9 mars 2019

C’est déjà hier – 9 mars 2019

La région de Londres domine l’Europe jusqu’au Brexit

Dans le classement des régions réalisé par l’Union européenne, l’Île de France figure au 9e rang parmi celles dont le PIB par habitant est le plus élevé quand Mayotte se place au 3e rang des plus pauvres, la Guyane arrivant 17e.

Le PIB par habitant des 281 régions de l’Union dont les limites ne correspondent pas à celles des collectivités territoriales mais aux bassins économiques, varie fortement par rapport à la moyenne de 31 % et 626 %. Trois quarts de la population de l’UE habitent dans des régions avec un PIB par habitant au-dessus de 75% de la moyenne de l’Union. Le classement des régions doit être mesuré en prenant en compte les effets des navetteurs. Ainsi, les régions à forte attractivité en termes d’emploi comme le Luxembourg, Londres ou l’Île de France ont des PIB par habitant majoré par l’apport de nombreux salariés en provenance des régions voisines y travaillent.

La hiérarchie des régions dont le PIB par habitant est le plus élevé reste identique en 2017. Elle est dominée de loin par la région de Londres intérieure – Ouest dont le PIB par habitant est plus de six fois celui de la moyenne communautaire.  (626 % de la moyenne). Suivent le Luxembourg (253 %), le Sud en Irlande (220 %), Hambourg en (202 %) et la Région de Bruxelles en Belgique (196 %). Il est à souligner que la région de Prague est dans le peloton de tête tout comme Bratislava.

En 2017, 21 régions disposaient d’un PIB par habitant situé 50% ou plus au-dessus de la moyenne de l’Union. L’Allemagne place cinq de ses régions quand l’Irlande, l’Autriche, les Pays-Bas et le Royaume- Uni en ont deux. La population vivant dans ces 21 régions était de 52,3 millions d’habitants. Les régions capitales sont en règle générale dans le haut du classement à l’exception de Berlin en Allemagne, Est et Centre en Irlande et du Latium en Italie.

Parmi les régions les plus pauvres figurent le Nord-Ouest en Bulgarie (31 % de la moyenne), Mayotte et le Norde-Centre en Bulgarie (34 % chacune) ainsi qu’une autre région de la Bulgarie, le Centre méridional (35 %). Parmi les 20 régions disposant d’un PIB par habitant inférieur à 50% de la moyenne de l’Union, cinq étaient situées en Bulgarie, quatre respectivement en Grèce et en Hongrie, trois en Pologne et deux respectivement en France et en Roumanie. La population dans ces 20 régions était de 22,9 millions d’habitants.

De plus en plus de Français au travail

En 2018, près de 30 millions de Français (29,4 millions) étaient sur le marché du travail, qu’ils aient effectivement un emploi ou qu’ils soient à la recherche d’un. Le taux d’activité des 15 / 64 ans a atteint ainsi 71,9 %, soit son plus haut niveau depuis 1975. 26,7 millions ont un emploi et 2,7 millions sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). 11,5 millions de personnes de 15 à 64 ans sont inactives, c’est-à-dire ne travaillent pas et ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un.

Entre 2008 et 2018, la population active âgée de 15 à 64 ans a augmenté de 1,0 million de personnes, principalement du fait de la hausse du taux d’activité (+ 2,4 points). En 2018, ce dernier s’accroît de 0,4 point par rapport à 2017.

Cette augmentation est liée à une amélioration combinée du taux d’activité des jeunes, des seniors et des femmes. Depuis 2009, la participation des seniors au marché du travail est en augmentation constante. Cette hausse est imputable aux réformes des retraites successives et à la fin des dispositifs de préretraite. En dix ans, la population active âgée de 50 à 64 ans a ainsi augmenté de près de 1,9 million de personnes, soit une hausse de 10,9 points de leur taux d’activité entre 2008 et 2018, dont + 0,9 point en 2018. Il tend ainsi à se rapprocher du taux d’activité des 25 / 49 ans. Malgré tout, le taux d’activité reste faible au regard des standards européens pour les 55 / 64 ans.

