9 juin 2018

C’est déjà hier du 9 juin 2018

L’industrie française à la recherche d’un second souffle ?

Après avoir enregistré de bons résultats l’année dernière, l’industrie française est à la peine depuis plusieurs mois. En avril, un léger rebond est constaté pour l’industrie manufacturière (0,4 %, après +0,3 % en mars) mais pas pour l’ensemble de l’industrie, (-0,5 % après -0,4 %) du fait d’une nette baisse dans les industries extractives, énergie et eau (-5,8 % après -4,3 %). La production se replie également nettement dans les biens d’équipement (-2,5 % après +1,2 %). A titre de comparaison, la production industrielle est en repli de 1 % en Allemagne témoignant que la langueur économique de ce début d’année n’est pas que française. Dans ces conditions, la production manufacturière des trois derniers mois diminue nettement (-1,1 %). Néanmoins, sur un an, elle augmente de 1,9 %.

Malgré cet accès de faiblesse depuis le début de l’année, la production demeure en hausse assez forte sur 12 mois. Pour l’ensemble de l’industrie, la progression est de 2,6 %. La production est en hausse dans les matériels de transport (+4,0 %) et dans les biens d’équipement (+3,6 %). Elle croît légèrement dans les industries agroalimentaires (+0,3 %). En revanche, elle diminue nettement dans la cokéfaction et raffinage (–1,7 %).

Des inégalités contenues en France depuis la crise

L’INSEE a publié une série d’études sur les revenus et le patrimoine en France à partir des données de 2015. L’institut statistique souligne ainsi que malgré la crise économique des années 2008/2011, la montée des inégalités a été contenue dans notre pays.

En 2015, le niveau de vie médian de la population était de 20 300 euros à comparer aux 14 000 euros du SMIC annuel et aux 106 210 euros de revenu par unité de consommation dont bénéficient en moyenne les 1 % les plus aisés. Le niveau de vie médian de 2015, en hausse de 0,4 % par rapport à 2014, reste néanmoins inférieur au niveau atteint en 2008. Avec l’amélioration de la situation économique, le niveau de vie des 10 % les plus aisés a augmenté plus rapidement en 2015. La progression a été de 1,4 % par rapport à 2014. Les 10 % les plus pauvres ont enregistré une hausse de leurs revenus de 0,3 % qui compense la baisse constatée en 2014. Cette légère amélioration est imputable à la revalorisation de certaines prestations sociales. Pour les 10 % de ménages les moins aisés, plus de la moitié des revenus est composée de prestations sociales.

Pas de montée des inégalités en France

Depuis 1996, le rapport de revenus entre les 10 % les plus riches et les 10 % les moins aisés reste stable à 3,5. En Europe, seules la France, la Hongrie, la Belgique et la Grèce, n’ont pas enregistré une montée des inégalités lors de ces dix dernières années (en prenant l’indice de Gini comme indicateur de comparaison). En revanche, celles-ci ont progressé aux États-Unis, en Allemagne, en Finlande et en Suède.

Un taux de pauvreté contenu

La France se caractérise également par un des plus faibles taux de pauvreté au sein de l’Union européenne. Seuls cinq pays en Europe ont des taux plus faibles : la Finlande, le Danemark, la République Tchèque, la Slovénie et la Slovaquie. Après avoir fortement baissé de 1970 à 1990, le taux de pauvreté français est relativement stable depuis. Si le taux de pauvreté se contracte chez les retraités, il a, en revanche, tendance à augmenter pour les chômeurs et les familles monoparentales. Le taux de pauvreté qui est de 14 % pour l’ensemble de la population atteint 37 % pour les chômeurs. Ce taux est de 8,5 % pour les retraités et de 8,3 % pour les actifs ayant un emploi salarié. Le risque de pauvreté décroît avec l’âge. Les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans ont un taux de pauvreté de 25,7 % contre 15,7 % pour les ménages de 30 à 39 ans et de 7,4 % pour ceux de plus de 65 ans. Le taux de pauvreté des familles monoparentales est de 32,7 % en 2015. Il est de 23,9 % pour celles comportant un enfant et de 40 % pour celles en comportant plusieurs. Le nombre de familles monoparentales pauvres s’est accru d’un million de 1996 à 2015.

