19 juin 2021

C’est déjà hier – inflation – industrie – salaires

Pas à pas, le retour à la normale pour l’industrie européenne

En avril, la production industrielle corrigée des variations saisonnières a, selon Eurostat augmenté de 0,8 % dans la zone euro et de 0,5 % dans l’Union européenne, par rapport à mars. Sur un an, la production industrielle a augmenté de 39,3 % dans la zone euro et de 38,7 % dans l’Union. En avril 2020, de nombreuses entreprises avaient été contraintes d’arrêter leur activité. La production industrielle européenne revient progressivement à son niveau d’avant crise.

En avril, par rapport à mars, la production dans la zone euro a augmenté de 3,4 % pour les biens de consommation durables, de 3,2 % pour l’énergie, de 1,4 % pour les biens d’investissement et de 0,8 % pour les biens intermédiaires, tandis que la production a reculé de 0,3 % pour les biens de consommation non durables.

Parmi les États membres pour lesquels des données sont disponibles, les hausses les plus marquées de la production industrielle ont été enregistrées en Belgique (+7,4 %), à Malte (+5,6 %) et en Estonie (+4,4 %). Les plus fortes baisses ont été observées au Danemark (-3,8 %), en Hongrie (-3,2 %) et en Lituanie (-2,4 %). En France, la production a stagné.

Eurostat

Inflation en légère hausse en France et en Europe

Pour le mois de mai, l’INSEE a confirmé que l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3 % sur un mois, après +0,1 % en avril. Les prix des services se sont accélérés (+0,3 % après +0,1 %) ainsi que ceux de l’énergie (+0,5 % après -0,4 %). Les produits industriels ont très faiblement augmenté (+0,1 % après -0,1 %). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation sont en hausse de 0,2 % après +0,1 % en avril. Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 1,4 %, après +1,2 % en avril. Les prix de l’énergie accélèrent (+11,7 % après +8,8 %). Le recul des prix des produits manufacturés s’atténue (-0,1 % après -0,2 %). La baisse des prix de l’alimentation se poursuit, sur un an, au même rythme qu’en avril (-0,3 %). Les prix des services (+1,1 % après +1,2 %) et ceux du tabac (+5,3 % après +5,8 %) ralentissent.

L’inflation sous-jacente (calculé en excluant les biens et services sujets à de fortes variations conjoncturels ou faisant l’objet de prix réglementés) baisse en mai, à +0,9 % sur un an, après +1,0 % en avril. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) croît de 0,3 % sur un mois après +0,2 % le mois précédent. Sur un an, il augmente de 1,8 %, après +1,6 % en avril.

INSEE

Pour la zone euro, le taux d’inflation annuel s’est, selon Eurostat, établi à 2,0 % en mai 2021, contre 1,6 % en avril. Un an auparavant, il était de 0,1 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est, de son côté, élevé à 2,3 % en mai 2021, contre 2,0 % en avril. Un an auparavant, il était de 0,6 %.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Grèce (-1,2 %), à Malte (0,2 %) et au Portugal (0,5 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie (5,3 %), en Pologne (4,6 %) et au Luxembourg (4,0 %).

En mai les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent de l’énergie (+1,19 point de pourcentage, pp), suivie des services (+0,45 pp), des biens industriels hors énergie (+0,19 pp) et de l’alimentation, alcool & tabac (+0,15 pp).

Évolution contrastée des salaires en 2019

En 2019, le salaire en équivalent temps plein dans le secteur privé s’est élevé, selon l’INSEE, à 3 183 euros bruts par mois en moyenne, soit 2 424 euros nets. Le salaire brut moyen a augmenté de 1,5 % en euros courants. Le salaire net a progressé de 2,3 %. L’écart résulte notamment de la réduction du taux de prélèvements sociaux supportés par les salariés, avec la suppression des cotisations salariales d’assurance chômage au 1er octobre 2018, dont l’effet a joué en année pleine en 2019. Deux autres mesures ont également contribué à l’augmentation des salaires nets : l’exonération de cotisations et contributions sociales de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa), que les employeurs ont pu verser au 1er trimestre 2019 dans la limite de 1 000 euros par salarié dont la rémunération est inférieure à 3 Smic d’une part et la suppression, d’autre part, des cotisations salariales sur les heures supplémentaires, dans la limite de 5 000 euros nets annuels. Ces mesures s’inscrivaient dans le prolongement du plan de sortie de crise après les manifestations des gilets jaunes.

