17 août 2019

C’est déjà hier du 17 août 2019

L’Allemagne, la morosité s’installe

Au deuxième trimestre de cette année, le PIB de l’Allemagne s’est contracté de 0,1 % par rapport aux trois mois précédents. Elle est freinée par les moindres performances de son économie extérieure, a annoncé ce mercredi l’Office fédéral des statistiques, Destatis.

Au sein de l’Union européenne, la Grande-Bretagne a également connu une contraction de son PIB au cours du deuxième trimestre (-0,2 %). De son côté, le PIB italien a stagné quand la France a bénéficié d’une croissance de 0,2 

L’Allemagne dont la croissance a longtemps été portée par la demande extérieur. Cette dernière est pénalisée, depuis plus d’un an, par les mesures protectionnistes prises par les États-Unis ainsi que par le feuilleton interminable du Brexit. Les commandes des biens d’équipement allemands sont en net recul. Les ventes d’automobile sont également en retrait depuis le scandale concernant les moteurs diesels. Les commandes de machines-outils ont ainsi reculé de 22 % sur un an entre avril et juin, a indiqué mardi 13 août la fédération du secteur. Toujours au deuxième trimestre, la production industrielle a reculé de 1,8 %. Les exportations ont baissé de 8 % en juin. Elles ont diminué plus fortement que les importations au cours des trois derniers mois selon Destatis.

Depuis le milieu de l’année 2018, l’Allemagne flirte avec la récession qui est constatée si le PIB recule durant deux trimestres successifs. Pour certains experts, cette situation pourrait intervenir au troisième trimestre.

Pour l’année 2019, les économistes s’attendent encore à un taux de croissance positif tout en révisant à la baisse leurs prévisions. Au début du mois de juillet, la Bundesbank a retenu une croissance de 0,6 point contre précédemment 1,6 %. Pour 2020, la Bundesbank s’attend à un modeste rebond de 1,2 %, au lieu de 1,6 % escompté. En 2018, la croissance allemande avait été de 1,4 % et de 2,2 % en 2017. Le Gouvernement, de son côté, pronostique une croissance de 0,5 point.

La question d’un relâchement de la discipline budgétaire est sur le devant de la scène publique. La fin du dernier mandat d’Angela Merkel est de plus en plus complexe du fait des tiraillements croissants entre la CDU/CSU et le SPD. Ainsi, plusieurs cadres du parti social-démocrate, prônent un recours à l’endettement pour financer notamment un plan de lutte contre le réchauffement climatique. Les conservateurs s’y opposent et entendent maintenir la politique en cours qui consiste à garantir un budget fédéral au minimum équilibré. La chancelière Angela Merkel a reconnu que l’économie allemande traversait « une phase difficile » mais a rejeté l’idée de déficits budgétaires pour financer un quelconque plan de relance. Angela Merkel a simplement rappelé que des mesures fiscales favorables aux ménages avaient été adoptées et qu’elles entreront en vigueur en 2021. Il est ainsi prévu de supprimer pour la plupart des salariés la contribution dite « Soli » créée lors de la réunification. Cette mesure aboutira à alléger la facture fiscale de 11 milliards d’euros par an.

Zone euro, une croissance ténue

Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,2 % tant dans la zone euro (ZE19) que dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation rapide publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du premier trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,4 % dans la zone euro et de 0,5 % dans l’UE28. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 1,1 % dans la zone euro et de 1,3 % dans l’UE28 au deuxième trimestre 2019, après respectivement +1,2 % et +1,6 % au trimestre précédent. Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB des États-Unis a augmenté de 0,5 % par rapport au trimestre précédent (après +0,8 % au premier trimestre 2019). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a progressé de 2,3 % (après +2,7 % au trimestre précédent).

Le nombre de personnes ayant un emploi a augmenté de 0,2 % dans la zone euro ainsi que dans l’UE28 au deuxième trimestre 2019 par rapport au trimestre précédent. Au cours du premier trimestre 2019, l’emploi avait augmenté de 0,4 % tant dans la zone euro que dans l’UE28. Par rapport au même trimestre de l’année précédente, l’emploi a augmenté de 1,1 % dans la zone euro et de 1,0 % dans l’UE28 au deuxième trimestre 2019, après respectivement +1,3 % et +1,2 % au premier trimestre 2019. Ces données fournissent une mesure du volume de la main-d’œuvre qui est cohérente avec celle de la production.

Le chômage en France revient à son niveau de 2009

Le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail s’élevait au deuxième trimestre à 8,5 % de la population active. Il a diminué de 0,2 point après une baisse de 0,1 point le trimestre précédent. Il est inférieur de 0,6 point par rapport à son niveau du deuxième trimestre 2018. Il s’agit de son plus bas niveau depuis début 2009.

