20 avril 2019

C’est déjà hier du 20 avril 2019

La croissance chinoise rassure

Certains prévisionnistes avaient tablé sur un mauvais résultat pour l’économie chinoise au premier trimestre. Or, tel n’a pas été le cas notamment grâce à une production industrielle qui a été plus forte que prévu. Selon les statistiques officielles publiées mercredi 16 avril, le PIB a crû de 6,4 % sur les trois premiers mois de l’année. Sur une base trimestrielle, le PIB a été en croissance de 1,4 %, conforme aux attentes, contre une croissance de 1,5 % entre octobre et décembre. Les ventes au détail et l’investissement ont progressé au mois de mars laissant présager une stabilisation de l’économie chinoise à un niveau correct. Néanmoins, de nombreux économistes estiment qu’il est prématuré d’envisager un rebond. Le maintien d’une politique proactive est souhaité par les experts pour éviter un ralentissement dans les prochains mois.

Pour l’ensemble de l’année 2019, la croissance devrait se situer autour de 6,2 % avec toujours l’hypothèque de la conclusion d’un accord commercial avec les États-Unis. Les autorités chinoises tablent toujours sur une croissance annuelle de 6 à 6,5 % pour 2019.

Pour mémoire, la croissance avait atteint 6,6 % en 2018, son plus bas niveau depuis près de 30 ans.

Les Français de plus en plus entreprenants

Les Français figurent en tête des pays membres de l’Union européenne pour la création d’entreprises. Les derniers résultats devraient leur permettre de conforter leur place de numéro un. En mars, 67 099 créations ont été enregistrées dont 35 231 sous forme d’entreprises traditionnelles.

En données brutes, le nombre cumulé d’entreprises créées au cours des douze derniers mois a augmenté de 17,3 %. Tous les types de créations sont en hausse même si la création d’entreprises reste portée par les immatriculations de micro-entrepreneurs (+28,5 %). Le nombre de créations d’entreprises individuelles classiques est en hausse sur un an de 15,5 %. La progression est moindre pour la création de sociétés (+4,0 %). Sur un an, 729 152 entreprises ont été créées dont 395 123 sous forme traditionnelle. 46 % des créations prennent donc la forme de micro-entreprises (ex auto-entrepreneurs).

Le développement des activités tertiaires conduit au développement d’entreprises (VTC, services de proximité). Par ailleurs, le statut de micro-entrepreneur est de plus en plus utilisé comme moyen pour changer d’activité ou pour préparer un retour sur le marché du travail (demandeurs d’emploi par exemple). De nombreux seniors ou jeunes retraités ont également recours à ce statut pour exercer leur activité professionnelle à titre principal ou dans le cadre d’un cumul emploi-retraite.

Le logement et les transports, les deux soucis des Français

En 2017, les ménages consomment en moyenne pour 34 000 euros par an contre 32 200 en 2011 en euros courants, soit le même montant en euros constants. Entre temps, le pouvoir d’achat a faiblement progressé. Les ménages ont préféré renforcer leur taux d’épargne plutôt que de consommer. Par ailleurs, la progression des prélèvements obligatoires a pesé sur les dépenses de consommation. Entre 2011 et 2017, les disparités de consommation et de structure des budgets ont dans l’ensemble assez peu varié. Le niveau de vie et la taille du ménage sont les principaux déterminants des disparités entre ménages.

Source : INSEE

Les transports et le logement sont les deux postes de dépenses en forte croissance, ces dernières années, qui réduisent les marges de manœuvre des ménages français. Mais la situation de ces derniers dépend largement de leur lieu de résidence. Ainsi, dans les grandes agglomérations, les dépenses de logement constituent une charge croissante surtout pour les locataires, sachant que le remboursement du capital des emprunts immobiliers ne figure pas dans la consommation mais dans l’épargne au niveau de la comptabilité nationale. En milieu rural ou en périphérie des centres urbains, les dépenses de transports représentent le premier poste de dépenses, un poste qui tend à augmenter sensiblement.

La consommation dépend de son lieu de résidence

Le niveau moyen de consommation n’est pas le même sur tout le territoire. Il est fonction des revenus et du lieu de résidence. Ainsi, en 2017, les ménages résidant dans l’agglomération parisienne consomment 16 % de plus que la moyenne, tandis que les ménages des autres d’unités urbaines ont une consommation proche de la moyenne. 32 % des ménages de l’agglomération parisienne font partie des ménages les plus aisés (cinquième quintile de niveau de vie), contre moins de 20 % dans les autres unités urbaines et 15 % en milieu rural.

