30 novembre 2019

C’est déjà hier 29 nov 2019

Pouvoir d’achat et taux d’épargne en hausse au troisième trimestre en France

L’INSEE a confirmé que la croissance du troisième trimestre avait été de 0,3 %, comme lors des deux trimestres précédents. Cette croissance a été rendue possible par la bonne tenue de la consommation des ménages (+0,4 % après +0,2 %) tandis que la formation brute de capital fixe (FBCF) est restée stable d’un trimestre sur l’autre (+1,2 % après +1,3 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue à la croissance du PIB à hauteur de +0,6 point, après +0,5 point au trimestre précédent. Les importations ont augmenté au troisième trimestre (+0,7 % après -0,3 %) quand les exportations ont légèrement baissé (-0,1 % après -0,2 %). Au total, la contribution du solde extérieur à la croissance du PIB est négative : -0,2 point, après une contribution nulle au trimestre précédent. Les variations de stocks contribuent elles aussi négativement à la croissance du PIB (-0,1 point après -0,2 point).

Au troisième trimestre 2019, la consommation des ménages en volume progresse (+0,4 % après +0,2 %), mais de façon moins dynamique que le pouvoir d’achat. Par conséquent, le taux d’épargne des ménages augmente. Le taux d’épargne des ménages a été de 14,8 % du revenu disponible brut contre 14,6 % au deuxième. Les ménages ont décidé d’épargner une partie de leurs gains de pouvoir d’achat qui se sont élevés à 0,6 % au troisième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, l’acquis de gains de pouvoir d’achat est de 1,9 %. Par unité de consommation, il s’établit à 1,7 %, ce qui constituera la plus forte hausse de ces dix dernières années.

L’augmentation des revenus des ménages est imputable à celle de la masse salariale. Cette dernière augmente de +0,8 %, après le ralentissement du deuxième trimestre (+0,3 %) qui reflétait le contrecoup des primes exceptionnelles versées par certaines entreprises en début d’année. De leur côté, les prestations sociales ont augmenté de +0,7 % après +0,2 %. En négatif pour le pouvoir d’achat, les cotisations sociales à la charge des ménages ont progressé de +0,5 % ; les impôts sur le revenu et le patrimoine sont quasi stables (+0,1 %). Les prix de la consommation des ménages ont enregistré une faible croissance (+0,2 % après +0,4 %). Mesurée par unité de consommation pour être ramenée à un niveau individuel, l’augmentation du pouvoir d’achat a été de 0,5 % après -0,4 % au deuxième trimestre.

Calme presque plat pour les prix en novembre

Sur un an, au mois de novembre, les prix à la consommation progresseraient, selon l’INSEE de 1,0 %, après +0,8 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation résulterait d’un dynamisme plus marqué des prix du tabac, des services et de l’alimentation, et d’une moindre baisse de ceux de l’énergie. En revanche, les prix des produits manufacturés baisseraient davantage qu’en octobre.

Sur le seul mois de novembre, les prix à la consommation seraient en hausse de 0,1 %, après une stabilité en octobre.

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé accélérerait à +1,2 %, après +0,9 % en octobre.

Avec ce taux, le taux du Livret A devrait être logiquement abaissé à 0,5 % le 1er février si le Gouvernement décide d’appliquer la nouvelle formule.

Consommation des ménages, grande stabilité depuis plus d’un an

Depuis le milieu de l’année 2018, les dépenses de consommation des ménages varient peu. Au fil des mois, des petites variations à la hausse et à la baisse sont enregistrées autour de 47,5 milliards d’euros de dépenses mensuelles. Ainsi, au mois d’octobre 2019, elles ont progressé de +0,2 % en volume, après -0,3 % en septembre. Cette hausse est imputable à l’augmentation des achats alimentaires, +0,8 % et aux achats de biens fabriqués, +0,3 %. En revanche, la consommation d’énergie s’est repliée de 1,5 %.

Les ménages français n’utilisent pas leurs gains de pouvoir d’achat pour accroître leurs dépenses de consommation.

Le temps partiel en France, un miroir des mutations économiques

L’emploi à temps partiel concerne 18,5 % des actifs en France. La proportion de personnes actives qui travaillent à temps partiel est la plus élevée aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Irlande. La France se situe en la matière en-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE.

