4 mars 2017

C’est déjà hier – 4 mars 2017

Les frimas de janvier ont fait le bonheur de la consommation

 Selon l’INSEE, au mois de janvier, la consommation des ménages en biens a repris des couleurs en progressant en volume de 0,6 % après une contraction de 1 % au mois de décembre dernier. Du fait des frimas du mois de janvier et de l’augmentation des prix, les dépenses en énergie progressent fortement. Par ailleurs, les achats de produits alimentaires sont en hausse. En revanche, les achats de biens durables sont en recul. Par rapport à ces sept dernières années, le niveau de consommation est assez élevé, à plus de 44 milliards d’euros par mois.

La France manque-t-elle de logements ?

La France est un des pays qui consacre le plus d’argent public au logement, près de 40 milliards d’euros en 2014 (Comptes du Logement). Malgré tout, il est répété que le pays souffre d’un manque récurrent de logements, manque évaluée à 800 000 logements. Est-ce une antienne de campagne électorale ou une réalité reposant sur quelques fondements ?

Au 1er janvier 2016, la France métropolitaine compte 34,5 millions de logements contre 24,3 millions en 1984. Le nombre de résidences progresse plus vite que l’ensemble des logements. Il s’élève à 28,4 millions contre 20 millions il y a 32 ans et représente 82 % du total des logements (9,5 % sont des résidences secondaires ou saisonnières et 8,2 % sont des logements vacants).

 Contrairement à quelques idées reçues, le parc de logements s’est donc fortement accru ces dernières années. En  2000 et 2016, entre 300 000 et 500 000 logements ont été construits chaque année, soit un total de plus de 6 millions. Sur la même période, la population a augmenté de 352 000 habitants par an en métropole, soit également 6 millions.

 Depuis la crise financière de 2008, le nombre de logements s’accroît plus lentement tout comme, par ailleurs, la population française. Les logements collectifs connaissent une progression désormais supérieure à celle des logements individuels du fait des mesures prises en faveur de la densification du territoire.

 Le nombre de logements par habitant (519 ‰ en 2012) est proche de celui de l’Allemagne et de l’Autriche et un peu en dessous de celui de l’Espagne ; d’autres pays européens sont à des niveaux nettement inférieurs comme la Pologne ou la République tchèque. Avec le vieillissement démographique et des recompositions familiales, le taux d’occupation des résidences principales se desserre de façon continue, conduisant à une nette diminution du nombre de personnes par ménage et par logement. Nous sommes ainsi passés d’un peu plus de trois personnes en moyenne en 1968 à 2,3 en 2016. Le nombre de mètres carrés progresse également. Désormais, la moyenne est de 40 mètres carrés par personne contre 31 en 1984.

 Depuis 2006, le nombre de logements vacants augmente fortement en raison du durcissement de la fiscalité et de la réglementation relative à la location conduisant des propriétaires à retirer un certain nombre de logements du marché. Par ailleurs, si les résidences secondaires sont en baisse, les logements mis en location saisonnière progressent avec le développement des plateformes Internet comme Airbnb.

Un problème de répartition géographique

 L’augmentation du nombre de logements disponibles n’a pas été uniforme sur l’ensemble des territoires et surtout n’est pas en phase avec la concentration de la population au sein de certaines agglomérations. En moyenne, la France compte 517 logements pour 1 000 résidents. Mais, les centres urbains et les couronnes périurbaines sont moins bien dotés. Paris fait exception en raison de la baisse tendancielle de sa population. En revanche, certaines communes des départements de la petite couronne parisienne enregistrent de faibles ratios comme à Saint-Denis (411). Dans d’autres communes, comme en Auvergne ou dans le Morvan, la densité est de 1 000 logements pour 1 000 résidents, soit une seule personne par logement. Ces taux s’expliquent par le dépeuplement, le vieillissement ainsi que par une forte concentration de résidences secondaires et de logements vacants. Le problème d’accès au logement concerne essentiellement la région parisienne, quelques grands centres urbains et les zones côtières. Pour ces dernières, le développement des locations saisonnières diminue le parc de résidences principales. En 2016, 16 % des résidences principales se situent dans l’agglomération parisienne contre 18 % en 1984. Or, sur la même période, la population de l’Île-de-France est passée de 18,7 à 19 % de l’ensemble de la population française. Elle n’augmente un peu plus vite que la moyenne nationale.

 L’augmentation du nombre de logements s’est accompagnée d’une rapide amélioration de l’état de l’ensemble du parc.

 Si à la fin des années 70, un logement sur quatre n’avait ni baignoire, ni douche et ni toilettes à l’intérieur, aujourd’hui cela concerne moins de 5 % d’entre eux. A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, un peu plus d’un quart des logements disposaient seulement de WC intérieurs et 10 % d’une baignoire ou d’une douche.

Si l’équipement sanitaire ne pose plus réellement problème, la question de la salubrité des logements demeure pour un certain nombre de logements. Ainsi, même si en 2013, plus de trois logements sur quatre (près de 78 % contre 75 % en 2001) ne présentent aucun défaut, 3,4 % présentent encore deux défauts graves ou plus.