18 février 2023

C’est déjà hier : inflation – emploi – tourisme – pauvreté chez les jeunes – actionnariat salarié

L’actionnariat salarié, une spécificité française

En France, plus de trois millions de salariés sont actionnaires, soit près de deux salariés sur cinq. Selon les données de la Fédération européenne des actionnaires salariés, notre pays concentre plus de quatre salariés actionnaires sur dix en Europe.

Le pourcentage de capital des entreprises possédé par leurs salariés est de 3,31 % en France, contre 1,44 % en moyenne en Europe. La France figure en troisième position au sein de l’Union européenne en ce qui concerne la proportion d’entreprises proposant des opérations d’actionnariat salarié ouvertes à la plupart des employés (78 %). Seuls le Royaume-Uni et la République tchèque ont des taux plus élevés.

Selon la DARES, en 2020, 4,3 % des salariés français ont eu accès à des opérations d’acquisition d’actions de leur entreprise. Elles ont ainsi concerné plus de 600 000 salariés et 1,3 % des entreprises d’au moins 10 salariés. Dans celles-ci, 47 % des salariés ont acquis des actions. L’importance de l’actionnariat salarié dépend de la nature de l’entreprise, de sa taille et de son secteur d’activité. Il tend à croître avec la taille de l’entreprise. Ainsi, 17,2 % des entreprises de 1 000 salariés ou plus y ont eu recours en 2020 et 10,5 % de leurs salariés en ont bénéficié, contre seulement 0,8 % des entreprises de 10 à 49 salariés (et 0,4 % de leurs salariés). Il est plus développé au sein des sociétés cotées en bourse (24 % de ces sociétés). Il est, par ailleurs, plus répandu dans la construction et l’industrie où, respectivement, 1,7 % et 1,5 % des entreprises mettent une telle opération en place, contre 1,1 % dans le tertiaire. Néanmoins, ce taux était de 5,8 % pour les entreprises appartenant au secteur financier et de 5,1 % pour celles appartenant au secteur de l’information.

La forme la plus fréquente d’actionnariat salarié est l’acquisition d’actions dans le cadre d’un plan d’épargne entreprise (PEE), « en direct » ou via un fonds commun de placement collectif (FCPE). En 2020, parmi les entreprises qui ont réalisé une opération d’actionnariat salarié, 49 % ne recourent qu’au support du PEE, ce qui représentait 0,6 % de l’ensemble des entreprises. Cette part a atteint 59 % pour les entreprises cotées ou appartenant à un groupe coté. En 2020, 47 % des entreprises procédant à une opération d’actionnariat salarié n’ont pas utilisé le PEE. Parmi celles-ci, près de 63 % ont mis en place uniquement une attribution gratuite d’actions (AGA), 20 % uniquement des bons de souscription de part de créateur d’entreprise (BSPCE), 10 % uniquement des stock-options et 8 % ont eu recours à plusieurs de ces opérations.

L’AGA est le mode le plus attractif car elle ouvre droit à exonération de différentes cotisations (contribution sociale généralisée, contribution pour le remboursement de la dette sociale, forfait social, versement transport, assurance chômage, etc.). En 2020, seule ou combinée avec d’autres opérations, l’AGA a représenté 599 millions d’euros versés à 460 000 salariés, pour un montant moyen de 1 300 euros par bénéficiaire. En 2020, en dehors des opérations d’actionnariat salarié relatives à l’année en cours, 220 000 salariés ont acquis des actions gratuites par suite d’attributions antérieures et après une période « d’acquisition ». Les salariés ont ainsi reçu 79 millions d’actions gratuites, pour un montant de 906 millions d’euros, soit environ 4 000 euros par bénéficiaire en moyenne.

