9 janvier 2016

C’est déjà hier !

 

Séance de dégrisement économique

 

L’année dernière à la même époque, tout le monde voyait l’avenir économique en rose avec le fameux alignement des planètes. En ce début d’année, le moral est tout autre même si les fondamentaux n’ont guère changé.

Dans le prolongement des propos alarmistes de Christine Lagarde à la fin du mois de décembre, la Banque mondiale a abaissé sa prévision de croissance mondiale pour 2016 en expliquant que la dégradation des performances de plusieurs grands pays émergents pèserait sur l’activité globale.

Une fois de plus, la croissance de l’économie mondiale n’arriverait pas à dépasser 3 % et devrait se limiter à 2,9 % cette année après 2,4 % en 2015. En juin dernier, la Banque Mondiale tablait sur un taux de 3,3 % pour 2016. Cette correction prend en compte les récessions russe et brésilienne ainsi que le ralentissement chinois. Le produit intérieur brut (PIB) réel de la Russie devrait diminuer de 0,7 % cette année, et non augmenter d’autant comme prévu auparavant. En 2015, le PIB de ce pays s’est contracté de 3,8 %. Au Brésil, le PIB diminuerait de 2,5 % en 2016 contre une hausse de 1,1 % initialement prévue. La Banque mondiale estime qu’il a déjà reculé de 3,7 % en 2015. La croissance de la Chine ne devrait s’élever qu’à 6,7 % après avoir cru de 6,9 % en 2015. En juin, la Banque mondiale tablait sur une hausse de 7,0 % du PIB chinois en 2016.

De même, la Banque Mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les pays développés. Le PIB américain devrait croître de 2,7 % cette année, contre 2,8 % prévu auparavant, après une hausse de 2,5 % estimée pour 2015. La prévision de croissance 2016 pour la zone euro a été ramenée de 1,8 % à 1,7 % après 1,5 % attendu pour 2015.

 L’industrie française toujours cahin-caha

 

Si au mois de novembre 2015, la production a augmenté de 0,4 % dans l’industrie manufacturière (après une baisse de 0,4 % en octobre), elle se contracte de 0,9 % pour l’ensemble de l’industrie (après +0,7 % en octobre).

Au cours des trois derniers mois, la production a progressé dans l’industrie manufacturière de 0,9 % et de 1,1 %  dans l’ensemble de l’industrie du fait d’une hausse marquée dans les industries extractives, énergie, eau (+1,9 %).

Dans l’industrie manufacturière, la production des trois derniers mois progresse nettement (+2,0 %) par rapport aux trois mêmes mois de 2014. Elle augmente davantage encore dans l’ensemble de l’industrie (+2,8 %), du fait des industries extractives, énergie, eau (+6,1 %). La production croît dans tous les secteurs. La progression est nette dans les autres produits industriels (+1,5 %), les matériels de transport (+4,9 %) et les équipements électriques, électroniques, informatiques et machines (+2,4 %). Elle est plus modérée dans les industries agricoles et alimentaires (+0,9 %). Elle est très soutenue dans la cokéfaction et raffinage (+7,3 %).

Il n’en demeure pas moins que la production française reste très en-deçà de son niveau d’avant crise (écart de 20 points).

 

Les entreprises françaises passent de plus en plus par le marché pour se financer

La progression du financement de marché des sociétés non financières se poursuit. Au mois de novembre, il a augmenté de  0,6 point de pourcentage quand celle du crédit bancaire est également en hausse  de 0,7 point. Ainsi en rythme annuel, le financement de marché progresse de 3,7 % au lieu de 3,1 % le mois précédent et le crédit bancaire de 4,5 % (contre 3,8 % il y a un mois). Au total, l’endettement des SNF atteint un taux de croissance de 4,2 % en rythme annuel.

Le financement de marché représente désormais près de 40 % du financement des entreprises quand avant la crise de 2008/2009, ce taux était de 20 %.

 Confiance, confiance, tout bien ou son contraire en Europe !

La confiance des ménages est restée stable en France au cours du mois de décembre et cela pour le 3ème mois consécutif. Il en est de même au sein de la zone euro.

Au sein de la zone euro, c’est le climat des affaires qui est resté stable. L’indicateur du climat économique pour la zone euro est en effet passé de 106,1 à 106,8. Le volume des ventes de commerce de détail a reculé de 0,3 % au mois de novembre pour la zone euro, faisant suite à une baisse de 0,2 % en octobre. Sur un an, les ventes restent en progression de 1,4 %. Ce sont évidemment les produits énergétiques qui expliquent l’évolution de ces derniers mois.

 

L’Europe du chômage

Le taux de chômage au sein de la zone euro était de 10,5 % au mois de novembre. Il est de 9,1 % au sein de l’Union européenne.

Les plus faibles taux de chômage sont enregistrés en Allemagne (4,5 %), en république Tchèque (4,6 %) et à Malte (5,1 %). Les plus forts taux sont enregistrés en Grèce (24,6 %) et en Espagne (21,2 %). Le taux de la France, selon Eurostat, est de 10,1 %, encore en-dessous de la moyenne de la zone euro. Aux Etats-Unis, le taux de chômage est de 5 %.

En 2015, le chômage a baissé dans 25 pays sur 28 au sein de l’Union européenne. Il a baissé en France passant de 10,5 à 10,1 % de novembre 2014 à novembre 2015. Les baisses les plus importantes ont été notées en Espagne (de 23,7 à 21,4 %), en Bulgarie (de 10,6 à 8,8 %) et en Italie (de 13,1 à 11,3 %). Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Autriche (de 5,6 à 5,8 %) et en Finlande (9 à 9,4 %).