Pour la seule France métropolitaine, le taux de chômage est de 8,2 % au deuxième trimestre en recul de 0,2 point par rapport au premier.  2,4 millions de personnes sont au chômage. Le taux de chômage diminue pour toutes les tranches d’âge. La baisse est plus prononcée pour les jeunes (-0,6 point) que pour les personnes de 25 à 49 ans (-0,2 point) et les 50 ans ou plus (-0,2 point). Sur un an, le taux de chômage en France métropolitaine diminue de 0,6 point, avec une baisse plus marquée pour les jeunes (-1,5 point), en particulier les jeunes femmes (-1,8 point).

Parmi les chômeurs, 900 000 déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée s’établit à 3,2 % de la population active au deuxième trimestre 2019. Il est en baisse légère par rapport au trimestre précédent (−0,1 point) et est inférieur de 0,4 point à son niveau un an auparavant.

En France métropolitaine, parmi les personnes inactives au sens du BIT, 1,5 million souhaitent un emploi sans être considérées au chômage. Elles sont dans le halo autour du chômage. Leur nombre augmente de 63 000 entre les premier et deuxième trimestres 2019, après une forte baisse au trimestre précédent, et retrouve son niveau atteint un an auparavant.

L’inflation demeure toujours aussi contenue

L’inflation en France reste largement en-dessous de la cible des deux points, retenue par la Banque centrale européenne. Malgré les mesures de relance prises par le Gouvernement après la crise des « gilets jaunes », les prix demeurent très sages. L’arbitrage fait par les ménages en faveur de l’épargne et l’excès de capacités de production à l’échelle mondiale au niveau des biens manufacturés expliquent cette situation. En outre, il faut y ajouter la concurrence accrue que génère Internet au niveau des réseaux de distribution.

Ainsi, au mois de juillet, selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC) recule de 0,2 % sur un mois, après une hausse de 0,2 % en juin. Ce repli provient d’un recul saisonnier des prix des produits manufacturés (-2,8 % après une stabilité en juin) due aux soldes d’été et d’une baisse accentuée des prix de l’énergie (-1,1 % après -0,1 %). En revanche, les prix des services progressent de +1,0 % après +0,5 %, notamment ceux des transports aériens avec le début des vacances scolaires. Les prix alimentaires sont également plus dynamiques que le mois précédent (+0,5 % après +0,1 %). Enfin, les prix du tabac augmentent légèrement sur le mois (+0,2 % après une stabilité en juin). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation décélèrent à +0,1 % sur un mois, après +0,3 % en juin.

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de +1,1 % en juillet, après +1,2 % en juin 2019. Cette légère baisse de l’inflation résulte d’un ralentissement, sur un an, des prix de l’énergie, des services et du tabac. En revanche, l’accélération des prix des produits alimentaires et le moindre recul de ceux des produits manufacturés limitent la baisse de l’inflation.

Comme le mois précédent, l’inflation sous-jacente, calculée en enlevant les biens connaissant d’importantes fluctuations comme l’énergie, est stable à +0,9 % sur un an).

De son côté, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) se replie à 0,2 % en juillet après +0,3 % en juin ; sur un an, il ralentit à +1,3 % après +1,4 % le mois précédent

Petite remontée des défaillances d’entreprise en France

Selon la Banque de France, au mois mai, le nombre de défaillances, sur un an, a augmenté de 2,6 % en s’élevant à 54 070. Malgré tout, sur les trois derniers mois, une baisse de 5,5 % est constatée. L’évolution des défaillances sur 12 mois diffère selon les secteurs.  Les secteurs des transports, des conseils et services aux entreprises et des activités financières et d’assurance connaissant une progression sensible du nombre de défaillances. Elles ont augmenté de respectivement de 14,3 %, de 12,6 % et de 6,9 % par rapport à mai 2018. Les défaillances augmentent également dans l’enseignement, la santé et les services aux ménages (+5,2 %), l’hébergement et la restauration (+3,2 %) et l’industrie (+2,2 %).

Sur la même période, les défaillances reculent, en revanche, dans les activités immobilières (-5,6 %), l’information et communication (-4,5 %), l’agriculture (-1,1 %) et le commerce (-0,8 %).

Pour le seul mois de mai, la Banque de France constate une augmentation des défaillances au sein des PME (+2,6 %) et cela malgré une baisse pour les TPE (-2,8 %).

La zone euro maintient son excédent commercial

Malgré les tensions entre les États-Unis et la Chine, malgré le ralentissement des échanges mondiaux, la zone euro a réussi à stabiliser son excédent commercial à un haut niveau. En effet, sur la période allant de janvier à juin 2019, les exportations de biens de la zone euro vers le reste du monde se sont élevées, selon Eurostat, à 1 163,3 milliards d’euros (+3,2 % par rapport à janvier-juin 2018) et les importations à 1 061,2 milliards d’euros (+3,7 % par rapport à janvier-juin 2018). En conséquence, la zone euro a enregistré un excédent de 102,2 milliards d’euros, contre +103,6 milliards en janvier-juin 2018. Les échanges intra-zone euro se sont élevés à 1 001,4 milliards d’euros entre janvier et juin 2019, en hausse de 1,8 % par rapport à la même période de 2018.