La loi du 22 mai 2019 pour la croissance et la transformation des entreprises (dite loi PACTE) comporte plusieurs mesures visant à favoriser l’actionnariat salarié. Elle prévoit ainsi un forfait social réduit pour l’abondement employeur dans le cadre de plan d’actionnariat salarié. Pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés, le forfait social est abaissé à un taux de 10 % pour les abondements de l’employeur, quand le salarié investit dans les produits d’actionnariat salarié. L’employeur peut désormais abonder unilatéralement un support d’investissement en actionnariat salarié dans un plan d’épargne entreprise (PEE). L’obligation pour un employé d’effectuer un versement est supprimée. Avant la loi PACTE, les offres d’actions aux salariés dans les SAS (sociétés par actions simplifiées) n’étaient possibles que pour un maximum de 149 salariés ou en exigeant un ticket minimal de 100 000 euros. Cette contrainte est levée pour développer l’actionnariat dans ces entreprises. Lors de l’adoption de la loi PACTE, le gouvernement avait fixé un objectif de 10 % du capital des entreprises françaises détenues par leurs salariés d’ici 2030. Après trois ans d’application, le bilan est mitigé. Si le nombre d’opérations de distribution d’actions est en hausse, la part du capital détenu par les salariés au sein des grandes entreprises tend à diminuer.

En 2019, six adultes sur dix vivent en couple

En France, selon l’INSEE, 31 millions de personnes vivaient en couple dans le même logement en 2019, soit 59 % de la population âgée de 18 ans ou plus. Ce taux était de 62 % en 1999 et de 66 % entre 1962 et 1982. Cette baisse s’explique par l’augmentation des divorces et la montée du célibat. La moindre fréquence de la vie en couple a concerné d’abord les femmes de moins de 50 ans et les hommes de moins de 40 ans. Après 1990, elle s’est étendue aux personnes un peu plus âgées.

Depuis 1975, les jeunes se mettent de moins en moins en couple

En 1975, 54 % des femmes âgées de 20 à 24 ans et 32 % des hommes vivaient en couple. Le mariage était encore une voie de passage obligée pour s’installer en couple. En 2019, 25 % des femmes et 14 % des hommes de cette tranche d’âge vivent en couple, et seulement 4 % des femmes et 2 % des hommes de ces âges sont mariés. La proportion des jeunes vivant en couple a été divisée par plus de deux en quarante-cinq ans. Cette évolution est liée à des facteurs sociologiques, la montée du chômage et l’allongement des études ayant pu également retarder la formation des couples cohabitant dans un même lieu.

Des seniors de plus en plus en couple

Depuis le début du XXe siècle, les seniors vivent de plus en plus souvent en couple du fait de l’augmentation de l’espérance de vie qui entraîne le recul de l’âge de veuvage. Lors de ces vingt dernières années, la mortalité des hommes de plus de 70 ans baisse plus fortement que celle des femmes. Par ailleurs, l’absence de guerres ces dernières décennies a réduit le nombre de veuves par rapport aux générations précédentes, marquées par les deux conflits mondiaux. La part des personnes vivant en couple après 70 ans augmente de façon plus marquée pour les femmes que pour les hommes.

Les jeunes femmes diplômées et non diplômées plus souvent seules

En 2019, les plus diplômées (au moins bac+3) sont celles qui résident le plus souvent seules dans leur logement sans conjoint ni enfant à tout âge. Entre 30 et 39 ans, 14 % d’entre elles sont dans ce cas, contre 7 % des femmes ayant du brevet au BEP et 5 % des femmes sans diplôme. Les femmes sans diplôme figurent également parmi celles qui vivent peu en couple. Les contraintes professionnelles expliquent chez les plus diplômées la faiblesse de la vie en couple quand chez les moins ou pas diplômées, l’absence de moyens financiers ou la présence d’enfants (famille monoparentale) constituent des éléments contribuant au célibat.

Plus du quart des jeunes en situation de pauvreté monétaire

En France, le taux de pauvreté monétaire des jeunes âgés de 18 à 24 ans est estimé à 26 %, soit 12 points de plus que le taux de l’ensemble de la population et 18 points de plus que les seniors. Près de 1 300 000 jeunes vivaient, en-dessous du seuil de pauvreté, selon l’INSEE (données anciennes datant de 2014).

