15 septembre 2018

C’était hier (15 septembre 2018)

 

Le niveau de vie des ménages enfin au-dessus de celui d’avant crise

Selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’INSEE, le niveau de vie médian des ménages vivant en France métropolitaine (niveau de vie qui partage en deux la population française, la moitié des ménages bénéficiant d’un revenu inférieur à ce montant et l’autre moitié d’un revenus supérieur) est de 20 520 euros, soit 1 710 euros par mois. Pour un couple avec deux enfants de moins de quatorze ans, ce montant correspond à un revenu disponible de 43 090 euros par an, soit 3 591 euros par mois.

En 2016, le niveau de vie médian est en hausse de 0,9 % en euros constants, sa plus forte progression depuis 2008. Cette amélioration est imputable au redressement de la croissance et à certaines baisses d’impôt décidées à la fin du mandat de François Hollande.  Cette hausse reste cependant mesurée par rapport à l’évolution annuelle moyenne antérieure à la crise (+ 1,4 % entre 1996 et 2008). Le niveau de vie médian a diminué continûment de 2009 à 2013, avant de repartir légèrement à la hausse en 2014 et en 2015 (respectivement + 0,2 % et + 0,4 %). La hausse plus franche de 2016 permet pour la première fois de repasser en dessus du niveau d’avant-crise, en 2008.

En 2016, à la différence de 2015, l’amélioration du niveau de vie a en priorité concerné les ménages à revenus modestes. Cette amélioration est imputable à la mise en place de la prime pour l’emploi et à la diminution de l’impôt sur les revenus pour les tranches les plus basses. Selon l’INSEE, l’augmentation du niveau de vie pour les trois premiers déciles se situe entre + 1,4 % et + 1,5 % en 2016. Malgré tout, les ménages de ces trois déciles n’ont pas encore retrouvé leur niveau de vie d’avant 2008. Les ménages de niveau de vie intermédiaire ont surtout profité de la réduction de l’impôt sur le revenu.

Dans le haut de la distribution, à partir du 8e décile et jusqu’au 95e centile, les niveaux de vie sont stables. Les 20 % des ménages les plus aisés acquittent en moyenne des montants d’impôt sur le revenu plus élevés, en raison du dynamisme de leurs revenus en 2015. Ils ont été pénalisés par la mise sous condition de ressources des allocations familiales engendrant une diminution de leur niveau de vie qui joue à plein en 2016. Le niveau de vie diminue au-dessus du 95e centile en raison de la baisse notable des revenus du patrimoine, En dix ans, le rendement des fonds euros est passé de 4 à 2 %. Ainsi pour un contrat de 300 000 euros, le manque à gagner est de 6 000 euros soit 500 euros par mois.

Les inégalités se réduisent avec le retour de la croissance

En 2016, les principaux indicateurs d’inégalités montrent une faible baisse des inégalités. L’indice de Gini (mesurant le degré d’inégalité du niveau de vie (varie entre 0 et 1, la valeur 0 correspondant à l’égalité parfaite, la valeur 1 à l’inégalité extrême) est en repli de 0,4 point de pourcentage (0,288 en 2016 au lieu de 0,292 en 2015). Le rapport interdécile (qui mesure le rapport entre le 9e décile, niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés, et le 1er décile, plafond des 10 % les plus modestes) est aussi en baisse (-0,05 point pour atteindre 3,40). Enfin, en 2016, les 20 % de personnes les plus modestes disposent de 8,9 % de la somme des niveaux de vie (+ 0,1 point), les 20 % les plus aisées de 37,9 % (-0,4 point). Le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes s’établit donc à 4,27 et diminue de 0,08 point.

Les inégalités de niveau de vie ont ainsi retrouvé leur niveau de 2013 mais restent légèrement supérieures à leur niveau d’il y a vingt ans (0,282 en 1996).

Selon l’INSEE, en 2016, 8,8 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire qui s’élève à 1 026 euros par mois. Le taux de pauvreté monétaire a atteint en 2016, à 14,0 % de la population, en baisse de 0,2 point par rapport à 2015.

Le taux de pauvreté des retraités demeure faible (7,4 %) et ne connaît pas d’évolution significative entre 2015 et 2016. Leur niveau de vie médian augmente de 1,8 % en 2016, soit deux fois plus que pour l’ensemble de la population. Cette amélioration est imputable à l’arrivée de nouveaux retraités ayant des pensions plus élevées que les anciens.