L’activité féminine continue d’augmenter surtout chez les personnes âgées de 25 à 49 ans. En 2018, le taux d’activité des femmes augmente de 0,9 point en 2018 alors que celui des hommes recule légèrement (– 0,3 point). Si les écarts de taux d’activité entre hommes et femmes se réduisent, ils restent encore marqués. Le taux d’activité des femmes de 25 à 49 ans en 2018 est de 83,5 % quand celui des hommes est de 92,8 %, soit un écart de 9,3 points. Cet écart était de 12,0 points en 2008 et de 15,8 points en 1998.

Un taux d’emploi en progrès

Même si la croissance a été moins vive en 2018 qu’en 2017, le taux d’emploi s’est amélioré en France l’année dernière, en particulier pour les jeunes et les seniors. Le taux d’emploi des 15-64 ans a augmenté de 0,7 point pour s’établir à 65,4 %. Pour les seniors, la progression est de 0,9 points et désormais le taux d’emploi atteint 62,1 %. Pour les jeunes, cette augmentation est surtout portée par l’apprentissage. Pour les seniors, le taux d’emploi progresse davantage pour les 60-64 ans (+ 1,6 point, à 31,0 %) que pour les 50-59 ans (+ 0,6 point, à 76,4 %).

Les salariés et les CDI très dominants

Les salariés représentent 88,3 % des personnes en emploi en France en 2018. Parmi eux, 84,7 % sont en contrat à durée indéterminée (CDI) ou fonctionnaires, 10,5 % en contrat à durée déterminée (CDD), 3,0 % en intérim et 1,8 % en apprentissage. La part de l’emploi à durée indéterminée est quasi stable en 2018, après une érosion au cours de la dernière décennie (– 1,9 point entre 2007 et 2017).

Parmi les salariés, les femmes occupent plus souvent que les hommes des emplois en CDD (12,6 % contre 8,4 %), mais elles sont deux fois moins nombreuses à être intérimaires ou apprenties. Les salariés de moins de 25 ans sont plus fréquemment en emploi à durée limitée, qu’ils soient en CDD (29,2 %), en intérim (8,2 %) ou apprentis (17,6 %). Les jeunes sur le marché du travail entre 18 et 25 ans sont peu diplômés et occupent majoritairement des emplois à faible qualification. Ils sont les plus touchés par le processus de polarisation des emplois. Ils sont contraints d’enchaîner des CDD ou des missions en intérim.

source INSEE

Près de 12 % des personnes ayant un emploi sont des indépendants

En 2018, 11,7 % des personnes occupant un emploi en France sont non salariées, proportion presque stable depuis plusieurs années. Le non-salariat est plus répandu chez les hommes (14,8 %) et les seniors (16,5 %).

Les emplois occupés sont de plus en plus qualifiés

Le niveau de qualification des emplois continue de progresser. Entre 2003 et 2018, la part des cadres parmi les actifs occupés augmente de 3,8 points pour atteindre 18,4 %. Sur la même période, celle des ouvriers ou employés recule de 4,8 points, pour s’établir à 47,4 %. Les femmes occupent plus souvent des postes d’employés (42,7 % contre 12,7 % pour les hommes) alors que les hommes sont plus fréquemment ouvriers (31,7% contre 8,2 %). Surtout, au sein des ouvriers et des employés, les femmes exercent plus souvent des emplois non qualifiés (50,9 % contre 33,8 %). À l’inverse, la part de cadres reste plus élevée pour les hommes que pour les femmes (20,8 % contre 15,7 %). Moins diplômés, les jeunes de 15 à 24 ans occupant un emploi sont essentiellement employés ou ouvriers (68,6 %), majoritairement non qualifiés ; seuls 5,7 % sont cadres.

6,0 % des personnes en emploi sont en sous-emploi

Après avoir augmenté entre 2008 et 2014, la part des personnes en emploi qui travaillent à temps partiel s’est stabilisée à 18,5 %. Cette part atteint 42,2 % parmi les employés non qualifiés. Elle est plus de trois fois plus élevée pour les femmes que pour les hommes (29,3 % contre 8,4 %) et plus importante pour les 15-24 ans (24,7 %) et les 50 ans ou plus (21,7 %).

En 2018, 1,6 million de personnes sont en situation de sous-emploi, soit 6,0 % des personnes en emploi. Cette part, qui s’établissait à 5,0 % en 2003, est quasi stable entre 2017 et 2018. Le sous-emploi inclut essentiellement des personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage et disponibles pour le faire. Il concerne plus les employés non qualifiés (15,7 %), les jeunes (10,9 %) et les femmes (8,6 %).