INSEE

Fort logiquement, les jeunes qui disposent d’un logement autonome sont plus fragiles économiquement que ceux résidant exclusivement chez leurs parents. 43 % des jeunes de 18-24 ans ne vivent plus chez leurs parents et sont décohabitants. En France métropolitaine, le taux de pauvreté monétaire de l’ensemble des décohabitants est de 34 %, tandis qu’il est de 18 % pour les cohabitants. Une partie des jeunes vivant chez leurs parents ne disposent pas des moyens suffisants pour pouvoir s’installer. 40 % des étudiants décohabitants et 55 % des jeunes décohabitants sortis d’études et sans emploi sont en situation de pauvreté monétaire. Les risques d’exposition à la pauvreté monétaire des décohabitants s’amplifient pour les jeunes qui ne vivent pas en couple ou qui sont issus d’un milieu social modeste.

Sur l’ensemble des 18-24 ans, quatre jeunes sur dix se trouvent dans au moins une situation de pauvreté monétaire (niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian de l’ensemble de la population) et/ou de pauvreté en conditions de vie (privations déclarées sur certains biens de consommation ou certaines activités). Un jeune sur dix cumule les deux formes de pauvreté. Alors que les jeunes en emploi sont moins souvent en situation de pauvreté monétaire que les étudiants, ils sont en revanche aussi fréquemment confrontés à des privations matérielles ou sociales. 24 % des étudiants sont pauvres en conditions de vie contre 21 % des jeunes en emploi.

Les étudiants estiment que leur situation est amenée à s’améliorer. Ils comptent sur leurs parents pour financer leurs dépenses courantes. Les jeunes en emploi et en situation de pauvreté sont moins optimistes.

Chômage au plus bas en France depuis quatorze ans

Au quatrième trimestre 2022 le taux de chômage s’élevait, selon l’INSEE, à 7,2 % de la population active, quasi stable sur le trimestre (7,3 %), et inférieur de 0,3 point à son niveau un an auparavant. Il faut remonter au 1er trimestre 2008 pour trouver un taux aussi faible (exception faite de la baisse ponctuelle en « trompe-l’œil » du deuxième trimestre 2020) et à 1982 pour avoir un taux inférieur. Le taux de chômage est inférieur à celui d’avant crise sanitaire (décembre 2019) d’un point.

Au quatrième trimestre 2022, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) a diminué de 45 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,2 millions de personnes. Sur le dernier trimestre de l’année 2022, le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans a diminué de 1,0 point, à 16,9 %. Il se situe 0,4 point au-dessus de son niveau de fin 2021 mais 4,9 points au-dessous de son niveau d’avant-crise. Le taux de chômage des 25-49 ans est stable sur le trimestre, à 6,5 %, 0,3 point au-dessous de son niveau de la fin 2021. Le taux de chômage des 50 ans et plus s’est réduit de 0,1 point à 5 %. Il est inférieur de 0,7 point à son niveau un an auparavant. Sur le trimestre, le taux de chômage des femmes a diminué légèrement (‑0,2 point), à 6,9 %. Il demeure nettement plus faible que celui des hommes qui a baissé de 0,1 point au quatrième trimestre. Il s’élevait à 7,4 %.

INSEE

1,9 million de personnes dans le halo du chômage

Parmi les personnes inactives, selon l’INSEE, 1,9 million souhaitent occuper un emploi sans être considérées au chômage parce qu’elles n’ont pas engagé de recherche ou qu’elles ne sont pas disponibles immédiatement. Elles constituent le halo autour du chômage. Ce nombre a augmenté sur le dernier trimestre de 38 000, si bien que la part du halo dans la population des 15-64 ans augmente légèrement sur le trimestre (+0,1 point), au même niveau qu’au quatrième trimestre 2021 (4,5 %). Cette part du halo dans la population est presque stable sur le trimestre pour toutes les classes d’âge (+0,1 point) et se situe à 6,3 % pour les 15-24 ans, 4,6 % pour les 25-49 ans et 3,1 % pour les 50-64 ans.