La part du budget consacrée à l’alimentation à domicile décroît avec la taille de l’unité urbaine où réside le ménage. Ainsi, les ménages vivant en milieu rural y consacrent 17 % de leur budget contre 14 % pour les ménages de l’agglomération parisienne. Cet écart est presque compensé par le poids de la restauration hors du domicile (80 % du poste hébergement et restauration en moyenne), qui tient une place plus importante dans le budget des ménages franciliens que dans celui des ménages vivant en milieu rural. 

La consommation, une question d’âge

Au cours des quatre dernières décennies, à niveau de revenu, taille du ménage et génération donnés, la consommation croît avec l’âge jusqu’à 45-49 ans, demeure élevée jusqu’à 65 ans, puis connaît une chute. En 2017, le niveau de consommation des plus âgés reste inférieur à celui de l’ensemble des ménages, mais s’en rapproche. Les ménages dont la personne de référence est âgée de 65 ans ou plus consomment 7 % de moins que la moyenne en 2017 (par unité de consommation), contre 9 % en 2011. Dans les années 80, l’écart dépassait 25 %. Ce rapprochement est lié au niveau de vie des retraités qui est, en moyenne, supérieur de 5 % à celui de l’ensemble de la population. La courbe des dépenses de consommation marque une augmentation au moment de l’arrivée dans la vie active et lors de la naissance des enfants. Depuis une vingtaine d’années, un pic de dépenses apparaît lors du départ à la retraite. Les ménages concernés déménagent, profitent de ce moment pour se rééquiper et accroissent leurs dépenses de loisirs. Après 75 ans, les dépenses baissent jusqu’à la survenue éventuelle de la dépendance qui provoque une demande plus forte en services.

75 % des ménages retraités sont propriétaires, ce qui explique que le poids de leurs dépenses logement est par nature plus faible que chez les actifs. Par ailleurs quand les retraités sont locataires, ils bénéficient de loyers moins élevés du fait de l’ancienneté de leur bail ou en raison de leur lieu d’habitation (en moyenne les retraités résident moins que l’ensemble de la population au cœur des grandes agglomérations). Les dépenses de transports sont beaucoup moins importantes pour les retraités qui n’ont plus à supporter les frais de déplacement pour se rendre sur leur lieu de travail.

Les familles monoparentales consomment moins que les autres

Les familles monoparentales consomment nettement moins que les autres types de ménages. Ces familles doivent faire face à des dépenses de logement plus importantes car elles reposent que sur une seule source de revenus. En 2017, leur consommation par unité de consommation (UC) est inférieure de 16 % à celle de l’ensemble des ménages. 44 % de ces ménages font partie des plus modestes (premier quintile de niveau de vie par UC), contre 9 % des couples sans enfant.

La consommation, une question de revenus

En 2017, les 20 % de ménages ayant les plus hauts niveaux de vie (5e quintile de niveau de vie) consomment 54 % de plus que la moyenne ; les 20 % de ménages les plus modestes (premier quintile de niveau de vie) consomment 40 % de moins

Les différences de consommation les plus fortes concernent les dépenses d’alimentation (hors restauration), de transport mais aussi les dépenses de loisirs et de culture, et celles d’hébergement et de restauration. Par rapport aux 20 % de ménages les plus aisés, les 20 % les plus modestes, selon qu’ils sont propriétaires ou locataires, consacrent 6 à 7 points de plus de leur budget à l’alimentation à domicile, 4 points de moins au transport, 3 à 4 points de moins pour les loisirs et la culture, et 4 à 5 points de moins à des services d’hébergement et de restauration. Le poids des dépenses incompressibles est naturellement plus élevé. Du fait d’un relèvement des prix agricoles, de transports ou de logement, les postes de dépenses afférents à ces biens sont en hausse pour les ménages modestes. Cela se traduit par une augmentation des dépenses dites préengagées, des dépenses sur lesquelles les ménages n’ont que peu de prises.

Les dépenses d’hébergement et de restauration en hausse

Les Français sont de plus en plus mobiles. Ils voyagent davantage profitant de la multiplication des offres tarifaires (« low cost », train à bas prix). Par ailleurs, travaillant de plus en plus loin de leur domicile, ils déjeunent plus souvent à l’extérieur, ce qui conduit à l’augmentation du poste de dépenses « hébergement et restauration ».

Le poids du logement dans le budget des ménages continue d’augmenter

Être locataire ou non (propriétaire de sa résidence, usufruitier ou logé gratuitement) influe très fortement sur le budget des ménages. En 2017, hors loyers imputés, les dépenses de consommation relatives au logement représentent 25 % dans le budget moyen des locataires, soit 17 points de plus que dans celui des non-locataires. Ces dépenses incluent les charges et le chauffage, mais pas les remboursements d’emprunts pour l’acquisition de sa résidence, lesquels constituent de l’épargne.

