20 mai 2022

C’est déjà hier

Le chômage en baisse, malgré la stagnation de l’économie française

Au premier trimestre, le PIB est resté étale, ce qui n’a pas empêché la création d’emplois et la baisse du taux de chômage. Ainsi sur les trois premiers mois de l’année, le nombre de chômeurs au sens du Bureau International du Travail (BIT) a, selon l’INSEE, diminué de 18 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,2 millions de personnes. Le taux de chômage au sens du BIT s’élevait à 7,3 % de la population active en baisse de 0,1 point par rapport au dernier trimestre. Il avait diminué de 0,6 point le trimestre précédent. Il est inférieur de 0,8 point à son niveau un an auparavant, et 0,9 point au-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire (fin 2019). Il s’agit de son plus bas niveau depuis début 2008, hors période atypique du printemps 2020, pendant le premier confinement.

INSEE

Sur le premier trimestre, le taux de chômage des jeunes est en légère hausse, à 16,3 %, après une forte baisse le trimestre précédent (-3,5 points). Il diminue de 0,2 point pour les personnes âgées de 25 à 49 ans, à 6,6 %. Il est quasi stable (-0,1 point) pour les 50 ans ou plus, à 5,6 %.

Sur le trimestre, le taux de chômage des hommes diminue de 0,2 point à 7,3 % et rejoint ainsi le niveau du taux de chômage des femmes, stable sur le trimestre. Sur un an, le taux de chômage des femmes diminue de 0,5 point et celui des hommes de 1,1 point.

Le halo autour du chômage est quasi stable sur le trimestre. Parmi les personnes inactives au sens du BIT, 1,8 million (4,4 % des 15-64 ans) souhaitent un emploi sans être considérées au chômage parce qu’elles ne recherchent pas d’emploi ou ne sont pas disponibles. Cet ensemble constitue le halo autour du chômage. La part du halo dans la population est quasiment stable sur le trimestre (-0,1 point) et inférieure de 0,4 point à son niveau d’il y a un an. Sur le trimestre, la part du halo dans la population des 15-24 ans diminue de 0,4 point à 6,1 % tandis qu’elle est quasi stable (-0,1 point) à 4,6 % pour les 25-49 ans et stable à 3,0 % pour les 50-64 ans.

Parmi les chômeurs, 700 000 personnes déclarent être sans emploi et en rechercher un depuis au moins un an au premier trimestre. Le taux de chômage de longue durée s’établit ainsi à 2,2 % de la population active. Il est stable sur le trimestre après avoir diminué de 0,2 point le trimestre précédent.

En moyenne au premier trimestre, le taux d’emploi des 15-64 ans augmente de 0,2 point, à 68,0 %. Après les augmentations des trimestres précédents, il se situe 1,3 point au-dessus de son niveau du premier trimestre 2021 et à son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975).

Sur le trimestre, le taux d’emploi augmente de 0,7 point pour les jeunes et atteint 34,6 %, son plus haut niveau depuis 1991. Pour les 25-49 ans, il augmente de 0,2 point à 82,5 %, et atteint son plus haut niveau depuis début 2009. Enfin, le taux d’emploi des 50-64 ans est stable sur le trimestre à 65,5 %, son plus haut niveau historique.

Au premier trimestre, la part du sous-emploi dans l’emploi diminue de 0,3 point, à 4,7 %. Cette part se situe 1,2 point au-dessous de son niveau d’avant-crise et à son plus bas niveau depuis 1992. Cette baisse traduit celle du nombre de personnes à temps partiel souhaitant travailler plus d’heures et disponibles pour le faire, qui représentent l’essentiel du sous-emploi. La part des personnes ayant involontairement travaillé moins que d’habitude (ce qui inclut le chômage partiel) diminue de 0,1 point à 0,2 %, retrouvant pour la première fois son niveau d’avant-crise.

En moyenne sur le trimestre, 16,8 % des participants au marché du travail (personnes actives ou dans le halo autour du chômage) se trouvent contraints dans leur offre de travail, que celle-ci ne soit pas utilisée (au chômage ou dans le halo autour du chômage), ou sous-utilisée (en sous-emploi). Cette part diminue de 0,4 point sur le trimestre et atteint son plus bas depuis 1991.

Reprise progressive de l’activité touristique en France

 En 2021, le secteur du tourisme n’a pas retrouvé, en France, son niveau d’avant crise en raison du maintien de nombreuses restrictions sanitaires. L’absence des touristes internationaux a pesé lourdement sur l’activité, l’Île-de-France étant la région la plus touchée. Le nombre de nuitées passées dans les établissements touristiques s’est élevé à 324 millions, soit 118 millions de moins qu’en 2019, avant la crise sanitaire. Si le début de l’année a été mauvais en termes de nuitées, elles ont progressé à partir du début du mois de mai avec la levée des restrictions. À l’automne, l’activité est revenu presque à son niveau d’avant-crise.

