29 octobre 2016

C’est déjà hier (29 octobre 2016)

La France à la traîne en matière de croissance

La France avec 0,2 % de croissance est en retrait par rapport à plusieurs de ses partenaires économiques. L’Espagne, malgré l’absence de gouvernement connait toujours un rythme soutenu de croissance avec un gain de 0,7 % au troisième trimestre portant le taux de croissance annuelle à 3,2 %. Le Royaume-Uni subit le Brexit mais sans rompre. Le taux de croissance passe simplement de 0,7 à 0,5 % du 2ème au 3ème trimestre. Les Etats-Unis, de leur côté ont enregistré un bon résultat au cours du troisième trimestre avec un taux de croissance annuelle de 2,9 % (0,7 % pour le trimestre). Le rythme d’expansion de ce trimestre est le plus fort depuis ces deux dernières années. Ce rebond de l’activité qui a dépassé les attentes des experts repose sur une augmentation des exportations et des investissements.

 La France se contente d’un petit 0,2 % qui permet d’éviter la récession

Le taux de croissance de l’économie française n’aura été que de 0,2 % au troisième trimestre. Certes, ce taux positif évite à la France de tomber en récession après le recul de 0,1 % du PIB au deuxième trimestre. Elle ne le doit qu’aux variations de stock et à l’investissement, les autres composantes, la consommation et le commerce extérieur, ayant joué négativement.

Stagnation de la consommation

Les dépenses de consommation des ménages stagnent pour le deuxième trimestre consécutif en raison du recul des dépenses de biens (-0,5 %), qui n’est que partiellement compensé par les dépenses de service en hausse de 0,3 %. Les attentats peuvent avoir pesé sur les achats des ménages au début du trimestre. Néanmoins, en septembre, les dépenses de consommation en biens diminuent de 0,2 % au mois de septembre prouvant que les Français demeurent très attentistes. La consommation est certainement entravée par la fin des gains de pouvoir d’achat générés par la baisse du  prix du pétrole ainsi que par le maintien d’un fort taux d’épargne.

L’investissement de retour grâce à l’immobilier et aux services 

Après une stagnation au deuxième trimestre, l’investissement augmente de 0,3 % au 3ème  L’investissement en construction connaît une nette reprise avec une hausse de 0,9 % faisant suite à une contraction de 0,1 % au 2ème trimestre. Les dépenses d’investissement en services marchands progressent également fortement avec +1,1 % après 0,0 %. Ce sont les dépenses en logiciels qui sont les plus dynamiques. En revanche et c’est un point noir pour l’industrie, l’investissement en biens manufacturés se contracte nettement (-2,3 % après +0,3 %), notamment en matériels de transport et en biens d’équipements. Le résultat de l’investissement peut apparaître donc assez décevant surtout au regard du retard pris en matière d’investissement industriel ces dernières années.

Le commerce extérieur reste un maillon faible

Le commerce extérieur a pesé négativement sur la croissance du 3ème trimestre avec des  importations en forte hausse, +2,2 % après -1,7 %) et des  exportations qui ne progressent que de +0,6 % après +0,2 %. Au total, le solde extérieur contribue négativement à la croissance du PIB  à hauteur de -0,5 point, après +0,6 point.

Les variations de stock ont sauvé la croissance  Le salut est venu des stocks

Avec un gain de 0,6 % faisant suite à une contraction de 0,8 %, les variations de stock ont empêché la France de tomber en récession. Après une forte baisse, il est assez logique que les entreprises reconstituent leurs stocks surtout dans la perspective de la rentrée et de la fin d’année. Cette progression des stocks témoignent également que la confiance  des chefs d’entreprise dans l’avenir n’est pas entamée.

Une croissance entre deux eaux 

L’économie française devrait continuer à croître à un rythme de sénateur dans les prochains mois. Au regard des indicateurs dernièrement publiés (confiance des consommateurs et climat des affaires – voir ci-dessous), il n’y pas de véritable rupture dans la croissance mais pas non plus d’embellie à attendre. Le taux de croissance du dernier trimestre devrait se situer entre 0,2 et 0,3 % permettant d’atteindre 1,2 à 1,3 % sur l’année. Le léger redressement des prix du pétrole devrait un peu peser sur la consommation qui pourrait néanmoins profiter de l’amélioration du marché de l’emploi.