Selon la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques du Ministère du Travail, dès 1975, les emplois à temps partiel concernent 14 % des femmes ayant un emploi, contre seulement 2 % des hommes. En 2018, 43 ans plus tard, cette proportion est multipliée par quatre pour les hommes (8 %). Le nombre de femmes à temps partiel a doublé sur la même période pour concerner 30 % d’entre-elles. Quatre emplois à temps partiel sur cinq sont occupés par des femmes. Près de la moitié d’entre elles déclarent être à temps partiel pour raisons familiales ou personnelles contre moins d’un tiers des hommes à temps partiel. Près de la moitié des femmes à temps partiel ont opté pour ce type d’activité afin de se consacrer à la garde d’enfants ou pour venir en aide à une personne dépendante (48 %). Un cinquième des femmes ont choisi le temps partiel afin de disposer de temps libre.

Dans les années 70, les hommes optant pour le temps partiel avaient des profils très particulier. Il s’agissait de salariés ou de professionnels libéraux en fin de carrière. Ils étaient concentrés parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures (taux de temps partiel de 3,5 % contre 1,6 % pour les ouvriers). Ils étaient plus diplômés que la moyenne. En quarante ans, la population des hommes en temps partiel a profondément évolué. Elle est essentiellement composée de jeunes, d’ouvriers, d’employés, des étrangers et de personnes à faibles qualifications. Pour les femmes, le recours au temps partiel renvoie globalement à ces mêmes formes d’emploi de 1975 à 2018.

Dans les années 1970, le temps partiel concernait principalement les actifs les plus âgés (55 ans ou plus). 16 % d’entre eux occupaient un emploi à temps partiel en 1975 contre moins de 5 % des jeunes de 15 à 24 ans. Les taux de temps partiels des jeunes progressent à partir des années 1980. Le taux a atteint 28 % pour les jeunes de moins de 25 ans en 2018. La même évolution est constatée chez les actifs étrangers dont 25 % travaillent à temps partiel.

L’augmentation importante de la part d’emplois à temps partiel parmi les jeunes et les étrangers est concomitante du déploiement de politiques publiques de l’emploi (incitations financières et dispositifs d’insertion ciblés) qui ont favorisé l’offre de contrats dérogeant au modèle de l’emploi à temps complet. En effet, les travaux d’utilité collective (TUC) introduits en 1984 consistaient en une affectation (mixant emploi et stage) à mi-temps et à durée déterminée, dans des collectivités territoriales, des associations ou des établissements publics, ciblant des jeunes en recherche d’emploi. Ces mesures ont ensuite été élargies aux personnes plus âgées avec le remplacement des TUC par les contrats emploi solidarité (CES) en 1990, et divers dispositifs qui se sont succédé dans le secteur non marchand (les contrats uniques d’insertion – contrats d’accompagnement dans l’emploi CUI-CAE – devenus depuis janvier 2018 les parcours emploi compétences) et dans le secteur marchand (les CUI – contrats initiative emploi). Si l’emploi aidé concerne environ 250 000 salariés dans la première moitié des années 1980, cet effectif dépasse 1,5 million de salariés à la fin des années 1990 et reflue à 1,2 million de salariés en 2018.

En parallèle, dans le secteur marchand, des incitations financières à l’emploi à temps partiel se sont appliquées aux embauches entre 1992 et 2002. Elles ont pris la forme d’abattements de cotisations sociales pour les durées hebdomadaires contractuelles faibles. Par conséquent, les salariés non diplômés, qui ont plus de difficultés sur le marché du travail, travaillent davantage à temps partiel : en 2018, cette forme d’emploi concerne 27 % d’entre eux.

Toutefois, différentes évolutions structurelles coïncident aussi avec le développement du temps partiel des jeunes et des étrangers : l’essor de certaines professions et le développement de différentes formes d’emploi sous l’effet de la féminisation, de la tertiarisation du marché du travail et de la démocratisation progressive de l’enseignement supérieur et, avec elle, du développement du cumul études-emploi. Ainsi, en 2018, 39 % des jeunes à temps partiel déclarent leurs études (ou formation) comme raison de celui-ci. Ces jeunes qui cumulent études et emploi sont surreprésentés parmi les serveurs, commis de restaurant. Les salariés de nationalité étrangère invoquent aussi plus souvent leurs études comme raison du temps partiel. En revanche, ils occupent plutôt des emplois de nettoyage, gardiennage et employés de maison.

