13 juin 2020

C’est déjà hier

La France, un premier trimestre en enfer !

Au cours du premier trimestre 2020, le PIB corrigé des variations saisonnières a diminué de 3,6 % dans la zone euro et de 3,2 % dans l’UE par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Il s’agit des reculs les plus importants depuis le début des séries temporelles en 1995. En mars 2020, le dernier mois de la période de référence, les mesures de confinement liées à la Covid-19 ont commencé à être largement mises en place par les États membres. Au cours du quatrième trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,1 % tant dans la zone euro que dans l’UE.

Cercle de l’Épargne – données Eurostat

En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières, a diminué de 3,1 % dans la zone euro et de 2,6 % dans l’Union au premier trimestre.  Au cours du premier trimestre, le PIB des États-Unis a reculé de 1,3 % par rapport au trimestre précédent.

Parmi les États membres pour lesquels les données pour le premier trimestre, seuls quatre États ont affiché une croissance, l’Irlande (+1,2 %), la Bulgarie et la Roumanie (+0,3 % chacune) ainsi que la Suède (+0,1 %). Dans tous les autres États membres le PIB a diminué, les baisses les plus fortes ayant été enregistrées en France et en Italie (-5,3 % chacune) ainsi qu’en Espagne et en Slovaquie (-5,2 % chacune).

Avec les mesures de confinement engagées à partir du mois de mars, la dépense de consommation finale des ménages a diminué de 4,7 % dans la zone euro et de 4,3 % dans l’Union. L’investissement s’est respectivement contracté de 4,3 % et de 3,9 % dans les deux zones, mettant un terme à un processus d’augmentation entamé depuis plus de deux ans. Au dernier trimestre 2019, la hausse était de +5,0 % en zone euro et de +4,3 % pour l’Union européenne. Avec la crise, les échanges extérieurs sont également en nette baisse. Les exportations ont diminué de 4,2 % dans la zone euro et de 3,5 % dans l’Union quand les importations se rétractaient de 3,6 % dans la zone euro et de 3,2 % dans l’Union.

Le nombre de personnes ayant un emploi a diminué de 0,2 % dans la zone euro et de 0,1 % dans l’Union au premier trimestre rapport au trimestre précédent. Il s’agit du premier recul depuis le deuxième trimestre 2013 pour la zone euro et depuis le premier trimestre 2013 pour l’Union.

Les entreprises s’engagent avec modération dans la lutte contre le réchauffement climatique

En France, en 2018, 39 % des établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont réalisé des investissements ou des études pour protéger l’environnement pour un montant de 1,5 milliard d’euros. Ces dépenses ont augmenté de +11 % en 2018 mettant un terme à cinq années successives de baisse.  De manière assez logique, les dépenses en faveur de l’environnement sont plus fréquentes dans les grands établissements. 89 % des établissements de 500 salariés ou plus ont engagé des dépenses antipollution contre 27 % des établissements de 20 à 49 salariés. Ces grands établissements représentent 27 % des dépenses réalisées, quand ils ne représentent que 2 % des établissements.

Plus des trois quarts des dépenses en faveur de l’environnement prennent la forme d’investissements. Ces derniers ont augmenté de 10 % contre une baisse de -3 % en 2017. De leur côté, les montants consacrés aux études ont augmenté de +14 % par rapport à 2017. Ils représentent 22 % des dépenses, soit la proportion la plus élevée depuis 2014 en atteignant 331 millions d’euros.

En 2018, 46 % des investissements antipollution visent à éviter ou à limiter les effets de l’activité sur la qualité de l’air (313 millions d’euros) ou, via les émissions de gaz à effet de serre, les effets sur l’équilibre climatique (234 millions d’euros). Ces investissements concourent à l’atteinte de l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 prévoit une diminution de 40 % de ces émissions d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990. En 2018, la diminution par rapport à 1990 était évaluée à 15 %.

Les autres dépenses importantes menées par les entreprises au niveau des investissements en faveur de l’environnement concernent les eaux usées (180 millions d’euros), les sols (170 millions d’euros), les sites, les paysages et la biodiversité (107 millions d’euros) et les déchets hors déchets radioactifs (101 millions d’euros).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Une inflation quasi nulle en mai !