Le taux de pauvreté des actifs occupés est de 7,7 %. Le niveau de vie médian des indépendants progresse trois fois plus que celui des salariés (respectivement de + 2,0 % et + 0,6 %). Leur taux de pauvreté est stable ; il reste cependant près de trois fois plus élevé que celui des salariés (17,5 % contre 6,4 %).

Le niveau de vie médian des chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) est quasiment stable (-0,1 %). Leur taux de pauvreté reste élevé en 2016 (38,3 %). Il est en hausse de 0,7 point.

Le taux de pauvreté des autres inactifs reste à un niveau élevé (31,1 %). Il diminue néanmoins de 1,0 point. Celui des enfants de moins de 18 ans est stable à 19,8 % (baisse de 0,1 point non significative). Les familles monoparentales disposent du niveau de vie médian le plus faible (14 650 euros par an). Leurs membres sont quatre fois plus souvent pauvres que les personnes vivant dans un ménage composé d’un couple avec un ou deux enfants (34,8 % contre 8,6 %). Néanmoins, leur niveau de vie de médian croît davantage en 2016 que pour l’ensemble de la population (+ 1,3 % contre + 0,9 %), en partie grâce à la prime d’activité. Cette dernière représente 1,9 % en moyenne de leur revenu disponible, soit davantage que le RSA activité et la prime pour l’emploi cumulés en 2015 (1,1 %).

Les couples sans enfant sont les moins exposés à la pauvreté. Le taux de pauvreté est encore plus faible pour les couples dont la personne de référence a 65 ans ou plus (respectivement 7,7 % pour les couples sans enfant dont la personne de référence a moins de 65 ans et 5,3 % pour les couples dont la personne de référence est plus âgée).

 

 

L’emploi en France, à la croisée des chemins

Le ralentissement de la croissance et les difficultés croissantes des entreprises pour trouver les profils correspondant aux postes à pourvoir expliquent la décrue des créations d’emplois depuis le début d’année, décrue qui s’est amplifiée au cours du deuxième trimestre.

D’avril à juin, 12 500 créations nettes d’emplois salariés ont été enregistrées contre 47 500 au trimestre précédent (soit 0,0 %, après +0,2 %). L’emploi salarié recule de nouveau dans la fonction publique (-11 800), et ralentit dans le privé (+24 300). Sur un an, il s’accroît malgré tout de 207 600 (soit +0,8 %) : +236 000 dans le privé et -28 300 dans la fonction publique.

Si en 2017, l’industrie a renoué avec les créations d’emplois, l’embellie aura été de courte durée. En effet, l’emploi industriel a diminué au deuxième trimestre 2018     (-2 200, après -400). Sur un an, le bilan reste positif avec un gain de 5 000 emplois.

En revanche, dans la construction, les créations nettes d’emplois salariés se poursuivent, +5 000 (soit +0,4 %, comme au premier trimestre). Sur un an, elles atteignent +25 300 (soit +1,9 %).

Dans les services marchands, au deuxième trimestre, l’emploi salarié s’est accru de 23 400, soit +0,2 %, après +0,3 % le trimestre précédent. Sur un an, ce secteur porte la grande majorité des créations nettes d’emplois salariés : +194 900, soit +1,6 %.

Pour la première fois depuis l’été 2014, l’intérim se contracte (-2 900 au deuxième trimestre 2018 soit -0,4 %, après +0,3 % au trimestre précédent). Sur un an, il reste en forte hausse : +49 500, soit +6,5 %. Hors intérim, l’emploi salarié dans les services marchands progresse de 26 400 au deuxième trimestre 2018 (soit +0,2 %, après +0,3 %). Sur un an, il augmente de 145 400 (+1,3 %).

L’emploi salarié dans les services principalement non marchands diminue de 14 000 au deuxième trimestre après +1 800 le trimestre précédent. Avec la baisse des contrats aidés l’emploi public s’infléchit (-11 800). Sur un an, l’emploi dans les services principalement non marchands diminue de 21 300 (dont –28 700 dans le public).

En 2018, l’économie française ne renouvellera pas le résultat de l’année dernière en matière de créations d’emplois, soit plus de 250 000. Au regard du premier semestre, ces dernières pourraient se situer autour de 150 000. L’inadéquation de l’offre et de la demande de travail se fait de plus en plus sentir donnant raison à ceux qui considèrent que le chômage structurel français serait très élevé. Il pourrait se situer à 7,5 / 8 % pour un taux de chômage global de 9,2 %. Une réduction de ce chômage suppose tout à la fois un effort de formation, une amélioration de l’employabilité d’une partie de la population et une réduction du coût du travail tout en évitant les effets de seuil qui empêchent la montée en gamme de la production française.

