26 août 2017

C’est déjà hier (26 août 2017)

Un climat estival pour les affaires

Selon l’INSEE, au mois d’août, le climat des affaires, en France, a progressé d’un point atteignant son plus haut niveau depuis avril 2011. Il s’établit désormais à 109 et est donc nettement au-dessus de sa moyenne de longue période. Il a progressé de 5 points depuis le début de l’année. L’amélioration de la conjoncture depuis le début de l’année au sein de la zone euro et un optimisme retrouvé dans l’avenir expliquent cette embellie.

En août, l’indicateur de climat a augmenté de deux points dans les services et de trois points dans l’industrie, pour atteindre son plus haut niveau depuis décembre 2007. En revanche, il perd quatre points dans le commerce de détail, tout en restant encore nettement au-dessus de sa moyenne de long terme. Il se replie légèrement dans le bâtiment. Les chefs d’entreprise n’envisagent pas de retournement de la conjoncture dans les prochains mois.

Le seul point négatif dans la note de l’INSEE provient de l’emploi. Le climat en la matière se dégrade légèrement en août, essentiellement du fait des services hors intérim. En revanche, les soldes d’opinion sur l’emploi s’améliorent pour le commerce de détail et l’industrie. L’indicateur qui le synthétise se replie de deux points, à 105. Il retrouve ainsi son niveau de février 2017 qui reste toutefois nettement supérieur à sa moyenne.

 

L’investissement au rendez-vous de la croissance

Interrogés par l’INSEE, au mois juillet, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière annoncent avoir accru leur investissement de 5 % en valeur en 2016. Ce mouvement haussier devrait se poursuivre en 2017. En effet, les industriels prévoient d’augmenter leurs dépenses d’investissement de 7 % par rapport à 2016.

Les intentions d’investissement ressortent en hausse au mois de juillet par rapport aux prévisions du mois d’avril, ce qui est plutôt bon signe. En effet, les industriels ont tendance à réviser leurs dépenses d’investissement en baisse au début du deuxième semestre. En outre, la fin du mécanisme d’amortissement exceptionnel intervenue le 14 avril 2017 aurait pu conduire à une diminution des projets d’investissement. Néanmoins, pour le second semestre, il y a autant d’entrepreneurs signalant une hausse éventuelle de leurs investissements que d’entrepreneurs signalant l’inverse.

Compte tenu du retard des dépenses de formation de capital fixe, un rattrapage est assez logique. En effet, l’âge moyen des équipements s’est accru ces dernières années. Avec l’amélioration de l’environnement conjoncturel, les chefs d’entreprise se remettent à remplacer leurs équipements et à les moderniser. L’investissement devrait donc devenir un des moteurs de la croissance au cours des prochains trimestres.

 

Demandeurs d’emploi, toujours une évolution en tôle ondulée

Si le taux de chômage est en baisse constante depuis plusieurs mois, la situation est tout autre en ce qui concerne le nombre de demandeurs d’emploi comptabilisés par Pôle Emploi. Les deux statistiques si elles concernent l’emploi ne sont pas identiques. Le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) qui sert de référence pour les comparaisons notamment européennes correspond au rapport du nombre de chômeurs par rapport à la population active de plus de 15 ans. Sont considérées comme chômeurs les personnes qui répondent simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi, c’est à dire ne pas avoir travaillé au moins une heure durant une semaine de référence ;
  • être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
  • avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Les demandeurs d’emploi (catégorie A) sont des personnes inscrites à Pôle Emploi qui sont sans emploi et qui sont tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi. Un chômeur au sens du BIT n’est pas forcément inscrit à Pôle Emploi et inversement.

