25 décembre 2015

C’est déjà hier !

Les Français épargnent et oublient de consommer

Un taux d’épargne en forte hausse

Le taux d’épargne des ménages a fortement progressé au 3ème trimestre en s’élevant à 15,5 % du revenu disponible brut contre 15 % au 2ème trimestre.

Les ménages ont décidé d’augmenter leur effort d’épargne et de mettre en réserve une partie des gains de pouvoir d’achat que génèrent la baisse des prix de l’énergie et la diminution de la pression fiscale.

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages a, en effet, progressé au 3ème trimestre de +0,7 % après +0,2 % au 2ème trimestre. La masse salariale reçue par les ménages croît davantage qu’au trimestre précédent avec une hausse de 0,4 % après +0,2 %. Le salaire moyen par tête versé par les sociétés non financières a augmenté de 0,3 % contre une stagnation au 2ème trimestre.

Les prestations sociales en espèces augmentent également de 0,3 % après +0,2 % au 2ème trimestre tandis que les impôts sur le revenu et le patrimoine diminuent de 2 % au 3ème trimestre contre une hausse de 0,4 % au 2ème.

 Une consommation en berne

Le mois de  novembre a été marqué par le plus fort recul des dépenses de consommation des ménages depuis le mois de janvier 2014. La baisse a été de de 1,1 % en volume. Elle fait suite à la contraction de 0,2 % du mois d’octobre. Cette nouvelle baisse provient principalement de la chute de la consommation d’énergie    (-5,6 %) et du net recul des dépenses d’habillement (–4,7 %). Les attentats ont pu également provoquer un report de certaines dépenses sur le mois de décembre.

L’industrie à la peine du fait des exportations

Au mois d’octobre, le chiffre d’affaires des entreprises de l’industrie manufacturière s’est contracté de 1,0 % après avoir progressé de 0,6 % en septembre. L’industrie française souffre à l’exportation avec un nouveau recul de 0,8 % au mois d’octobre qui fait suite à une contraction de 1,4 % au mois de septembre. Le ralentissement du commerce international et la concurrence accrue des pays de l’Europe du Sud handicapent les entreprises françaises.

Sur l’ensemble de l’industrie, le chiffre d’affaires a diminué de 1,0 % après une progression en septembre de 0,4 %.Au cours des trois derniers mois, le bilan est mauvais avec un recul de 0,8 % pour l’industrie manufacturière et de 0,7 % pour l’ensemble de l’industrie.

Du fait de la baisse des prix de l’énergie, le secteur de la cokéfaction et raffinage enregistre une forte baisse de son chiffre d’affaires, -8 % sur trois mois. Les matériels de transport (–1,1 %), malgré une hausse dans l’automobile (+1,8 %) sont également à la peine.

Sur un an, le chiffre d’affaires dans l’industrie manufacturière. Il est néanmoins en léger progrès pour l’ensemble de l’industrie (+0,4 %), porté par les industries extractives, énergie eau, déchets et dépollution (+2,5 %).Sur cette période, le chiffre d’affaires chute dans la cokéfaction et raffinage (–20,6 %). Il recule également dans les autres industries (–0,7 %).

 

 

Chômage, une année de plus à oublier

Après le très mauvais mois d’octobre, le nombre de demandeurs d’emploi (catégorie A) s’est légèrement contracté de 0,4 % au mois de novembre pour s’établir à 3 574 800. Sur un an, il progresse néanmoins de 2,5 % (88 000 demandeurs d’emploi de plus).

Si grâce aux contrats aidés, la situation s’améliore pour les jeunes actifs, en revanche, le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans progresse rapidement. Sur un an, ce dernier augmente de 8,4 % (+0,2 % en novembre). La France compte désormais plus de 886 000 personnes de plus de 50 ans qui sont demandeurs d’emploi (catégorie A).

Toutes catégories confondues, le chômage progresse de 0,1 % en novembre et de 5,1 % sur un an. Le nombre de demandeurs d’emploi (catégories A, B, C) est, de ce fait, de 5,442 millions contre 5,180 millions au mois de novembre 2014.

Une ancienneté de plus en en plus problématique

Au mois de novembre 45 % des demandeurs d’emploi (catégories A, B, C) sont inscrits à Pôle Emploi depuis plus d’un an contre 43 % au mois de novembre de l’année dernière. L’ancienneté moyenne du chômage est passée de 568 jours à 570 d’octobre à novembre. Elle a progressé de 32 jours en un an.

Une croissance qui reste trop faible pour permettre la création d’emplois

Le taux de croissance attendu pour le dernier trimestre devrait être de 0,2 %. En 2015, la croissance devrait être de 1,1 % ce qui reste insuffisant pour contenir la progression de la population active, il faudrait au minimum 1,5 à 1,8 % de croissance.

Avant même le résultat du mois de décembre, l’année 2015 a donc déçu en matière d’emploi. Malgré une combinaison exceptionnelle, un pétrole pas cher, des taux bas, un euro faible, une moindre rigueur budgétaire, la croissance est restée relativement faible. La sortie d’un cycle de trois ans de stagnation s’avère plus difficile que prévu. La faiblesse de l’investissement, du fait de surcapacités de production et l’amélioration encore trop ténue du taux de marge des entreprises, ont pesé sur les créations d’emploi. En outre, le contexte international demeure incertain. Le ralentissement chinois, les récessions brésilienne et russe (doublée des embargos) ont pesé sur l’économie mondiale et donc sur la France.

En 2016, l’INSEE prévoit une très légère amélioration tant en termes de croissance qu’en termes d’emploi. Tout dépendra de l’investissement et de la capacité des entreprises françaises à regagner des parts de marché à l’exportation.

 La Russie n’est pas sortie du tunnel

Contrairement aux espoirs de ses dirigeants, la Russie ne sortirait pas de la récession en 2016. Le PIB qui devrait reculer de 4 % cette année pourrait à nouveau se contracter de 0,3 % en 2016. La faiblesse des cours du pétrole et le ralentissement de la progression de la demande en énergies fossiles seraient responsables de la révision à la baisse des prévisions de la croissance. La diminution du PIB pourrait être plus importante encore si le pétrole ne remontait pas au cours de l’année 2016 autour des 50 dollars. Il semblerait que le Président Vladimir Poutine, conscient du problème, ait demandé au Gouvernement de revoir à la baisse les prévisions de croissance considérant que le cours du pétrole pourrait rester beaucoup plus longtemps que prévu entre 30 et 40 dollars.

Une reprise de l’activité en Russie est également conditionnée à la diminution par la Banque centrale russe de son taux directeur qui est de 11 % actuellement. Cette dernière a indiqué qu’elle pourrait abaisser ce taux si l’inflation ralentissait. L’inflation reviendrait sous la barre de 10 % au premier trimestre 2016 selon l’enquête Reuters, contre un niveau de 13 % attendu en cette fin d’année.