairement opposés à tout recul de l’âge de départ à la retraite. De ce fait, les débats actuels sur l’âge d’équilibre et sur le niveau à venir des pensions sont des sources d’inquiétude qui ne peuvent que peser sur leur moral.

Petite remontée de l’inflation en décembre

Le taux d’inflation annuel de la zone euro a été estimé à 1,3 % pour le mois de décembre 2019, contre 1,0 % en novembre, selon Eurostat. Cette hausse est en partie imputable à la progression des prix de l’alimentation, alcool et tabac (2,0 %) ainsi qu’à la hausse des prix des services (1,8 %). Cette progression devrait se poursuivre dans les premiers mois de l’année 2020 en raison de la remontée des cours de l’énergie. L’inflation pourrait ainsi s’établir à 1,4 / 1,5 % d’ici le mois d’avril.

Les ménages renégocient de plus en plus leurs prêts

Au mois de novembre, selon la Banque de France, la croissance des crédits à l’habitat aux particuliers atteint 6,8 % (après +6,7 % en octobre). L’encours atteint 1071 milliards d’euros. En revanche, la croissance des crédits à la consommation ralentit légèrement passant de 6,5 à 5,4 % de septembre à novembre. L’encours des crédits à la consommation s’élevait à 188 milliards d’euros.

Le taux d’intérêt moyen des crédits nouveaux à l’habitat poursuit sa baisse (1,20 %, après 1,23 % en octobre) tandis que celui des crédits à la consommation progresse à 3,75 %.

Avec la poursuite de la baisse des taux, les ménages renégocient leurs crédits à l’habitat. Ces renégociations ont porté sur 24,4 milliards d’euros en novembre. Leur part dans les crédits nouveaux augmente à nouveau pour atteindre 28,7 % (après 26 % en octobre).

L’industrie française sauve les meubles en novembre

En novembre 2019, la production est quasi stable dans l’industrie manufacturière (−0,1 % après +0,6 %). Elle augmente légèrement dans l’ensemble de l’industrie (+0,3 % après +0,5 %).

Au cours des trois derniers mois, la production manufacturière est en hausse (+0,7 %). Au cours des trois derniers mois, la production augmente dans l’industrie manufacturière (+0,7 %), et plus modérément dans l’ensemble de l’industrie (+0,4 %).

Par rapport aux trois mois précédents, la production croît dans les « autres industries » (+1,0 %), les biens d’équipement (+1,3 %), les matériels de transport (+0,6 %) et les industries agro-alimentaires (+0,5 %). À l’inverse, elle baisse dans les industries extractives, énergie, eau (−1,6 %) et chute dans la cokéfaction et raffinage (−16,7 %).

Dans l’industrie manufacturière, la production des trois derniers mois est supérieure à celle des trois mêmes mois de 2018 (+0,7 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (+0,5 %).

Sur cette période, la production augmente dans les « autres industries » (+1,3 %), dans les biens d’équipement (+1,0 %), dans les industries agro-alimentaires (+0,7 %) et plus modérément dans les matériels de transport (+0,2 %). À l’opposé, elle chute nettement dans la cokéfaction et raffinage (−26,4 %) et fléchit quelque peu dans les industries extractives, énergie, eau (−0,5 %).