Stabilité du taux de chômage de longue durée

Au quatrième trimestre 2022, la France comptait 580 000 personnes déclarant rechercher un emploi depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée est stable sur ce trimestre, à 1,9 % de la population active. Ce niveau est inférieur de 0,3 point à celui de fin 2021 et au plus bas depuis le deuxième trimestre 2009.

Statuquo pour le taux d’emploi des 15-64 ans

En moyenne au quatrième trimestre 2022, le taux d’emploi des 15-64 ans est stable à 68,3 %, demeurant à son plus haut niveau depuis que l’INSEE le mesure (1975) et 0,5 point au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2021.

INSEE

Pour les jeunes (les 15-24 ans), le taux d’emploi augmente de 0,3 point sur le trimestre, à 35,3 %, portant à +1,4 point la hausse sur un an et à 5,5 points celle sur trois ans. Pour les 25-49 ans, le taux d’emploi est quasi stable sur le trimestre à 82,7 % (+0,1 point), après +0,3 point le trimestre précédent. Il se situe 0,4 point au-dessus de son niveau de fin 2021 et au plus haut depuis début 2008. Enfin, le taux d’emploi des 50-64 ans est stable sur le trimestre à 66,2 %, restant à son plus haut historique (depuis 1975).

Stabilité du sous-emploi

Au quatrième trimestre 2022, 4,6 % des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi. Cette part est presque stable (+0,1 point) sur le trimestre et se situe 0,4 point au-dessous de son niveau du quatrième trimestre 2021. En moyenne sur le trimestre, 16,5 % des participants au marché du travail (personnes actives ou dans le halo autour du chômage) se trouvent contraints dans leur offre de travail, qu’ils ne soient pas utilisés (au chômage ou dans le halo autour du chômage) ou sous-utilisés (en sous-emploi). Cette part est quasi stable sur le trimestre (+0,1 point) et se situe 0,7 point au-dessous de son niveau de fin 2021.

Poursuite de la baisse du temps de travail

Au quatrième trimestre 2022, le nombre moyen d’heures travaillées par emploi s’établit à 31,2 heures par semaine (en données corrigées des variations saisonnières), soit 1,0 % sous son niveau du quatrième trimestre 2019. Cette baisse par rapport à l’avant-crise sanitaire résulte de deux facteurs : d’une part, le nombre de jours de congés au quatrième trimestre 2022 est supérieur à celui du quatrième trimestre 2019, en raison d’un positionnement plus précoce en 2022 des vacances scolaires de Noël ; d’autre part, le nombre de personnes absentes de leur emploi pour congé maladie demeure plus élevé qu’avant-crise.

Augmentation des emplois à temps complet

Le taux d’emploi à temps complet s’établit à 57,2 % au quatrième trimestre 2022, au plus haut depuis que l’Insee le mesure à fréquence trimestrielle (2003). Il augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,9 point sur un an. Le taux d’emploi à temps partiel est stable sur le trimestre, à 11,2 %, légèrement au-dessous de son niveau du quatrième trimestre 2021 (‑0,3 point). En conséquence, la part du temps partiel dans l’emploi diminue de 0,1 point sur le trimestre, portant la baisse à ‑0,5 point sur un an, pour atteindre 17,1 %. Cette proportion est à son plus bas niveau depuis 2002.

Progression des CDI

Le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) des 15-64 ans augmente de 0,4 point sur le trimestre, à 50,5 %. Il se situe 0,7 point au-dessus de son niveau d’avant la crise sanitaire (fin 2019). Le taux d’emploi en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim diminue quant à lui de 0,4 point sur le trimestre, à 6,6 %, soit légèrement sous son niveau d’avant-crise (-0,2 point). Le taux d’emploi des indépendants (+0,1 point, à 8,5 %) et celui en alternance (‑0,1 point, à 2,3 %) évoluent peu sur le trimestre mais se situent au-dessus de leur niveau d’avant-crise (respectivement de 0,5 point et 0,6 point).