En 2019, la baisse de l’inflation (+1,1 %, après +1,8 % en 2018) a contribué à l’amélioration du pouvoir d’achat des salaires. Ce dernier a augmenté de 0,4 % pour les salaires bruts et de 1,2 % pour les salaires nets. La hausse de 2019 est plus forte que celle de 2018 (+0,4 %) et que sur les vingt années précédentes en moyenne (+0,6 % par an).

En 2019, la moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 1 940 euros nets par mois. Ce salaire net médian est inférieur de 20,0 % au salaire moyen, ce qui traduit une plus forte concentration des salaires dans le bas de la distribution. Près de 8 salariés sur 10 ont un salaire net mensuel compris entre le Smic (1 204 euros, nets de contributions et de cotisations sociales) et 3 200 euros.

Aux extrémités de la distribution, un salarié sur dix gagne moins de 1 319 euros nets par mois tandis qu’un sur dix perçoit plus de 3 844 euros. Un salarié sur cent gagne plus de 9 103 euros nets (99e centile), soit environ 7,5 fois le Smic. Tous les niveaux de l’échelle salariale ont augmenté en euros constants en 2019, excepté dans l’extrémité haute de la distribution : +1,7 % pour le 1er décile, +2,6 % pour le salaire médian et +0,7 % pour le 9e décile, mais – 0,1 % pour le 95e centile et – 1,8 % pour le 99e centile.

En 2019, les disparités salariales, mesurées par le rapport interdécile D9/D1, ont donc diminué, rompant avec la tendance à la hausse entre 2010 et 2018. Sur période longue, entre 1996 et 2019, le 1er décile a plus augmenté que le 9ème (+17,2 % contre +14,2 % du fait de la baisse des disparités dans les années 2000.

En 2019, les femmes gagnent en moyenne 16,0 % de moins que les hommes. Les femmes travaillant plus souvent à temps partiel, l’écart moyen de rémunération serait encore plus important si les salaires perçus n’étaient pas rapportés au volume de travail.

L’écart de salaire moyen entre femmes et hommes a continué de diminuer en             2019 (-0,8 point sur l’année), portant à 4,9 points la réduction depuis 2008. Comme les années précédentes, la réduction de l’écart en 2019 tient principalement à la hausse de la part de femmes parmi les cadres (36,2 % de femmes en 2019, après 35,8 % en 2018), catégorie en moyenne la mieux rémunérée. Par ailleurs, le salaire net moyen des femmes cadres a progressé en 2019 (+0,5 % en euros constants), tandis que celui des hommes cadres a diminué (- 1,2 %).

En 2019, environ la moitié de l’écart salarial entre femmes et hommes est due au fait que la structure par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi (temps complet ou temps partiel) n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes.

Le salaire net moyen était de 2 696 euros dans l’industrie, de 2 213 euros dans la construction et de 2 384 euros dans le tertiaire. Dans les services financiers, le salaire moyen atteint 3 616 euros du fait d’une forte présence de cadres. Il en est de même dans le secteur de l’information-communication (3 459 euros). En revanche, le salaire moyen est faible dans l’hébergement-restauration (1 749 euros), qui concentre une forte population d’employés. En 2019, le salaire net moyen a augmenté de 1,1 % en euros constants dans l’industrie, de 2,0 % dans la construction et de 1,2 % dans le tertiaire.

Les cadres ont enregistré une nouvelle baisse de leur rémunération. Les jeunes cadres sont moins bien rémunérés que leurs prédécesseurs. Par ailleurs, les salaires à l’embauche des cadres étaient orientés à la baisse ces dernières années sauf pour les secteurs en forte croissance (informatique, communication, etc.).

Le salaire moyen des ouvriers a augmenté de +2,0 % en 2019 après +0,3 % en 2018), celui des employés de +1,9 % après +0,1 % et celui des professions intermédiaires de +1,3 % après -0,3 %. Il a diminué de -0,7 % pour les cadres après -0,2 %.

Les salariés en place ont enregistré une hausse de leur rémunération de 3,3 % en 2019 après 2,8 % en 2018. Les jeunes générations de salariés entrant sur le marché du travail ayant des salaires plus faibles en moyenne que celles partant à la retraite (-1,5 point sur l’évolution d’ensemble).