20 février 2021

C’est déjà hier – commerce en ligne – inflation – commerce extérieur – emploi

L’année folle du e-commerce

Avec la crise sanitaire, le e-commerce a connu une croissance sans précédent porté par la vente de biens. La France a rattrapé son retard en quelques semaines par rapport au Royaume-Uni ou les États d’Europe du Nord en ce qui concerne le poids du commerce en ligne au sein de dépenses de consommation des ménages. Fin 2020, le e-commerce représentait 13,4 % du commerce de détail en France, contre 9,8 % un an auparavant. Les Français ont réalisé 1,68 milliard de commandes en ligne avec un panier moyen de 61 euros.

En 2020, les ventes sur Internet en France ont atteint 112 milliards d’euros, en hausse de 8,5 % en un an (source FEVAD). Les ventes en ligne de biens ont connu une forte croissance du fait des confinements (+32 %) ; en revanche celles de services sont en nette baisse (-10 %). Cette contraction d’activité est imputable en grande partie au recul des dépenses de transports et de voyages (-47 %).

Cercle de l’Épargne – données FEVAD

De nombreuses TPE/PME ont décidé de vendre en ligne soit directement, soit en passant par les places de marché (croissance de 27 %). Plus de 17 000 nouveaux sites marchands ont été créés. Les places de marché représentent 15 % du volume total des ventes en ligne. Les ventes en ligne des enseignes de magasins ont augmenté de 53 % sur l’année avec des pics à +100 % pendant les deux confinements.

Les secteurs ayant enregistré les plus fortes croissances sont ceux des produits de la beauté-santé (+52 %) et des produits de grande consommation (+42 %) suivis par les produits techniques (+34 %) et le mobilier/décoration (+24 %). Lors du premier confinement, les ventes de produits de grande consommation ont augmenté de 86 %.

Les ventes aux professionnels ont enregistré une croissance de +11 % sur l’année. La hausse des ventes au second semestre a permis de maintenir une croissance à deux chiffres, après un début d’année en demi-teinte.

Les ventes sur mobile ont été freinées en 2020 par le recul des ventes de transport, voyage, billetterie, etc… Alors qu’elles affichaient une croissance de 18 % en 2019, elles n’ont progressé que de 5 % en 2020. Cette faible croissance s’explique par le fait que les ménages confinés ont utilisé leurs ordinateurs ou leurs tablettes pour passer leurs commandes.

Le chômage en France, la crise sanitaire et ses effets d’optique

Au quatrième trimestre 2020, le nombre de chômeurs au sens du Bureau International du Travail s’élevait à 2,4 millions de personnes en France (hors Mayotte), en baisse de 340 000 personnes par rapport au troisième trimestre. Au cours des trois derniers mois de 2020, le taux de chômage a diminué de 1,1 point, à 8,0 % de la population active, après une augmentation de 2 points le trimestre précédent. Il est quasi stable (-0,1 point) par rapport à son niveau d’avant-crise sanitaire au quatrième trimestre 2019.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Le dernier trimestre a été marqué par le deuxième confinement qui a entraîné une nouvelle augmentation du chômage partiel et a conduit certains actifs à ne pas effectuer de recherche d’emploi. Au-delà de ces effets, l’INSEE souligne que le taux d’emploi s’est amélioré prouvant la résilience de l’économie française et sa capacité d’adaptation.

La baisse du taux de chômage sur le trimestre concerne toutes les catégories d’âge et de sexe. Elle est plus prononcée pour les 15-24 ans (-3,6 points) que pour les 25-49 ans (-1,0 point) et les 50 ans ou plus (-0,4 point). Le taux de chômage se retrouve ainsi inférieur à son niveau un an auparavant pour les jeunes (-1,5 point) et quasiment au même niveau pour leurs aînés (+0,1 point pour les 25-49 ans ; -0,1 point pour les 50 ans et plus).

Parmi les personnes inactives, 1,8 million souhaitaient retrouver un emploi sans être considérées au chômage. Elles constituent le halo autour du chômage. Après un pic au deuxième trimestre et un repli à l’été, leur nombre remonte légèrement au quatrième trimestre. Leur évolution est depuis le mois de mars 2020 fonction des mesures prises par les pouvoirs publics pour limiter la diffusion de l’épidémie. En période de confinement, le halo augmente pour redescendre rapidement après sa levée.

Compte tenu de la relative amélioration de l’emploi des jeunes en moyenne sur le quatrième trimestre, la part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi ni en formation (NEET) diminue de 0,5 point, à 13,2 %, après un pic au deuxième trimestre et un repli au troisième trimestre. Elle demeure toutefois au-dessus de son niveau d’avant-crise, de 0,5 point en fin d’année.

En moyenne au quatrième trimestre 2020, le taux d’emploi des 15-64 ans augmente de 0,6 point, à 65,6 %, après une hausse de même ampleur (+0,6 point) au troisième trimestre. L’augmentation du taux d’emploi sur les deux derniers trimestres ne compense pas le recul au deuxième trimestre (-1,6 point). Le taux d’emploi reste ainsi inférieur à son niveau un an auparavant (-0,4 point), en particulier pour les 25-49 ans (-0,5 point) et les 15-24 ans (-0,3 point) ; il est toutefois en hausse pour les 50-64 ans (+0,4 point).

