8 mai 2021

C’est déjà hier

Le monde associatif, un secteur aux multiples facettes

Le monde associatif joue un rôle important dans de nombreux secteurs. Il est très présent dans les domaines du social, de l’éducation, des sports ou de la culture. Les collectivités publiques recourent également pour certaines de leurs activités à la structure associative qui est une source de souplesse en particulier sur le plan de la gestion.

En 2018, la France comptait 1,3 million d’associations actives dont 170 000 employant au moins un salarié. Au total, elles emploient plus de 2,2 millions de personnes, soit 7,5 % de la population active. Les associations se caractérisent par l’importance des emplois à temps partiel, soit 53 % des postes. Les associations bénéficient du soutien de 21 millions de bénévoles dont le travail représente 580 000 emplois en équivalent temps plein.

Les ressources courantes très concentrées sur quelques centaines de structures

Le secteur associatif est très concentré, les 500 associations ayant les budgets les plus importants absorbent à elles seules plus du quart de l’ensemble des ressources. À l’opposé, 1,255 million d’associations fonctionnent avec 31 % de la ressource courante totale. L’apport du bénévolat est lui aussi concentré, mais moins que les ressources : les 500 associations qui reçoivent le plus de temps de la part des bénévoles attirent 13 % du temps total de bénévolat.

Les associations ayant les budgets les plus importants interviennent dans les domaines de l’hébergement social ou médico-social, de l’action sociale, humanitaire ou caritative (hors hébergement), de l’enseignement, de la formation et recherche, et de la santé. Les deux premiers domaines représentent 51 milliards d’euros sur un total de 111 milliards d’euros de dépenses réalisées par les associations ayant au moins un salarié. L’hébergement social et médico-social concentre le budget le plus élevé (26 milliards d’euros) pour un budget moyen par association atteignant 5,6 millions d’euros, quand ce domaine ne représente que 3 % des associations. Une soixantaine d’associations de ce secteur emploient plus de 1 000 salariés. Elles sont notamment présentes dans les hébergements médicalisés pour personnes âgées et handicapées, l’hébergement social pour enfants en difficulté et les foyers de travailleurs.

L’action sociale, humanitaire ou caritative a un budget de 25 milliards d’euros pour un budget moyen par association de 1,2 million d’euros. Ce domaine compte 21 000 associations employeuses et couvre notamment les réseaux d’aide sociale comme la Croix-Rouge, le Secours catholique, le Secours populaire, les Restos du cœur, les banques alimentaires et Emmaüs. S’y trouvent aussi des associations proches des entreprises ; l’aide à l’emploi, les établissements et services d’aide par le travail aux personnes handicapées (ESAT) et les missions locales. Les associations d’aide à domicile cumulent le plus d’emplois du domaine de l’action sociale, plus de 200 000 postes fin 2018, très souvent à temps partiel. Les ressources de ces associations dépendent des subventions publiques qui représentent en moyenne plus de 25 % de leur budget. L’hébergement social et médico-social est fortement professionnalisé et le bénévolat y est quasi inexistant ; en revanche, ce dernier représente 63 000 emplois en équivalent temps plein dans l’action sociale, soit 11 % des heures d’activité.

Comme dans l’hébergement social, les associations employeuses de la santé sont peu nombreuses (5 700, soit 3 % des employeuses) mais avec de grands établissements. Elles emploient l’équivalent de 129 000 salariés en équivalent temps plein pour un budget de 13 milliards d’euros. Ces associations employeuses, regroupant des hôpitaux, des associations de santé au travail (médecine du travail interentreprises), de prévention, de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et des centres d’hémodialyse et de recherche médicale, sont financées aux deux tiers par des recettes d’activité, dont une part importante provient de l’assurance maladie. Le budget est en moyenne de 2,3 millions d’euros par association. Le bénévolat y représente seulement 4 % des heures d’activité.

Le domaine de l’enseignement, la formation et la recherche non médicale, représente 18 milliards d’euros de budget. Il rassemble un grand nombre des établissements scolaires et universitaires privés, des associations de formation professionnelle initiale et continue, mais aussi des écoles culturelles (danse, musique). Ces acteurs sont financés pour moitié par des recettes d’activité d’origine privée. Ce domaine compte 21 000 associations employeuses qui disposent d’un budget moyen de 0,8 million d’euros. Elles emploient l’équivalent de 173 000 salariés en équivalent temps plein, hors enseignants des établissements sous contrat rémunérés par l’État.

Les 44 000 associations sportives représentent un quart des associations employeuses. Leurs moyens sont très variables et une centaine d’entre elles seulement emploient 100 salariés ou plus. Le volume de travail salarié atteint 67 000 emplois en équivalent temps plein. 70 % des emplois sont à temps partiel. Dans ce secteur, le bénévolat joue un rôle déterminant, près de la moitié de l’ensemble des heures d’activité étant réalisées par des bénévoles, contre 13 % pour l’ensemble des associations employeuses. Les ressources courantes atteignent 6,3 milliards d’euros, un tiers provenant de cotisations, un autre tiers de ressources d’activité d’origine privée et 19 % de subventions publiques.