Taux d’activité stable

Le taux d’activité des 15-64 ans est quasi stable à 73,6 % sur le trimestre (0,1 point). Il dépasse de 0,3 point son niveau de fin 2021 et de 0,8 point celui de fin 2019. Sur le trimestre, le taux d’activité des jeunes se replie légèrement à 42,4 % (0,2 point), mais il demeure nettement supérieur à son niveau de fin 2021 (+1,8 point). Le taux d’activité est quasi stable sur le trimestre pour les 25-49 ans à 88,4 % (+0,1 point) et pour les 50-64 ans à 69,8 % (0,1 point).

Augmentation du nombre de jeunes ni en emploi, ni en formation

Au quatrième trimestre 2022, la part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études (NEET) augmente de 0,9 point à 12,5 %, après un recul de 0,5 point au trimestre précédent. Elle se situe légèrement au-dessus de son niveau d’avant-crise (+0,3 point), malgré la forte hausse de leur taux d’emploi, en raison du net repli de la part d’entre eux en formation (hors apprentissage) dans le même temps.

Avec un taux de chômage de 7,2 %, la France demeure au-dessus de la moyenne européenne. La baisse y est néanmoins rapide au vu des évolutions passées. Le nombre élevé des départs à la retraite y contribue tout comme les créations d’emplois. Ces dernières se sont néanmoins étiolées lors du dernier trimestre en phase avec l’affaiblissement de la croissance. Le taux de chômage devrait se stabiliser autour de 7,2 % en 2023 avant de baisser légèrement en 2024. Le taux du chômage structurel (taux de chômage ne pouvant être diminué en raison des caractéristiques du marché du travail) en France est mal apprécié. Pour certains, ce taux serait de 7 % quand pour d’autres il pourrait se situer entre 5 et 6 %. Au sein de l’Union européenne, plusieurs États ont réussi à abaisser leur taux de chômage à 3 %, la République tchèque, l’Allemagne et la Pologne semblant prouver que des marges existent pour améliorer la situation du marché de l’emploi.

Taux de chômage stable au sein de l’OCDE à un niveau historiquement bas

Le taux de chômage dans la zone OCDE est resté stable à 4,9 % en décembre 2022, ce qui est le plus bas taux depuis le début de la série en 2001. Ce taux est stable depuis six mois. Le ralentissement de la croissance ne provoque pas pour le moment de dégradation sur le terrain de l’emploi. Au sein de l’OCDE, neuf États enregistrent des niveaux historiquement bas de chômage dont les États-Unis, l’Allemagne et la France. Dans l’Union européenne, le taux de chômage s’est maintenu à des taux historiquement bas de 6,1 % et 6,6 % respectivement. Le taux de chômage est resté stable ou a diminué dans plus de 70 % des pays de la zone euro, la plus forte baisse ayant été enregistrée en Autriche. En dehors de l’Europe, le taux de chômage a baissé au Canada et aux États-Unis et il est resté stable en Australie, au Japon et au Mexique. En revanche, il a augmenté en Colombie, en Corée, en Israël et en Turquie

En 2022, le nombre de chômeurs dans la zone OCDE est tombé à 33,9 millions, le niveau annuel le plus bas depuis le début de la série. Le nombre de chômeurs a atteint un plus bas aux États-Unis, en Pologne et en Slovénie.

Le taux de chômage devrait rester stable dans la majorité des pays de l’OCDE malgré une forte décrue de la croissance. Aux États-Unis, le relèvement des taux directeurs a peu d’effet pour le moment sur le taux de chômage tout comme en Europe.