Au mois de juillet, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a, en France métropolitaine, augmenté de 34 900 (+1 %). Sur trois mois, la progression est de 1,3 %. Sur un an, la baisse enregistrée jusqu’au mois de juin dernier laisse la place à une augmentation de 0,1 %. Ainsi, au 31 juillet dernier, la France métropolitaine comptait 3 518 100 demandeurs d‘emploi en catégorie A et 5 621 400 demandeurs toutes catégories confondues. Pour ces derniers, la hausse est de 1,1 % sur un mois et de 1,6 % sur les trois derniers mois. Elle atteint 3,1 % sur un an.

En France (y compris Drom), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 775 200 pour la catégorie A. Sur trois mois, il augmente de 1,3 % (+1,0 % sur un mois et +0,1 % sur un an). Pour les catégories A, B, C, ce nombre s’établit à 5 926 100. Sur trois mois, il augmente de 1,5 % (+1,0 % sur un mois et +3,0 % sur un an). Pour mémoire, le taux de chômage au sens du BIT est passé de 10 à 9,6 % de juin 2016 à juin 2017.

La réduction du nombre de contrats aidés et la fin du programme de formation des chômeurs lancé par le précédent gouvernement expliquent cette évolution contrastée. Par ailleurs, en période de reprise économique, des personnes qui s’étaient retirées ces dernières années, du marché du travail ont tendance à y revenir grossissant le flot de demandeurs d’emploi. Par ailleurs, au mois de juillet, de nombreux CDD et missions d’intérim ne sont pas renouvelés avant les vacances d’août. Enfin, ce mois enregistre également l’arrivée des jeunes en fin d’études.

L’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi, au mois de juillet, est imputable aux jeunes (+2,8 % au mois de juillet – France métropolitaine) quand les plus de 50 ans n’enregistrent qu’une hausse de 0,3 % du nombre d’inscrits à Pôle Emploi. Cette évolution qui est constatée depuis trois mois est liée à la diminution des contrats aidés. Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans diminue, en revanche de 3,6 % quand celui des plus de 50 ans augmente de 3,4 %.

La confiance, retour à la normale

Après l’euphorie post-électorale, le niveau de confiance des Français poursuit son mouvement de repli engagé au mois de juillet. L’indicateur de l’INSEE qui  synthétise la confiance des ménages  perd un point (à 103) après une baisse de 4 points en juillet. Il demeure néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

En août, les ménages sont, en revanche, un peu plus optimistes sur leur situation financière future : le solde correspondant regagne 2 points, après un repli de 7 points en juillet. Ce solde se situe au-dessous de sa moyenne de longue période. L’opinion des ménages sur leur situation financière passée est stable ; le solde correspondant demeure au-dessus de sa moyenne de long terme. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants baisse en août, après une stabilité en juillet. Le solde correspondant perd 2 points mais reste bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

En août, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future se redresse (+2 points, après −4 points en juillet). Celui sur leur capacité d’épargne actuelle est inchangé. Ces deux soldes se maintiennent au-dessus de leur moyenne de long terme.

La part de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est quasi stable : le solde correspondant perd un point après avoir progressé de 2 points en juillet. Il est nettement inférieur à sa moyenne de longue période.

En août 2017, l’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France se dégrade de nouveau fortement : le solde correspondant diminue de 9 points, une baisse pratiquement aussi marquée qu’en juillet (−10 points), après un pic d’optimisme en juin. Néanmoins, ce solde se maintient au-dessus de sa moyenne de long terme. Le solde d’opinion des ménages sur le niveau de vie passé en France est presque inchangé (−1 point en août), après avoir été stable en juillet. Ce solde reste proche de sa moyenne de longue période.

Les craintes des ménages au sujet du chômage se réduisent nettement en août : le solde correspondant diminue de 6 points (après +2 points en juillet). Il atteint son plus bas niveau depuis janvier 2008 et se situe bien au-dessous de sa moyenne de long terme.

En août, les ménages sont moins nombreux qu’en juillet à estimer que les prix augmenteront au cours des douze prochains mois : le solde correspondant se replie de 2 points et retrouve sa moyenne de longue période.