INSEE

La France s’en sort mieux que ses partenaires

Avec la perte d’une nuitée sur quatre, la France pâtit relativement moins de la crise que les trois autres pays les plus touristiques de l’Union européenne grâce aux résidents qui sont partis en vacances. La fréquentation, entre 2019 et 2021, chute d’un tiers en Allemagne et en Italie et de moitié en Espagne. Dans les pays où la clientèle non-résidente est majoritaire, les restrictions de déplacements internationaux (présentation du pass sanitaire, obligation de tests aux frontières, etc.) ont pesé sur la fréquentation touristique. En Espagne, deux nuitées touristiques sur trois sont le fait de non-résidents. En Italie, la fréquentation est partagée à parts égales entre les clientèles résidentes et non-résidentes. En comparaison, la France dépend moins de la clientèle internationale (36 % des nuitées touristiques), tout comme l’Allemagne (20 %).

INSEE

L’Île-de-France touchée par la chute du tourisme d’affaires

Si à partir de l’été 2021, les territoires littoraux ont retrouvé un nombre de nuitées comparables à celui d’avant crise sanitaires, dans les zones urbaines, notamment en Île-de-France, il est resté en-deçà, y compris en fin d’année. La montée en puissance du télétravail et l’annulation d’un grand nombre de congrès, de salons et de séminaires ont réduit les déplacements professionnels. L’Île-de-France, qui accueille beaucoup de réunions d’affaires et de congrès, est la région la plus pénalisée. Les nuitées d’affaires ont diminué dans cette région de 35 %, quand la baisse n’a été que de 12 % en moyenne dans les autres espaces touristiques de France métropolitaine. Elle est également pénalisée par la moindre venue de la clientèle internationale (-50 % en Île-de-France, contre -39 % en moyenne dans les autres espaces touristiques).

Les hôtels ont enregistré un déficit de nuitées au deuxième semestre 2021 par rapport à celui de 2019 de 16 %. Les nuitées de la clientèle en provenance de l’étranger sont en net recul (-45 %) et ne représentent plus que 24 % des nuitées totales, contre 36 % en 2019.

L’été dernier, les deux principales clientèles internationales présentes traditionnellement en France, celles en provenance du Royaume-Uni et des États-Unis, ont fait défaut. Sous l’effet de la crise sanitaire et du Brexit, le nombre de nuitées des résidents britanniques a diminué de 66 % entre juillet et décembre 2021 par rapport à la même période avant-crise. Le Royaume-Uni passe ainsi de la deuxième à la cinquième place des provenances des touristes non-résidents. Les touristes venant de Chine et du Japon ont été également quasi absents, le nombre de leurs nuitées s’effondrant de 93 % entre 2019 et 2021. Seule la fréquentation de la clientèle en provenance des Pays-Bas a progressé par rapport à 2019 (+6 %) avec 2 millions de nuitées hôtelières entre juillet et décembre 2021. Les clientèles en provenance de Belgique et d’Allemagne, réalisant 3 millions de nuitées chacune, sont devenues les deux premières non-résidentes en France métropolitaine.

Les camping ont connu une belle saison estivale

De juillet à septembre, l’hôtellerie de plein air a connu un taux de fréquentation, en 2021, équivalent à celui de 2019 (95 millions de nuitées après 96 millions). La fréquentation des campings est portée par la clientèle résidente, dont le nombre de nuitées a augmenté de 11 % sur la période. Quant aux nuitées des non-résidents, elles ont reculé de 29 %, un recul cependant moindre que dans les hôtels (-45 %) et les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT, 41 %).

Les clientèles en provenance des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique ont réalisé 17 millions de nuitées sur les 20 millions de nuitées non-résidentes enregistrées dans les campings de juillet à septembre 2021. La fréquentation de la clientèle britannique a reculé, là encore, très fortement, avec neuf fois moins de nuitées qu’à la même période en 2019.

Les résultats en demi-teinte de 2021 du fait des mesures sanitaires en vigueur jusqu’au 20 juin sont de bons augures pour la saison 2022 avec le retour des touristes internationaux. Les Asiatiques manquent néanmoins toujours à l’appel et les Américains demeurent prudents. Le coût des transports en lien avec la hausse du prix du pétrole et les incertitudes pourraient peser sur l’activité touristique.

L’inflation stable en zone euro

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 7,4 %, selon Eurostat, en avril 2022, stable par rapport à mars. Un an auparavant, il était de 1,6 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi, de son côté, à 8,1 % en avril 2022, contre 7,8 % en mars. Un an auparavant, il était de 2,0 %.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés en France, à Malte (5,4 % chacune) et en Finlande (5,8 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Estonie (19,1 %), en Lituanie (16,6 %) et en Tchéquie (13,2 %), pays fortement exposés aux importations d’origine russes pour l’énergie. Par rapport à mars, l’inflation annuelle a baissé dans trois États membres, est restée stable dans deux et a augmenté dans vingt-deux autres.

En avril les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient de l’énergie (+3,70 points de pourcentage, pp), suivie des services (+1,38 pp), de l’alimentation, alcool & tabac (+1,35 pp) et des biens industriels hors énergie (+1,02 pp).