27 juin 2020

C’est déjà hier

Légère décrue du chômage après le déconfinement

Selon les données publiées par le Ministère du Travail, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégorie A (sans activité au cours du mois) a diminué de -3% en mai, soit près de 15 0000 en moins par rapport au mois d’avril. Ces chiffres marquent une relative accalmie après les hausses de +7,1 % en mars et de +22,6 % en avril. Le nombre de demandeurs d’emploi atteint toujours des niveaux historiques, plus de 4,4 millions de personnes en France (hors Mayotte).

Cette baisse concerne toutes les tranches d’âge. Elle est plus marquée pour les hommes (-92 100, soit -3,9 %) que pour les femmes (-57 700, soit -2,6 %). À l’exception de la Corse qui est confrontée à l’absence d’activité touristique, toutes les régions sont concernées. Toutefois, cette baisse est plus significative dans les régions qui étaient classées en zone verte lors du déconfinement du 11 mai.

Évolution du nombre d’inscrits à Pôle Emploi en mai (catégorie A en %)

La reprise d’activité explique la diminution du chômage en mai, en particulier pour les secteurs de la construction, des services à la personne, du transport et de la logistique. Cette baisse a pour conséquence une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie B et C, c’est à dire en activité réduite. Leur nombre progresse de +14,2 % (+210 800) par rapport à avril. De nombreux salariés, avec le déconfinement, ont retrouvé des contrats à temps partiel ou en intérim. En contrepartie, les entrées à Pôle Emploi dues à une fin de contrat (-17,5%) et à une fin d’intérim (-47,5%) retrouvent leur niveau de février. En raison du chômage partiel, les inscriptions pour licenciement restent stables voire diminuent.

Le nombre total de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B et C continue d’augmenter (+61 000, soit +1%), même si cette progression est moindre que durant les deux mois précédents (+177 500 en mars, +209 300 en avril). Avec 6,1 millions (hors Mayotte), il atteint son plus haut niveau depuis 1996, année de début de la série statistique.

Des niveaux de prix différents en Europe

Au sein de l’Union européenne, les niveaux de prix des services et des biens de consommation présentaient de fortes disparités dans l’Union. Les prix les plus élevés se trouvent au Danemark (141 % de la moyenne de l’Union), suivi de l’Irlande (134 %), et du Luxembourg (131 %). À l’autre extrémité de l’échelle, les niveaux de prix les plus faibles ont été relevés en Bulgarie (53 %) et en Roumanie (55 %). En d’autres termes, les niveaux de prix des services et biens de consommation dans l’Union variaient quasiment du simple au triple entre l’État membre le moins cher et celui le plus onéreux. La France se situe légèrement au-dessus de la moyenne (+17 points au-dessus).

Pour l’alimentation, la Roumanie est la moins chère

En 2019, le niveau de prix d’un panier comparable de produits alimentaires et de boissons non alcoolisées était, au sein de l’Union, plus de deux fois supérieur dans l’État membre le plus cher (le Danemark) que dans celui le moins cher (la Roumanie). La France se situe au 6e rang des pays les plus chers (115 % de la moyenne).

Alcool et tabac, les plus chers en Irlande

Avec un écart de plus d’un à trois entre États membres, les niveaux de prix des boissons alcoolisées et du tabac ont affiché d’importantes variations en lien avec les taxes. Le niveau de prix le plus bas en 2019 a été enregistré en Bulgarie (62 % de la moyenne), suivi de la Pologne (74 %). Les prix les plus élevés ont été observés en Irlande (188 %), suivi à distance par la Finlande (157 %) et la Suède (131 %). La France se classe au 4e rang (126 %).

Restaurants et hôtels plus de trois fois plus onéreux au Danemark qu’en Bulgarie

La restauration & l’hôtellerie est également marquée par de fortes différences de prix. Les niveaux de prix étaient les plus faibles en Bulgarie (45 %) et en Roumanie (54 %). Ils sont les plus élevés au Danemark (156 %).

Moindres disparités pour l’électronique grand public, les véhicules personnels et l’habillement

L’électronique grand public est l’un des groupes de produits où les écarts de prix entre États membres ont été moins importants, allant de 91 % de la moyenne en Pologne à 111 % en France. L’habillement est une autre catégorie de produits ayant affiché un moindre écart de prix entre États membres, le pays le moins cher étant la Bulgarie (79 % de la moyenne) et le plus cher le Danemark (132 %), suivi de loin par la Suède (118 %).

À l’exception notable du Danemark (138 % de la moyenne) et des Pays-Bas (121 %), les différences de prix entre les États membres ont également été limitées pour les véhicules personnels, les niveaux de prix variant de 82 % en Slovaquie à 114 % en Irlande.

Des dépenses de consommation disparates en Europe

Les niveaux de consommation diffèrent d’un État membre à un autre en fonction du PIB par habitant et des niveaux de prix. Le PIB par habitant variait de 53 % à 261 % de la moyenne de l’Union Le PIB par habitant compris entre 53 % de la moyenne de l’Union en Bulgarie et 261 % au Luxembourg. Dix États membres ont enregistré un PIB par habitant supérieur à la moyenne de l’Union en 2019. Le PIB par habitant de la France est 6 % au-dessus de la moyenne.