Des retraités, bien traités ?

Le taux de pauvreté des ménages retraités a fortement baissé ces quarante dernières années en lien avec la revalorisation du minimum vieillesse. En 2015, il est inférieur de 3,5 points à celui des personnes vivant dans un ménage d’âge actif hors indépendant et de 9,8 points inférieurs à celles vivant dans un ménage d’indépendants

 La situation des jeunes en progrès ?

Contrairement à certaines idées reçues, le taux de pauvreté des jeunes a baissé ces vingt dernières années. Il est passé de pour les 18-24 ans de 24,3 à 17,6 % de 1996 à 2015. Pour les 25-29 ans, le taux de pauvreté était de 10,9 % en 2015 contre 12,7 % en 1996. Les jeunes en demeurant plus souvent au domicile de leurs parents bénéficient des revenus de ces derniers. Par ailleurs, les mesures en faveur de l’emploi des jeunes tout comme le développement de certaines prestations sociales (APL) expliquent cette évolution.

Riches, oui, peut-être, mais à partir de combien ?

Interrogé sur un plateau de télévision, un candidat élu ensuite Président de la République avait fixé la barre de la richesse à 4 000 euros de revenus mensuels. L’INSEE estime qu’au-delà de 106 210 euros de revenus par unité de consommation, leurs bénéficiaires appartiennent à la catégorie des très hauts revenus. C’est au-delà de ce seuil qu’une personne fait partie des 1 % les plus aisés. Ces derniers gagnent en moyenne sept fois plus que la moyenne nationale.  Les 1 % les plus aisés perçoivent 6,5 % de l’ensemble des revenus.

Pour être classé dans les 1 % ayant les plus hauts revenus, il faut d’un revenu mensuel de 8 850 euros pour une personne ou de 18 590 euros pour un couple avec deux enfants. Les 0,01 % personnes les plus aisées ont des revenus supérieurs à 699 230 euros. La dispersion des revenus au sein des 1 % des plus hauts revenus est très importante, de 106 210 euros à 200 fois plus. Les revenus des 1 % les plus aisés ont augmenté de 1997 à 2007 avant de se stabiliser, puis de baisser en 2013. L’évolution récente est imputable aux revenus du patrimoine qui ont souffert de la crise de 2008. En France, les très hauts revenus proviennent du secteur financier ou exercent des activités juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d’ingénierie et d’analyses techniques. Les professions médicales sont également bien représentées mais en baisse relative depuis quelques années. Les milieux du sport, des arts et des médias est également comprennent également une proportion plus élevée que leur poids respectif au sein de l’économie de très hauts revenus.

Les hauts revenus sont des personnes âgées et franciliennes

55 % des ménages à très haut revenu (les 10 %) ont un référent fiscal âgé de 50 à 69 ans. L’âge moyen est de 59 ans contre 54 ans pour l’ensemble de la population. 40 % des ménages sont des couples sans enfant. Chez les 1 % les plus aisés, 86 % sont propriétaires de leur résidence principale contre 56 % pour le reste de la population. 43 % des 1 % les plus aisés font également parties des 1 % les mieux dotés en capital. Sans surprise, les personnes à très haut revenu (les 10 %) sont essentiellement des Franciliens. Si l’Île-de-France comprend 19 % de la population française, elle rassemble 42 % des ménages à très au revenu et 66 % des ménages les plus aisés (0,01 %). Au sein de la région, 46 % des plus aisés (0,1 %) habitent à Paris et 11 % dans les Hauts-de-Seine.