La France est à la traîne pour la création d’emplois au niveau européen. Selon les statistiques de Bruxelles, le nombre de personnes ayant un emploi a augmenté de 0,4 % dans la zone euro ainsi que dans l’Union européenne au 2e trimestre 2018. Sur un an, la hausse est de 1,5 % dans la zone euro et de 1,4 % au sein de l’Union. La France a enregistré de son côté une croissance des emplois de 0,1 % au deuxième trimestre et de 0,8 % sur un an.

 

 

La France et l’Italie à la traîne de l’Europe

Au cours du 2e trimestre 2018, le PIB corrigé des variations saisonnières a progressé de 0,4 % tant dans la zone euro qu’au sein de l’ensemble de l’Union européenne par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat. Au cours du premier trimestre 2018, le PIB avait également augmenté de 0,4 % dans les deux zones. Avec une croissance de 0,2 %, la France est nettement en-deçà de la moyenne européenne.

En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières s’est accru de 2,1 % tant dans la zone euro que dans l’UE28 au deuxième trimestre 2018, après respectivement +2,4 % et +2,3 % au premier trimestre 2018.  Une décélération de la croissance est donc constatée. Les États-Unis distancent l’Europe avec une croissance de leur PIB de 1,0 % par rapport au trimestre précédent (après +0,5 % au premier trimestre 2018). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB américain a progressé de 2,9 % (après +2,6 % au premier trimestre 2018).

Parmi les États membres de l’Union européenne pour lesquels les données pour le deuxième trimestre 2018 sont disponibles, Malte (+1,9 %), l’Estonie et la Roumanie (+1,4 % chacune) ont enregistré les plus forts taux de croissance par rapport au trimestre précédent, tandis que le Danemark, la Grèce, la France et l’Italie (+0,2 % chacun) ont affiché les plus faibles taux de croissance.

Au cours du deuxième trimestre 2018, la dépense de consommation finale des ménages  a connu une moindre croissance en augmentant de 0,2 % dans la zone euro et de 0,3 % dans l’Union européenne (après +0,5 % dans les deux zones au trimestre précédent). L’investissement a accéléré et a porté la croissance. En effet, la formation brute de capital fixe a progressé de 1,2 % tant dans la zone euro que dans l’UE28 (après +0,3 % dans les deux zones). La contribution du commerce extérieur a été négative du fait d’une augmentation plus rapide des importations par rapport à celle des exportations. Ces dernières ont progressé de 0,6 % dans la zone euro et de 0,2 % dans l’Union (après -0,7 % et -0,5 %). Les importations ont augmenté de 1,1 % dans la zone euro et de 0,9 % dans l’Union (après -0,3 % et -0,1 %).

 

La maîtrise toute relative des dépenses de santé

La dépense de santé est appréciée selon plusieurs indicateurs. Ainsi, dans les statistiques, il est fréquemment fait mention de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM). Elle correspondà la valeur totale des biens et services qui concourent directement au traitement d’une perturbation de l’état de santé. Elle recouvre l’ensemble des biens médicaux et soins courants, y compris ceux des personnes prises en charge au titre des affections de longue durée (ALD). Ne sont pas prises en compte diverses composantes de la dépense relatives notamment à la gestion et au fonctionnement du système ainsi qu’aux soins de longue durée, comptabilisées dans la dépense courante de santé (DCS).

 

La CSBM comprend de ce fait :

  • la consommation de soins hospitaliers, y compris la totalité des honoraires perçus par les médecins libéraux en établissements privés (46,6 % du total de la dépense) ;
  • la consommation de soins de ville : les soins réalisés en cabinets libéraux et en dispensaires, la consommation d’analyses et de prélèvements en laboratoires et les soins réalisés en cures thermales(26,8 % du total) ;
  • La consommation de transports sanitaires (2,5 % du total) ;
  • La consommation de médicaments en ambulatoire(16,3 % de la dépense) ;
  • la consommation d’autres biens médicaux, y compris optique médicale (7,8 % de la dépense).

En 2017, la consommation de soins et de biens médicaux s’est élevée à près de 200 milliards d’euros (199,3 milliards d’euros), soit 2 977 euros par habitant. Elle représente 8,7 % du PIB (−0,1 point par rapport à 2016) et 12,5 % de la consommation effective des ménages en 2017.