En 2018, un taux de chômage moyen de 9,1 %

En 2018, on compte en moyenne 2,7 millions de chômeurs au sens du BIT, soit 9,1 % de la population active en France. Le taux de chômage enregistre ainsi sa troisième baisse annuelle consécutive (– 0,3 point en 2018, après – 0,7 point en 2017 et – 0,3 point en 2016). Cependant, il reste encore supérieur de 1,7 point à son niveau d’avant la crise économique de 2008.

Le taux de chômage est plus élevé pour les jeunes (20,8 %). Mais ce taux est en baisse régulière et doit être relativisé car peu de jeunes sont actifs à ces âges. Aussi, rapporté à l’ensemble de la population, le risque de chômage des jeunes est moindre et l’écart avec l’ensemble de la population est réduit. Le taux de chômage est de 7,8 % ramené à l’ensemble des 15-24 ans, contre 6,6 % pour l’ensemble des personnes de 15 à 64 ans.

En 2018, le taux de chômage recule de 1,5 point pour les moins de 25 ans et de 0,3 point pour les 25-49 ans et de 0,2 point pour les 50 ans ou plus. En revanche, il augmente de 0,6 point pour les 60 ans ou plus.

Quasi égalité entre les hommes et les femmes pour le chômage

Les hommes ont été plus affectés que les femmes par la hausse du chômage après la crise économique de 2008-2009. Depuis 2012, leur taux de chômage était devenu supérieur à celui des femmes. La baisse du chômage amorcée en 2016 ayant été plus marquée pour les hommes, leur taux de chômage redevient légèrement inférieur à celui des femmes en 2018 (9,0 % contre 9,1 %).

Avantage constant pour les diplômés

Le taux de chômage est plus élevé pour les moins diplômés ou les moins qualifiés. Ainsi, il atteint 16,2 % pour les actifs sans diplôme ou ayant au plus le brevet des collèges, contre moins de 6 % pour les diplômés du supérieur ; il est de 12,6 % pour les ouvriers ou 9,9 % pour les employés, contre 3,4 % pour les cadres. Cependant, les disparités sociales face au chômage se réduisent en 2018. En effet, le taux de chômage augmente légèrement pour les cadres, les professions intermédiaires et les diplômés du supérieur, alors qu’il recule pour les ouvriers, les employés et les personnes peu ou pas diplômées.



Le chômage de longue durée continue de reculer

En 2018, 3,8 % des personnes actives sont au chômage depuis au moins un an (chômage de longue durée). Après une hausse continue entre 2008 et 2016, ce taux diminue depuis deux ans : – 0,4 point en 2017 et en 2018. Il recule pour toutes les catégories de chômeurs, quel que soit leur âge ou leur niveau de diplôme. Il concerne néanmoins 41,5 % des chômeurs en 2018. Cette part est plus élevée chez les seniors et les personnes les moins qualifiées. Ainsi, en 2018, 57,6 % des chômeurs de 50 ans ou plus (contre 24,3 % des 15-24 ans) et 52,4 % des chômeurs sans diplôme ou titulaires du brevet des collèges (contre 32,0 % des chômeurs titulaires d’un diplôme supérieur à Bac+2) sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an.

1,6 million de personnes sont dans le halo autour du chômage

Parmi les 11,5 millions d’inactifs de 15 à 64 ans, 1,6 million souhaitent travailler mais ne satisfont pas tous les critères pour être considérés comme chômeurs au sens du BIT. Ils forment le halo autour du chômage et représentent 3,8 % des 15-64 ans. Cette part est stable depuis deux ans, après avoir augmenté quasi continûment entre 2008 et 2016. Les femmes de 15-64 ans sont plus fréquemment que les hommes dans le halo autour du chômage (4,3 % contre 3,3 %), alors qu’elles sont moins souvent qu’eux au chômage (6,3 % contre 6,9 %). De leur côté, les seniors sont à la fois moins exposés au risque de chômage et moins souvent dans le halo (2,9 % pour les 50-64 ans). Au total, en 2018, en cumulant chômage et halo autour du chômage, 4,2 millions de personnes sont sans emploi et souhaitent travailler, soit 10,4 % des 15-64 ans, une proportion en baisse de 0,2 point sur un an.

