4 septembre 2021

C’est déjà hier – croissance France – chômage – travail du dimanche – inflation – consommation

Une croissance soutenue par l’investissement et le pouvoir d’achat des ménages

Au deuxième trimestre 2021, le produit intérieur brut (PIB) en volume a augmenté de +1,1 %, après une stabilité au trimestre précédent (0,0 %). Le PIB comble ainsi un quart de l’écart restant fin 2020 par rapport à son niveau d’avant-crise. Il reste néanmoins inférieur de 3,2 % au niveau du quatrième trimestre 2019 (contre 4,3 % aux deux trimestres précédents).

La demande intérieure finale (hors stocks) a contribué à hauteur de 1,2 point à la croissance du deuxième trimestre. L’investissement a été particulièrement dynamique (+2,4 % après +0,4 %). Pour la première fois, il a ainsi dépassé son niveau d’avant-crise. Les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 1,0 % (après 0,0 %), mais restent nettement en deçà de leur niveau d’avant-crise (-5,9 % par rapport au quatrième trimestre 2019).  Avec le rebond de la consommation, les importations ont cru plus fortement (+1,7 %) que les exportations (+1,0 %). Le commerce extérieur contribue donc négativement à la croissance du PIB (-0,2 point). Les échanges extérieurs demeurent en retrait par rapport à leur niveau d’avant-crise, -5,8 % pour les importations et -9,5 % pour les exportations. Les variations de stocks contribuent positivement à la croissance du PIB ce trimestre (+0,1 point).

INSEE

Progression confirmée des revenus et du pouvoir d’achat des ménages

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de +0,8 %au deuxième trimestre 2021 après -0,1 % et reste ainsi très au-dessus de son niveau d’avant-crise (+2,7 % par rapport au quatrième trimestre 2019). L’amélioration de la situation de l’emploi et les mesures de soutien du gouvernement expliquent cette situation. La masse salariale reçue par les ménages a continué d’augmenter (+1,1 % après +0,4 %). L’emploi total a progressé de +0,5 % après 0,0 %). Le salaire moyen par tête (SMPT) a légèrement accéléré (+0,6 % après +0,4 %). Au total, la masse salariale se rapproche ainsi nettement de son niveau d’avant-crise (-0,6 % en écart au quatrième trimestre 2019, après -1,8 % au trimestre précédent). Les cotisations sociales salariales ont augmenté de +0,7 % après +0,5 %, alors que les prestations sociales étaient en hausse (+0,3 % après -0,6 %), notamment sous l’effet des prestations chômage et arrêts maladie, tandis que les montants versés au titre de l’activité partielle diminuent de nouveau.

Au deuxième trimestre 2021, les prix de la consommation des ménages ralentissent, après la nette hausse du trimestre précédent (+0,2 % après +0,8 %). Dans ce contexte, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de +0,6 % (après -0,9 %). Il est supérieur de 1,4 % à son niveau d’avant-crise. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il augmente de 0,5 % (après -1,0 %).

Un taux d’épargne en légère baisse mais qui reste à un niveau historique

Avec le maintien de leur pouvoir d’achat, les ménages ont pu maintenir un fort taux d’épargne au cours du deuxième trimestre. Le troisième confinement les a conduits à renoncer de manière forcée à certaines dépenses. La levée des contraintes sanitaires à partir du mois de mai a permis un rebond des dépenses de la consommation à la fin du trimestre, expliquant la légère décrue du taux d’épargne qui est passé du premier au deuxième trimestre 2021 de 21,6 à 21,4 % du revenu disponible brut. Cependant, il reste plus de cinq points au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15 %).

INSEE

Durant le deuxième trimestre, les Français n’ont pas puisé dans leur bas de laine. Ils ont simplement réduit, de manière très modérée, leur effort d’épargne. Ils demeurent prudents et attentistes face à un contexte économique et sanitaire incertain. Le retour au taux d’épargne de longue tendance, autour de 15 %, suppose une normalisation de la situation.

Les ménages ont privilégié la liquidité et la sécurité au rendement durant le premier semestre, les premiers placements étant les dépôts à vue, les livrets d’épargne réglementée et les livrets bancaires fiscalisés. La bonne tenue des actions et des unités de compte reste marginale par rapport à la tendance de fond. Elle dénote néanmoins de l’acceptation d’une prise de risques en contrepartie d’un rendement potentiel plus élevé de la part de certains épargnants.

Augmentation du nombre d’heures de travail au deuxième trimestre 2021

Le nombre total d’heures travaillées a augmenté de +1,2 % au deuxième trimestre (après +0,3 %). Cette hausse tient au fait que le recours au dispositif d’activité partielle diminue et l’emploi total se redresse sur la période étudiée. Le volume total d’heures travaillées reste toutefois largement en deçà de son niveau d’avant-crise (-5,4 % par rapport au quatrième trimestre 2019, après -6,6 % au premier trimestre).

Léger repli du taux de marge des entreprises

Du premier au deuxième trimestre 2021, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) diminue légèrement. Passant de 35,9 à 35,4 %,  il reste bien au-dessus de son niveau des années précédentes. La valeur ajoutée des sociétés non financières et leur masse salariale versée évoluant de concert, la baisse du deuxième trimestre est principalement due à la diminution des versements du Fonds de solidarité aux entreprises.