10 % des ménages à l’origine de 64 % des revenus du patrimoine

Les 10 % des ménages à très haut revenu déclarent 64 % des revenus du patrimoine. Les 1 % des ménage ayant les plus forts revenus possèdent 30 % du patrimoine. En 2015, les 10 % des ménages les mieux dotés en patrimoine concentrent près de la moitié du patrimoine brut de l’ensemble des ménages. Pour le patrimoine financier, la concentration est encore plus forte (10 % des ménages détiennent 68 % du patrimoine financier).

Un quart de l’impôt sur le revenu payé par 1 % des ménages

1 % de ménages les plus riches acquittent 25 % du total de l’impôt sur le revenu. Les 10 % les plus riches en acquittent 65 %. Les revenus de la quasi-totalité des ménages figurant dans les 1 % sont imposés à un taux moyen inférieur à 30 %. La moitié de ceux se situant dans le millième des ménages les plus aisés sont soumis à un taux moyen supérieur à 30 %.

 

L’hiver a réussi au tourisme en France

Le secteur continue à engranger des bons résultats. Après une bonne saison estivale, la période hivernale de décembre 2017 à mars 2018 a connu une hausse des nuitées de 7,8 % par rapport à l’hiver précédent, après une hausse de 1,6 % un an plus tôt. Les hôtels ont enregistré une progression de 5,0 % de leurs nuitées. Ces derniers assurent les deux tiers de l’offre professionnelle hivernale. Pour les autreshébergements collectifs touristiques (villages et centres de vacances), la hausse atteint même 13,7 %, effaçant largement le léger repli de l’hiver précédent.

La saison hivernale a été portée par de bonnes conditions climatiques avec un enneigement précoce et dense. De fait, une forte hausse des nuitées a été constatée. Malgré tout, la fréquentation des massifs de haute montagne reste en-deçà de son niveau de l’hiver 2015-2016. Dans les stations de ski, en hiver, les autres hébergements collectifs touristiques accueillent les trois quarts des nuitées. Ils profitent en premier lieu du retour de la clientèle (+ 10,2 %). La hausse est nettement moins marquée dans l’hôtellerie (+ 1,3 %), mais néanmoins en rupture après le fort repli de l’hiver précédent (- 9,1 %).

Tous les massifs bénéficient d’une réelle amélioration. La fréquentation touristique augmente de 12,6 % dans les Pyrénées et de 7,5 % dans les Alpes. Avec des taux de progression respectifs pour les nuitées de + 2,2 % et de + 3,7 %, les stations des vallées de la Tarentaise et de la Maurienne sont en retrait par rapport aux autres stations. Dans le reste de la Savoie, la hausse est vive (+ 20,1 %). Le Massif central, le Jura et les Vosges, profitent également d’une fréquentation plus forte que l’hiver précédent grâce à de bonnes conditions d’enneigement.

 Une progression dans toutes les régions, sauf en Corse

Tous hébergements confondus, l’espace urbain accueille 59 % des nuitées hivernales, dont la moitié en Île-de-France. Dans cette région, le nombre de nuitées progresse de 10,4 % en un an (soit une hausse comparable à celle de l’hiver précédent. En Île-de-France, la clientèle non résidente revient massivement (+ 13,5 % après + 14,9 % auparavant), si bien que la fréquentation se partage à parts pratiquement égales entre clientèle résidant en France et clientèle venant de l’étranger.

En province, la fréquentation touristique progresse, contrairement à l’hiver précédent. Tous les espaces sont concernés. Les stations de ski gagnent 7,9 % de nuitées et l’espace urbain 6,3 %. La fréquentation augmente aussi sur le littoral (+ 5,0 %) et dans les autres espaces (+ 8,4 %), bien que moins fréquentés en cette saison. Dans l’ensemble de la province, la fréquentation touristique progresse de 6,8 %, portée par le succès des autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT).

