2 octobre 2021

C’est déjà hier – naissances – inflation – emploi – inflation- consommation – industrie

Baisse accélérée des naissances en France

En 2020, 735 200 bébés sont nés en France, soit 18 200 naissances de moins qu’en 2019 (-2,4 %), bien que 2020 fût une année bissextile. L’année dernière fut la sixième année consécutive de diminution du nombre de naissances. En 2020, le recul s’est accentué par rapport aux années précédentes (-0,7 % en 2019 à -2,7 % à nombre de jours identiques en 2020).

La pandémie n’explique pas, à elle seule, la diminution des naissances. Si entre janvier et mars 2020, les naissances étaient du même niveau qu’un an auparavant, un décrochage intervient à partir du mois d’avril. En décembre, un nouveau recul est constaté qui, lui en revanche, peut être mis sur le compte de la pandémie, se produisant neuf mois après le début de celle-ci. Si les naissances sont habituellement moins nombreuses la semaine de Noël (compte tenu de la moindre propension à programmer des accouchements à cette période), elles remontent en général immédiatement après, Or cette remontée n’a pas eu lieu. En janvier 2021, les naissances chutent de 13,3 % par rapport à janvier 2020. La baisse se poursuit en février, mais de façon plus atténuée (-4,6 %en moyenne par jour en février 2021 par rapport à février 2020). Selon l’INSEE, le contexte de crise sanitaire et de forte incertitude économique a amené les parents à annuler ou à reporter leur projet en matière de naissance d’enfants. Par ailleurs, durant le premier confinement, les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés, reportant de fait les projets parentaux des couples y recourant. Sur la période allant de mi-décembre 2020 à mi-février 2021, qui correspond à des conceptions durant le premier confinement (de mi-mars à mi-mai 2020), les naissances diminuent de 10,2 % par rapport à l’année précédente. Une telle baisse n’avait pas été constatée depuis 1975, année qui marquait la fin du baby-boom. Les naissances en septembre et octobre 1975 avaient en effet diminué de 14 % par rapport aux mêmes mois en 1974, et celles d’août et novembre de 10 %. Les naissances avaient également diminué lors des récessions économiques du début des années 1980 et de 1993, avec des baisses sur un an ayant pu atteindre ponctuellement près de 10 % certains mois (-10 % en mars et avril 1983, -9 % en février 1993). Rien de tel n’a, en revanche, été observé avec la dernière crise économique de 2008-2009.

Si un rebond a été constaté entre mars et avril 2021, il a été de courte durée et ne compense pas la perte de naissance enregistrée entre décembre et mars. Le rebond n’a donc duré que deux mois : +0,9 % entre mars 2020 et mars 2021 et +4,5 % pour avril. En effet, le rebond en mars-avril 2021 laisse ensuite place à une nouvelle baisse, de l’ordre de celle observée avant la pandémie : -1,7 % en mai 2021 et -1,5 % en juin. Les fluctuations des naissances sur les six premiers mois de l’année 2021 montrent bien l’impact de la pandémie sur les conceptions : forte diminution des procréations pendant le premier confinement, reprise ensuite des projets parentaux ayant vraisemblablement été reportés de quelques mois, puis retour à la tendance à la baisse des naissances observées depuis six ans. Sur l’ensemble du premier semestre 2021, le nombre moyen de naissances quotidiennes diminue de 2,7 % par rapport au premier semestre 2020. En incluant les premières données de juillet et août, sur les huit premiers mois de l’année, le nombre moyen de naissances quotidiennes baisse ainsi de 1,5 %.

Les naissances neuf mois après le premier confinement baissent plus fortement pour les femmes les plus jeunes et les plus âgées. Les incertitudes sur le marché du travail, le pessimisme sur l’évolution de la situation sanitaire et environnementale ainsi que les séparations imposées aux couples durant le premier confinement peuvent expliquer cette différence. La chute des naissances chez les jeunes reste forte au sortir du confinement Pour les femmes de 40 ans ou plus, la baisse a été importante neuf mois après le premier confinement, mais le rebond post-confinement l’a été tout autant. Le facteur âge explique ce rebond, un décalage dans le temps pouvant compromettre l’arrivée d’un nouvel enfant. En mars 2021, les naissances de mères de 40 ans ou plus augmentent ainsi de 7,5 % par rapport à mars 2020 et de 11,3 % en avril 2021, soit les plus fortes hausses.

Dans toutes les régions et dans presque tous les départements, les naissances entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 sont moins nombreuses que sur la même période un an auparavant. La baisse dépasse 10 % dans plus de quatre départements sur dix. Dans les régions métropolitaines les plus touchées par la pandémie où le nombre de décès en mars et avril 2020 augmente de plus de 20 % par rapport à la même période un an auparavant, les naissances baissent de plus de 10 % neuf mois plus tard. L’Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France et dans le Grand Est sont les plus touchés par le virus et par la baisse de la natalité. La baisse du nombre de naissance est la plus faible dans l’ouest de la France : -6 % en Normandie et en Bretagne, -7 % en Nouvelle-Aquitaine, ainsi que dans les DOM (hormis la Guadeloupe).