 Quand le chômage fait du yoyo en France

Une baisse historique

 

En matière de chômage, les mois se suivent mais ne se ressemblent pas. Le nombre de demandeurs d’emploi a diminué de 1,9 %, soit 66 300 demandeurs d’emploi en moins, en septembre, après avoir augmenté de 1,4 % soit 50 200 (catégorie A) de plus en août. La baisse du mois de septembre est une de plus fortes de ces vingt dernières années.

Sur trois mois, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A recule de 1,0 %   (–35 200) et de 1,7 % sur un an. Il s’agit du troisième trimestre consécutif de baisse, une première depuis 2008.

Fin septembre 2016, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A est donc de 3 490 500. En intégrant les catégories A, B et C, la France métropolitaine compte 5 480 200 personnes demandeurs d’emploi. Ce dernier chiffre recule de 0,7 % sur un mois mais augmente de 0,8 % sur trois et de 1 % sur un an. En incluant les départements et régions d’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 746 500 pour la catégorie A et 5 781 300 pour les catégories A, B et C.

Des résultats de l’emploi de plus en plus en plus volatils

Les entrées et sorties s’accélèrent. Le volume croissant des CDD et des missions en intérim expliquent cette évolution. Au mois d’août, en raison de l’arrêt de nombreuses entreprises, il a été mis un terme à de nombreux CDD et missions d’intérim. Le développement des nouvelles formes d’activités pourrait être insuffisamment pris en compte dans le calcul des résultats corrigés des variations saisonnières 80 % des créations d’emploi sont des CDD. Le résultat de septembre est en phase avec les résultats de l’INSEE sur l’emploi. La France crée des emplois depuis 2015 sur un rythme de près de 160 000 par an (un peu plus de 80 000 ont été créés au cours du premier semestre après révision des premières statistiques sorties par l’INSEE).

Par ailleurs, les effets des plans mis en œuvre par les pouvoirs publics, pacte de responsabilité et CICE, commencent à se faire sentir tout comme le plan de formation décidé cette année par le Président de la République. Il y a eu moins de nouveaux entrants à Pôle emploi en septembre (-5,5 %) et  plus de sorties pour reprise d’emploi (+15,4 %).

La flexibilité accrue du marché du travail provoque des coups d’accordéon assez rapides. Pour le dernier trimestre de l’année, une accélération de l’activité est attendue permettant la poursuite de la baisse du chômage. Par ailleurs, les départs à la retraite étant concentrés plutôt en fin d’année, cela devrait également contribuer à accroître les embauches.

Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Pays de la Loire sont celles qui obtiennent les meilleurs résultats en ce qui concerne la diminution du nombre de demandeurs d’emploi. Ces régions qui connaissent traditionnellement des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale disposent d’un tissu économique assez varié et composé de nombreuses entreprises de taille intermédiaire. Pour l’Outre-Mer, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane enregistrent également une baisse notable du nombre de demandeurs d’emploi.

 

La confiance cherche toujours sa voie

 La  confiance des ménages toujours en-dessous de sa moyenne

Selon l’INSEE, au mois d’octobre, la confiance des ménages augmente d’un point tout en restant en dessous de sa moyenne de longue période. L’indice permettant de la mesurer  retrouve quasiment son niveau de mai 2016, qui était le plus haut depuis octobre 2007.

En octobre, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle future s’améliore également ; l’indice gagne 3 points et retrouve son niveau de décembre 2015. Il se rapproche ainsi de sa moyenne de longue période. Le solde d’opinion sur leur situation financière passée est stable à un niveau légèrement inférieur à sa moyenne de long terme. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente de nouveau, légèrement. Le solde correspondant gagne 1 point et se situe au-dessus de sa moyenne de long terme. En octobre, en revanche, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle recule de 3 points et repasse au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde concernant leur capacité d’épargne future est stable, légèrement au-dessus de son niveau moyen de long terme. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner se replie aussi (-3 points). Le solde demeure nettement inférieur à sa moyenne de longue période.

Les attentats ne semblent plus peser sur le moral des Français. La stagnation économique du deuxième trimestre a interrompu la tendance de forte hausse de l’indice.

Indicateur synthétique de confiance des ménages

Attentisme des entreprises

Comme en septembre, le climat des affaires mesuré par l’INSEE reste, en octobre, stable. L’indice se maintient à 101, un peu au-dessus de son niveau moyen de long terme (100). Le climat recule de deux points dans le commerce de détail, d’un point dans les services et l’industrie. En revanche, il est stable dans le bâtiment. L’indicateur de retournement qui mesure la tendance que prend l’économie est, en revanche dans la zone d’incertitude conjoncturelle.