Au mois de mai, l’indice des prix à la consommation (IPC) en France a augmenté de +0,1 %, après une stabilité le mois précédent. Inchangés en avril, les prix des services sont en hausse de +0,4 % en mai, de même que ceux du tabac (+0,4 % après +0,0 %). La baisse des prix de l’énergie s’atténue (-2,1 % après -4,2 %). Les prix des produits alimentaires ralentissent (+0,5 % après +1,8 %), et ceux des produits manufacturés se replient de -0,1 %, après une stabilité le mois précédent. Le mois de mai a été marqué par près de deux semaines de confinement. Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation sont stables en mai, après -0,1 % en avril.

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 0,4 %, après +0,3 % le mois précédent. Cette légère hausse de l’inflation résulte d’une accélération des prix des services et du tabac, en partie compensée par une accentuation de la baisse des prix de l’énergie et des produits manufacturés et un ralentissement de ceux des produits alimentaires.

L’inflation sous-jacente est en légère augmentation à +0,6 % sur un an, après +0,3 % le mois précédent. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) est en hausse de 0,2 % sur un mois, après une stabilité le mois précédent. Sur un an, il augmente de 0,4 %, comme en avril.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Chute sans surprise de la production industrielle française en avril

En avril, la production de l’industrie manufacturière s’est contractée de -21,9 % après -18,3 % en mars. Pour l’ensemble de l’industrie, la baisse a atteint -20,1 % après -16,2 % en mars. Par rapport à février, la production a reculé d’un tiers pour l’ensemble de l’industrie. Durant ce mois de confinement, la production s’est effondrée dans les matériels de transport (-47,5 % après -35,0 %). Dans l’automobile, l’arrêt a été quasi-total. La production a ainsi baissé de -88,0 % faisant suite à une diminution de -54 % en mars. Pour les biens d’équipement, la contraction est de -24,6 % après -21,0 %. La production diminue, en revanche, moins fortement dans les industries extractives, énergie, eau (-11,2 % après -3,8 %) et les industries agro-alimentaires (-6,2 % après -3,8 %). Dans cette dernière branche, certaines activités comme la « transformation et la conservation de fruits et légumes » sont même en hausse.

Au cours des trois derniers mois, la production est en régression de -17,4 % pour l’industrie manufacturière et de -15,8 %, pour l’ensemble de l’industrie. Le secteur des matériels de transports est le plus touché avec une contraction de -34 % sur trois mois. Ceux de l’énergie et des biens d’équipement connaissent également une forte chute (-19 %).

Sur un an, la production manufacturière des trois derniers mois est nettement inférieure à celle des mêmes mois de 2019 (-19,4 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (-17,7 %).

Sur cette période, la production s’effondre dans la cokéfaction et raffinage (-44,2 %) et les matériels de transport (-36,7 %). Elle s’inscrit en forte baisse dans les « autres industries » (-18,0 %) et dans les biens d’équipement (-23,2 %). Elle recule moins drastiquement dans les industries extractives, énergie, eau (-8,1 %) et dans les industries agro-alimentaires (-4,1 %).

Par rapport à février, la production est en baisse très marquée dans l’automobile (-93,4 %), le caoutchouc, plastique et minéraux non métalliques (-54,4 %), le textile, habillement, cuir et chaussure (-52,1 %) et la métallurgie et produits métalliques (-50,8 %). Dans la pharmacie (-1,8 %) et les industries agro-alimentaires (-9,8 %), la production a peu baissé en comparaison du reste de l’industrie. Par ailleurs, bien qu’en forte baisse, la chimie (-22,3 %) a mieux résisté.

Avec le déconfinement, la création d’entreprise rebondit

Après la contraction de la création d’entreprise de -33 % au mois d’avril, celle-ci a connu un rebond en mai avec le déconfinement. Tous types d’entreprises confondus, le nombre total de créations a, selon l’INSEE, ainsi augmenté de +59,9 %. De la mi-mars à la mi-mai, du fait de la fermeture des bureaux des Centres de Formalité des Entreprises et des restrictions de déplacements, les créations d’entreprise classiques avaient fortement diminué (-42 %). La création de micro-entreprises pouvant s’effectuer par Internet avait mieux résisté (-24 %). En mai, les premières connaissent une augmentation de +64 % quand les secondes progressent de +56 %. En période de crise, la création d’entreprise tend à augmenter, les personnes sans emploi décidant de créer leur entreprise dans l’attente d’en retrouver un ou par volonté de réorienter leur carrière.

Au mois de mai, le nombre de créations rebondit dans tous les secteurs d’activité. Les hausses les plus fortes concernent les activités immobilières (+130,1 %), les activités de transport et entreposage (+122,4 %) et le commerce (+88,8 %).