6 octobre 2018

C’est déjà hier du 16 octobre 2018

Chômage, la France à la traîne

La France est, en matière de chômage, nettement au-dessus de la moyenne de la zone euro. En effet, 9,3 % de la population active était, au mois d’août dernier, au chômage en France contre 8,1 % en moyenne au sein de la zone euro. En un an, le taux de chômage a baissé de 0,9 point pour la zone euro quand pour la France, elle n’a été que de 0,2 point. L’écart est encore plus important avec la moyenne de l’ensemble de l’Union européenne. En effet, le taux de chômage était, en août, de 6,8 % en baisse de 0,7 point en un an. Pour la zone euro, le taux de chômage est le plus faible depuis novembre 2008 et pour l’Union européenne depuis avril.

Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles en août 2018 ont été enregistrés en République tchèque (2,5 %), en Allemagne et en Pologne (3,4 % chacune). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (19,1 % en juin 2018) et en Espagne (15,2 %). Sur un an, les pays à fort taux de chômage le réduisent de manière assez importante à l’exception de la France et de l’Italie. Il est passé de 10,5 à 7,5 % à Chypre, de 10,9 à 8,5 % en Croatie, de 21,3 à 19,1 % en Grèce, de 16,8 à 15,2 % en Espagne et de 8,8 à 6,8 % au Portugal.

À titre de comparaison, en août 2018, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 3,9 %, en baisse par rapport au taux de 4,4 % d’août 2017

La France a le quatrième taux de chômage le plus élevé au sein de l’Union européenne. Pour expliquer cette mauvaise performance, plusieurs facteurs sont mis en avant : la progression plus rapide que dans les autres pays de la population active, le coût du travail, les rigidités du marché du travail, etc. Or, pris isolément, aucun des facteurs n’est déterminant. Ainsi, le Royaume-Uni connaît une progression comparable de sa population active tout en ayant un taux de chômage de 4 %. Pour le coût du travail, la France se situe certes à un niveau élevé au sein de la hiérarchie européenne mais à égalité avec l’Allemagne, la Belgique et les pays d’Europe du Nord. En ce qui concerne la rigidité du droit du travail, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et les pays d’Europe du Nord n’ont pas des législations beaucoup plus simples que celles en vigueur en France. La France serait victime de la superposition de facteurs négatifs et d’un mauvais positionnement économique. L’outil productif français est trop axé gamme moyenne à la différence de celui de l’Allemagne ou des pays d’Europe du Nord. Du fait d’une forte aversion aux risques et d’un effort d’épargne conséquent, la demande intérieure est en France comme en Italie entravée. L’Allemagne est dans la même situation mais ce pays dispose de la demande extérieure pour contrecarrer la faiblesse de la consommation intérieure.

L’automobile rate sans surprise sa rentrée

Après de très bons mois d’été, un repli des immatriculations de voitures neuves était attendu. Les Français avaient, ces derniers mois, réagi positivement aux opérations promotionnelles des constructeurs qui souhaitaient se débarrasser de modèles non conformes aux nouvelles normes anti-pollution qui sont entrées en vigueur au premier septembre. De nombreux ménages ont anticipé leurs achats d’un ou deux mois conduisant, par ricochet, à un recul du marché automobile en septembre. Selon les chiffres publiés par le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA), 148 752 immatriculations de voitures particulières neuves ont été enregistrées le mois dernier, soit une baisse de 12,8 % en données brutes et de 8,5 % à nombre de jours ouvrés comparable par rapport à septembre 2017 (20 jours en septembre 2018 et 21 jours en septembre 2017). Ce recul intervient après les hausses de 19 % en juillet et de 40,0 % en août.

Au mois de septembre, les constructeurs français ont représenté 60,93 % du marché (90 639 immatriculations). Leur vente de voitures a reculé de 7 %. Le Groupe Renault a été le plus touché avec une contraction de ses ventes de 17,8 %. La marque Renault est en baisse de 23,5 % quand Dacia arrive à progresser de 5,5 %. Le groupe PSA a enregistré une légère hausse de 2,6 % grâce à Peugeot +0,7 %, à Citroën, +4,7 % et Opel, +9,9 %). En revanche, la marque DS affiche un recul de 8,4 %.

Les constructeurs étrangers ont connu une baisse de 20,6 % de leurs immatriculations. Les plus fortes baisses concernent Nissan (-76,9 %), Volkswagen (-36,3 %), Fiat Chrysler Automobiles (-23,8 %) et Ford (-14,4 %). Parmi les marques étrangères en hausse figurent Toyota (+9,8 %), Hyundai (+18,6 %) et Volvo (+29,2 %).

Sur les neuf premiers mois de l’année, 1,66 million de voitures neuves ont été immatriculées en France, soit une hausse de 6,5 % par rapport à la même période de 2017. Le cap des deux millions de voitures devrait être franchi d’ici la fin de l’année.

 

Grande stabilité de l’épargne et de l’investissement en zone euro

L’économie en zone euro a atteint un palier comme en témoignent les derniers résultats de l’investissement et de l’épargne que ce soit pour les ménages ou les entreprises.

Stabilité du taux d’épargne

Si en France, le taux d’épargne a été en hausse au deuxième trimestre 2018, il est resté stable au sein de la zone euro. Avec un taux de 12,1 % du revenu disponible brut, contre 12,0 % au premier trimestre. De son côté, le taux d’investissement des ménages est également stable à 9,0 %du revenu disponible brut au deuxième trimestre 2018.

Stabilité des taux d’investissement et de profit des entreprises

Au deuxième trimestre le taux d’investissement des entreprises s’est établi à 23,0 % de la valeur ajoutée dans la zone euro, stable par rapport au trimestre précédent.