Une consommation socialisée et coûteuse

Selon Eurostat, la France appartient au groupe des 10 pays de l’Ouest et du Nord de l’Europe dont la consommation effective par habitant est supérieure à la moyenne (Luxembourg, Allemagne, Autriche, Danemark, Royaume-Uni, Finlande, Pays-Bas, Belgique, Suède et France). En moyenne, en parité de pouvoir d’achat, le consommateur français dépenses 7 % de plus que la moyenne de l’Union européenne. Le Luxembourg et l’Allemagne se détachent plus nettement de la moyenne (respectivement de 32 % et 21 %). L’Italie et l’Espagne se situent en dessous de la moyenne (respectivement -2 % et -10 %). Dans la majorité des pays de l’Europe Centrale et Orientale (Peco), notamment la Croatie, la Hongrie, la Lettonie et la Roumanie, la consommation par habitant est nettement inférieure à la moyenne (de         -30 % à -37 %). La Bulgarie a le niveau le plus faible (-44 %). En restreignant la comparaison à des pays plus homogènes, la France a une consommation par tête légèrement supérieure à la moyenne des 15 premiers pays entrés dans l’Union (UE15), +1 % et à celle des pays de la zone euro, +3 %.

Plus du cinquième des dépenses des ménages socialisées

Plus du cinquième des dépenses des ménages est socialisé en France. Ce sont les dépenses prises en charge par les pouvoirs publics en matière de santé, d’éducation et de logement. Leur poids est plus important que dans l’ensemble de l’Union : 22 % contre 19 %. Cette socialisation n’est pas sans conséquence sur le niveau de certains postes du budget familial. Ainsi, les Français dépensent nettement plus que leurs voisins pour leur santé. Cette consommation dépasse de 28 % % la moyenne de l’Union. En la matière, la France n’est dépassée que par trois pays, la Belgique, l’Allemagne et le Danemark. Ce poids des dépenses de santé n’est pas la conséquence de prix médicaux (avant remboursement) élevés car ces derniers sont inférieurs à la moyenne européenne. Cette consommation est certainement favorisée par un reste à charge très faible et par des pratiques de soins peu économes en médicaments. Les Français consomment plus que leurs voisins pour l’éducation de leurs enfants. Ce poste de dépenses pris essentiellement en charge par les pouvoirs publics est supérieur de 14 % à la moyenne communautaire. Elle se situe devant celle du Royaume-Uni (6 % au-dessus de la moyenne). Elle est beaucoup plus élevée que celles de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie. Le taux de fécondité plus élevé de la France explique également ces écarts. Sans surprise, au regard du coût de l’immobilier et malgré le fait que 58 % des Français soient propriétaires de leur résidence principale, les dépenses de logement sont supérieures de 10 % à la moyenne, presque à égalité avec l’Italie, mais devant l’Allemagne (5 % au-dessus de la moyenne) et surtout devant le Royaume-Uni et l’Espagne qui se situent sous la moyenne (respectivement de 6 % et 11 %). La consommation par tête en énergie liée au logement va du simple au triple au sein de l’Union et dépend en partie des conditions climatiques. En France, elle est supérieure de 15 % à la moyenne. Les consommations liées aux transports (y compris les achats de véhicules) dépassent de 9 % la moyenne de l’Union. La France se place ainsi au troisième rang derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni (29 % et 24 % au-dessus de la moyenne). Elle est devant l’Italie et l’Espagne (autour de la moyenne). Les Français privilégient les petites cylindrées, comme les Espagnols et les Italiens. En revanche, la France se situe au-dessous de la moyenne européenne pour le nombre de véhicules par habitant.