INSEE

Retour à la normale des dépenses de consommation

Les dépenses de consommation des ménages en biens en volume ont, selon l’INSEE, augmenté de 1,0 % en août, après une baisse de 2,4 % en juillet. Cette hausse provient principalement du rebond de la consommation alimentaire (+3,1 %). Les achats de biens fabriqués diminuent, mais de manière moins marquée qu’en juillet (-0,6 % après -2,8 %). La consommation d’énergie continue d’augmenter (+0,6 % après +0,7 % en juillet). La consommation en biens retrouve son niveau d’avant crise.

INSEE

Inflation, accélération en France et en Europe

Au mois de septembre, sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient de 2,1 %, après +1,9 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation résulterait d’une accélération des prix des services et de ceux de l’énergie. Les prix des produits manufacturés et – dans une moindre mesure – de l’alimentation et du tabac ralentiraient. Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 2,7 % après +2,4 % en août. Sur un mois, il reculerait de 0,2 % après +0,7 % le mois précédent. Les prix à la consommation diminueraient de 0,2 % sur un mois, après +0,6 % en août. Les prix des services se contracteraient nettement, en lien avec le repli saisonnier des prix de certains services liés au tourisme, avec la fin de la saison. Ceux de l’alimentation reculeraient dans le sillage des prix des produits frais. Les prix du tabac seraient en légère baisse et ceux des produits manufacturés ralentiraient. En revanche, les prix de l’énergie accéléreraient.

INSEE

Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé, selon Eurostat, à 3,4 % en septembre, contre 3,0 %.  S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en septembre (17,4 %, comparé à 15,4 % en août), suivie des biens industriels hors énergie (2,1 %, comparé à 2,6 % en août), de l’alimentation, alcool & tabac (2,1 %, comparé à 2,0 % en août) et des services (1,7 %, comparé à 1,1 % en août).

L’industrie française en mode yo-yo

En juillet 2021, le chiffre d’affaires baisse à nouveau dans l’industrie manufacturière (-6,8 % après +10,2 % en juin), de même que dans l’ensemble de l’industrie (-5,7 % après +7,6 % en juin). Le chiffre d’affaires à l’exportation a fortement reculé (-9,1 % après +17,5 % en juin).

Le chiffre d’affaires de juillet 2021 reste inférieur à son niveau de février 2020 (dernier mois avant le début du premier confinement), dans l’industrie manufacturière (-4,4 %) comme dans l’ensemble de l’industrie (-0,9 %). Avec un effet de base lié au premier confinement du printemps 2020, le chiffre d’affaires des trois derniers mois (mai à juillet) est, selon l’INSEE, en forte hausse par rapport à celui des trois mêmes mois de l’année 2020, dans l’industrie manufacturière (+16,1 %) comme dans l’ensemble de l’industrie (+17,4 %). En juillet, le chiffre d’affaires a diminué dans l’industrie manufacturière (-6,8 % après +10,2 % en juin), de même que dans l’ensemble de l’industrie (-5,7 % après +7,6 % en juin). Le chiffre d’affaires à l’exportation recule fortement (-9,1 % après +17,5 % en juin). Cette contraction est imputable à l’industrie des matériels de transport qui fait face à des goulets d’étranglement sur les biens intermédiaires. La baisse dans ce secteur est de 29,8 %. Elle s’explique également par la très forte hausse de juin (+53,4 %). Ce secteur contribue pour -4,0 points à l’évolution pour l’industrie manufacturière sur juillet. Le chiffre d’affaires se replie également dans les « autres industries » (-2,7 % après +4,9 % en juin), dans les biens d’équipement (-3,9 % après +3,3 % en juin) et dans les industries agro-alimentaires (-1,1 % après +3,6 %). Le chiffre d’affaires augmente légèrement dans la cokéfaction et raffinage (+0,5 % après +4,6 %).

Par rapport à février 2020, le chiffre d’affaires est en très fort retrait dans les matériels de transport (-36,2 %) et dans la cokéfaction et raffinage (-8,7 %). Il est en légère baisse dans les biens d’équipement (-0,3 %). Au contraire, il est en progression dans les industries agro-alimentaires (+4,4 %), dans les « autres industries » (+4,3 %) et dans les industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution (+15,3 %), en lien notamment avec la hausse des prix.

INSEE

Poursuite de la réduction du chômage en août

En août, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était, selon Eurostat, en baisse de 7,5 % par rapport au taux de 7,6 % enregistré en juillet et au taux de 8,6 % d’août 2020. Le taux de chômage de l’Union Européenne était de 6,8 % en août, en baisse par rapport au taux de 6,9 % de juillet et au taux de 7,7 % d’août 2020.

INSEE