Afin d’avoir une vision plus globale, il est également fait mention de la dépense courante de santé (DCS) qui de son côté s’est élevée, en 2017, à 271,1 milliards d’euros, soit 11,8 % du PIB. Cette définition est souvent retenue pour les comparaisons internationales.

La dépense courante de santé (DCS) au sens français est la somme de toutes les dépenses « courantes » engagées par les financeurs publics et privés pour la fonction santé. La dépense de santé est dite « courante » car elle ne prend pas en compte les dépenses d’investissement en capital des établissements de santé et des professionnels libéraux. La DCS comprend donc la consommation de soins et de biens médicaux à laquelle est ajoutée :

  • les soins de longue durée (8,2 %) : les soins aux personnes âgées regroupent les soins délivrés au sein des unités de soins de longue durée, dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou non (Ehpad) et ceux délivrés par les services de soins infirmiers à domicile. Les soins de longue durée aux personnes handicapées correspondent aux soins délivrés dans les établissements et services médico-sociaux ;
  • les indemnités journalières (maladie, maternité et accidents du travail) en cas d’arrêt de travail, 5,3 % ;
  • les autres dépenses en faveur des malades (0,3 %) : dépenses d’indemnisation de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) et soins aux personnes en difficulté sociale ;
  • les dépenses de prévention institutionnelle (2,2 %) composées de la prévention individuelle primaire, qui visent à éviter l’apparition ou l’extension des maladies (vaccins etc.), de la prévention individuelle secondaire qui tend à repérer les maladies avant leur développement (dépistages etc.), et de la prévention collective à visée comportementale (lutte contre les addictions, éducation à la santé, etc.) et environnementale. Cette prévention est dite « institutionnelle » car financée ou organisée par des fonds et des programmes de prévention nationaux ou départementaux ;
  • les dépenses en faveur du système de soins (4,6 %) : la recherche médicale et pharmaceutique et la formation des professionnels de la santé (voir fiche 36), ainsi que les subventions au système de soins, nettes des remises conventionnelles ;
  • les coûts de gestion du système (5,8 %).

Depuis 2009, le poids de la dépense courante de santé varie entre 11,7 % et 12,0 %. L’évolution de la DCS est fortement liée à celle de la consommation de soins et de biens médicaux, qui en représente les trois quarts.

La croissance de la consommation de soins et de biens médicaux en net ralentissement

Bien qu’en hausse de 1,3 % par rapport à 2016, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a enregistré sa plus faible croissance de ces dix dernières années. Ce ralentissement provient d’une forte inflexion des volumes (+1,4 point en 2017 contre +2,9 points en 2016) qui fait plus que compenser les effets prix (-0,1 point en 2017 contre −0,9 point en 2016).

Au début des années 2000, la CSBM progressait en moyenne de 5 % par an. Depuis 2008, sa progression annuelle est orientée à la baisse. Malgré tout, la consommation connaît des à-coups comme en 2014 avec une progression de 2,7 % contre 1,9 % en 2013 et 1,4 % en 2015 du fait de l’introduction de nouveaux traitements innovants et onéreux contre le virus de l’hépatite C.

En 2017, toutes les composantes de la CSBM ont progressé à rythme moindre qu’en 2016, à l’exception des médicaments, quasiment stables pour la deuxième année consécutive. Le ralentissement est particulièrement marqué pour les soins hospitaliers, jusqu’alors principal facteur de croissance de la CSBM de 2010 à 2016.

En 2017, la consommation de soins hospitaliers (établissements publics et privés, hors soins de longue durée) s’élève à 92,8 milliards d’euros. Ces dépenses représentent 46,6 % de la CSBM. Leur croissance se ralentit fortement à 0,9 % en valeur en 2017, après 1,7 % en 2016.

La consommation de soins générée par le secteur public s’élève à 71,5 milliards d’euros en 2017, soit 77 % du poste des soins hospitaliers. Cette consommation ralentit (+0,8 % en 2017, après +1,6 % en 2016) compte tenu notamment du resserrement de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) fixé par la loi de financement de la Sécurité sociale. La consommation de soins dans le secteur privé (21,4 milliards d’euros, soit 23 % de la consommation de soins hospitaliers) ralentit également, à +1,2 % en 2017, après 2,4 % en 2016. Les prix dans le secteur privé continuent de baisser de 1,4 %, comme en 2016. Ce recul est à rapprocher de la modération des frais de séjour liée aux baisses tarifaires ainsi que de la modération des dépassements d’honoraires des praticiens (+2,2 %, après +4,2 % en 2015). La réforme des contrats d’assurance complémentaire responsable a réduit la prise en charge de ces dépassements par les organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurances et institutions de prévoyance).

