28 janvier 2017

C’est déjà hier 28 janvier 2017

Les États-Unis à la peine

Le Produit intérieur brut américain n’a augmenté que de 1,9 % en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières au cours du dernier trimestre de l’année dernière. Ce résultat est inférieur aux prévisions des analystes qui s’attendaient à une expansion de 2,2 %. Il traduit un net ralentissement de l’économie qui avait  enregistré un taux de croissance de 3,5 % au 3e trimestre. Sur les résultats de ce dernier trimestre, la prudence est de mise au regard des régulières révisions apportées par l’administration américaine, révisions qui peuvent être importantes.

Sur l’ensemble de l’année 2016, les États-Unis ont enregistré une croissance de 1,6 % contre 2,6 % en 2015. C’est le taux de croissance le plus faible constaté depuis 2011. Pour 2016 et 2017, le FMI prévoit respectivement une croissance de 2,3 % et de 2,5 % en 2018. Donald Trump s’est engagé à porter la croissance américaine à 4 %.

Le mauvais résultat du 4e trimestre s’explique par une contribution négative du commerce extérieur du fait d’un recul des exportations (-4,3 %) et d’une augmentation des importations (+8,3 %). Cette évolution ne pourra que conforter les tentations protectionnistes de la nouvelle administration américaine. Les exportations américaines sont handicapées par la hausse du dollar tant vis-à-vis de l’euro que vis-à-vis des monnaies des pays émergents.

La progression des dépenses de consommation a décéléré avec un gain de 2,5 % contre 3 % au trimestre précédent. Les dépenses de l’État fédéral ont diminué de 1,2 % ce qui a pesé sur la croissance. En revanche, les dépenses au niveau des États et des collectivités locales ont progressé de 2,6 % pour la première fois depuis trois trimestres. L’investissement des entreprises était également bien orienté avec une progression de 2,4 %. Le marché immobilier continue de fortement augmenter avec un gain de 10,2 %.

Le Royaume-Uni résiste pour le moment au Brexit

Contre toute attente, le Royaume-Uni a malgré le résultat du référendum du 23 juin dernier, a réussi à sauver économiquement son année. Le taux de croissance a été de 2 % en 2016 soit à peine moins qu’en 2015 (2,2 %). Au cours du dernier trimestre 2016, la croissance a été de 0,6 %. La dépréciation de la livre sterling améliore la compétitivité des produits britanniques et ne se fait pas encore trop ressentir sur la consommation des ménages. Si les prévisions de récession en cas de vote favorable au Brexit ne se sont traduites jusqu’à maintenant dans les faits, cela ne signifie pas qu’elles ne se réaliseront pas. En effet, pour le moment, le Royaume-Uni est encore membre de l’Union et nul ne sait comment les négociations fixant les modalités de sa sortie se termineront. Il n’en demeure pas moins que les investissements des entreprises ne diminuent pas fortement malgré l’ampleur des incertitudes.

 

Chômage, une baisse réelle mais encore fragile

En 2016, le nombre de demandeurs d’emploi, en France, a reculé pour la première fois depuis 2007, -107 400 inscrits dans la catégorie « A » (France métropolitaine). À la fin du mois de décembre, la France métropolitaine comptait 3.473.100 inscrits en catégorie « A » (3.729.300 avec les DOM), contre 3.447.000 un mois plus tôt et surtout 3.580.500 fin 2015 (3.840.600 avec les DOM).

L’amélioration de la situation de l’emploi reste néanmoins fragile comme en témoigne la progression, au mois de décembre, du nombre de chômeurs, +0,8 % pour la France métropolitaine, soit une hausse de 26 100. Cette progression interrompt une phase de trois mois successifs de baisse.

En incluant les catégories « B et C », c’est-à-dire les demandeurs d’emploi ayant exercé une activité plus ou moins réduite dans le mois, le nombre total des inscrits reste stable sur l’année, ce qui souligne que la fragilité de l’amélioration (5 475 700 pour la France métropolitaine et 5 782 200 avec les DOM en décembre 2016).

La catégorie « C » – demandeurs d’emploi ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois – a progressé sur un an, passant de 1 182 700 fin décembre 2015 (France métropolitaine) à 1 301 300 fin 2016, soit une hausse de 8,9 %. Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi classés dans la catégorie « D » progresse de 24,6 % en un an, passant de 274 200 à 338 300. Cette augmentation d’explique par la mise en œuvre du plan « 500 000 formations supplémentaires » décidé par François Hollande.

Sur un an, les sorties des catégories « A », « B » et « C » sont avant tout dues à des entrées en stages (+90 %) et à des radiations administratives (+19,2 %). Les reprises d’emploi déclarées sont néanmoins en légère progression, soit +5,6 %.

Les jeunes de moins de 25 ans ont profité tout à la fois des mesures de soutien à l’emploi et des dispositifs de formation ainsi que de la légère reprise de l’activité. Si au mois de décembre, une légère progression est enregistrée en ce qui les concerne (+3 400, soit +0,7 %), le nombre de jeunes demandeurs d’emploi sans activité a diminué de 14 900 (-3,0 %) sur les trois derniers mois et de 46 100 sur l’ensemble de l’année soit -8,8 %. Le chômage des jeunes retrouve son niveau de mi-2011. Le chômage de longue durée (plus d’un an) s’inscrit également en baisse en 2016 avec un recul de 2,4 %.

Selon l’INSEE, près de 237 000 créations de postes ont été enregistrées dans le secteur marchand au cours des 18 derniers mois, dont 157 000 depuis le début 2016. Et selon l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), les embauches en CDI en 2016 ont augmenté de près de 9 % par rapport à 2015.