La situation du marché du travail poursuit sa lente amélioration. Le rythme de régression du chômage est plus lent en France que chez nos partenaires. L’Espagne et le Portugal qui avaient enregistré une forte hausse de leur chômage après 2008 et 2011 enregistrent de meilleurs résultats. En Europe, l’Italie obtient de plus mauvais résultats que notre pays. L’amélioration devrait se poursuivre en France avec une croissance qui devrait avoisiner 1,5 %. Les nombreux départs à la retraite devraient contribuer à la décrue du chômage. En effet, les larges générations de la fin des années 50 (générations 56 et 57) commencent à quitter le marché du travail. Les cohortes les plus larges, celles des années 1962 à 1967, partiront d’ici 2030, ce qui devrait profondément modifier la structure de l’emploi.

Plus de la moitié des déchets recyclés en Europe

Le tri et le recyclage des déchets sont mis en avant par les pouvoirs publics afin de réduire la pollution et le gaspillage. Au sein de l’Union européenne, en 2016, près de 55 % de tous les déchets sont recyclés, à l’exclusion des principaux déchets minéraux, contre 53 % en 2010.

Une grande partie des déchets provient du secteur du bâtiment. Ce secteur a entrepris des actions fortes pour limiter son empreinte en la matière. Ainsi, le taux de recyclage des déchets de construction et de démolition s’élevait à 89% en 2016.

Pour les emballages, le taux de recyclage des emballages a dépassé 67% en 2016, contre 64% en 2010, tandis que le taux pour les emballages en plastique était supérieur à 42% contre 24% en 200). Le taux de recyclage s’est établi à 46% pour les déchets municipaux en 2017, contre 35% en 2007. Ce taux est en-dessous de l’objectif de 55 % fixé par l’Union européenne. L’Allemagne et l’Autriche respectent déjà l’objectif avec des taux de recyclage respectifs de 66 % et 58 % en 2016. En bas du classement, Malte n’a recyclé que 7 % de ses déchets municipaux en 2016, et la Roumanie 13 %. La France, quant à elle, est dans la petite moyenne avec un taux de recyclage de 42 %. Entre 2015 et 2015, le traitement des déchets municipaux a progressé de 9,8 points en France, c’est-à-dire un rythme moins rapide que ce qui est constaté chez certaines de nos partenaires, + 16,8 points pour le Royaume-Uni, + 25 points pour l’Italie et même + 36,9 points pour la Pologne. Adoptée en 2015, la loi relative à la transition énergétique prévoit une augmentation de 10 % du recyclage des déchets ménagers en France d’ici à 2020. Le traitement des déchets a pâti en France du très grand nombre de communes et de la crainte inspirée par les incinérateurs du fait des problèmes rencontrés dans les années 80 à 2000. En 2001, du fait du rejet de dioxine (affaire de l’incinérateur de Gilly-sur-Isère), les incinérateurs sont accusés de favoriser le développement de cancers au sein de la population habitant à proximité. Des normes françaises et européennes ont été depuis adoptées. De nombreuses associations y demeurent opposées.

Le taux de recyclage a atteint 41% pour les déchets d’équipements électriques et électroniques, tels que les ordinateurs, téléviseurs, réfrigérateurs et téléphones mobiles, qui contiennent des matériaux de valeur pouvant être récupérés. L’Europe a interdit l’exportation des déchets électroniques. Malgré tout, cette règle n’est pas totalement respectée. Plus de 350 000 tonnes de déchets électroniques sont illégalement exportés chaque année, soit l’équivalent de 2,5 milliards de smartphones. 64 % de ces déchets sont adressés à des pays africains (essentiellement au Nigeria, au Ghana, en Tanzanie). L’Ukraine, le Pakistan, la Thaïlande et Hong Kong reçoivent une partie des déchets d’origine européenne.  Parmi les États européens les moins scrupuleux, figurent le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande. L’Europe exporte néanmoins de déchets électroniques que les Etats-Unis (6 % contre 40 %).

En dépit de ces taux de recyclage élevés, en moyenne, seulement 12% des ressources en matériaux utilisées dans l’Union en 2016 provenaient de produits recyclés et de matériaux valorisés, permettant donc d’éviter l’extraction de matières premières primaires. Les déchets recyclés sont utilisés comme matières premières pour générer de la chaleur, du fourrage, de l’engrais, etc.