Pour les loisirs, la communication avant l’hôtellerie

En France, pour les biens et services de communication, la consommation par habitant dépasse de 12 % la moyenne de l’Union, loin devant l’Italie, le Royaume-Uni et surtout l’Espagne, mais nettement derrière l’Allemagne. En revanche, la consommation par habitant en hôtellerie, cafés et restaurants est inférieure de 20 % à la moyenne. Elle est 3 fois plus élevée en Espagne qu’en Allemagne. Ces chiffres sont à relativiser du fait des erreurs de comptabilisation sur les nuitées et les repas des non-résidents.

Les Français dépensent plus pour les produits alimentaires et l’alcool

La consommation par habitant en produits alimentaires et boissons non alcoolisées est supérieure de 4 % à la moyenne de l’Union. Les pratiques alimentaires sont variables d’un pays à l’autre. Un Français achète trois fois moins de poisson qu’un Portugais, mais deux fois plus qu’un Allemand et sept fois plus qu’un Hongrois. En France, les consommations de « lait, fromage et œufs » ainsi que de « pain et céréales » sont particulièrement élevées (respectivement 17 % et 8 % au-dessus de la moyenne). La consommation par habitant en boissons alcoolisées est supérieure de 31 % à la moyenne et représente plus du double de celles de l’Italie ou de l’Espagne. La France est notamment l’un des plus gros consommateurs de vin. Cet écart n’est pas exclusivement lié au volume consommé. L’acheteur français opte plus que ses partenaires européens pour des boissons plus coûteuses.

Une consommation plus faible en habillement

Pays de la mode, les Français réalisent pour autant des économies pour se vêtir. Ainsi, le poste « vêtements et chaussures » par habitant est inférieur de 23 % à la moyenne (de 19 % pour les chaussures et 25 % pour les vêtements). Un Français consomme environ 2 fois moins de ces biens qu’un habitant du Royaume-Uni ou de l’Italie. Son niveau de consommation est équivalent à ceux des Estoniens, des Maltais et des Slovènes.

L’intérieur des logements délaissé par les Français

En France, le volume de consommation par tête dans l’ameublement, l’équipement et l’entretien de la maison est inférieur de 9 % à la moyenne de l’Union.

La France, un pays cher ?

Au sein de l’Union européenne, la France se situe, selon l’INSEE, au dixième rang de pour le niveau relatif de prix, soit 7 % au-dessus de la moyenne. Les deux pays les plus proches sont l’Allemagne et la Belgique (respectivement 4 % et 13 % au-dessus de la moyenne).

La France se caractérise par les prix élevés des hôtels, cafés et restaurants (18 % au-dessus de la moyenne). Les prix de l’alimentation et des boissons non alcoolisées dépassent également de 15 % la moyenne communautaire. Notre pays est le deuxième pays le plus cher d’Europe pour les « fruits, légumes et pommes de terre » et le troisième pour la viande (dans les deux cas environ 30 % au-dessus de la moyenne). Pour les prix du tabac, qui dépendent fortement de la fiscalité, la France occupe le troisième rang, 41 % au-dessus de la moyenne, mais loin derrière le Royaume-Uni et l’Irlande où les prix atteignent le double de la moyenne. En revanche, les boissons alcoolisées bénéficient d’un traitement de faveur avec des prix français inférieurs de 6 % à la moyenne.

Les prix de la consommation en logement (y compris eau, électricité, gaz) sont supérieurs de 13 % à la moyenne, malgré un prix de l’énergie domestique équivalent à la moyenne (notamment grâce à un prix de l’électricité plus faible).

Les prix de la santé et de la communication sont légèrement inférieurs à la moyenne (de 2 à 3 %). La concurrence entre opérateurs et la généralisation d’offres groupées contribuent à modérer les prix dans les télécommunications en France. Le niveau de prix français pour la santé (avant remboursement) est le plus bas des pays d’Europe du Nord-Ouest.

La faible concurrence des circuits de distribution peut expliquer des prix plus chers dans certains domaines dont l’alimentation. Par ailleurs, les Français sont plus enclins à dépenser pour des produits alimentaires de qualité, ce qui conduit à une hausse des prix. La socialisation d’une partie non négligeable du panier des ménages favorise une certaine inflation ; le logement en est un exemple. Pour la santé, la pression des pouvoirs publics sur les prix génère plusieurs effets pervers. Elle entraîne des pénuries, les laboratoires pharmaceutiques préférant servir en priorité les pays où les prix sont moins contraints. Les prix bas en vigueur en France incitent à une surconsommation ayant des effets néfastes sur les finances publiques et sur la santé des patients.