Depuis plus de trente ans, le poids des dépenses de logement dans le budget des ménages progresse, notamment pour les locataires. Pour ces derniers, cela provient en majeure partie de la hausse des loyers, mais également d’une légère augmentation des dépenses en électricité, gaz, et autres combustibles.

Le logement pèse d’autant plus dans le budget des ménages que l’unité urbaine de résidence est grande. En milieu rural, les ménages y consacrent 11 % de leur budget (3 600 euros par an en moyenne) contre 17 % (6 600 euros) dans l’agglomération parisienne. Plus la taille de l’unité de résidence augmente, moins les ménages y résidant sont propriétaires et plus les loyers sont élevés. 80 % des ménages habitant en milieu rural sont propriétaires contre 50 % dans les unités urbaines de plus de 100 000 habitants. En région parisienne, pour les locataires, les dépenses de logement représentent 27 % des dépenses de consommation des ménages (9 200 euros par an en moyenne) contre 23 % en milieu rural (6 900 euros).

Le constat est inverse pour le transport, que les ménages soient locataires ou propriétaires. La part du budget qu’ils y consacrent décroît avec la taille de l’unité urbaine, de 21 % en milieu rural à 16 % dans l’agglomération parisienne. Ainsi, en milieu rural, la part supplémentaire consacrée au transport par rapport à l’agglomération parisienne est presque compensée par la moindre part consacrée au logement.

Le type de dépenses de transports diffère selon le lieu de vie des ménages. L’achat de véhicules et les frais d’utilisation afférents (entretien, carburant, etc.) constituent l’essentiel du budget transport pour les ménages provinciaux (90 % du budget transport en milieu rural, 80 % dans les grandes agglomérations hors Paris) tandis qu’ils n’en représentent que la moitié pour les ménages franciliens. Pour ces derniers, les services de transport (en commun, train, avion, etc.) représentent plus du tiers du budget transport. En 2017, les ménages résidant en milieu rural ont dépensé en moyenne 7 000 euros pour le transport, contre 6 200 euros pour ceux de l’agglomération parisienne.

La consommation au temps des places de marché digitales

De plus en plus de ménages ont recours aux places de marchés digitales entre particuliers. En 2017, 36 % des ménages ont échangé (gratuitement ou non) des biens ou services avec d’autres particuliers lors des douze derniers mois. 33 % des ménages déclarent avoir vendu, acheté, ou loué des biens ou services à d’autres particuliers.

Les locations entre particuliers sont peu fréquentes. 8 % des ménages déclarent avoir pris en location auprès de particuliers un logement, un hébergement, une place dans leur véhicule ou un bien au cours des douze mois précédents. 2 % des ménages en ont mis en location. La plupart de ces locations passe par des sites d’annonces en ligne.

En revanche, sur cette période, 20 % des ménages déclarent avoir acheté à des particuliers et 17 % avoir vendu. Les trois quarts de ces achats et les deux tiers des ventes se font via des sites d’annonces en ligne. Quand un ménage est acheteur en ligne, il est trois fois plus souvent vendeur en ligne que la moyenne, et inversement.

Ces échanges entre particuliers restent toutefois limités. Au cours des douze derniers mois, les deux tiers des ménages acheteurs l’ont fait une ou deux fois, tout comme les vendeurs. Néanmoins, 8 % d’entre eux ont dépensé entre 800 et 3 000 euros, et 6 % ont dépensé plus de 3 000 euros. La moitié des ménages vendeurs en ligne en ont retiré moins de 150 euros dans l’année, 9 % ont perçu entre 800 et 3 000 euros, et 8 % plus de 3 000 euros. Lorsque le montant annuel dépasse 3 000 euros, les ménages ont acheté ou vendu un véhicule dans neuf cas sur dix.

Les ventes concernent en premier lieu les meubles (26 % des ménages vendeurs en ligne), les véhicules (22 %) et les vêtements, chaussures ou sacs (20 %). Les ménages achètent principalement des meubles (22 % des ménages acheteurs en ligne à d’autres particuliers), des biens ou services culturels (19 %), des vêtements, chaussures ou sacs (19 %) et des véhicules (16 %).

Les couples avec enfants, les ménages dont la personne de référence est âgée de moins de 40 ans, et ceux dont cette personne est diplômée du baccalauréat ou d’un diplôme du supérieur pratiquent plus souvent le commerce en ligne entre particuliers. En 2017, la part de ménages ayant vendu en ligne au moins une fois à d’autres particuliers augmente avec le niveau de diplôme, passant de 6 % parmi ceux dont la personne de référence est sans diplôme à 23 % parmi les diplômés d’un bac + 3.