Maintien à un haut niveau des besoins de financement des administrations publiques

Au deuxième trimestre 2021, le besoin de financement des administrations publiques (APU) s’est établi à 9,6 % du PIB, après 9,8 % au premier trimestre 2021, et 9,1 % en 2020. Cette légère amélioration du déficit public provient d’une hausse des recettes (+0,2 %) liée au rebond de l’activité économique (hausse des recettes de TVA et des cotisations sociales). Les dépenses sont quant à elle stables, la hausse des dépenses de fonctionnement et d’investissement étant compensée par la légère baisse des aides versées aux agents économiques.

Rebond des prix en août

Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée par l’INSEE en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 1,9 % en août, après +1,2 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation résulterait des prix des produits manufacturés en augmentation en lien avec la fin des soldes d’été. Les prix de l’alimentation et ceux de l’énergie accéléreraient également. Les prix des services progresseraient légèrement en lien avec ceux des transports. La hausse des prix du tabac se poursuivrait, sur un an, au même rythme que le mois précédent. Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 2,4 % après +1,5 % en juillet. Sur un mois, il croîtrait de 0,7 % après +0,1 % le mois précédent.

Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,6 % en août, après +0,1 % en juillet.

Pour la zone euro, le taux d’inflation annuel de la zone euro a été estimé à 3,0 % en août par Eurostat, contre 2,2 % en juillet. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en août (15,4 %, comparé à 14,3 % en juillet), suivie des biens industriels hors énergie (2,7 %, comparé à 0,7 % en juillet), de l’alimentation, alcool & tabac (2,0 %, comparé à 1,6 % en juillet) et des services (1,1 %, comparé à 0,9 % en juillet).

Repli des dépenses de consommation des ménages

Les dépenses de consommation des ménages se tassent tout en restant à un haut niveau. Ces derniers n’utilisent pas leur cagnotte « covid » pour réaliser des achats. La consommation tend à revenir à son niveau d’avant-crise. En juillet, les dépenses de consommation des ménages en biens ont ainsi diminué de -2,2 % en volume par rapport à juin 2021, après +0,3 % en juin par rapport à mai 2021. Cette baisse provient du repli des achats de biens fabriqués (-2,7 %) ainsi que du net recul de la consommation alimentaire (-2,9 %). Les dépenses en énergie, quant à elles, augmentent modérément (+1,0 %).

INSEE

Au mois de juillet, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières au sein de la zone euro était de 7,6 %, en baisse par rapport au taux de 7,8 % enregistré en juin et au taux de 8,4 % de juillet 2020. Le taux de chômage de l’Union européenne était de 6,9 % en juillet, en baisse par rapport au taux de 7,1 % de juin et au taux de 7,6 % de juillet 2020. 14,613 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’Union, dont 12,334 millions dans la zone euro. Par rapport à juillet 2020, le chômage a diminué de 1,521 million dans l’Union et de 1,336 million dans la zone euro. Les taux de chômage les plus élevés sont toujours enregistrés en Grèce et en Espagne quand les plus faibles sont constatés en République tchèque et aux Pays-Bas. La France est légèrement au-dessus de la moyenne de la zone euro.

Eurostat

Un Français sur cinq travaille le dimanche

En moyenne en 2020, 18,9 % des personnes en emploi ont travaillé au moins un dimanche sur une période de quatre semaines consécutives. Cette part est en baisse par rapport à 2019 (-2,7 points), en lien avec la crise sanitaire du covid-19. Cette baisse a essentiellement concerné les salariés en CDD (-13 points) ainsi que ceux des secteurs de l’hébergement et restauration (-9 points) et des arts, spectacles et activités récréatives (-11 points).

DARES

Parmi les non-salariés, 32,5 % ont travaillé au moins un dimanche sur quatre contre 17,0 % parmi les salariés. Certains types de métiers concentrent une grande partie de l’activité le dimanche. Dans les métiers assurant la protection et la sécurité des personnes et des biens, 54,3 % des personnes ont travaillé au moins un dimanche sur quatre. Ils sont 41,2 % au sein des métiers assurant la permanence des services de santé et médico-sociaux. 27,7 % des personnes exerçant un métier assurant la continuité de la vie sociale ont travaillé au moins un dimanche sur quatre.

DARES

Les femmes travaillent légèrement plus le dimanche que les hommes. Cette situation est liée à la surreprésentation dans les secteurs les plus exposés au travail dominical (commerces, santé, services à la personne). Parmi les catégories socio-professionnelles, les agriculteurs sont ceux qui travaillent de loin le plus le dimanche (plus de 70 %) ; ils devancent les employés (24 %).

L’âge est un facteur peu discriminant pour le travail le dimanche, bien qu’un peu moins répandu chez les plus de 50 ans. La proportion de cadres est plus importante que dans les autres catégories d’âge, ce qui explique la moindre exposition au travail dominical.

DARES

Un tiers des indépendants indiquent travailler le dimanche contre 17 % des salariés en CDI. La forte présence des indépendants dans les activités de commerce et de services explique cette situation. Les indépendants sont souvent plus maîtres de leur temps, ce qui peut les conduire à choisir de travailler le dimanche. Les stagiaires et les bénéficiaires de contrats aidés sont également fortement mobilisés pour le dimanche. Leur moindre coût, leur précarité, leur jeunesse sont autant de facteurs qui contribuent à expliquer leur forte mise à contribution pour le travail le dimanche.

Sans surprise, le travail du dimanche est important dans les métiers des loisirs et dans le secteur public ainsi que dans une moindre mesure dans les transports.

DARES