26 mai 2018

C’est déjà hier du 26 mai 2018

Le chômage a-t-il déjà atteint son point bas ?

Entre le dernier trimestre 2017 et le premier trimestre de cette année, le taux de chômage en France (outre-mer compris) au sens du Bureau International du Travail est remonté de 9 à 9,2 %. Sur un an, la baisse atteint néanmoins 0,4 point.

A la fin du premier trimestre, la France métropolitaine comptait 2,6 millions de personnes au chômage, soit une hausse de 83 000 en trois mois. Le taux de chômage a augmenté de 0,3 point par rapport au trimestre précédent en atteignant 8,9 % de la population active. Cette légère dégradation est liée au ralentissement de l’activité et aux blocages inhérents au marché du travail français. La croissance est passée de 0,7 à 0,3 % du 4e trimestre au 1er trimestre 2018. Le nombre de créations d’emplois s’est légèrement tassé, avec 57 900 créations nettes d’emploi, après 81 500 créations au dernier trimestre 2017. Pour certains experts, cette légère détérioration serait la preuve que l’économie française buterait sur le taux de chômage structurel que la Commission de Bruxelles évalue à 9,1 % quand il serait de 3,6 % en Allemagne. Plusieurs facteurs expliqueraient un tel écart de part et d’autre du Rhin : indemnisation des demandeurs d’emploi, inadaptation de l’offre à la demande de travail, rigidité du code du travail, coût élevé du travail au regard de la productivité.

Confortant l’analyse de la Commission européenne, selon l’INSEE, 42 % des industriels français éprouveraient des difficultés à pourvoir à un nombre croissant de postes. 67 % des dirigeants dans le bâtiment sont dans le même cas. Une des autres raisons de la remontée du chômage au cours du 1er trimestre est le retour sur le marché du travail de personnes qui en étaient sorties durant la période de faible croissance.

Le chômage de longue durée est quasi stable

 Parmi les chômeurs, 1,1 million déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée s’établit ainsi à 3,6 % de la population active. Il varie peu entre fin 2017 et début 2018 (−0,1 point) et diminue de 0,5 point sur un an.

Le taux d’emploi au plus haut

Le taux d’emploi (rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi et la population totale) est stable début 2018, à son plus haut niveau depuis le début des années quatre-vingt. Au premier trimestre 2018, le taux d’emploi des 15-64 ans s’établit à 65,7 %, comme au quatrième trimestre 2017 et à son plus haut niveau depuis le début des années quatre-vingt. Il augmente de 1,0 point par rapport au premier trimestre 2017. Sur le trimestre, le taux d’emploi s’accroît légèrement pour les personnes de 50 à 64 ans et il est quasi stable pour les autres.

Le taux d’emploi tend à se tasser chez les jeunes de moins de 25 ans quand il augmente sensiblement chez les seniors. L’évolution chez ces derniers est à mettre en relation avec le report de l’âge légal de départ à la retraite.

Le taux d’emploi à temps complet est de 53,9 %, comme au trimestre précédent. Il augmente de 0,9 point sur un an. Le taux d’emploi à temps partiel atteint 11,8 %, un niveau identique à celui du trimestre précédent et proche de celui de début 2017 (+0,1 point).

Le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) des 15-64 ans est de 49,2 % au premier trimestre 2018. Il est quasi stable sur le trimestre (+0,1 point) et augmente de 0,6 point sur un an. Le taux d’emploi en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim s’établit à 8,0 % début 2018, un niveau proche de fin 2017 (−0,1 point), et 0,2 point plus élevé qu’au premier trimestre 2017.

Au premier trimestre 2018, 6,0 % des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi. Il s’agit principalement de personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage. Cette part augmente de 0,4 point entre le quatrième trimestre 2017 et le premier trimestre 2018 ; elle est quasi stable sur un an (−0,1 point).

Le taux d’activité augmente de 0,2 point

 Le taux d’activité (rapport entre le nombre de personnes en activité et la population totale) des 15-64 ans s’établit à 72,2 % au premier trimestre 2018, son plus haut niveau depuis 1975. Il augmente de 0,2 point par rapport au quatrième trimestre 2017, et de 0,8 point par rapport au premier trimestre 2017.

Le halo autour du chômage

En France métropolitaine, parmi les personnes inactives au sens du BIT, 1,5 million souhaitent un emploi sans être considérées au chômage au sens du BIT : elles constituent le halo autour du chômage. Leur nombre diminue de 22 000 entre fin 2017 et début 2018 ; il est quasi stable sur un an (−10 000).

 Plus de 30 000 mineurs demandeurs d’asile non accompagnés en 2017

En 2017, sur 650 000 primo-demandeurs d’asile ayant introduit une demande de protection internationale dans les États membres de l’Union européenne, 31 400 étaient considérés comme étant des mineurs non accompagnés (MNA). Ce nombre est deux fois plus faible qu’en 2016 (63 200 mineurs non accompagnés enregistrés) et presque un tiers du pic enregistré en 2015 (95200). Cela reste toutefois plus de deux fois et demi plus élevé que la moyenne annuelle relevée sur la période 2008-2013 (environ 12 000 par an). Au sein de l’Union, les mineurs non accompagnés représentaient 15 % de l’ensemble des demandeurs d’asile âgés de moins de 18 ans en 2017.

En 2017, la quasi-totalité de ces mineurs non accompagnés étaient des garçons (89 %) et plus des trois quarts étaient âgés de 16 à 17 ans (77 %) tandis que ceux âgés de 14 à 15 ans représentaient 16 % des mineurs non accompagnés. 6 % avaient par ailleurs moins de 14 ans% (près de 2 000 personnes). Le premier pays d’origine des mineurs non-accompagnés est l’Afghanistan (17 % du total), soit environ 5 300 personne). Parmi les principaux pays d’origine figurent également l’Erythrée, le Gambie et la Guinée.

Près d’un tiers des mineurs a réalisé sa demande en Italie (plus de 10 000 mineurs non accompagnés, soit 32 % de l’ensemble des mineurs non accompagnés enregistrés dans les États membres de l’Union). L’Italie est suivie par l’Allemagne (9 100, 29 %), la Grèce (2 500, 8 %) et le Royaume-Uni (2 200, 7 %),

La pression des entrées des mineurs non accompagnés s’accentue en Italie (avec près de 4 000 mineurs non accompagnés supplémentaires en 2017 qu’en 2016, soit +66 %) et légèrement en Grèce (100 supplémentaires, soit +4). En revanche, des baisses ont été enregistrées en Allemagne (26 900 de moins, soit -75 %), en Autriche (2 500 de moins, soit -65 %) et au Royaume-Uni (1 000 de moins, soit -31).

Importante sur le plan démographique, la question l’est tout autant d’un point de vue budgétaire. En France, l’accueil des mineurs étrangers est assuré par les départements chargés d’évaluer leur minorité et de vérifier leur isolement avant de les prendre en charge au titre de l’aide sociale à l’enfance. Les départements ont réalisé, en 2017, 50 000 évaluations et près de 15 000 mineurs non accompagnés ont été pris en charge. Selon l’Assemblée des Département de France, cela représente un coût d’1,25 milliard d’euros.