2022 : un bon cru pour le tourisme en France

Après deux années difficiles, le secteur du tourisme en France a connu une forte croissance en 2022. Depuis le second semestre, le nombre des nuitées a dépassé leur niveau d’avant crise malgré l’absence des touristes chinois. Pour le seul quatrième trimestre 2022, selon l’INSEE, la fréquentation dans les hébergements collectifs touristiques hors campings, exprimée en nombre de nuitées, est supérieure de 2,0 % à celle du quatrième trimestre 2019. Elle dépasse son niveau de fin 2019 dans les hôtels de 1,4 % et dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) de 4,1 %. En fin d’année, la France a accueilli une large clientèle étrangère au point qu’elle a dépassé en termes de nuitées le niveau de la fin de 2019.

Les hôtels toujours en progression

Au quatrième trimestre 2022, la fréquentation hôtelière est supérieure à son niveau d’avant la crise sanitaire pour le deuxième trimestre consécutif. Par rapport au quatrième trimestre 2019, le surplus de nuitées est de 660 000. La fréquentation de la clientèle résidant en France est supérieure à son niveau d’avant-crise (+0,4 %, soit près de 120 000 nuitées supplémentaires) et celle de la fréquentation étrangère dépasse son niveau de fin 2019 pour la première fois depuis la crise sanitaire (+3,6 %, soit 540 000 nuitées supplémentaires). Si la clientèle des résidents constitue les deux tiers de la fréquentation hôtelière, la clientèle non-résidente devient le principal contributeur à la hausse de la fréquentation dans les hôtels.

Le haut de gamme en pointe

L’hôtellerie haut de gamme est le principal bénéficiaire de cette amélioration de la fréquentation hôtelière avec un gain de 9,9 % pour les 4 et 5 étoiles par rapport au quatrième trimestre 2019. L’offre d’hôtels haut de gamme continue à s’étoffer afin de répondre à la demande. Le nombre de nuitées augmente de 5,1 % dans les hôtels classés 3 étoiles. La fréquentation reste en deçà de son niveau d’avant la crise sanitaire dans les hôtels classés 1 et 2 étoiles (6,8 %). Elle reste également inférieure dans les hôtels non classés (14,7 %). Les résidents comme les non-résidents sont plus exigeants que dans le passé sur la qualité des services offerts. Le nombre croissant d’hôtels 3 et 4 étoiles explique la montée en gamme de la clientèle. Le nouveau classement avec le passage des hôtels de la catégorie « Ibis » en 3 étoiles explique cette évolution.

La région parisienne retrouve des couleurs

Selon l’INSEE, la fréquentation hôtelière est en hausse de 3,7 % en Île-de-France par rapport au quatrième trimestre 2019, soit 640 000 nuitées supplémentaires. La région francilienne est le principal bénéficiaire du retour de la clientèle non-résidente (+8,6 % par rapport au quatrième trimestre 2019, soit 770 000 nuitées de plus), qui fait plus que compenser la baisse de la fréquentation de la clientèle résidente (1,6 %, soit 130 000 nuitées en moins).

Le nombre de nuitées est également supérieur à celui d’avant-crise dans les hôtels du littoral (+4,5 %, soit 290 000 nuitées de plus qu’au quatrième trimestre 2019), malgré une fréquentation des non-résidents en net recul (9,8 %). La fréquentation hôtelière est également en hausse dans les stations de ski (+3,3 % par rapport à 2019). La fréquentation est en repli dans l’espace urbain de province (2,0 %, soit 350 000 nuitées de moins qu’au quatrième trimestre 2019) et dans les départements d’Outre-mer (1,2 %).  Avec la fin des restrictions sanitaires, les touristes ont retrouvé le chemin des lieux de villégiatures classiques que ce soit Paris ou la montagne.