Même si le résultat ne sera connu qu’au printemps, le taux de chômage de la France métropolitaine devrait, pour 2016, se situer autour de 9,5 % de la population active (9,9 % pour l’ensemble de la France). Il dépassait 10 % fin 2015. Il pourrait poursuivre sa baisse en 2017. Néanmoins, le monde du travail est de plus en plus segmenté. Près de 6 millions de personnes se trouvent dans une situation professionnelle fragile (temps partiel subi, contrat à durée déterminée, intérim subi, multi-employeurs, etc.). Cette population s’est accrue de 8 % en moins de quatre ans. La France fait moins bien que ses partenaires directs en matière de réduction du chômage à l’exception de l’Italie. L’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis sont en situation de plein emploi ou de quasi-plein emploi.

 

L’immobilier toujours une valeur refuge

Avec la baisse des taux d’intérêt, l’immobilier retrouve les faveurs des Européens. Dans certains pays, comme en Allemagne, l’afflux de migrants contribue également à la hausse. Ainsi, sur un an, le prix des logements a augmenté de 4,3 % au sein de l’Union européenne (du 3e trimestre 2015 au 3e trimestre 2016) et de 3,4 % au sein de la zone euro.

Les plus fortes hausses annuelles ont été enregistrées en Hongrie (+11,6 %), en Lettonie (+10,8 %) ainsi qu’en Bulgarie (+8,8 %), tandis que des baisses ont été observées à Chypre (-3,3 %) et en Italie (-0,9 %).

En France, sur un an, les prix des logements ont augmenté de 1,8 %. C’est le troisième trimestre de hausse. En Allemagne, sur un an, la hausse est de 6,2 %.

 Le retour à l’équilibre budgétaire se ralentit

Au troisième trimestre 2016, le ratio du déficit public par rapport au PIB, corrigé des variations saisonnières, s’est établi à 1,7 % dans la zone euro en hausse par rapport au deuxième trimestre 2016 où il se situait à 1,5 %. Cette légère augmentation est imputable à des effets comptables. Il n’en demeure pas moins que les politiques d’assainissement des comptes publics arrivent à leur terme dans un certain nombre de pays. Le fait que plusieurs élections importantes sont prévues cette année explique également cette pause dans la réduction des déficits.

Pour l’ensemble de l’Union, le ratio du déficit public par rapport au PIB a légèrement augmenté, à 1,9 % du PIB contre 1,8 % au trimestre précédent. Le déficit public de la France s’élevait au 3ème trimestre 2016 à 3,5 % du PIB contre 3,6 % un an auparavant.

Dette publique, la lente décrue se poursuit

Selon l’institut statistique de l’Union européenne, à la fin du troisième trimestre 2016, le ratio de la dette publique par rapport au PIB s’est établi à 90,1 % dans la zone euro contre 91,2 % à la fin du deuxième trimestre 2016. Pour l’Union européenne, le ratio a également diminué, passant de 84,2 % à 83,3 %.

Par rapport au troisième trimestre 2015, onze États membres ont enregistré une hausse de leur ratio de la dette publique par rapport au PIB à la fin du troisième trimestre 2016 et dix-sept autres une baisse. Les plus fortes hausses du ratio ont été enregistrées en Grèce (+4,4 pp), en Lituanie (+3,1 pp), au Portugal (+2,9 pp) ainsi qu’en Bulgarie (+2,1 pp), tandis que les baisses les plus marquées ont été observées en Irlande (-8,5 pp), aux Pays-Bas (-4,3 pp) et en Hongrie (-3,2 pp). La France a enregistré une légère hausse, sa dette publique passant de 97 à 97,5 % du PIB soit plus de sept points au-dessus de la moyenne de la zone euro.

 Mauvais cru  touristique 2016 pour la France

En 2016, pour l’ensemble de l’Union européenne, le nombre de nuitées passées dans des établissements d’hébergement touristique a atteint plus de 2,8 milliards, en hausse de 2,0 % par rapport à 2015. Depuis 2009, une augmentation constante du nombre de nuitées en établissement d’hébergement touristique a été enregistrée dans l’Union, alimentée notamment par la hausse du nombre de nuitées des non-résidents de l’État membre.

Les attentats ont, l’année dernière, lourdement pénalisé le secteur touristique français. Le nombre de nuitées a reculé de 4,6 % quand il progressait de 2 % pour l’ensemble de l’Union européenne. La chute la plus marquée concerne les touristes étrangers dont le nombre de nuitées est en recul de 8,7 % (la baisse est de 2,6 % pour les résidents). Du fait de la moindre présence de ces touristes, les établissements d’hébergement ont perdu 12 millions de nuitées. Le Royaume-Uni est l’autre grand perdant de 2016 avec une diminution des nuitées de 4,5 %. À la différence de la France, cette baisse est imputable aux résidents (-8,5 %) ; en revanche, les nuitées des non-résidents ont progressé de 1,6 %. Ces statistiques ne prennent pas en compte les locations saisonnières réalisées par des ménages. Du fait de l’importance du parc de résidences secondaires en France, les établissements d’hébergement touristique doivent faire face à une concurrence de plus en plus vive.

L’Espagne, avec 454 millions de nuitées, creuse l’écart avec la France (395 millions de nuitées). L’Espagne a accru son nombre de nuitées de +7,8 % en 2016 par rapport à 2015. L’Italie arrive en troisième position (395 millions, +0,5%), suivie par l’Allemagne (390 millions, +2,8%) et le Royaume-Uni (292 millions, -4,5%).