Les soins de ville, qui recouvrent les soins en cabinets libéraux et en dispensaires, les analyses de biogie ainsi que les cures thermales, s’élèvent à 53,4 milliards d’euros en 2017. En hausse de 2,5 %, leur croissance reste en 2017 très proche de la moyenne des dernières années (2,7 % par an entre 2009 et 2016). S’ils représentent seulement 26,8 % du total de la CSBM, ils deviennent le premier contributeur à sa croissance en 2017, portés principalement par le dynamisme des soins des auxiliaires médicaux, des médecins et des sages-femmes.

Les transports sanitaires ont enregistré un repli de leur croissance qui est passée de 4,4 % à 3,5 % de 2016 à 2017.

Les soins d’auxiliaires médicaux (15,5 milliards d’euros) sont composés de soins d’infirmiers(s’élevant à 8,2 milliards d’euros), de soins de masseurs-kinésithérapeutes (6,0 milliards d’euros) et des soins des autres auxiliaires médicaux (orthophonistes, orthoptistes et pédicures, pour 1,3 milliard d’euros). Ces soins sont toujours très dynamiques en 2017 (3,5 %, après 4,3 % en 2016). Comme les années précédentes, ils progressent plus vite que les soins de ville dans leur ensemble. En 2017, comme depuis 2014, cette forte croissance en valeur est portée exclusivement par la hausse des volumes. Aucun effet prix n’est enregistré pour ce poste depuis les dernières revalorisations de leurs actes datant de la mi-2012.

 Le reste à charge des ménages en baisse

 La Sécurité sociale assure le financement de 77,8 % de la CSBM en 2017 (contre 77,5 % en 2016), soit 155,1 milliards d’euros. La part de la Sécurité sociale dans son financement est en hausse continue, de 0,3 point en moyenne par an, depuis un point bas en 2011 à 76,2 %. En 2017, elle atteint son plus haut point depuis plus de quinze ans du fait de la montée en charge des dépenses liées aux longues maladies et à celle des prestations versées aux invalides de guerre, des soins urgents ainsi que de l’aide médicale de l’État et des organismes de base au titre des soins des titulaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) représentent au total 1,5 % de la CSBM en 2017, soit un niveau comparable à celui de 2016.

La part des mutuelles, des institutions de prévoyance et des sociétés d’assurances dans la CSBM diminue de 0,2 point en 2017 pour atteindre 13,2 % (soit 26,3 milliards). Leurs prestations sont stables en 2017, alors que la CSBM progresse de 1,3 %. Cette stabilisation est imputable aux effets des « contrats responsables » de 2015, qui réduisent ou plafonnent la prise en charge des soins de médecins et d’optique par les organismes complémentaires.

Le reste à charge (RAC) des ménages en proportion de la CSBM continue de diminuer en passant de 2008 à 2017 de 9,4 à 7,5 %. Il s’élève ainsi à 14,9 milliards d’euros, soit 223 euros par habitant. Le RAC représente 1,1 % du revenu disponible, au revenu disponible brut des ménages.

 

Hausse des prix confirmée à 2,3 % en août en France

L’INSEE l’a confirmé, au mois d’août, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,5 % sur un mois, après un léger repli de 0,1 point en juillet. Ce rebond provient d’une hausse saisonnière des prix des produits manufacturés (+1,1% après −2,8 %) après les soldes d’été. Par ailleurs, les prix des produits alimentaires ont progressé plus rapidement (+0,3 % après +0,1 %). En revanche, les prix des services ralentissent nettement (+0,3 % après +1,1 %) en lien avec le repli saisonnier des prix des transports aériens, et le recul des prix des services de communication. Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation ralentissent à +0,1 % sur un mois après +0,3 % en juillet.

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 2,3 %, comme le mois précédent. Cette stabilité de l’inflation résulte de la fin du processus d’augmentation des prix de l’énergie. Ces derniers ont augmenté de près de 14 % sur un an.

L’inflation sous-jacente (calculée hors produits enregistrant de fortes variations) est stable à +0,9 %, comme le mois précédent. Elle demeure donc faible et laisse entrevoir une décrue de l’inflation dans les prochains mois si le prix du pétrole se stabilise autour de 75 dollars le baril.

Utilisé au niveau des comparaisons européennes et pour certaines indexations (IPCH), l’indice des prix à la consommation harmonisé se redresse (+0,5 % en août après −0,1% en juillet) ; sur un an, il croît de 2,6 %, comme le mois précédent.