Le tourisme d’affaire victime des nouvelles pratiques professionnelles

Malgré la reprise des salons, le tourisme d’affaires demeure en retrait par rapport à l’avant-crise sanitaire (6,9 %). Le développement des réunions par Internet a réduit les déplacements professionnels. Ce tourisme représente néanmoins encore près de la moitié des nuitées hôtelières. La baisse des nuitées d’affaires est importante en Île-de-France (15,7 % par rapport au quatrième trimestre 2019), pénalisant fortement la reprise de la fréquentation hôtelière francilienne. Avec près de 1,4 million de nuitées d’affaires de moins qu’en 2019 au cours du quatrième trimestre, la région Île-de-France concentre 80 % de la diminution des nuitées d’affaires. Les déplacements entre les sièges sociaux essentiellement localisés en région parisienne et les sites en régions s’estompent. Les entreprises ont également réduit le nombre des évènements (congrès, séminaires, etc.).

Les Britanniques sont de retour, les Asiatiques se font attendre

En progression depuis le début d’année, la fréquentation de la clientèle non-résidente dans les hôtels de métropole dépasse au quatrième trimestre 2022 son niveau de 2019. Le nombre de nuitées des touristes non-résidents dans les hôtels métropolitains est ainsi supérieur de 4,0 % par rapport au quatrième trimestre 2019. Pour le seul quatrième trimestre, la progression est en revanche modérée, +0,3 %.

Les Britanniques sont revenus en France, leurs nuitées augmentant au quatrième trimestre de 16,7 % par rapport au quatrième trimestre 2019. Les clients en provenance d’Allemagne, de Belgique ou des Pays-Bas sont moins nombreux que les Britanniques mais leur fréquentation des hôtels de métropole est également plus soutenue qu’en 2019. En revanche, celle de la clientèle extra-européenne demeure toujours inférieure à son niveau de 2019. Le déficit pour les nuitées des non-résidents en provenance d’Asie atteint près de 15 %. Pour les Américains, le déficit est plus faible mais persiste (-1,2 %) malgré un change plutôt favorable.

Les autres hébergements collectif (résidences de tourisme) en net progrès

Dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) de France métropolitaine, la fréquentation dépasse son niveau de 2019 pour la première fois en 2022 (+4,1 %). Dans les résidences de tourisme notamment, la hausse de la fréquentation résidente (+5,4 %) compense la baisse des nuitées non-résidentes (‑3,2 %).

L’année 2022 aura donc été marquée par un retour à la quasi normale du secteur touristique en France qui a contribué à réduire en partie le déficit commercial. Le retour des Chinois en 2023 permet d’envisager une nouvelle bonne année même si l’inflation pourrait éroder le pouvoir d’achat des touristes.

L’inflation en hausse au mois de janvier en France

Avec la fin de la ristourne sur les carburants, ainsi que la modification du bouclier tarifaire sur le gaz ainsi et l’électricité en janvier, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,4 % sur un mois, après ‑0,1 % en décembre, selon l’INSEE. Les prix de l’énergie ont progressé de +3,9 % après ‑3,6 % en décembre du fait de la hausse des prix des produits pétroliers (+6,7 % après ‑5,2 %). Les prix du gaz ont en particulier augmenté de +7,9 % après ‑1,4 %. Les prix de l’alimentation ont encore progressé de +1,7 % (après +0,5 %) et ceux des services ont, en revanche ralenti (+0,1 % après +0,3 %). Les prix des produits manufacturés ont diminué de ‑1,1 % (après +0,2 %) en raison des soldes d’hiver. Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation augmentent de 0,8 % sur un mois, après +0,1 % en décembre.

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 6,0 % en janvier 2023, après +5,9 % en décembre. Cette hausse de l’inflation est due à l’accélération des prix de l’alimentation (+13,3 % après +12,1 %) et de ceux de l’énergie (+16,3 % après +15,1 %). Les prix des produits manufacturés (+4,5 % après +4,6 %) et ceux des services (+2,6 % après +2,9 %) ralentissent sur un an.

L’inflation sous-jacente (hors prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que des prix administrés) augmente sur un an, atteignant +5,6 % en janvier 2023, après +5,3 % en décembre soulignant l’effet de contagion de la hausse des prix.

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) croît de 0,4 % sur un mois, après ‑0,1 % le mois précédent ; sur un an, il augmente de 7,0 %, après +6,7 % en décembre.

INSEE