L’augmentation est particulièrement forte dans les Pays de la Loire (+ 15,9 %). La région arrive à vendre son territoire même pendant la saison hivernale, soit + 12,5 % pour le tourisme urbain et plus de + 20 % ailleurs (littoral et autres espaces). Deux autres régions de province sont très dynamiques : le Grand Est (+ 9,0 % de nuitées), où le tourisme hivernal a un profil assez urbain, et l’Occitanie (+ 8,8 %) qui offre au contraire une plus grande variété de destinations touristiques (espace urbain, stations de ski, littoral). La fréquentation augmente également de manière soutenue dans quatre régions aux profils très différents :

  • + 7,3 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région avec une offre diversifiée ;
  • + 6,6 % en Auvergne-Rhône-Alpes, grâce à la bonne saison d’hiver dans les stations de ski ;
  • + 6,2 % en Nouvelle-Aquitaine ;
  • + 5,9 % en Centre-Val de Loire.

La hausse de fréquentation est moindre en Normandie, en Bretagne, en Bourgogne-Franche-Comté et dans les Hauts-de-France. En effet, la fréquentation stagne sur le littoral breton et baisse sur celui des Hauts-de-France. En Bourgogne-Franche-Comté, l’augmentation est très modérée dans l’urbain. En Normandie, le faible dynamisme sur le littoral se cumule avec une baisse du tourisme dans l’espace urbain. Enfin, la Corse éprouve toujours des difficultés à maintenir tout le long de l’année une activité touristique. De nombreux établissements sont fermés en janvier et en février. Cette année, le mauvais temps hivernal a également pu jouer en défaveur du tourisme sur l’Ile de beauté. Le nombre de nuitées a baissé de près de 4 % en 2017/2018. Néanmoins, ce résultat doit être relativisé par le fait que la saison d’hiver 2016/2017 avait été très dynamique.

La fréquentation des touristes non-résidents augmente de 13,6 % durant l’hiver 2017-2018 par rapport à la saison précédente. Les résidents sont également plus nombreux, mais la hausse est moins spectaculaire (+ 5,6 %).

Dans tous les types d’espaces touristiques, le nombre de nuitées augmente plus pour la clientèle en provenance de l’étranger que pour celle résidant en France. Les non-résidents privilégient les villes qui rassemblent les deux tiers de leurs nuitées. Ils privilégient l’Île-de-France durant les périodes de fêtes et durant les vacances d’hiver. Eurodisney et Paris concentrent les nuitées durant cette période. Les non-résidents sont également de retour dans les stations de ski. Après une mauvaise saison d’hiver 2016-2017, la fréquentation des non-résidents y progresse de 10,6 % et permet de retrouver un niveau de nuitées pour cette clientèle proche de celui de l’hiver 2015-2016.

 

Croissance à l’Est mais aussi dans le Sud

Au cours du premier trimestre 2018, le PIB a progressé de 0,4 % tant dans la zone euro qu’au sein de l’Union européenne par rapport au trimestre précédent, selon Eurostat. Au cours du quatrième trimestre 2017, le PIB avait augmenté de 0,7 % dans les deux zones.

Sur un an, le PIB s’est accru de 2,5% dans la zone euro et de 2,4% dans l’Union au premier trimestre 2018, après respectivement +2,8 % et +2,7 % au quatrième trimestre 2017. Au cours du premier trimestre 2018, le PIB des États-Unis a progressé de 0,5% par rapport au trimestre précédent (après +0,7% au quatrième trimestre 2017). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a progressé de 2,8% (après +2,6% au quatrième trimestre 2017).

La croissance au sein de l’Union européenne est plus vive dans les États situés à l’Est ainsi que dans certains pays du Sud. Les grands pays de l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni marquent le pas en ce début d’année. La Lettonie et la Pologne (+1,6 % chacune) ont enregistré les plus forts taux de croissance par rapport au trimestre précédent, suivies de la Hongrie et la Finlande (+1,2% chacune). L’Estonie (-0,1 %) a enregistré une croissance légèrement négative, tandis que le PIB est resté stable en Roumanie.