27 mai 2022

C’est déjà hier – conjoncture – minimum vieillesse – coin fiscal

La confiance des ménages en léger repli en mai

Selon l’INSEE, la confiance des ménages continue de diminuer au mois de mai, mais moins fortement qu’en mars et avril. À 86, l’indicateur qui la synthétise baisse d’un point et reste ainsi bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2021). La guerre en Ukraine et la résurgence de l’inflation continuent de peser sur le moral des ménages.

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En mai, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée perd deux points et reste au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde relatif à la situation financière personnelle future des ménages est stable et demeure lui aussi nettement au-dessous de sa moyenne.

La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants progresse légèrement après une forte baisse en avril. Le solde correspondant gagne un point mais se situe nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. En mai, le solde d’opinion concernant l’opportunité d’épargner perd trois points ; ceux relatifs à la capacité d’épargne passée et future des ménages sont stables. Ces trois soldes demeurent bien au-dessus de leur moyenne de longue période.

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En mai, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’améliorera au cours des douze prochains mois baisse. Le solde correspondant perd cinq points et reste très nettement inférieur à sa moyenne. L’inflation est évidemment le facteur explicatif numéro un. En mai, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois progresse. Le solde correspondant gagne trois points et se situe au plus haut depuis l’été 2008. La part des ménages estimant que les prix accéléreront au cours des douze prochains mois diminue de nouveau nettement : le solde correspondant poursuit sa baisse (–15 points en mai, presque comme en avril) après une très forte hausse en mars (+54 points). Il demeure néanmoins bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois diminue légèrement. Le solde correspondant perd un point et demeure nettement au-dessous de sa moyenne de longue période.

La bonne tenue du marché de l’emploi est prise en compte par les ménages. Ainsi, en mai, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage baissent. Le solde correspondant diminue de quatre points, demeurant ainsi à un niveau très bas.

Climat des affaires, un certain optimisme malgré un contexte difficile

Au mois de mai, le climat des affaires en France est stable. Calculé par l’INSEE, à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, l’indicateur qui le synthétise reste à 106, soit au-dessus de sa moyenne de longue période (100). La situation conjoncturelle s’améliore un peu dans les services et le commerce de détail, mais se détériore dans l’industrie, le bâtiment et le commerce de gros. Les dirigeants d’entreprise ne semblent pas anticiper une forte chute de l’activité dans les prochains mois.

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Dans le commerce de détail, l’indicateur de climat des affaires rebondit partiellement, sous l’effet de l’amélioration des soldes prospectifs d’activité, après deux mois de baisse marquée. Dans les services, le climat des affaires est légèrement plus favorable en mai qu’en avril, porté par l’amélioration des perspectives d’activité du secteur. En revanche, le climat des affaires se dégrade dans l’industrie, notamment du fait de perspectives personnelles de production et de carnets de commandes étrangers jugés moins favorables par les chefs d’entreprise du secteur. Dans le bâtiment, l’indicateur synthétique de climat des affaires recule aussi, principalement sous l’effet de la détérioration du solde d’opinion relatif à l’activité récente. Enfin, dans le commerce de gros, le climat des affaires se détériore nettement par rapport à mars, en lien notamment avec la baisse du solde d’opinion portant sur les livraisons reçues de l’étranger.

Le climat de l’emploi se dégrade légèrement en mai 2022, pour le deuxième mois consécutif. L’indicateur synthétique perd un point et se situe à 110, bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette légère dégradation résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans l’intérim

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Les prélèvements sur le travail en hausse au sein de l’OCDE

Selon l’OCDE, l’imposition du travail est en hausse au sein des Etats membres. Cette augmentation fait suite à la baisse intervenue en 2020. Lors des confinements liés à la pandémie de covid-19, les revenus du travail était en forte baisse remplacés par des prestations sociales. En 2021, les Etats ont progressivement réduit les mesures de soutien. Dans ce contexte, le coin fiscal a augmenté dans une majorité de pays en 2021, aboutissant dans certains cas à un niveau supérieur à celui de 2019. L’OCDE définit le « coin fiscal » comme le total des impôts sur le revenu et cotisations sociales, diminué des prestations sociales. Cet indicateur est exprimé en pourcentage des coûts de main-d’œuvre pour un salarié moyen.

Pour les célibataires,  le coin fiscal moyen s’est établi en 2021 à 34,6 %, enregistrant une hausse pour 24 des 38 pays. Cette augmentation dépasse un point de pourcentage en Israël, aux Etats-Unis et en Finlande. A l’inverse, le pourcentage baisse de plus d’un point en Australie ou en Grèce. Si la Belgique dispose du taux le plus élevé (52,6%), les plus faibles se retrouvent au Chili (7,0 %) et en Colombie (0 %), témoignant de la persistance d’une fiscalité très hétérogène parmi les pays membres. Pour un couple d’actifs avec deux enfants, la charge fiscale moyenne au sein de l’OCDE a elle atteint 28,8 % en 2021, contre 24,6 % pour un même foyer disposant d’un seul salaire. En France, le coin fiscal moyen pour un travailleur célibataire s’est établi à 47 % en 2021, contre 46,6 % un an plus tôt, ce qui en fait le 4e plus haut taux de l’OCDE. A 39 %, il est le plus élevé des 38 pays pour un travailleur marié avec deux enfants.

Minimum vieillesse, la moitié des bénéficiaires potentiels ne le demande pas !

Selon le service statistique du ministère de la Santé, la DREES, une personne seule sur deux, éligible au minimum vieillesse, n’y recourt pas. 321 200 personnes se situent sous le plafond de ressources pour une personne seule (et sont donc éligibles selon les données fiscales) mais n’ont pas recours au minimum vieillesse. Les non-recourants bénéficieraient, s’ils en faisaient la demande, de 205 euros en moyenne. La moitié des non-recourants percevraient moins de 140 euros bruts mensuels : moins de 157 euros pour la moitié des hommes, et moins de 134 euros pour les femmes.

Fin 2016, le taux de non-recours s’élève à 77 % pour les montants attendus inférieurs à 100 euros par mois, 55 % pour les montants compris entre 100 et 200 euros et diminue progressivement pour atteindre 22 % pour les montants compris entre 500 et 600 euros. Il remonte progressivement à 43 % pour les montants les plus élevés (supérieurs à 700 euros)

Le taux de non-recours des femmes s’élève à 52 %, contre 44 % pour les hommes. Le non-recours croît également avec l’âge des bénéficiaires potentiels, de 47 % pour les personnes âgées de 65 à 69 ans à 56 % pour les personnes d’au moins 85 ans.

Le taux de non-recours des bénéficiaires d’une pension de réversion s’établit à 62 %, il est plus élevé d’environ 20 points par rapport à ceux qui n’ont pas de droits dérivés.

Le non-recours du minimum vieillesse est lié à un manque d’information et aux difficultés que peuvent rencontrer les potentiels bénéficiaires. Disposant souvent d’un faible niveau de formation, peu familières d’Internet, de nombreuses personnes renoncent à effectuer les démarches administratives, se privant ainsi d’un complément de ressources. Cette situation justifie la mise en place de systèmes de versements automatiques des prestations, rendus possibles par l’informatisation.