La gestion de services économiques ou de développement local regroupe 14 000 associations employeuses se distinguant par le type de leurs adhérents, les deux tiers étant des entreprises. Ce domaine regroupe des associations de gestion agréées (cabinets comptables sous statut associatif), des groupements d’employeurs ayant pour mission d’embaucher des salariés pour les mettre à disposition de leurs membres, des offices du tourisme, des syndicats d’initiative, des agences d’urbanisme, des AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), etc. A budget comparable, le recours au salariat est plus élevé dans ce domaine que dans le sport. Ce secteur compte 93 000 emplois en équivalent temps plein. Le budget global est de 6,4 milliards d’euros, provenant essentiellement des recettes d’activité d’origine privée (55 %) et de subventions (20 %).

Les associations non-employeuses, avant tout dans le sport et les loisirs

Six fois plus nombreuses que les employeuses, les associations non-employeuses sont concentrées dans trois domaines d’activité qui regroupent les trois cinquièmes d’entre elles, le sport (24 %), les loisirs, divertissements et vie sociale (21 %) et la défense de causes, de droits et d’intérêts (16 %). Ces trois domaines concentrent à eux seuls 70 % des heures de bénévolat des associations non-employeuses. L’activité bénévole dans le sport est encore plus importante dans les associations non-employeuses que dans les associations employeuses.  Ces associations fonctionnent avec l’aide de 4 millions de bénévoles qui consacrent en moyenne 48 heures par an à l’association.

Les bénévoles sont également présents dans les associations sans salarié de défense de causes, de droits et d’intérêts (3 millions de participations bénévoles et le domaine des loisirs (4 millions de participations bénévoles). Ce secteur couvre par exemple les associations de parents d’élèves, de consommateurs, de locataires ou propriétaires et d’anciens combattants, les associations de loisirs regroupent les comités des fêtes, les clubs du 3e âge ou de personnel d’entreprises, les associations d’activités récréatives et de loisirs, etc.

La majorité des présidents d’associations (56 %) occupe un emploi et 37 % sont des retraités. 35 % des présidents d’associations sont des femmes ainsi que 48 % des trésoriers. Les femmes sont sous-représentées dans la gouvernance des associations sportives et de gestion de services économiques et développement local, où elles représentent moins d’un quart des présidents. La moitié des présidents, hommes ou femmes, ont plus de 56 ans, 58 ans pour les associations employeuses et 56 ans pour les non-employeuses. Un président sur dix seulement a moins de 35 ans et un sur quatre moins de 45 ans. Ces derniers sont plus présents dans le domaine de l’action sociale, humanitaire ou caritative et dans le domaine des spectacles et activités artistiques. À l’opposé, un président sur dix a plus de 72 ans et un sur quatre plus de 66 ans. Ces présidents âgés sont plus présents dans l’hébergement social ou médico-social et dans les activités culturelles hors spectacles.

La crise sanitaire a mis sous tension les associations en particulier non-employeuses qui bénéficient d’aides moins importantes. Les activités sportives, culturelles ou sociales ont été, depuis un an, fortement réduites, limitant les ressources. Par ailleurs, de nombreux bénévoles, tant par peur de l’épidémie que du fait des contraintes sanitaires, ont limité leur présence au sein des associations. La levée des mesures sanitaires devrait permettre une reprise des activités, en particulier au niveau sportif. L’épidémie devrait conforter voire accélérer une tendance en cours avant, à savoir la diminution du nombre de bénévoles et leur non-remplacement. L’évolution des modes de vie, avec un recentrage sur le foyer familial ou les proches amis, limite l’engagement dans le monde associatif. Cette situation conduit à une concentration et à une professionnalisation des structures associatives.

Les ventes de détail en hausse au sein de l’Union européenne

En mars, selon Eurostat, le volume des ventes du commerce de détail corrigé des variations saisonnières a augmenté de 2,7 % dans la zone euro et de 2,6 % dans l’Union européenne par rapport à février. Sur un an, l’indice corrigé des effets de calendrier des ventes de détail a augmenté de 12,0 % dans la zone euro et de 11,6 % dans l’Union. Cette forte hausse s’explique par le fait que l’Europe était frappée par la première vague de l’épidémie en mars 2020.

En février, le volume des ventes du commerce de détail dans la zone euro a augmenté de 4,6 % pour les « produits non-alimentaires » et de 1,0 % pour le secteur « alimentation, boissons et tabac », tandis qu’il a reculé de 2,9 % pour les « carburants » en lien avec les nouveaux confinements.

Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les hausses mensuelles les plus marquées du volume des ventes du commerce de détail ont été observées au Danemark (+22,5 %), aux Pays-Bas (+8,4 %), en Allemagne et en Lituanie (+7,7 % chacune). Les baisses les plus fortes ont été enregistrées en Croatie (-4,0 %), en Pologne (-2,2 %) et en Autriche (-1,9 %). Sur un an, les hausses les plus marquées du volume des ventes du commerce de détail ont été enregistrées en Slovénie (+24,0 %), au Danemark (+22,6 %) et en France (+21,3 %). Des baisses ont été observées en Hongrie (-2,1 %), au Portugal (-1,1 %) et à Malte (-0,1 %).

EUROSTAT

Petite progression de l’emploi salarié en France

Au cours du premier trimestre, malgré la faible croissance (+0,4 %), l’emploi salarié du secteur privé a augmenté de 0,3 %, soit 57 300 créations nettes d’emplois après avoir connu un repli au dernier trimestre 2020. L’année dernière, l’emploi avait fortement baissé durant le premier confinement, (−3,2 %, au cours du deuxième trimestre soit −625 300) et plus modérément au quatrième trimestre (−0,1 % soit −28 800 emplois). Depuis le début de la crise sanitaire, le résultat du premier trimestre 2021 est la deuxième hausse trimestrielle après celle du troisième trimestre 2020 (+1,7 % soit +333 900 emplois entre fin juin et fin septembre). Au total, l’emploi salarié privé demeure inférieur à son niveau d’avant-crise. A la fin du premier trimestre, il se situe 1,3 % sous son niveau de fin 2019 (soit −262 900 emplois), proche de son niveau de fin 2018.

DARES

Au premier trimestre 2021, l’emploi intérimaire est resté stable (+0,1 % soit +700 emplois) après trois trimestres de hausses consécutives (+22,9 %, +22,8 % et +5,0 %). Ces hausses ne compensent cependant pas totalement la chute historique du premier trimestre 2020 (−40,3 % soit −317 000 emplois). L’emploi intérimaire demeure donc inférieur à son niveau d’avant-crise (-5,2 % au-dessous de son niveau de fin 2019, soit −41 200 emplois).

Hors intérim, l’emploi salarié privé augmente de 0,3 % au premier trimestre (+56 600 emplois). L’emploi industriel (hors intérim) augmente pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire avec un gain de +0,2 % au premier trimestre (soit +4 900 emplois), après une baisse de 1,9 % sur l’ensemble de l’année 2020 (−57 700 emplois). L’emploi industriel demeure nettement inférieur à son niveau d’avant crise, −1,7 % entre décembre 2019 et mars 2021 (soit −52 800 emplois). Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié privé augmente de +0,2 % après −0,8 % le trimestre précédent (soit +27 000 après −86 500 emplois). Il demeure inférieur de 2,1 % à son niveau d’avant-crise (−248 600 emplois). Dans la construction, l’emploi salarié privé (hors intérim) augmente, en lien avec le rebond de l’activité de +1,2 % après +0,7 %, soit +16 800 après +10 400 emplois). Il dépasse ainsi amplement son niveau d’avant-crise, +3,3 % par rapport à fin 2019 (+47 800 emplois). Enfin, l’emploi salarié privé dans le tertiaire non marchand augmente de 0,3 % au premier trimestre 2021 (soit +7 200) après +0,7 % au quatrième trimestre 2020 (soit +16 800),  soit 1,2 % (+30 900) au-dessus de son niveau de fin 2019.

L’industrie française en mode résilient en mars

Malgré le durcissement des mesures sanitaires, en mars, la production de l’industrie manufacturière a progressé de +0,4 % faisant suite à un net recul de – 4,8 % en février). Pour l’ensemble de l’industrie, la hausse a été de +0,8 % (−4,8 % en février). Par rapport à février 2020 (dernier mois avant le début du premier confinement), la production reste en net retrait dans l’industrie manufacturière (−6,8 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (−5,9 %). Dans l’industrie manufacturière, la production du premier trimestre de 2021 est supérieure à celle du même trimestre de 2020 (+1,7 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (+1,7 %). Lors du premier trimestre 2020, et tout particulièrement en mars, l’épidémie avait provoqué des ralentissements et des arrêts d’activité.

INSEE

En mars, la production est en net retrait par rapport à son niveau de février 2020 dans la plupart des branches industrielles. Elle chute dans les matériels de transport (−25,1 %). Pour la seule industrie automobile, la baisse est de -18,1 %. Elle est également en nette baisse dans la cokéfaction-raffinage (−14,9 %). Les contractions sont moins prononcées dans la fabrication de biens d’équipement (−3,2 %) grâce notamment aux sous-branches de la pharmacie (+5,4 %) et des équipements électriques (+4,3 %).