21 novembre 2015

C’est déjà hier – La lettre éco du 21 nov 2015

Les Etats-Unis pourraient mieux terminer l’année qu’ils ne l’ont commencée !

Les derniers résultats et indices sur la situation de l’économie américaine semblent prouver, qu’après un été un peu difficile, une amélioration se dessine. L’orientation des prix et des salaires est positive ce qui, avec la baisse du chômage, devrait conduire la Banque centrale à normaliser sa politique monétaire au cours du mois de décembre. Hors alimentation et énergie, une accélération des prix est notée. En glissement annuel, la progression des prix était de 1,9 %, au mois d’octobre, soit la plus rapide enregistrée depuis le mois de juin 2014.

Si les données d’activité ainsi que les enquêtes de conjoncture avaient souligné un net ralentissement durant l’été et le début de l’automne, les indices du mois de novembre traduisent un rebond. Le « climat des affaires » tend à s’améliorer. En octobre, la production manufacturière a progressé de 0,4%. Le secteur des biens durables qui avaient enregistré de mauvais résultats durant les mois d’août et de septembre, remonte la pente.

Le petit trou d’air de cet été s’explique notamment par la volonté des industriels de réduire leurs stocks qui avaient fortement progressé depuis un an. Au dernier trimestre, les variations de stocks devraient cesser de jouer négativement sur la croissance. Par ailleurs, l’arrêt de nombreux gisements a fortement pesé sur l’activité des biens d’équipement.

Le point positif provient de la bonne tenue des gains de productivité qui sont très soutenus dans l’industrie américaine. En octobre, la production manufacturière progresse de 1,9 % sur un an, quand le volume d’heures travaillées n’augmente pratiquement pas (+0,1 %). Ces gains permettent de compenser les augmentations salariales qui ont atteint 2,1 % en glissement annuel en octobre (contre 1,4 % en 2014 et au premier semestre de 2015). Ces gains contribuent à réduire les pertes de compétitivité induites par l’appréciation du dollar.

La zone euro, petits sourires économiques

Il est trop tôt pour évaluer les conséquences économiques des attentats du 13 novembre dernier. Certes, de nombreux touristes ont annulé ou différé leur venue à Paris. Plusieurs salons ont dû être annulés. Si ce mouvement perdurait, cela aurait évidemment un impact pour l’hôtellerie, la restauration, les monuments les musées ou les parcs d’attraction mais aussi pour les grands magasins, la France étant la première destination touristique mondiale. La survenue des attentats au tout début de la saison cruciale des achats de Noël peut également accroître le manque à gagner. Dans le passé, le retour à la normale s’est effectué sur trois à six semaines.

Avant les tragiques évènements du 13 novembre, plusieurs signes encourageants étaient notés en zone euro prouvant que la reprise prenait forme.

La confiance du consommateur s’est fortement accrue au mois de novembre dans la zone euro. L’indice de confiance du consommateur s’est établi à -6,0, soit une hausse de 1,6 point par rapport au -7,6, du mois d’octobre. Les prix à la consommation dans la zone euro ont augmenté de 0,1 % en rythme annuel en octobre ce qui permet d’abandonner le territoire négatif. Hors énergie et produits alimentaires non transformés, les prix ont augmenté de 1,0 % par rapport à octobre 2014, après +0,8 % en septembre. Sur un mois, l’inflation dite de « de base » par la Banque centrale européenne (BCE), est de 0,2 %. Néanmoins, l’objectif de 2 % fixé par la Banque centrale est encore loin.

La dépréciation de l’euro semble favoriser les échanges de la zone euro car l’excédent commercial demeure important. Au mois de septembre, il a été supérieur aux attentes. Il s’est élevé, en données corrigées, à 20,1 milliards d’euros en septembre contre 19,0 milliards en août. Les exportations ont augmenté de 1,1 % par rapport à août et les importations ont progressé de 0,5 %.

Et si on parlait coût du travail  

En 2012, selon l’INSEE, le coût annuel en Equivalent Temps Plein de la main-d’œuvre s’élève, en France, en moyenne à 51 839 euros. Le coût horaire rapporte ce montant au nombre d’heures effectivement travaillées dans l’année (c’est-à-dire hors congés, RTT, absences quelle qu’en soit la raison, etc.), il s’élève, en 2012, à 33,73 euros de l’heure.

Sur ces 33,73 euros, 65,3 % (soit 22,06 euros) correspondent à des rémunérations assimilables à du salaire (salaires et traitements bruts, primes, épargne salariale, avantages en nature). Les cotisations de protection sociale à la charge des employeurs, qu’elles soient légales, conventionnelles ou facultatives représentent 31,1 % du coût (10,48 euros). Le taux de charge qui rapporte les cotisations sociales patronales aux salaires et traitements est de 47,5 %. Le reste, 1,19 euro soit 3,6 % du total, concerne les frais de formation professionnelle, les autres dépenses et les taxes sur les salaires, déduction faite des subventions.

Selon les sources plus récentes d’Eurostat, le coût de l’heure de travail (industrie et services marchands), en France, était de 36,19 euros au deuxième trimestre 2015 contre 33,91 en Allemagne. Les pays ayant des coûts supérieurs à la France sont la Norvège (54,48), le Danemark (43,42), la Belgique (41,30), et la Suède (39,81).

L’Allemagne est moins chère que la France grâce aux faibles salaires pratiqués dans les services. Le coût du travail allemand est de 33,91 euros. Aux Pays-Bas, il est de 33,33 euros et au Royaume-Uni de 29,12 euros. En moyenne au sein de la zone euro, le coût du travail horaire s’élève à 29,88 euros.

Pour l’industrie, l’Allemagne est, en revanche, au-dessus de la France, à 39,53 contre 37,47 euros. Ce sont toujours les pays d’Europe du Nord et la Belgique qui ont les coûts plus élevés, plus de 40 euros. La moyenne de la zone euro pour les salaires horaires dans le secteur industriel est de 32,39 euros.