La consommation individuelle effective (CIE) est un indicateur du niveau de bien-être matériel des ménages. Cette consommation, exprimée en standards de pouvoir d’achat (SPA) s’est échelonnée, parmi les 27 États membres, de 59 % à 135 % de la moyenne de l’Union européenne. Neuf États membres ont enregistré une consommation par habitant supérieure à la moyenne en 2019. Le niveau le plus élevé a été relevé au Luxembourg, à 35 % au-dessus de la moyenne de l’UE. L’Allemagne se situait à environ 23 % au-dessus de la moyenne, devant l’Autriche, le Danemark et la Belgique, les Pays-Bas, la Finlande, la Suède. La France suit à la neuvième place. Dans douze États membres, la consommation par habitant était comprise entre la moyenne de l’UE et 25 % au-dessous de celle-ci. Figurent notamment dans cette catégorie, l’Italie, l’Irlande, Chypre et l’Espagne.

Six États membres ont enregistré une consommation par habitant inférieure de 25 % ou plus à la moyenne. L’Estonie se situait ainsi 25 % en-dessous et la Slovaquie, la Lettonie, la Hongrie et la Croatie se situaient entre 25 % et 35 % en-dessous, alors que Bulgarie se trouvait à 41 % au-dessous.

Inégalités hommes / femmes

En 2017, en France, les femmes salariées du secteur privé gagnent, selon l’INSEE, en moyenne 16,8 % de moins que les hommes en équivalent temps plein, c’est-à-dire pour un même volume de travail. Les femmes occupant, en proportion, plus d’emploi à temps partiel, la différence au niveau de l’ensemble des rémunérations professionnelle est plus importante, 28,5 %. Près de la moitié de cet écart s’explique par les niveaux horaires différents. L’INSEE souligne que les écarts de salaire se réduisent plus vite que les écarts de volume de travail.

EQTP : emploi équivalent à temps plein – Cercle de l’Épargne – Données INSEE

Depuis 1976, les écarts de salaires se sont contractés passant de 29 à 16 %. soit une baisse de 0,3 point par an en moyenne sur la période. L’écart s’est fortement réduit dans les années 70 durant le septennat de Valéry Giscard d’Estaing durant lequel plusieurs mesures visant à assurer une égalité professionnelle avaient été prises. La réduction des inégalités homme/femme a marqué le pas dans les années 90 et 2000 en raison de la montée en puissance du travail à temps partiel et de l’intérim. Depuis quelques années, avec l’adoption de lois en faveur de l’égalité salariale et avec la progression du nombre de femmes cadres, l’écart se réduit plus rapidement (de 0,4 point par an en moyenne).

Si un nombre plus important de femmes accède au statut cadre, l’écart de salaire entre les sexes augmente toujours avec le niveau de diplôme. Il s’élève à 29,4 % pour les titulaires d’un Bac +3 ou plus, contre 15,8 % pour les individus qui n’ont pas le baccalauréat. Les écarts de salaire en équivalent temps plein entre les sexes progressent également avec l’expérience professionnelle. S’ils sont relativement limités pour les personnes récemment entrées sur le marché du travail (6,4 % en 2017 parmi les individus ayant moins de 5 ans d’expérience professionnelle), les écarts atteignent  21,7 % pour celles qui ont plus de 30 ans de carrière. Cela est en grande partie la conséquence que parmi les femmes ayant 50 ans et plus peu sont cadres supérieurs.

Deux tiers de l’écart de salaire entre les sexes est lié à l’emploi occupé Les femmes occupent des emplois moins variés que ceux des hommes. Les emplois féminins se situent à 40 % au sein de vingt professions contre 28 % pour les hommes. Les métiers sont rarement mixtes en France. Une ségrégation professionnelle existe. Des professions sont majoritairement féminies (emplois d’aide soignants, emplois dans la grande distribution, emplois de l’enseignement, etc.) quand d’autres sont masculines (magasinier, chauffeur, maçon, informaticien, etc.). Cette différenciation des emplois ne facilite pas l’augmentation des salaires par limitation de la concurrence.

Même si le nombre de femmes cadres augmente, l’écart avec les hommes demeure important. 22,8 % des postes occupés par les hommes correspondent à des emplois de cadre en 2017, contre 17,5 % pour les femmes. Pour les hommes, trois professions parmi les vingt les plus fréquentes correspondent à des emplois de cadre, contre une seule pour les femmes. Parmi ces emplois de cadre pour les hommes, deux correspondent à des activités liées à l’informatique.

Selon l’INSEE, 68 % de l’écart de rémunération, provient du fait que les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes postes, c’est-à-dire une profession donnée au sein d’un établissement donné.

Les femmes ont une probabilité plus faible que les hommes d’accéder aux rémunérations les plus élevées. Pour les 1 % d’emplois les mieux rémunérés, les femmes ont une probabilité d’accès inférieure de 58 % en 2017, contre 76 % vingt ans plus tôt. Les mères de famille sont les plus pénalisées. Les inégalités de volume de travail entre les femmes et les hommes en emploi sont très marquées pour celles ayant un enfant en bas âge (moins de 3 ans) ou pour celles ayant trois enfants ou plus. À partir du deuxième enfant, le salaire (en emploi équivalent temps plein) des femmes est inférieur de 21 % à celui des hommes pour les parents de deux enfants, et de 31 % pour les parents de trois enfants ou plus, contre 12 % pour ceux ayant un seul enfant et 7 % pour les personnes sans enfant. Les femmes ayant plusieurs enfants occupent plus rarement des fonctions de cadres que celle qui n’en ont pas ou en n’ont qu’un.