Au quatrième trimestre 2020, le nombre moyen d’heures travaillées recule de 1,3 %, à 30,5 heures par semaine (données corrigées des variations saisonnières). Après un creux inédit au deuxième trimestre (-13,1 %), le nombre moyen d’heures hebdomadaires travaillées par emploi avait fortement augmenté (+19,8 %) au troisième trimestre 2020, à 30,9 heures par semaine. Fin 2020, le nombre moyen d’heures travaillées par emploi se situe 2,2 % au-dessous de son niveau un an plus tôt. Le taux d’emploi à temps complet s’établit à 54,6 % au quatrième trimestre 2020. Il progresse de 0,7 point sur le trimestre, et de 0,2 point par rapport à fin 2019. En revanche, le taux d’emploi à temps partiel recule sur le trimestre (-0,2 point) et sur un an (-0,6 point). Par conséquent, la proportion d’emploi à temps partiel se replie, de 0,8 point sur un an, à 17,4 %.

Le taux d’emploi a fléchi assez fortement pour les actifs en CDD. En effet, le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) des 15-64 ans atteint 49,8 % au quatrième trimestre 2020. Il progresse de 0,6 point, après une stabilité le trimestre précédent. Il se situe 0,4 point au-dessus de son niveau de fin 2019. Le taux d’emploi en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim est quasi stable sur le trimestre (+0,1 point), après avoir chuté au deuxième trimestre et s’être en partie redressé au troisième trimestre. À 7,0 %, il se situe 1,1 point au-dessous de son plus haut niveau atteint fin 2017 et 0,7 point au-dessous de son niveau de fin 2019.

Le taux d’activité des 15-64 ans (personnes en emploi ou cherchant un emploi) se replie de 0,2 point sur le quatrième trimestre, et atteint 71,4 %. Il avait chuté avec le premier confinement de 2,3 points au deuxième trimestre, et s’était ensuite redressé de 2,2 points au troisième trimestre. Au total, le taux d’activité se situe au-dessous de son niveau de fin 2019, avant la crise sanitaire, de 0,4 point au-dessous pour l’ensemble, notamment de 0,6 point pour les hommes. Ce recul sur un an résulte de la bascule en inactivité d’une partie des actifs, dans le halo pour les personnes cessant leurs recherches d’emploi pendant le confinement, voire dans l’inactivité hors halo.

Stabilité de l’inflation en janvier

En janvier, l’indice des prix à la consommation (IPC) en France a augmenté de 0,2 % sur un mois, comme en décembre. Avec l’augmentation du cours du pétrole et de celui des matières premières, une petite accélération de l’inflation est attendue dans les prochains mois. La multiplication des plans de relance fait craindre une hausse des prix au cours du second semestre. Il est encore trop tôt pour préjuger de la future vitalité des prix. Le Japon qui vit au rythme des plans de relance et de la politique monétaire expansive depuis trente ans n’a pas pour autant renoué avec l’inflation.

Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation ont, en France, augmenté de 0,7 %, après avoir été stables en décembre.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Sur un an, les prix à la consommation croissent de 0,6 % après une stabilité (0,0 %) en décembre. Les prix des services (+0,8 % après +0,7 %) et ceux du tabac (+12,7 % après +12,5 %) accélèrent. Les prix des produits manufacturés ont connu également un rebond (+0,8 % après -0,9 %), en lien avec le décalage des soldes d’hiver. La baisse des prix de l’énergie s’atténue (-5,8 % après -7,0 %) dans le sillage des prix des produits pétroliers. Les prix de l’alimentation progressent, sur un an, au même rythme que le mois dernier (+1,0 %).

L’indice des prix à la consommation harmonisée (IPCH) progresse de 0,3 % sur un mois, après +0,2 % le mois précédent ; sur un an, il augmente de 0,8 %, après avoir été stable en décembre.

L’inflation sous-jacente (hors prix des matières premières, de l’énergie, des produits agricoles et des produits réglementés) augmente en janvier, à +1,0 % sur un an, après +0,2 % en décembre.

Commerce extérieur, un excédent en hausse pour la zone euro en 2020

Le commerce extérieur en 2020 pour les États membres de la zone euro a été marqué par la pandémie. Les exportations comme les importations ont enregistré un fort recul. Néanmoins, le solde commercial s’est amélioré grâce notamment à la bonne tenue des exportations de produits industriels allemands.

Sur l’année 2020, les exportations de biens de la zone euro vers le reste du monde se sont élevées à 2 131,4 milliards d’euros, en baisse de 9,2 % par rapport à 2019.  Les importations se sont élevées à 1 897,0 milliards d’euros, en baisse de 10,8 % par rapport à janvier-décembre 2019. La zone euro a ainsi enregistré un excédent de 234,5 milliards d’euros, contre +221,0 milliards d’euros en 2019. Les échanges intra-zone euro se sont élevés à 1 797,0 milliards d’euros en 2020, en baisse de 8,9 % par rapport à 2019.

Au cours de l’année 2020, la Chine était le principal partenaire de l’Union européenne. Les importations en provenance de ce pays ont été en hausse de 5,6 % et les exportations de 2,2 %. Les pays européens ont acheté en quantité des masques, des médicaments, des produits électroniques et informatiques. En revanche, sur l’année 2020, le commerce avec les États-Unis a enregistré une baisse significative tant pour les importations (-13,2 %) que les exportations (-8,2 %).

En décembre 2020, pour la première fois depuis février 2020, la majorité des États membres de l’Union ont enregistré une hausse des exportations extra-UE. En particulier, dix-huit États membres ont affiché une augmentation par rapport à décembre 2019, tandis que neuf États membres ont enregistré une diminution.

En ce qui concerne les importations extra-UE, douze États membres ont enregistré une augmentation en décembre 2020 par rapport à décembre 2019, tandis que quinze ont affiché des diminutions.