2019, une saison touristique géographiquement contrastée

La fréquentation estivale des hébergements collectifs touristiques a augmenté de 2,2 % durant la saison 2019. Cette hausse prolonge celles des deux années précédentes (+1,2 % en 2018 et +6,1 % en 2017). Durant les six mois de la saison d’été 2019, 316 millions de nuitées ont été ainsi enregistrées dans les hébergements collectifs touristiques de France métropolitaine. Elle a été portée par la clientèle résidente, la fréquentation des non-résidents étant stable. La fréquentation en provenance du Royaume-Uni et des Pays-Bas baisse. Celle en provenance d’Espagne et d’Allemagne est en hausse. Elle est plus forte dans les campings et les autres hébergements collectifs touristiques que dans les hôtels. La fréquentation des campings et des centres d’accueil collectifs a respectivement augmenté de 2,9 et de 2,6 % quand celle des hôtels n’a cru que de 1,3 %.

Les littoraux de l’Ouest et du Nord ont, cette année, profité des conditions météorologiques plus clémentes que dans le Sud. La fréquentation a été en progression de 3,3 % sur le littoral atlantique et de 4,4 % pour le littoral breton. Les littoraux de Normandie et du Nord de la France ont connu une très vive croissance, +8,9 %. Les touristes ont recherché en juillet et août des températures modérées, ce qui a nui au sud du pays.

La baisse la plus marquée concerne la Corse qui a enregistré un recul de 7 % tranchant avec les précédentes années. Durant la saison 2019, d’avril à septembre, 10 millions de nuitées ont été enregistrées dans les hébergements marchands de Corse (campings, hôtels et autres hébergements collectifs de tourisme). Par rapport à 2018, la fréquentation a diminué de 750 000 nuitées. Cette baisse est en partie imputable aux touristes étrangers (-8,8 % par rapport à la saison précédente). Les nuitées des résidents français qui représentent 70 % des nuitées ont diminué de 6,2 % sur la même période. Cette moindre fréquentation de la Corse avait débuté dès l’avant saison, d’avril à juin. Elle s’est accentuée en juillet. Pour la deuxième année consécutive, la fréquentation dans les centres et résidence de vacances est en recul (-9,9 %). Parmi eux, les résidences de tourisme enregistrent un repli important tandis que les villages de vacances sont peu impactés. Sur le plan géographique, la région bastiaise connait les pertes les plus faibles, quand, à l’inverse, la Balagne et l’extrême Sud sont plus touchés par le recul du nombre de nuitées. Plusieurs facteurs expliquent cette rupture de tendance pour la Corse (retour à la normale de destinations concurrentes du bassin méditerranéen, goulets d’étranglement et coût du transport aérien, etc.).

En Île-de-France, la fréquentation touristique estivale est restée stable en 2019, +0,3 % par rapport à l’été 2018. La hausse de la clientèle résidente (+4,1 %) compense à peine la baisse des nuitées des non-résidents (−2,6 %). Cette quasi-stagnation fait suite à deux étés en forte hausse (+7,6 % en 2018 et + 13,7 % en 2017). L’activité touristique a augmenté de façon plus marquée dans l’espace urbain de province (+2,7 %) où tous les types d’hébergement bénéficient de la hausse. Dans les massifs de montagne, logiquement peu fréquentés en dehors des périodes de sports d’hiver, la fréquentation a connu une forte hausse, + 8,9 %. Les touristes ont privilégié les températures plus douces en altitude ainsi que des tarifs moins élevés que sur le littoral.

Le développement du tourisme pose dans tous les pays concernés les mêmes problèmes : sur-fréquentation, accès au logement, gestion des infrastructures, etc. Par ailleurs, les attentes des touristes évoluent notamment avec leur montée en âge. Enfin, le réchauffement climatique n’est pas sans conséquence pour les régions les plus concernées comme le Sud de la France et la Corse.